ἀνέχω
ἀνέψανοςἀν·έχω (impf.
ἀνεῖχον ; f.
ἀνέξω ou
ἀνασχήσω ; ao.
2 ἀνέσχον ; pf. ἀνέσχηκα, etc.)
A tr.
I (ἀνά, en haut)
1 lever :
λαμπάδας ἀνασχεθεῖν, Eur. Med. 1027, porter (litt. lever)
un flambeau ; χεῖρας, lever les mains
(pour combattre, Od. 18, 89 ; pour prier, Il.
3, 318 ; pour s’avouer vaincu au
pugilat, Thcr. Idyl. 22, 129,
etc.) ; τινὶ εὐχὰς
ἀν. Soph. El. 636, élever ses mains
avec ses prières vers qqn ; χέρας ἄνεχε, ἄνεχε
λόγον, Eur. El. 592, dirige vers le
ciel tes mains, tes discours ; p. suite,
lever pour offrir ou pour montrer :
θεῷ τι ἀν. Il.
10, 460, lever une offrande vers un
dieu ; σκῆπτρον ἀν. θεοῖσι, Il. 7, 412, lever son
sceptre vers les dieux (pour les prendre à témoin) ; σημεῖον πυρὸς ἀν. Thc.
4, 111, lever un signal de feu ;
φῶς ἀν. τινί, Eur. Med. 482, montrer à qqn une lueur (de salut) ;
avec un sujet de chose :
δάφνα ἀνέχει πτόρθους, Eur. Hec. 458, le laurier élève, c. à
d. pousse, ses rameaux ||
2 tenir droit, tenir
ferme, soutenir : οὐρανὸν καὶ γῆν,
Paus. 5, 11, 5,
le ciel et la terre, en parl. d’Atlas ;
γέφυρα σκάφαις ἀνεχομένη, DH. 3, 55, pont supporté
par des barques, pont de bateaux ; fig.
ἀν. εὐδικίας, Od. 19, 111, soutenir
ou maintenir le bon droit ; ἀν. Σικελίαν μὴ ὑπό τινα εἶναι, Thc. 6, 86, défendre la
Sicile et la préserver d’être conquise ; d’où s’attacher à : ἀηδὼν
ἀνέχουσα (conj. νέμουσα) κισσόν,
Soph. O.C.
674, le rossignol qui s’attache au
lierre ||
II (ἀνά, en arrière) retenir, arrêter : ἵππους, Il. 23, 426, retenir des chevaux ; ἑαυτὸν ἀν. ἀπό τινος, Plut.
M. 514a, se retenir de qqe
ch. ||
B intr.
I (ἀνά, en haut)
1 s’élever, surgir :
particul. sortir de l’eau, en parl. d’Ulysse naufragé, Od. 5, 320 ; αἰχμὴ παρὰ ὦμον ἀνέσχεν, Il.
17, 310, la javeline sortit par
l’épaule ; en parl. du soleil :
ἅμ’ ἡλίῳ ἀνέχοντι, Xén. Cyn. 6, 13, au soleil levant ; cf. Eub. (Ath. 8c) ; Plat. Conv. 220d (cf. ἀνίσχω) ; p. anal. se
montrer, apparaître, Soph. Tr. 204 ; fig. en parl. d’événements,
se produire, arriver, Hdt. 5, 106, etc. ||
2 se dresser immobile,
en parl. de colonnes, A. Rh. 3, 217 ||
3 faire saillie,
s’avancer, en parl. de pointes de terre qui
s’avancent dans la mer, Hdt.
7, 123, etc. ;
Thc. 1, 46,
etc. ||
4 se maintenir ferme,
d’où fig.
persévérer : avec un part.
στέρξας ἀνέχει, Soph. Aj. 212 (var. στέρξασαν ἔχει), il est constant dans son affection ;
cf. Thc.
