Ἑρμῆς
ἙρμησιάναξἙρμῆς, οῦ
(ὁ)
1 Hermès, fils de Zeus et de Mæa, messager des dieux ; p. suite, dieu
des relations pacifiques et des rapports sociaux entre les hommes,
protecteur du commerce et des voyages sur terre et sur mer ; comme
interprète des ordres divins, dieu de la parole et de l’éloquence,
chargé de conduire les âmes aux enfers ; comme dieu voyageur et
coureur infatigable, dieu des éphèbes, présidant aux luttes et aux
concours gymniques ; selon les mythologues, dieu personnifiant le
double crépuscule du soir et du matin, entraîné dans une course
continuelle, disparaissant chaque soir à l’occident pour reparaître
chaque matin à l’orient ; dès lors conçu comme un dieu voyageur,
protecteur des routes ; par suite, comme un dieu bienfaisant qui
procure le gain et préserve du mal ; personnification du crépuscule
qui devance l’aurore, il annonce Zeus, le dieu du jour, dont il est
le héraut et le message ; de même, il est le précurseur des
divinités de la nuit ; comme tel, considéré comme dieu des enfers,
il y conduit les âmes et parfois les en ramène, Il. 5, 390, etc. ; Od. 5, 28, etc. (v. ci-dessous) ; prov.
Ἑρμῆν ἕλκειν, Stratt. (Ath. 32b, 473c) vider la dernière
coupe du souper, en l’honneur d’Hermès, en parl.
de convives qui se lèvent de table après le repas du soir, parce
qu’Hermès présidait au sommeil ; κοινὸς
Ἑρμῆς, Arstt. Rhet. 2, 24, 2 ;
Th. Char.
30, etc. part
à deux ! en parl. d’une trouvaille à
partager ; ὁ Ἑρμῆς ἐπεισῆλθε,
Plut. M.
502f, voilà
Hermès arrivé, pour dire qu’une conversation
cesse tout à coup ||
2 hermès, buste ou tête d’Hermès posée sur une stèle ou petite colonne
dans les rues, sur les places, etc., soit parce qu’Hermès était le
dieu des voyageurs et le protecteur des chemins, soit plutôt
(et par l’intermédiaire des diminutifs
ἑρμάδιον ou
ἑρμίδιον) par suite
d’une confusion d’idées avec les mots ἕρμα « borne » ou « poteau
», ou ἕρμαι «
tas de pierres » qui marquaient les bifurcations
de chemins ou la limite des propriétés ; d’où au pl.
ἑρμαῖ, des hermès, Thc. 6, 27 et 53 ;
And. 6, 7
etc. ||
3 Mercure, planète, Arstt. Meteor. 1, 6 ;
Th. Sign.
3, 9 ; Cléom.
13, 29 ; A. Tat.
astr. Isag. in Arat. 956a Migne ||
4 Ἑρμοῦ
ἡμέρα, DC. 37,
18 ; Clém. 2,
504 Migne, le jour de Mercure = lat. Mercurii dies
(franç. mercredi) ||
E Ἑρμῆς, contraction de
Ἑρμέας ; les
différentes formes de ce nom peuvent se répartir comme il
suit :
A Formes non contractes :
I Ἑρμέας, d’où :
1 Ἑρμέας, épq. et ion. ; gén.
Ἑρμέω, Hh.
Merc. 413
(dissyll.) ; Hh.
Ven. 148
(dissyll.) ; Hdt. 2, 51 ; 5, 7 ; Luc. Astr. 20 ; Thcr. Idyl. 25, 4, etc. ; dat. Ἑρμέᾳ, Il. 5, 390 (dissyll.) ||
2 ion. Ἑρμέης, d’où acc. Ἑρμέην,
Hdt. 5, 7
||
II par développ. de Ἑρμέας,
la forme Ἑρμείας, d’où :
1 Ἑρμείας, Il. 2, 104 ; 24, 694 ;
Od. 8, 323 ;
24, 10 ; A. Rh.
2, 1147 ; 4,
1135 ; Anth. 9,
72, etc. Voc. Ἑρμεία [ᾱ] Il. 24, 334 ; Od. 5, 29, etc. ; Orph. H. 28, 1 ; Anth. 6, 23, etc. Gén. épq. Ἑρμείαο,
Od. 12, 390 ;
15, 319 ; Hh.
Pan 19, 1 ;
A. Rh. 1, 51,
etc. ; Thcr.
Idyl. 24, 114,
etc. ; rar.
Ἑρμεία [ᾱ]
Anth. 7, 480 ;
att. Ἑρμείου,
Plat. Ep.
322d ;
Thcr. Epigr.
app. 38, etc. Dat. Ἑρμείᾳ, Anth. 6, 294 ; 10, 12 ;
Ath. 697a. Acc. Ἑρμείαν, Il. 24, 333, 679,
etc. ; Od.
1, 38 ; 5,
28 ; Hés. O. 68 ; Luc. Philopatr. 7, etc. ||
2 ion. Ἑρμείης, Mosch. 2, 56 ; Call. H. 3, 69 et 143. Voc. Ἑρμείη, Anth. 6, 68. Gén. Ἑρμείω (p. *Ἑρμείεω) Il. 15, 214. Dat. Ἑρμείῃ, Call. H. 4, 272 ; Anth. 6, 29, etc. Acc. Ἑρμείην,
Babr. 30, 127 ;
Anth. 10, 12,
etc. ||
B Formes contractes :
1 Ἑρμῆς, voc. Ἑρμῆ, Eschl. Pers. 629. Gén. Ἑρμοῦ. Dat. Ἑρμῇ, Od. 14, 435 ; postér. Ἑρμεῖ, Plut. Qu. conv. 9, 3, 2 ; poét.
Ἑρμηῖ, Anth.
12, 143. Acc.
Ἑρμῆν. Plur.
Ἑρμαῖ, etc.
(v. ci-dessus) ||
2 dor. Ἑρμᾶς, Pd. P. 2, 18 ; I. 1, 85 ; 4, 316 ;
Eur. Hel.
670 ; I.A.
1302 ; Luc.
Nav. 12.
Gén. Ἑρμᾶ,
Pd. O.
8, 106 ; Eschl.
fr. 401 ; Ar.
Ach. 816 ;
T. Locr. 96e. Dat. Ἑρμᾷ, Pd. N. 10, 98 ; Eur. El. 462, etc. Acc. Ἑρμᾶν,
Pd. O.
6, 132 ; Eschl.
fr. 258 ; Ar.
Ach. 708,
etc.
Étym.
pré-grec.