ἄν-

ἄν

ἀν
ἄν [] particule équivalente à notre locut. « le cas échéant » et qui s’ajoute à tous les modes, l’impératif excepté, pour donner à la proposition un sens dubitatif ou conditionnel. Principaux emplois :
A Indicatif : ἄν avec l’impf. et l’ao., qqf. le pl. q. pf., et en poésie, le fut. :
I (impf.) dans les prop. absolues pour exprimer l’affirmation adoucie que marque notre conditionnel : ἀριθμὸν γράψαι οὐκ ἂν ἐδυνάμην ἀκριϐῶς, Thc. 5, 68, quant au nombre, je ne saurais le dire exactement ; ou pour exprimer un souhait s’appliquant au passé, c. à d. un regret ; ἐϐουλόμην ἂν οὕτως ἔχειν, Xén. Cyr. 7, 2, 16, je voudrais qu’il en fût ainsi (depuis le commencement) ||
II (impf., ao., pl. q. pf.) dans les prop. princip. corresp. à une prop. conditionnelle, pour marquer que la supposition exprimée dans la prop. correspondante ne s’est pas réalisée : οὐδ’ ἂν ἔγωγε ἐστασίαζον εἰ ἄλλον εἵλεσθε, Xén. An. 6, 1, 32, pour ma part, je n’aurais pas soulevé de révolte, si vous vous étiez choisi un autre (chef) ; cf. Thc. 1, 9 ; Xén. Mem. 4, 3, 3, etc. ; οὐκ ἂν ἐποίησεν Ἀγασίας ταῦτα, εἰ μὴ ἐγὼ αὐτὸν ἐκέλευσα, Xén. An. 6, 6, 15, Agasias n’aurait pas fait cela, si je ne le lui avais ordonné ; εἰ μὴ ὑμεῖς ἤλθετε, ἐπορευόμεθα ἄν, Xén. An. 2, 1, 4, si vous n’étiez pas venus, nous aurions marché, etc. ; εἰ ἀπεκρίνω, ἱκανῶς ἂν ἤδη ἐμεμαθήκη, Plat. Euthyphr. 14e, si tu avais répondu, j’aurais suffisamment appris, etc. ; cf. Plat. Ap. 36 ; postér. avec le pf. DH. 6, 786 Reiske. En ce sens la prop. avec ἄν peut correspondre à une prop. conditionn. s.-entendue : ἐπιστευόμην ὑπὸ Λακεδαιμονίων· οὐ γὰρ ἄν με ἔπεμπον πάλιν πρὸς ὑμᾶς, Xén. An. 6, 6, 33, j’avais la confiance des Lacédémoniens ; autrement, ils ne m’auraient pas renvoyé vers vous ||
III (ao.) pour marquer une idée de répétition : εἴ τις δοκοίη βλακεύειν, ὁ Κῦρος ἔπαισεν ἄν, Xén. An. 2, 3, 11, tous ceux qui paraissaient faire mollement la besogne, Cyrus ne manquait pas de les frapper ; Κῦρος, ὁπότε προσϐλέψειέ τινας τῶν ἐν ταῖς τάξεσι, τότε μὲν εἶπεν ἄν, Xén. Cyr. 7, 1, 10, toutes les fois que Cyrus regardait quelques-uns des hommes dans les rangs, il se plaisait à leur dire ; εἴ τινες ἴδοιεν, ἀνεθάρσησαν ἄν, Thc. 7, 71, chaque fois qu’ils voyaient cela, ils reprenaient courage ||
IV (fut.) (d’ord. sous la forme de l’équival. κε ou κεν) pour indiquer la possibilité d’une action à certaines conditions : ὁ δέ κεν κεχολώσεται ὅν κεν ἵκωμαι, Il. 1, 139, il sera sans doute bien irrité, celui vers qui j’irai ; cf. Il. 4, 176 ; Od. 3, 80, etc. ||
B subjonctif : ἄν se joint au sbj.
