ἄραρα

ἀραρίσκω

ἄραρον
ἀραρίσκω [ᾰᾰ] (f. inus. ; ao. ἦρσα, d’où impér. ἄρσον, etc. ; ao. 2 ἤραρον [] ; pf. 2 intr. ἄραρα [ᾰᾱᾰ] ; pass. ao. ἤρθην ; pf. ἀρήρεμαι)
I tr.
1 adapter, ajuster, emboîter : ἀλλήλους ἀρ. βόεσσι, Il. 12, 105, se serrer (litt. s’ajuster) les uns les autres en rapprochant les boucliers en peau de bœuf ; μᾶλλον δὲ στίχες ἄρθεν, Il. 16, 211, les rangs devinrent plus serrés (litt. mieux ajustés) ; ἄγγεσιν ἀρ. ἅπαντα, Od. 2, 289, serrer (litt. ajuster) tout dans des vases ; ἀρ. τοῖχον λίθοισιν, Il. 16, 212, construire un mur avec des pierres ; fig. γέρας ἄρσαντες κατὰ θυμόν, Il. 1, 136, ayant proportionné la récompense à mon désir ||
2 p. suite, garnir, équiper : νῆα ἐρέτῃσιν, Od. 1, 280, garnir un vaisseau de rameurs ; πώμασιν ἀρ. ἅπαντα, Od. 2, 353, munir tous les vases de leur couvercle ; ἀρ. θυμὸν ἐδωδῇ, Od. 5, 95, réconforter son cœur avec de la nourriture ||
II intr. (à l’ao. 2 ἤραρον, au pf. ἄραρα et au pl. q. pf. ἀρήρειν, au sens d’un prés. et d’un impf.)
1 être adapté, ajusté, emboîté : ἄραρον κόρυθές τε καὶ ἀσπίδες, Il. 16, 214, casques et boucliers allaient (litt. s’ajustaient) bien ; ζωστὴρ ἀρηρώς, Il. 4, 134, baudrier qui va (litt. s’ajuste) bien ; κόρυθες κροτάφοις ἀραρυῖαι, Il. 13, 188 ; 18, 611 (cf. κυνέη ἐπὶ κροτάφοις ἀραρυῖα, Od. 18, 378) casques qui s’adaptent bien aux tempes ; fig. convenir à : ἐν φρεσὶν ἤραρεν ἡμῖν, Od. 4, 777, cela nous plut au fond du cœur : ἔσχεν ἄκοιτιν ἀρηρυῖαν πραπίδεσσι, Hés. Th. 608, il eut une compagne qui plaisait à son cœur ||
2 particul. être ajusté solidement, c. à d. se tenir ferme, être ferme : Τρῶες ἀρηρότες, Il. 13, 800, les Troyens en rangs serrés ; fig. φρεσὶν ἀρηρώς, Od. 10, 553, ferme d’esprit ; θυμὸς ἀρηρώς, Thcr. Idyl. 25, 113, cœur ferme ; pf. 3 sg. (au sens du prés.) ἄραρε, (une chose) est fixée, ferme, solide : ἄραρεν ἥδε γ’ ὠλένη, Eschl. Pr. 60, ce bras est solidement attaché ; fig. en parl. de foi, de serments, Eschl. Ag. 1284 ; Eur. Med. 412 ; abs. Eur. Med. 745, etc. ||
3 être garni ou muni de : πόλις πύργοις ἀραρυῖα, Il. 15, 737, ville fortifiée de tours ; ζώνη θυσάνοις ἀραρυῖα, Il. 14, 181, ceinture garnie de franges ; fig. κάλλει ἀραρώς, Eur. El. 948, fort de ta beauté ||
III Moy. (f. ἄρσομαι, ao. ἠρσάμην) ajuster pour soi ou sur soi, Hés. Sc. 320 ; A. Rh. ; part. ao. 2 moy. sync. ἄρμενος, η, ον :
1 qui s’ajuste bien : ἐπίκριον ἄρμενον ἱστῷ, Od. 5, 254, antenne fixée au mât ; πέλεκυς ἄρμενος ἐν παλάμῃσι, Od. 5, 234, hache qui tient bien dans les mains ; d’où convenable : ἡμέρα κούρῃσι γενέσθαι ἄρμενος (fém.) Hés. O. 784, jour convenable pour la naissance des jeunes filles ; abs. agréable : μάλα νύ οἱ ἄρμενα εἶπεν, Hés. Sc. 116, il dit des choses qui lui étaient tout à fait agréables, qui lui allaient droit au cœur ; ἄρμενα πράσσειν, Pd. O. 8, 73, être heureux ; ἐν ἀρμένοισι θυμὸν αὔξειν, Pd. N. 3, 56, habituer l’âme à la vertu ||
2 préparé, prêt : πάντ’ ἄρμενα ποιήσασθαι ou παρασχεῖν, Hés. O. 405, Sc. 84, tenir tout préparé ; ἄρμενος εἴς τι, A. Rh. 4, 1461, préparé pour qqe ch. ; subst. τὸ ἄρμενον (v. ce mot) ||
E Act. impf. poét. 3 sg. ἀράρισκε, Od. 14, 23 ; Thcr. Idyl. 25, 103. Ao. 1 poét. 3 sg. ἄρσε, Od. 21, 45 ; impér. rég. ἄρσον, Od. 2, 289 ; A. Rh. 2, 1062 ; part. ἄρσας, Il. 1, 136. Ao. 2 poét. ἄραρον [ᾰᾰ] Il. 16, 214 ; Soph. El. 147. Pf. ion. ἄρηρα, Il. 4, 134 ; Od. 5, 248 ; Anth. 6, 163 ; Opp. H. 3, 559. Pl. q. pf. poét. ἀρήρειν, Il. 10, 265 ; 16, 139 ; Od. 17, 4 ; A. Rh. 1, 957, et ἠρήρειν, Il. 12, 56 ; Archil. 94. Pass. ao. ind. 3 pl. épq. ἄρθεν (p. ἤρθησαν) Il. 16, 211 ; part. pf. ἀρηρεμένος, ou p.-ê. accentué comme un prés. ἀρηρέμενος, A. Rh. 3, 833. Pl. q. pf. (3 pl.) ἠρήρειντο, A. Rh. 3, 1398. Moy. ao. 2 opt. 3 pl. poét. ἀραροίατο [ᾰρᾰ] A. Rh. 1, 369.
Étym. R. indo-europ. *h₂er-, ajuster ; cf. ἅρμα 1, ἁρμονία, ἁρμόζω, ἄρθρον.