δείδοικα

δείδω

δειελιάω-ῶ
δείδω (prés. poét. ou de prose réc., remplacé en poésie et en prose att. par les pf. δέδοικα et δέδιαv. ci-dessoustous deux au sens d’un prés. ; impf. inus., remplacé par les pl. q. pf. ἐδεδοίκειν et ἐδεδίειν ; f. δείσομαι, ao. ἔδεισα) craindre, c. à d. :
1 craindre, avoir peur, d’ord. avec l’idée d’une crainte raisonnée (p. opp. à φοϐέομαι, qui marque plutôt une crainte soudaine ; ttf. synon. de φοϐέομαι, Thc. 4, 117 ; joint à φοϐοῦμαι, Dém. 579, 7), abs. Il. 1, 33 ; Od. 14, 60 ; Thc. 2, 11, 51, 65 ; 3, 12, 101 ; etc. ;avec une prép. περί τινι, Il. 10, 240 ; Hh. Cer. 246 ; ἀμφί τινι, Eschl. Pr. 182 ; περί τινος, Xén. Cyr. 1, 4, 22 ; Eur. Suppl. 446 ; ὑπέρ τινος, Thc. 1, 74, craindre pour qqn ; avec une prép. et μή : περί τινι μή, Hdt. 7, 163 ; περί τινος μή, Hdt. 3, 30 ; Thc. 7, 74 ; Plat. Prot. 320a, etc. craindre pour qqn ou qqe ch. que, etc. ;avec l’acc. τινά, Thc. 2, 67, etc. ; τι, Thc. 2, 57, etc. ; Ar. Pl. 200 ; Dém. 579, 7 ; Plut. M. 165c, etc. avoir peur de qqn, de qqe ch. ; — avec un rég. de cause : δ. ἐκ τῶν ὕπνων, Pol. 5, 52, 13, craindre par suite de songes ; θορύϐῳ, Plut. Dem. 9, être effrayé par le tumulte ; — avec ὅπως μή (lat. vereor ne), suivi de l’ind. fut. Soph. O.R. 1074 ; Ar. Eq. 112 ; Pl. 200 ; Dém. 103, 1 ; 130, 13 ; avec ὄφρα μή, et l’ind. fut. A. Rh. 4, 181 ; ou simpl. avec μή et le sbj. Il. 11, 470 ; 22, 455 ; Od. 5, 419 ; Hdt. 4, 97 ; Soph. Ant. 1100 ; Thc. 2, 76 ; Xén. Cyr. 1, 4, 12, etc. (même construct. avec περί τινος μή, v. ci-dessus), craindre que... ne ; rar. avec μή et l’ind. Od. 5, 300 ; seul. avec ὡς (ou ὅπως), si δείδω est précédé d’une nég. μὴ δείσῃς ποθ’ ὡς ὄψεται, Soph. El. 1309, ne va pas craindre qu’elle voie ; avec μὴ οὐ (lat. vereor ne non) et le sbj. Thc. 3, 57 et 92 ; Xén. Mem. 2, 3, 10 ; Eur. Andr. 626 ; etc. craindre que... ne pas ; rar. ὡς οὐ avec l’ind. Xén. Cyr. 6, 2, 30 ; dans ces diverses construct. le sujet de la prop. commenç. par μή devient souv. le rég. de δείδω : δεδιότες τοὺς Συρακοσίους μὴ περιγένωνται, Thc. 6, 88, craignant que les Syracusains ne l’emportassent ; ὃν δέδοικ’ ἐγὼ μή μοι βεϐήκῃ, Soph. Ph. 493, je crains bien qu’il ne soit parti pour moi (qu’il ne soit mort) ; — avec un inf. craindre de (de faire, d’éprouver qqe ch.) Il. 7, 93 ; 15, 299 ; Thc. 1, 136 ;avec une prop. inf. craindre que (qqe ch. n’arrive) Il. 14, 342 ; Od. 22, 40 ; Eur. Ion 1564 ; Arr. An. 3, 24, 2 ;subst. au part. pf. τὸ δεδιός, Thc. 1, 36, la crainte ||
2 craindre, révérer : θεούς, Od. 14, 389 ; 22, 39, les dieux ; τοὺς γονέας, Plat. Rsp. 562e, ses parents (cf. Il. 4, 431 ; Soph. O.R. 448, etc.) ; en ce sens différ. de αἰδέομαι, Plat. Euthyd. 12b ||