I pour marquer qu’une action aura lieu dans certaines circonstances données : νῦν δ’ ἂν πολλὰ πάθῃσι φίλου ἀπὸ πατρὸς ἁμαρτὼν Ἀστυάναξ, Il. 22, 505, maintenant il aura sans doute beaucoup à souffrir, Astyanax, séparé de son père chéri ; οὐκ ἄν τοι χραίσμῃ κίθαρις, ὅτ’ ἐν κονίῃσι μιγείης, Il. 3, 54, ta lyre ne te servira, je pense, à rien, lorsque tu auras mordu la poussière ; τῷ ἀνδρί, ὃν ἂν ἕλησθε, πείσομαι, Xén. An. 1, 3, 15, j’obéirai à l’homme que vous aurez choisi (pour chef) ||
II dans les prop. relatives :
1 joint à ὅς, pour donner au pron. relat. un sens général : ὃς ἄν, ὅστις ἄν, tout homme qui, quiconque ; οἳ ἄν, tous ceux qui (v. ὅς, ὅστις, etc.) ||
2 dans les prop. relat. qui renferment une idée de supposition : οὐδὲν τὸν Φίλιππον κωλύει βαδίζειν ὅποι ἂν βούληται, Dém. rien n’empêche Philippe d’aller partout où il lui plaît ; οἱ ἄνθρωποι τούτοις μάλιστα ἐθέλουσι πείθεσθαι, οὓς ἂν ἡγῶνται βέλτιστους εἶναι, Xén. Mem. 3, 3, 9, les hommes obéissent volontiers de préférence à ceux qu’ils jugent les meilleurs ||
III dans les prop. finales avec ὡς ou ὅπως (jamais avec ἵνα) pour marquer que la chose à réaliser dépend de la condition marquée dans la prop. principale : ὡς ἂν μάθῃς, ἄκουσον, Xén. pour apprendre (si tu veux apprendre), écoute ||
IV dans les prop. hypothétiques (en ce cas ἄν précédé de εἰ se contracte avec εἰ, soit en ἐάν, soit en ἤν : v. ces mots) ||
V dans les prop. temporelles où l’action est indiquée comme soumise à une condition (v. ὅταν, ὁπόταν, ἐπειδάν, ἐπάν, etc.) — Les exemples recueillis dans les inscr. att. sur l’emploi de ἄν avec le subj. soit après un relatif, soit avec une conj., confirment l’usage des écrivains (v. Meisterh. p. 195 et suiv. ; p. 305 et suiv.) ||
C optatif (prés. et ao.)
I dans les prop. absolues :
1 dans les formules optatives marquant l’idée d’un souhait réalisable : χρήματα προσγενέσθαι ἔτι ἂν βουλοίμην ἡμῖν, Xén. Cyr. 3, 2, 28, je voudrais être encore plus riche ||
2 pour marquer qu’une action est considérée comme possible dans le présent : τί ἄν σ’ ἔτ’ ὠφελοῖμ’ ἐγώ; Soph. Ant. 552, en quoi pourrais-je encore t’être utile ? Μυσοῖς βασιλεὺς ἡγεμόνας ἂν δοίη καὶ ὁδοποιήσειέ γ’ ἂν αὐτοῖς, Xén. An. 3, 2, 24, le grand roi donnerait des guides aux Mysiens et leur fraierait même des chemins ; τοῦτο γένοιτο ἄν, Att. cela pourrait bien arriver ; οὐκ ἂν δυναίμην, Eur. I.T. 1023, je ne pourrais pas, je ne puis pas ; de même en poésie, avec l’opt. fut. : κείνοισι δ’ ἂν οὔτις μαχέοιτο, Il. 1, 271, nul ne pourrait lutter contre eux ; même en parl. d’une éventualité impossible, lorsqu’on ne tient pas compte de l’impossibilité : φαίη δ’ ἂν ἡ θανοῦσα, εἰ φωνὴν λάϐοι, Soph. El. 548, la morte le dirait, si elle pouvait parler ||
