ἀγορά
Ἀγοράἀγορά, ᾶς
(ἡ) [ᾰᾱ]
I assemblée,
particul.
1 dans Hom. assemblée du
peuple ou de l’armée avec les chefs
(p. opp. à βουλή, le Conseil exclusivement des chefs et des
anciens) Il. 2, 51,
93, etc. ; Od. 2, 26, etc. ;
ἀγορὴν ποιεῖσθαι, Il. 8, 2, tenir une
assemblée ; ἀγορήνδε καλέσσασθαι,
Il. 1, 54 ;
ou κηρύσσειν,
Il. 2, 51,
appeler à l’assemblée ; ἀγορὴν λύειν,
Il. 1, 305 ;
Od. 2, 69,
dissoudre l’assemblée ||
2 à
Athènes, assemblée des dèmes et des tribus (p. opp. à ἐκκλησία,
l’assemblée du peuple) ; ἀγορὰν ποιεῖν,
Eschn. 57, 37,
tenir une assemblée ||
3 ἀγοραὶ Πυλάτιδες, Soph.
Tr. 638, le
Conseil des Amphictions, aux Thermopyles
||
4 assemblée en gén. : στρατιωτῶν ἀγορὰν
συνάγειν ou συλλέγειν, Xén. An. 5, 7, 3, réunir les
soldats en assemblée ; postér. à Rome,
ἀγ. δικῶν, Luc.
Bis acc. 4 et
12, assemblée judiciaire ; en parl.
d’animaux : μυρμήκων ἀγ.
Luc. Ic.
19, assemblée de fourmis ; cf. Philstr. Her. 4 ||
II discours devant une
assemblée, harangue : ἀγορὰς
ἀγορεύειν, Il. 2, 788, tenir des discours ; εἰδὼς ἀγορέων, Il.
9, 441, habile à parler en public
||
III lieu où l’on se
réunit, d’où :
1 place publique,
Il. 7, 382 ;
11, 807 ; Od.
6, 266 ; particul. à
Athènes, agora, non « place publique » au
sens moderne du mot, mais vaste emplacement, formant comme une
petite ville dans la grande, planté d’allées de platanes et de
peupliers, avec des constructions (palais
du sénat, tribunaux, temples, etc.), divisé en quartiers assignés à chaque corporation de
marchands, et où ceux-ci s’établissaient soit en plein vent, soit
dans des baraques ; ἐν τῇ ἀγορᾷ,
Xén. Œc.
7, 1, sur la place publique ;
ἐν ἀγορᾷ πληθούσῃ, Plat. Gorg. 469d, à l’heure où la
place est remplie de monde (de 10 h à 13 h) ; ἀγορᾶς πληθούσης, Xén.
Mem. 1, 1,
10 ; ἀγορῆς πληθυούσης,
Hdt. 4, 181,
m. sign. ; περὶ
ou ἀμφὶ ἀγορὰν
πλήθουσαν, Xén. An. 2, 1, 7, etc. vers l’heure où la place est remplie ;
ἀγορῆς πληθώρη, Hdt. 2, 173, etc. l’heure où la place est remplie, p. opp. à ἀγορῆς διάλυσις,
Hdt. 3, 104,
l’heure où l’assemblée est dissoute ; πονηρὸς
κἀξ ἀγορᾶς, Ar. Eq. 181, mauvais drôle et
vagabond ||
2 place où siège un
tribunal, Il. 16,
387 (cf. Od. 12, 439) ||
3 lieu de réunion pour les
marchands, marché, d’où emplacement du
marché, Hom. Ep.
14, 5 ; Att. ;
ἀγορὰν ποιεῖσθαι, Thc. 1, 62, établir un
marché pour y acheter soi-même, c. à d.
en y attirant des vendeurs à qui l’on achètera ; ἐξ ἀγορᾶς ὠνεῖσθαι, Att.
ou πρίασθαι,
Xén. Œc.
8, 22, rapporter ses emplettes du
marché, acheter au marché ; οἱ ἐκ τῆς
ἀγορᾶς, Xén. An. 1, 2, 18, les gens du
marché, les marchands ||
4 marchandises, denrées du
marché ; ἀγορὰν παρέχειν, Thc. 6, 50, ou παρασκευάζειν,
Thc. 7, 40 ;
Xén. Hell.
3, 4, 11, fournir des provisions ;
ἄγειν, φέρειν, κομίζειν, Xén. Cyr. 2, 4, 32 ; An.
5, 5, 19 ; Cyr. 6, 2, 11, amener
ou apporter des denrées ; ἀγορὰ φιλάνθρωπος, Plut.
Cor. 16,
vivres à bon marché ; p. ext. vivres,
en gén., provisions : σῖτον, οἶνον, καὶ τὴν ἄλλην ἀγοράν, Arstt. Œc. 2, 8, le blé, le vin et les autres provisions ;
ἀγορᾶς ἐπιλιπούσης, Plut. Syll. 4, les vivres étant venus à manquer ; ἀγορὰν περικόπτειν, DH.
10, 43, couper les vivres ||
5 vente publique :
ἀγορὰν προκηρύττειν, El. V.H. 4, 1, annoncer une vente publique.
Étym.
ἀγείρω.