ἄκρος
ἀκροσαπήςἄκρος, α, ον :
A adj. extrême :
I (lieu) :
1 le plus haut :
ἀκροτάτῃ κορυφῇ, Il. 1, 499, au plus haut
sommet ; ἄκρη πόλις, Il. 6, 88, etc. la partie haute de la ville, la citadelle
(cf. ἀκρόπολις) ; ἐπ’ ἄκρων
ὀρέων, Soph. O.R. 1106, au sommet des
montagnes ||
2 le plus au dehors :
ἄκρη χείρ, Il.
5, 336, l’extrémité de la main ;
εἰς ἄκραν χεῖρα, Eur. I.A. 951, à l’extrémité de la main, c.
à d. (il n’en viendra pas même) à l’effleurer du doigt ;
ἄκροι πόδες, Il.
16, 640, le bout des pieds ;
ἐπ’ ἄκρων (δακτύλων) Soph. Aj. 1230, sur la pointe
des pieds ; γλῶσσα ἄκρα, Soph. Aj. 238, l’extrémité ou le
bord de la langue ; ἄκρα τὰ ἱστία,
Ar. Ran.
999, le bord (inférieur ou supérieur) des voiles ||
3 le plus profond :
fig. ἄ. μυελὸς
ψυχῆς, Eur. Hipp. 255, le plus profond
de la moelle de l’âme ||
II (temps) ce qui arrive au moment ou au point culminant : ἄκρᾳ
σὺν ἑσπέρᾳ, Pd. P. 11, 18, quand le soir
est entièrement venu ; ἄκρας νυκτός,
Soph. Aj.
285, au plus profond, au milieu de la
nuit (ttef. dans qqes composés
ἄ. marque le
commencement : v.
ἀκρόνυχος, ἀκροφανής, etc.) ||
III (degré)
1 le plus haut, supérieur,
en parl. de pers. ἄ.
μάντις, Soph. El. 1499, devin supérieur
dans son art ; avec un acc. ou un gén.
ἄκροι τὰ πολέμια, Hdt. 7, 111 (cf. 7, 5, 124) supérieurs
dans les choses de la guerre ; οἱ ἄ. τῆς
ποιήσεως, Plat. Theæt. 152e, les plus habiles en poésie ; qqf. avec une prép.
ἄ. εἴς τι, Plat.
Rsp. 499c ; περί τι, Plat. Leg. 833e, ἐπί τινι, Eun. p. 56, supérieur
en qqe ch. ; en parl. de choses
(plaisirs, Plat.
Phil. 45a ; liberté, Plat. Rsp. 564a ; amitié, Plut. Arat. 43, etc.) ||
2 extrême (le plus haut
ou le plus bas) : οἱ ἄ. Arstt. Pol. 4, 12, les plus
riches et les plus pauvres, les plus puissants et les plus faibles,
p. opp. à μέσος
||
3 qui parle ou agit exactement comme il convient, d’où exact, sûr : σοι μάντις
εἰμὶ τῶνδ’ ἄκρος, Soph.
El. 1499,
voilà ce que je te prédis à coup sûr ||
B Subst.
I ἡ
ἄκρα (v. ce mot) ||
II τὸ
ἄκρον :
1 le sommet :
τὰ ἄκρα, Hdt.
6, 100 ; Xén.
Cyr. 3, 2, 10,
etc. ; An.
5, 2, 16, etc. les hauteurs ;
fig. le rang le plus élevé :
εἰς ἄκρον ἱκέσθαι, Hés. O. 286, etc., ou ἐπ’ ἄ. ἀφικέσθαι,
Plat. Pol.
268e,
ou ἐλθεῖν,
Plat. Tim.
20a, être
parvenu au sommet ||
2 le point le plus avancé,
le point extrême, l’extrémité ; en parl. d’un
lieu, promontoire, cap, Od.
3, 278 ; ou
frontière, limite, Pol. 1, 42, 2 ; en parl. du
corps : τὰ ἄκρα, les
extrémités (bout des doigts, des pieds., etc.) Luc. Im. 6 ; τὰ ἄκρα τόξου, Héron, les
extrémités d’un arc ; fig. en parl. d’un raisonnement, τὰ
ἄ. Arstt. les termes extrêmes
(majeure, mineure) p. opp. au terme moyen
(τὸ μέσον, v.
μέσος) ||
III τὰ ἄκρα (cf. II, 2)
1 le plus haut rang,
Plat. Rsp.
478e ;
ἄκρα φέρεσθαι, Thcr. Idyl. 12, 31, remporter le prix ||
2 en
parl. de pers. les plus puissants : Ἄργεος ἄκρα Πελασγοί, Thcr.
Idyl. 14, 142,
les Pélasges, les anciens maîtres d’Argos ||
C Adv. ἄκρον et ἄκρα :
1 au sommet :
ἄκρον ἐπὶ ῥηγμῖνος, Il. 20, 229, sur la crête
de la vague ||
2 au point extrême, à la
limite, Anth. 7,
428 ||
3 au plus haut point,
d’une façon supérieure, Thcr. Idyl. 27, 43 ;
Anth. 7, 448
||
Cp. -ότερος, Arr. An. 5, 26, 9. Sup. -ότατος, Il. 1, 499, etc. ; Hés. Th. 7 ; Xén. Hell. 4, 5, 3 ; Plat.
Leg. 906b ; Luc. D. deor. 11, 2, etc.
Étym. R.
indo-europ. *h₂eḱ-, pointu, cf.
lat. ācer, ācris,
ācre.