3 p. suite, pour affirmer d’une manière adoucie : τὰ πάντ’ ἂν ἐξήκοι σαφῆ, Soph. O.R. 1182, tout a bien l’air d’être maintenant devenu clair ; ὥρα ἂν ἡμῖν συσκευάζεσθαι εἴη, Xén. Cyr. 3, 1, 41, il serait temps pour nous de plier bagages ; dans les formules de transition : τάχ’ οὖν εἴποι τις ἄν, Xén. Cyr. 5, 4, 35, on dira peut-être ; dans les formules d’interrogation qui supposent une affirmation : τίς οὐκ ἂν ὁμολογήσειεν; Xén. Mem. 1, 1, 5, qui ne conviendrait que...? qui n’avouerait ? τίς ἄν ποτ’ ᾤετο; Soph. Aj. 430, qui eût jamais pensé ? ποῖ οὖν τραποίμεθ’ ἄν; Plat. Euthyd. 290, où pourrions-nous donc nous réfugier encore ? dans les formules de politesse ou d’ironie où l’on substitue l’opt. à l’impér. : χωροῖς ἂν εἴσω, Soph. El. 1491, tu pourrais entrer, c. à d. tu peux entrer, entre ; οὐκ ἂν φθάνοις λέγων; Xén. Mem. 2, 3, 11, ne pourrais-tu pas me dire avant tout ? c. à d. dis-moi donc d’abord ||
4 pour marquer qu’une chose a pu être dans le passé : εἴησαν ἂν οὗτοι Κρῆτες, Hdt. 1, 2, il se pourrait que ces gens eussent été des Crétois ; cf. Hdt. 9, 71 ||
II dans les prop. de style indir. énonçant une action qui serait également exprimée par ἄν dans une prop. de style direct : ἀπεκρίνατο Κλεάνωρ ὅτι πρόσθεν ἂν ἀποθάνοιεν ἢ τὰ ὅπλα παραδοῖεν, Xén. An. 2, 1, 10, Kléanôr répondit qu’ils mourraient plutôt que de rendre les armes ||
III dans les prop. relat. énonçant une éventualité incertaine : μί’ ἔστιν ἐλπίς, ᾗ μόνῃ σωθεῖμεν ἄν, Eur. il n’y a qu’un motif d’espoir qui seul pourrait nous sauver (si nous pouvions être sauvés) ||
IV dans les prop. conditionn., lorsque la pers. qui parle exprime une hypothèse comme lui étant personnelle et pouvant indifféremment se réaliser ou non : οὐ πολλὴ ἂν ἀλογία εἴη, εἰ φοϐοῖτο τὸν θάνατον; Plat. Phæd. 67e, ne serait-ce pas une grande folie, s’il craignait la mort ? φρούριον εἰ ποιήσονται, τῆς μὲν γῆς βλάπτοιεν ἄν τι μέρος, Thc. 1, 142, s’ils établissent une garnison, ils pourront causer du dommage à une partie du territoire. — Dans les inscr. att. ἄν ne se rencontre avec l’opt. que dans une inscr. métrique de 400/350 av. J.-C. ; les décrets et autres textes d’intérêt public n’en offrent aucun exemple (v. Meisterh. p. 206, 4) ||
D infinitif (prés. et ao.) ἄν représente :
1 un optatif construit avec ἄν : δοκεῖτέ μοι πολὺ βέλτιον ἂν περὶ τοῦ πολέμου βουλεύσασθαι, εἰ, Dém. 4, 31 Baiter-Sauppe, il me semble que vous délibéreriez (βουλεύσαισθε ἄν) beaucoup mieux sur la guerre, si, etc. ||
2 un indic. (impf. ao. ou pl. q. pf.) avec ἄν : Κῦρος, εἰ ἐϐίωσεν, ἄριστος ἂν δοκεῖ ἄρχων γενέσθαι, Xén. Œc. 4, 18, il semble que Cyrus, s’il eût vécu, serait devenu (ἐγένετο ἄν) un excellent général ; οὕτως ἐσήμηναν, ὥστε καὶ ἰδιώτην ἂν γνῶναι, Xén. An. 6, 1, 31, (les dieux) m’ont fait connaître leur volonté de telle sorte qu’un ignorant même eût compris ! En ce sens ἄν se construit également avec l’inf. précédé de l’article : πῶς ἔχεις πρὸς τὸ ἐθέλειν ἂν ἰέναι ἄκλητος ἐπὶ δεῖπνον; Plat. Conv. 174b, comment pourrais-tu vouloir (πῶς ἂν ἐθέλοις ;) venir à un repas sans y être invité ? ||