E Prés. seul. 1 sg. Il. 14, 44 ; Od. 12, 122 ; A. Rh. 3, 481 ; Q. Sm. 2, 46 ; sbj. 1 pl. δείδομεν, DH. 6, 32 ; 2 pl. δείδετε, Anth. 9, 147 ; sbj. 3 pl. δείδωσι, Arstt. P.A. 4, 5, 16. — Fut. 3 sg. δείσεται, Il. 20, 130 ; inf. δείσεσθαι, Il. 15, 299. — Fut. réc. δείσω, Q. Sm. 4, 36 ; Sib. 12, 152 ; etc. (ttf. p.-ê. 3 sg. δείσει, Xén. An. 7, 3, 26). — Ao. ἔδεισα (dans Hom. ἔδδεισα = *ἔδϝεισα ; sel. d’autres ἔδεισα avec ε init. long, Il. 10, 240 ; 22, 19, etc.), Hdt. 1, 153 ; Att. (Eschl. Sept. 203 ; Thc. 1, 74, etc.) ; poét. δεῖσα, Il. 8, 138 (l’ao. us. à tous les modes ; à remarq. opt. 3 sg. δείσειε, Il. 24, 672 ; 3 pl. δείσειαν, Thc. 2, 15 ; part. dor. δείσαις, Pd. N. 5, 34). — Pf. (au sens du prés.) chez les Att. conjugué avec un mélange de formes empruntées aux deux types δέδοικα et δέδια : δέδοικα, δέδοικας ou δέδιας, δέδοικε ou δέδιε, δέδιμεν, δεδοίκατε ou δέδιτε, δεδίασιν. Ces deux pf. peuvent d’ailleurs se conjuguer au sg. et au pl. et à la plupart des modes :
1 δέδοικα, Eschl. Pers. 751 ; Thc. 1, 81 ; etc. (épq. δείδοικα, Il. 1, 555 ; 21, 198 ; Call. Ep. 45) ; -κας, Soph. Tr. 457 ; Ar. Vesp. 628 ; etc. ; -κε, Plat. Euthyd. 12b ; etc. ; -καμεν, Mén. 4, 230 Meineke ; Luc. Charid. 24 (dor. -καμες, Thcr. Idyl. 1, 16) ; -κατε, Ar. Eccl. 181 ; Phalar. Ep. 29 Müller ; -κασι, Dém. Ep. 3 ; Paus. 8, 54, 5. Sbj. rare, 3 pl. -κωσι, Hpc. Art. 803c. Inf. -κέναι, Eur. Suppl. 548 ; Ar. Pl. 354, Vesp. 1091 ; Plat. Plut. Luc. etc. Part. -κώς, Eschl. Eum. 699 ; Ar. Pax 607 ; Hdt. 1, 107 ; Xén. Cyr. 6, 2, 15 ; etc. ; fém. -κυῖα, Plat. Phædr. 254e (var. δεδιυῖα) ; Hdn 5, 7. De ce pf. vient le pl. q. pf. ἐδεδοίκειν, Xén. Cyr. 1, 3, 10 ; etc. -κεις, Ar. Pl. 684 ; etc. ; -κει, Lys. Isocr. ; 1 et 2 pl. inus. ; -κεσαν, Thc. 4, 27 ; Xén. An. 3, 5, 18. En outre de δέδοικα s’est formé le prés. dor. δεδοίκω (v. ce mot). —
2 δέδια, Eschl. Pr. 182, 902 ; Soph. O.C. 1467 ; Dém. 179, 13 ; etc. (épq. δείδια, Il. 13, 49) ; -ας, Plut. M. 149a ; Luc. Luct. 16, etc. (épq. δείδιας, Od. 18, 80 ; Anth. 12, 138) ; -ε, Amph. et Mén. 3, 316 ; 4, 135 Meineke ; Hpc. Dém. etc. (épq. δείδιε, Il. 18, 34 ; 24, 358) ; pl. δέδιμεν, Thc. 3, 53, 56, 57 (épq. δείδιμεν, Il. 9, 230) ; -ιτε, Thc. 4, 126 ; Luc. Pisc. 18 ; -ίασι, Il. 24, 663 ; Ar. Eq. 224 ; Plat. Euthyphr. 12c ; Dém. etc. Impér. poét. ou de prose réc. δέδιθι [δῐ] Ar. Eq. 230, Vesp. 373 ; Plut. Cæs. 38 ; Luc. D. deor. 5, 5 ; etc. ; réc. δέδιθι [] Babr. 75, 2 ; épq. δείδιθι [δῐ] Il. 5, 827 ; Thgn. 1179 ; avec élis. δείδιθ’ [δῐ] Od. 18, 63 ; réc. δείδιθι [δῑ] Nic. Al. 443 ; 2 pl. δείδιτε [] Il. 20, 366. Sbj. 3 sg. δεδίῃ, Xén. Ath. 1, 11 ; 3 pl. -ίωσι, Isocr. Opt. 3 sg. δεδιείη, Plat. Phædr. 251a. Inf. δεδιέναι, Thc. 1, 136 ; Xén. Ath. 1, 11 ; Plat. Dém. etc. (inf. épq. δειδίμεν, Od. 9, 274 ; 10, 381, à distinguer du pf. 1 pl. δείδιμεν, v. ci-dessus). Part. δεδιώς, Thc. 6, 24 ; 7, 75 ; 8, 7 ; Xén. Hell. 1, 6, 12 ; Hpc. Plat. Dém. Arstt. etc. ; Ar. Eccl. 643 ; Pl. 448 ; inus. chez les Trag. ; fém. δεδιυῖα, Eub. 3, 271 Meineke ; cf. ci-dessus δεδοικυῖα (part. épq. δειδιώς, Il. 4, 431 ; Od. 14, 60 ; 18, 77 ; Hés. Sc. 248 ; etc. ; fém. δειδυῖα, A. Rh. 3, 753). Pl. q. pf. ἐδεδίειν, Hypér. Lyc. p. 25 Schn. ; Plut. Pomp. 8 ; Luc. J. tr. 43 ; -εις, Dém. Luc. ; -ει, Dém. ; -ειμεν, Thém. 18, 221 (épq. ἐδείδιμεν, Il. 6, 99) ; -εσαν, Thc. 4, 55 ; 5, 14 (épq. ἐδείδισαν, Il. 5, 790, etc. ; ou δείδισαν, Il. 15, 652). En outre, du pf. δέδια s’est formé un impf. ἐδείδιον, ες, ε, Q. Sm. 10, 450 ; Nonn. D. 2, 608.
Étym. δέδοικα p. *δέ-δϝοι-κα, de la R. indo-europ. *duei-, craindre ; cf. δίς, δύο.