Ζεύς
ζέφοςΖεύς, voc.
Ζεῦ, gén.
Διός, dat.
Διΐ, acc.
Δία (ὁ)
I Zeus, fils de Kronos et de Rhéa, époux d’Hèra, dieu du
ciel ; sel. les mythographes modernes,
personnification du ciel divinisé (v.
ci-dessous l’étymol.) et en même temps
dieu suprême, père des dieux et des hommes, ordonnateur de toutes
choses. Comme personnification du ciel, il réside dans l’éther,
séjour de la lumière éternelle et se transporte parfois sur les
sommets des montagnes où il est adoré, mais sans jamais descendre,
comme les autres divinités, sur la terre ; dieu du ciel, il
l’obscurcit à son gré par le retour périodique de la nuit, en
assemblant les nuages (v.
νεφεληγερέτης), en
déchaînant la tempête (v.
αἰγίοχος); il préside
à tous les phénomènes atmosphériques : du ciel il lance la
foudre, fait gronder le tonnerre, envoie la pluie qui féconde la
terre, et, par suite, est honoré comme un dieu nourricier qui fait
germer les moissons et qui produit les fruits et les fleurs ; du
ciel aussi il envoie les vents propices ou les vents d’orage ; il
fait briller l’arc-en-ciel, dont la personnification, Iris, est sa
messagère. Comme dieu suprême, il est le dieu fort, capable de
tenir suspendus à une chaîne d’or les dieux et déesses et tout
l’univers. Supérieur aux autres divinités, même à Hadès et à
Poseidôn, bien qu’ils aient partagé avec lui les trois grandes
régions de l’univers (ciel, terre et
eau) il est le seul dieu tout-puissant,
dont l’omnipotence n’est limitée que par les arrêts du
destin (μοῖρα), c. à d. par les lois de la nature, mais sans qu’il y ait
conflit entre ces deux pouvoirs ; car Zeus est en même temps le
dieu souverainement sage, dont l’intelligence suprême s’harmonise
avec les lois naturelles. Reconnu par les dieux comme leur père, c.
à d. leur maître, il est aussi le père des hommes ; tout homme
dépend de lui : c’est Zeus qui dispense aux mortels les dons
du corps, de l’esprit ou du cœur, qui leur envoie le malheur et la
prospérité, la gloire et le déshonneur ; maître des rois et des
peuples leurs sujets, il les châtie s’ils violent la justice ; il
conserve les sociétés humaines en protégeant les lois sur
lesquelles reposent ces sociétés ; à ce titre, il est le dieu
protecteur de la foi (v.
πίστιος), de la parole
jurée (v. ὅρκιος), de la justice, du foyer
domestique, du mariage, des associations humaines sous toutes les
formes, depuis le cercle étroit de la famille jusqu’à la cité et
aux grandes confédérations helléniques ; il protège les humbles,
les pauvres, les mendiants, et, comme tel, préside à
l’hospitalité (v. ξένιος); s’il laisse l’homme égaré
par le génie du mal (v.
Ἄτη) commettre des
fautes, il lui permet de se racheter par le repentir et la prière ;
et ainsi, personnifiant tous les attributs de puissance, de force,
d’ordre, d’intelligence, de bonté, de justice, il est l’expression
la plus haute et la plus complète de la divinité, le dieu par
excellence, Hom. etc. ; invoqué dans les
prières : Ζεῦ πάτερ,
Od. 7, 331,
etc. Ζεῦ
μέγιστε, Il. 2,
412 ; Zeus, père (des dieux et des hommes)! Zeus très grand
! ὦ Ζεῦ βασιλεῦ, Eschl. Pers. 532 ; Ar. Nub. 2, etc. ô Zeus roi!
Ζεῦ σῶτερ, Ar.
Th. 1009, Zeus
sauveur! Ζεῦ Ζεῦ, Eschl. Ag. 973 ; Soph. Ph. 989 ; Eur. El. 137, etc. Zeus! Zeus! invoqué
avec d’autres dieux en gén. Od.
12, 371, etc. ; Xén. Cyr. 2, 2, 10 ; Plat.
Prot. 310d, etc. ; avec Hèra,
A. Rh. 4, 95 ;
avec Apollon, Soph. Aj. 187, O.C. 623, etc. ; avec Hestia, Xén.
Cyr. 1, 6, 1,
etc. ; de même dans
des formules de serment : πρὸς τοῦ
Διός ou πρὸς
Διός, Ar. Av. 130 ; Xén. An. 5, 7, 32, etc. au nom de Zeus ; μὰ ou νὴ
τὸν Δία, ou μὰ ou νὴ
Δία, Xén. Mem. 2, 7, 14 ;
Cyr. 4, 3,
10 ; Plat. Rsp. 426b, etc. non ou oui par Zeus ! comme
personnification du ciel, en parl. de la pluie, Hdt. 2, 13 ; Ζεὺς ὕει (v. ὕω) la pluie tombe du ciel, il pleut ||
II p.
anal. ou p. ext. :
1 en
parl. d’Hadès (Ζεὺς καταχθόνιος,
Zeus souterrain) Il. 9, 457 ; Soph. O.C. 1006, etc. ; ou de Poseidôn, Paus.
2, 24, 4 ; Orph. fr. 6 ||
2 en
parl. de dieux étrangers (Ammon
Pd. P.
4, 28, etc. ; Bélus, Nonn. D. 3, 291, etc.) ||
3 par
allus. ou ironiq. en parl. de rois ou de personnages
célèbres (Xerxès, Hdt. 7, 56 ; Périclès, Crat. dans Plut. Per. 3, etc.) ||
4 postér. surn. des empereurs romains = lat.
Jupiter, DP.
210 ; Opp.
C. 1, 3
||
5 Διὸς
ὁ ἀστήρ, Arstt. Meteor. 1, 6, etc. ; ὁ τοῦ Διὸς ἀστήρ,
Cléom. 13, 16,
la planète Jupiter ||
6 Διὸς
ἡμέρα, DC. 37,
18 = lat. Jovis
dies, franç. jeudi ||
E Nom. éol. Ζεῦς,
Alc. 27
(Ζεύς Bgk).
Gén. éol. Δίος,
Alc. 31, 68 ;
Sapph. 1 ;
Thcr. Idyl.
28, 5 ; 30,
31. Dat. contr. Δί, Pd. O. 13, 150, etc.
(Bœckh, forme confirmée par les inscr. ; v.
Bull. de corr. hell. t. IV, p. 96, p. 433, n° 21,
etc.) Acc. rare Ζεῦν Æschr. (Ath. 335c). Plur. Δίες, Plut. M. 425f. — Déclin. réc. dans
Sext. M.
1, 177, 195, Ζεύς,
Ζέος, Ζέϊ, Ζέα, d’après un th.
fict. Ζεϝ-, c. βασιλεύς de βασιλεϝ-.
Étym. R.
indo-europ. *dieu-, ciel ; cf.
sscr. dyáuḥ,
lat. Jovis,
de *diēus ; Ζεῦ πάτερ =
lat. Jū-piter ;
Ζῆν = sscr.
dyā́m, lat.
diem ; p. les cas
obliques Διϝ-ός, etc. cf. sscr. diváḥ, etc. ; v. Ζήν.