E participe (seul. prés. et ao.) ἄν représente :
1 un optatif construit, avec ἄν : ἐγώ εἰμι τῶν ἡδέως μὲν ἂν ἐλεγχθέντων, ἡδέως δ’ ἂν ἐλεγξάντων, Plat. Gorg. 458d, je suis de ceux qui se laissent volontiers réfuter (οἳ ἐλεγχθεῖεν ἄν) mais qui aiment aussi à réfuter (οἳ ἐλέγξειαν ἄν) ; Ἀρίστιππος ἔρχεται πρὸς τὸν Κῦρον καὶ αἰτεῖ αὐτὸν εἰς δισχιλίους ξένους καὶ τριῶν μηνῶν μισθόν, ὡς οὕτω περιγενόμενος ἂν τῶν ἀντιστασιωτῶν, Xén. An. 1, 1, 10, Aristippe vient trouver Cyrus et lui demande environ deux mille soldats mercenaires et trois mois de solde, se flattant de pouvoir ainsi l’emporter (περιγένοιτο ἄν) sur la faction adverse ||
2 un ind. (impf. ao. ou pl. q. pf.) avec ἄν : Σωκράτης ῥᾳδίως ἂν ἀφεθεὶς ὑπὸ τῶν δικαστῶν, προείλετο μᾶλλον τοῖς νόμων ἐμμένων ἀποθανεῖν ἢ παρὰ νόμους ζῆν, Xén. Mem. 4, 4, 4, alors qu’il aurait pu aisément se faire absoudre (ὃς ῥᾳδίως ἀφείθη ἄν) par ses juges (en se résignant à certaines démarches auprès d’eux) il aima mieux mourir en observant la loi que vivre en y contrevenant ; Φίλιππος Ποτίδαιαν ἑλὼν καὶ δυνηθεὶς ἂν αὐτὸς ἔχειν, εἰ ἐϐουλήθη, Ὀλυνθίοις παρέδωκεν, Dém. 23, 107 Baiter-Sauppe, lorsque Philippe eut pris Potidée qu’il aurait pu (ὅτε ἐδυνήθη ἄν) garder, s’il avait voulu, il la remit aux Olynthiens ||
F Rem.:
1 Construct. de ἄν : ἄν se place d’ord. avant le verbe, qqf. après, surt. dans les prop. interr. Placé avant, ἄν est souv. joint à un mot interr., à un adv., à une nég. (πῶς ἄν... ; δικαίως ἄν... ; οὐδ’ ἄν..., etc.). Dans les prop. où l’inf. auquel ἄν se rattache par le sens est précédé d’un des verbes οἴομαι, δοκέω, etc., la particule se place souv. à côté du verbe (οἴει ἄν, οὐκ ἄν μοι δοκῶ, etc.); elle se déplace d’ord. dans la loc. οὐκ οἶδ’ ἂν εἰ, Eur. Med. 941 ; Xén. Cyr. 5, 14, 12, ou οὐκ ἂν οἶδ’ εἰ, Plat. Tim. 26b, pour οὐκ οἶδα εἰ... ἄν, je ne sais si ||
2 Répétition de ἄν : ἄν séparé de son verbe est qqf. répété : ὥστ’ ἄν, εἰ σθένος λάϐοιμι, δηλώσαιμ’ ἄν, Soph. El. 333, aussi, si j’en avais le pouvoir, je montrerais ; cf. Soph. Ant. 69 ; Thc. 1, 76, etc. ; il peut se trouver ainsi exprimé trois fois, Eur. Tr. 1244, Andr. 934 ; Plat. Ap. 40d ||
3 Ellipse du verbe : le verbe auquel ἄν se rattache est qqf. s.-entendu : ὡς ἐμοῦ οὖν ἰόντος ὅπῃ ἂν καὶ ὑμεῖς (s. e. ἴητε) Xén. An. 1, 3, 6, sachez-le donc, j’irai partout où vous irez vous-mêmes ; particul. dans la locut. ὥσπερ ἂν εἰ : ὁ Κῦρος εὐθὺς ἠσπάζετο αὐτόν, ὥσπερ ἂν εἴ τις πάλαι φιλῶν ἀσπάζοιτο, Xén. Cyr. 1, 3, 2, à l’instant même, Cyrus l’embrassa, comme on embrasserait qqn qu’on aimerait depuis longtemps (ὥσπερ ἂν ἠσπάσατο, εἴ...) ; φοϐούμενος ὥσπερ ἂν εἰ παῖς, Plat. Gorg. 479a, effrayé comme l’aurait été un enfant (ὥσπερ ἂν ἐφοϐήθη εἰ παῖς ἦν) ||
