ἄϊρος Ἶρος

αἴρω

αἰρώδης
αἴρω (impf. ᾖρον, f. ἀρῶ [], ao. ἦρα, pf. ἦρκα ; pass. f. ἀρθήσομαι, ao. ἤρθην, d’où sbj. ἄρθω, opt. ἀρθείην, inf. ἀρθῆναι, part. ἀρθείς ; pf. ἦρμαι)
I lever : ὑψόσ’ ἀείρας (épq.) θῆκεν, Il. 10, 465, ayant soulevé en l’air (pour les consacrer à Athèna, les dépouilles de Dolon), il les posa (au sommet d’un tamaris) ; ἄειρε (épq.) Il. 6, 264, élève, c. à d. offre, présente ; αἴρ. τὴν χεῖρα, Xén. An. 5, 6, 33, lever la main (pour voter) ; μηχανήν, θεούς, Antiph. (Ath. 222c) lever la machine, les dieux, c. à d. les faire apparaître (au théâtre) ; au pass. être enlevé, d’où s’enlever : ἐς αἰθέρα ἀέρθη, Od. 19, 540, il s’éleva dans l’éther, en parl. d’un aigle ; d’où être suspendu : πὰρ ξίφεος κουλεὸν ἄωρτο (μάχαιρα) Il. 3, 272, près de la gaine de l’épée pendait un couteau ; particul.
1 t. milit. et de mar. : τὰς ναῦς ἄραντες, Thc. 1, 52, ayant mis à la voile ; abs. αἴρ. lever l’ancre et mettre à la voile, Thc. 4, 129 ; 8, 28, ou lever le camp, décamper, en parl. d’un chef d’armée, Thc. 2, 121 ; 2, 23, 98 ; Plut. Popl. 22 ||
2 lever pour apporter ou emporter : μή μοι οἶνον ἄειρε, Il. 6, 264, ne m’offre pas de vin ; ᾔρετο τράπεζα, Eub. (Ath. 685e) la table était dressée, ou, au contr., ἀρθείσης τῆς τραπέζης, Plut. San. tu. p. 383, la table enlevée ; μῆλα ἐξ Ἰθάκης ἄειραν νηυσί, Od. 21, 18, ils emmenèrent les troupeaux d’Ithaque sur leurs navires ; fig. αἴρ. ἐκ πόλεως, Plat. Rsp. 578e, chasser de la cité, exiler ||
3 p. suite, enlever, supprimer, détruire, faire périr (cf. lat. tollere) Spt. 1 Macc. 5, 2 ; Esaï. 57, 1 ; NT. Luc. 23, 18 ; Ap. 22, 22, etc. ; DH. 2, 641, 4 Reiske ; d’où, avec un rég. de chose, supprimer, faire cesser : ἆρον τὴν ἔκκλισιν ἀπό, etc. Epict. Ench. 2, 2, retire ton aversion de, etc. c. à d. cesse de donner pour objet à ton aversion, etc. ||
4 p. ext. nier, réfuter, p. opp. à τίθημι, Sext. 5, 1 Bkk. ||
II fig. faire une levée : στόλον, Eschl. Pers. 795, lever l’équipage d’une flotte ||
III fig. élever, exalter, grandir : τινὰ ἐπαίνῳ ὑψηλὸν αἴρ. Eur. Her. 322, ou τινα αἴρ. εἰς ὕψος, Eur. Ph. 409, louer qqn et l’élever jusqu’aux nues ; αἴρ. τὸ πρᾶγμα λόγῳ, Dém. 537, 43, ou ἐπὶ μεῖζον αἴρ. Luc. exagérer l’affaire en la rapportant ; ἤρθη μέγας, Dém. 20, 9 ; Ar. Vesp. 1023, on l’a grandi, exalté ||
IV mettre hors de soi ; au pass. être transporté : φόϐῳ, Eschl. Sept. 196, de crainte ; abs. être excité, Soph. Ant. 111 ||
Moy. (f. ἀροῦμαι [], ao. 1 ἠράμην, pf. ἦρμαι)
1 lever sur sa tête ou sur ses épaules : φορτίον, Dém. se charger d’un fardeau ; αἴρ. ἐπὶ τῶν ὤμων, Es. 90 b Halm, soulever et charger sur ses épaules ||
