Ἄρης
ἀρῇσινἌρης, voc.
Ἄρες, gén.
-εως ou
-εος, dat.
-ει, acc.
-η ou
-ην (ὁ)
[Ῠ épq. ;
ᾰ att.
rar. ᾱ ;
v. ci-dessous]
I Arès :
1 fils
de Zeus et d’Hèra, dieu de la guerre, et, selon les mythologues,
personnification de l’orage : c’est en Thrace, dans la rude
région du Nord d’où viennent les frimas et les tempêtes, qu’il a
son séjour sur la terre. Dieu violent, avide de carnage, il ne
respire que le meurtre, et monté sur un char dont les coursiers
l’emportent avec une rapidité impétueuse, il sème partout la mort
sur son passage : aussi est-il un objet d’épouvante pour les
hommes, et d’aversion pour les dieux mêmes, surtout pour les
divinités solaires (Zeus, Athèna,
etc.) avec lesquelles
il est naturellement en lutte. Bien que faisant partie du groupe
des douze grands dieux, Arès n’a jamais tenu en Grèce, dans le
culte ni dans les croyances, le rang que Mars occupe dans le
Panthéon romain ; il n’est le dieu prolecteur d’aucune race,
d’aucune cité ; et, s’il joue dans l’Iliade, poème de guerre, le
rôle que lui assigne naturellement sa qualité de dieu belliqueux,
il semble que le caractère farouche et violent de cette divinité
ait répugné à un peuple plus propre aux travaux de la pensée et aux
agitations même turbulentes de l’agora qu’aux conflits de la force
et aux luttes sanglantes ||
2 dans
les Tragiques et les Comiques, dieu de la guerre ou de la ruine,
auteur des fléaux, des pestes, etc. Soph. O.R. 190, etc. ; Ar. fr. 471, etc. ;
à Rome, Mars, Pol. Plut. etc. ; Ἄρεος πεδίον,
Hdn, le Champ de Mars (cf. Ἄρειος 1) ||
II p.
ext. poét.
1 guerre, carnage,
Il. 2, 381 ;
Pd. O.
9, 82, etc. ;
Eschl. Pers.
951, etc. ;
Soph. Ant.
126 ; ὁ Μυρμιδὼν
Ἄρης, Eur. I.A. 237, la bataille,
c. à d. l’armée des Myrmidons ;
d’où humeur belliqueuse Eschl. Ag. 78 ; Soph. El. 1242 ; Eur. Ph. 134 ||
2 meurtre, homicide,
en gén., d’où
mort violente : λιθόλευστος Ἄρης,
Soph. Aj.
254, mort par lapidation ; Ἄρεως ὄχθος, Att. la colline
d’Arès, c. à d. du meurtre, ainsi appelée, parce qu’on y avait établi le tribunal qui
connaissait du meurtre (l’aréopage) d’où la légende que le
Meurtre en personne (Ἄρης)
fut d’abord jugé en ces lieux
(cf. Ἄρειος
πάγος) ||
3 blessure mortelle,
Il. 13, 569
||
4 p.
anal. à cause de l’idée de dureté, le fer, Anth. 7, 531 ||
III la planète Mars,
Arstt. Cæl.
2, 12, 3 ||
E Voc. Ἄρες, Luc. D. deor. 21, 2 ; à l’arsis
Ἆρες, d’où la double
accentuat. Ἆρες, Ἄρες,
Il. 5, 31 ;
Nonn. D.
29, 328 ; Anth.
11, 191 ; qqf.
Ἄρης, Eschl.
Sept. 105,
135, ou Ἄρη, Lyr. fr. adesp.
108 Bgk. — Gén.
épq. Ἄρεος, Il. 4, 441 ; 19, 47 ; Od. 8, 267, ou Ἄρηος, Il. 2, 512, etc. ;
Hés. Sc.
109, etc. ;
A. Rh. 2, 387,
etc. ; att.
Ἄρεως, Eschl.
Sept. 64 ;
Eur. El.
1258, etc.
ou Ἄρεος,
Eschl. Sept.
115 ; Soph.
O.C. 947,
Ant. 125,
El. 1423,
etc. — Dat.
Ἄρει, Att. ;
ion. épq. et poét. Ἄρεϊ, Il. 2, 479 ; Hdt. 4, 59, etc. ; Pd. I. 8, 81 ; épq. et éol.
Ἄρηϊ, Il.
2, 515, etc. ;
Thcr. Idyl.
22, 114 ; Ps.-Plut. V. Hom.
101 ; Sapph.
44 Ahrens ; éol. Ἄρῃ, Alc. 15. — Acc. att. Ἄρη, Att. ; épq. Ἄρηα, Il. 2, 381 ; Hés. Th. 922, etc. ; épq. postér.
Ἄρεα, A. Rh.
1, 1024 ; Nonn.
D. 5, 135 ;
de même dans les pros. réc. Plut. Rom. 29 ; Luc. Philops. 6, 8 ;
A. Tat. 4, 7 ;
une fois dans Soph. O.R. 190 ; poét. et de prose
réc. Ἄρην,
Il. 5, 909 ;
Hés. Sc.
59 ; Anth.
7, 237 ; 11,
160 ; Pol. 3,
25 ; DS. 5,
72, etc. ; deux
fois dans Eur. Ph. 135, Rhes. 446. Dans les inscr. att. seul.
Ἄρη, CIA.
2, 333, 5 (271/265
av. J.-C.) etc. — Dans Homère ᾰ, à l’arsis ᾱ, Il. 5, 31, etc. ; postér. ᾰ ou ᾱ même à la thésis,
Anth. 6, 91 ;
7, 449 ; 9,
491 ; de même ᾱ Soph. El. 96 ; Aj. 252, 614 ;
Ant. 139.
Étym.
pré-grec ; cf.
myc. a-re.