7, 48 ; p.
suite, affirmer avec persistance, Thc. 8, 94 ; Xén. Hell. 2, 2, 10 ||
II (ἀνά, de nouveau) se relever : καμάτων, Soph. O.R. 174, se relever,
c. à d. être allégé de ses souffrances
||
III (ἀνά, en arrière)
1 se retenir, s’arrêter,
cesser, Thgn. 26 ; en parl. de choses
(hémorrhoïdes, Hpc. 1147e ; pluie, Xén. Hell. 1, 6, 28, etc.) ;
ἀν. τοῦ φονεύειν, Plut. Alex. 33, cesser d’égorger ||
2 p.
suite, se tenir en repos, Thc.
2, 18 ||
Moy. ἀνέχομαι (impf.
ἠνειχόμην ; f.
ἀνέξομαι, rar.
ἀνασχήσομαι ; ao.
2 ἠνεσχόμην, rar. ἀνεσχόμην)
I tr.
1 lever (qqe ch. à
soi) : ἔγχος, Il. 5, 655, lever sa
javeline ; χεῖρας, Od. 18, 100, lever les
mains, abs. ἀνασχόμενος, Il.
3, 362, etc. ;
Od. 14, 425,
ayant levé les mains, les bras ||
2 tenir droit, tenir
ferme, d’où soutenir, supporter avec
constance, abs. impér. ἀνάσχεο,
Il. 1, 586,
supporte avec courage, prends courage ; avec un
acc. de chose : ἀν. κήδεα,
Il. 18, 430 ;
κακά, Il.
24, 518 ; Eschl. Ag. 904 ; Ar. Nub. 363, supporter
courageusement des malheurs, des maux ; ψύχη καὶ
θάλπη, Xén. Hell. 5, 1, 15, supporter
le froid et le chaud ; au mor.
τὴν δουλοσύνην, Hdt. 1, 169 ; rar. avec un gén.
δουλοσύνης ἀν. Od. 22, 423 (var. -ην), se résigner à la
servitude ; cf. Plat. Prot. 323a ; DH. 8, 5 ; avec un acc. de pers. ἀν.
ξείνους, Od. 7,
32, supporter des étrangers ; avec un
part. en accord avec le rég. οὐκ ἀνέξομαί
σε ἄλγε’ ἔχοντα, Il. 5, 895, je ne supporterai pas que tu aies à
souffrir ; ἀνάσχου δέσποτας ὄντας,
Eur. Alc.
304, souffre qu’ils soient les maîtres ;
cf. Od.
19, 27 ; Soph.
Ant. 467,
etc. ; qqf.
avec le part. au
gén. ἀν. τινος λέγοντος,
Plat. Rsp.
564d, écouter
patiemment qqn parler ; avec un part. en accord
avec le suj. ἀνέχομαι κλύων,
Eschl. Pers.
838 ; ἀν.
κλύουσα, Soph. El. 1028, je supporte
d’entendre, j’entends volontiers, etc. ;
rar. avec
l’inf. σὺν ἄλλοις βιοῦν οὐκ ἀν.
El. N.A.
6, 30, ne pouvoir supporter de vivre
avec d’autres ; cf. Hdt. 7, 139 ; Arr. An. 2, 17, 4 ; 5, 29, 1 ;
Alciphr. 3, 34
||
II intr.
1 se lever, se tendre,
en parl. des mains elles-mêmes,
Arat. 204
||
2 se soutenir,
en parl. d’un blessé, Il. 5, 285 ||
3 se contenir,
Il. 23, 587
||
E Act. prés. 3 sg. sbj. épq.
ἀνέχῃσι, Od.
19, 111. Ao. 2
épq. ἀνέσχεθον, Il. 7, 412 ; Od. 9, 294 ; inf. épq. ἀνασχέμεν,
Il. 24, 301. —
Moy. fut. sync. ἀνσχήσεσθαι, Il.
5, 114. Ao. 2,
1 sg. ἠνσχόμην,
Soph. Ant.
467 ; 2 sg.
poét. ἀνάσχεο, Il. 1, 586 ; avec sync. ἄνσχεο,
Il. 24, 518 ;
impér. 2 sg. ἄνσχεο Il. 23, 587 ; 24, 549.
Étym.
ἀνά, ἔχω.