4 Ellipse de ἄν : ἄν ne se répète pas avec le second terme d’une comparaison (v. ci-dessus,III, 3) ; exprimé après une première négation, il se sous-entend après une seconde : βίᾳ οὔτ’ ἂν ἕλοις οὔτε κατάσχοις φίλον, Xén. Mem. 3, 11, 11, par la violence tu ne saurais ni capter ni retenir un ami ||
5 Crase de ἄν : ἄν se contracte par crase avec ἅ, plur. neutre de ὅς (d’où ἄν ; v. ὅς fin) ; avec les conj. ou particules εἰ (d’où ἐάν) ; ἐπεί (d’où ἐπάν, ion. ἐπήν ; v. ἐπάν); ἐπειδή (d’où ἐπειδάν); ὅτε (d’où ὅταν); ὁπότε (d’où ὁπόταν), etc. ; καὶ (d’où κἄν); τοι (d’où τἄν) et ses composés καίτοι (d’où καιτἄν), μέντοι (d’où μεντἄν), etc.L’emploi de ἄν régulier pendant la période classique finit par se relâcher, et dans les inscript., comme chez les écrivains récents, on rencontre qqf. le subj. et l’opt. sans ἄν là où la syntaxe de la bonne époque exigerait la particule : pour la construction ὅπως ἄν par exemple, les exemples recueillis dans les inscript. att. permettent d’établir la proportion suivante : 5e siècle av. J.-C. : 16 ὅπως ἄν, pas un ὅπως seul ; 4e siècle : 37 ὅπως ἄν, un ὅπως ; 3e siècle : 22 ὅπως ἄν, 2 ὅπως ; 2e siècle : 3 ὅπως ἄν, 9 ὅπως ; 1er siècle : 3 ὅπως ἄν, 10 ὅπως (v. Meisterh. p. 212).
Étym. p.-ê. indo-europ. *ken, *kn̥, particule modale, par analyse de la locut. οὐ κάν (arcad.) en οὐκ ἄν ; v. κε.
ἄν [] p. ἐάν (εἰ ἄν) conj. si :
1 dans le discours direct, se place d’ord. au commenc. de la prop. avec le sbj. : ἂν θεὸς ἐθέλῃ, Plat. Phæd. 80d, si la divinité le veut ; ἂν βούλῃ, Plat. Crat. 426c, si tu veux ; cf. Plat. Conv. 210a, etc. ; Thc. 4, 46 ; 6, 13, etc. ; postér. avec l’ind. Pol. 9, 31, 2 ; rar. après un mot : δύ’ ἂν ὦσι, Dém. s’ils sont deux ; chez les Trag. seul. dans la locut.: οὐδ’ ἄν, pas même si, Soph. O.R. 1062 dout. ; se joint à d’autres particules : ἂν καί, même si, quand bien même, Plat. Soph. 230d, Leg. 859d ; ἂν μόνον, si seulement, pourvu que, Plat. Theæt. 172d, Pol. 293b ; ἄν περ, si toutefois, Plat. Tim. 90c, Leg. 631c, etc. ; ἂν... τε, ἂν... τε, soit... soit, Plat. Gorg. 512a, Pol. 259b, etc. ; ἄν τε... καὶ ἐάν, Plat. Pol. 292e ; ou ἂν... καὶ ἄν, Plat. Crat. 385c, m. sign. ||
2 dans le disc. indir. avec le sbj. σκόπει... ἄν πῃ δυνώμεθα, Plat. Soph. 226c, vois si par hasard nous pourrions, etc. ; σκέψαι ἄν, Plat. Crat. 397e, vois si, etc. ; πρόσεχε τὸν νοῦν ἂν ἄρα, Plat. Pol. 259d, etc. examine avec soin si, etc. ||
E Bien que rare, ἄν se rencontre qqf. (6 exemples recueillis du 5e au 3e siècle av. J.-C., dont un avec assimilat. de ἄν en ἄμ devant μέν) dans les inscr. att. CIA. 4, b, 35, b, 18 (440/432 av. J.-C.), etc. (v. Meisterh. p. 213, 38).
ἄν pour ἄνα = ἀνέστη : ἂν δ’ Ὀδυσεύς, Il. 3, 268, alors Ulysse se leva ; cf. Il. 23, 837, etc. ||
E ἄν en ce sens pour l’indic. ; ἄνα pour l’impér.
Étym. v. ἄνα.