2 lever pour soi : ἱστούς, Xén. Hell. 6, 2, 29 ; ἱστία, Hdt. 8, 56, etc. lever, hisser, larguer les voiles ||
3 fig. soulever, exciter : νεῖκος, Thgn. 90, une querelle ; ἄρασθαι πόλεμον, Eschl. Suppl. 341 ; Hdt. 7, 132, etc. ; Thc. 4, 60, etc. ; Xén. Cyr. 1, 6, 45, etc. soulever ou entreprendre une guerre ||
4 enlever, remporter : fig. νίκας, Pd. I. 6, 57, des victoires ; κλέος, Il. 5, 3 ; Od. 1, 240 ; Hés. Sc. 107 ; κῦδος, Il. 9, 303 ; Od. 22, 253, obtenir de la gloire ||
E Fut. ἀρῶ [] Soph. Aj. 75 ; Luc. H. conscr. 14 (ne pas confondre avec le fut. ἀρῶ [] par contract. de ἀερῶ, v. ci-dessous). Ao. ἦρα, d’où impér. ἆρον, Soph. Ph. 879 ; sbj. 2 sg. ἄρῃς [] Soph. Aj. 129 ; opt. 2 sg. ἄρειας [ᾱρ] Eschl. Ch. 262 ; 3 pl. ἄρειεν [] Sim. am. fr. 7, 60 Bgk ; inf. ἆραι, Call. Cer. 35 ; part. ἄρας [ᾱρ] Soph. Tr. 795 ; Thc. 2, 12. Ao. 1 réc. 3 pl. ἤροσαν, Spt. Jos. 3, 14. Pf. pass. au sens moy. ἠρμένοι, Soph. El. 55 ; Str. 150 ; Philstr. V. Ap. 3, 115 ; 6, 273. — Moy. fut. dor. ἀρέομαι [] Pd. P. 1, 75. Ao. 1 ἠράμην, d’où dor. ἀράμην [ᾱρ] Pd. I. 6, 60 ; 2 sg. ἤραο, d’où les deux formes contr. ἤρω, Xénophan. 5, 1, et béot. ἤρα, Ar. Ach. 913 ; sbj. ἄρωμαι [] Soph. Aj. 193 ; opt. ἀραίμην [] Eur. Cycl. 474 ; 3 sg. ἄραιτο [] Eur. Or. 3 ; Ar. Ran. 1406 ; inf. ἄρασθαι, Thc. 6, 9, etc. ; part. ἀράμενος [ᾱρ] Ar. Ran. 32, Pax 763 ; Dém. 18, 208 Baiter-Sauppe, etc. À la conjug. d’αἴρω on peut rapporter l’ao. 2 moy. poét. (qqf. rattaché à ἄρνυμαι) ἀρόμην [] Il. 11, 625 ; 23, 592 ; d’où sbj. 2 sg. ἄρηαι, Hés. O. 632 ; 3 sg. ἄρηται, Il. 12, 435 ; Pd. N. 9, 46 ; opt. ἀροίμην, Il. 18, 121 ; Eschl. Sept. 316, etc. ; inf. ἀρέσθαι, Il. 16, 88 ; Od. 22, 253, etc. ; part. ἀρόμενος, Eschl. Eum. 168. — Forme épq. ἀείρω ; impf. ἤειρον ; f. ἀερῶ, p. contr. ἀρῶ [] Eschl. Pers. 795 ; Eur. I.T. 117, Suppl. 772, Her. 322, etc. ; ao. ἤειρα, d’où part. dor. ἀείραις, Pd. fr. 88. Autre ao. sbj. 3 sg. ἀέρσῃ, Panyas. fr. 6. Pf. inus. Pass. prés. ἀείρομαι ; impf. ἠειρόμην, 3 pl. ion. ἀείροντο, Hdt. 8, 56 ; fut. inus. ; ao. ἠέρθην (d’où 3 pl. épq. ἄερθεν, Il. 8, 74 ; sbj. ἀερθῶ ; part. ἀερθείς), pf. ἤερμαι ; pl. q. pf. 3 sg. ἄωρτο (p. *ἤερτο) Il. 3, 272 ; Thcr. Idyl. 24, 43. Moy. prés. ἀείρομαι ; impf. 3 duel ἀειρέσθην, Il. 23, 501 ; fut. 3 sg. ἀρεῖται [] (contr. p. *ἀερεῖται) Eur. Hel. 1597 ; ao. impér. ἀείραο, A. Rh. 4, 476 ; part. ἀειράμενος, Il. 23, 856 ; Od. 15, 106, etc.
Étym. contr. p. ἀείρω, p.-ê. R. indo-europ. *h₂uer-, lever ; p.-ê. à séparer d’une R. *h₂uer-, lier, cf. συναείρομαι, τετράορος, ἀρτάω.