δῆτα
δηὖτεδῆτα, particule
d’affirmation plus forte que δή,
oui certes, oui en vérité, us. surt. chez les
Att., rar. en ion. Hdt.
4, 69 :
I pour renforcer un mot isolé : ἅπασι δῆτα, Ar. Eccl. 1143, oui certes,
pour tous ; particul. après une particule
affirmative : ἦ δῆτα,
Eschl. Sept.
670, certes oui ; καὶ
δῆτα, Thc. 6,
38, et en vérité; ou après une
nég. οὐ δῆτα, Ar. Eq. 871, non certes ; οὐ δῆτ’
ἔγωγε, Ar. Av. 1391, ma foi, non !
||
II pour renforcer un mot interrog. τί
δῆτα; Eschl. Pr. 627, quoi donc alors?
τί οὖν δῆτ’ ἂν εἴη ἐπιστήμη λεκτέον,
Plat. Theæt.
164b, il
(nous) faut donc alors définir ce que peut bien être la science ;
πῶς δῆτα; Eschl.
Ag. 1211,
comment donc? particul. dans les questions qui
supposent une réponse affirmative : οἶσθα δῆτα; Soph.
Tr. 1219, tu
connais sans doute? ||
III pour exprimer l’indignation : καὶ δῆτ’ ἐτόλμας; Soph.
Ant. 449,
ainsi, tu as osé ! ταῦτα δῆτ’ ἀνεκτά;
Soph. O.R.
429, tout cela est-il tolérable, en
vérité ? — ou l’ironie :
τῷ σῷ δικαίῳ δῆτ’ ἐπισπέσθαι με δεῖ;
Soph. El.
1037, est-ce donc à ce qui te paraît
juste qu’il me faut obéir? ||
IV pour exprimer un souhait ou une prière :
ἀπόλοιο δῆτα! Ar. Nub. 6, puisses-tu périr en vérité! σκόπει δῆτα, Plat.
Gorg. 452b, examine seulement!
||
V après un mot répété :
1 dans
les réponses, pour renforcer un mot de la question repris par
l’interlocuteur dans sa réponse : γιγνώσκεθ’ ὑμεῖς... ; γιγνώσκομεν δῆτα, Ar. Th. 606, vous savez (qui est cette femme?) — oui, oui,
nous le savons ||
2 dans
le dialogue, pour revenir sur une pensée déjà
exprimée : οἴκτειρέ θ’ ἡμᾶς...
οἴκτειρε δῆτα σοὺς ἐκγόνους, Eur.
El. 673, aie
pitié de nous..., ou plutôt aie pitié de tes enfants! ||
3 dans
le monologue, pour renforcer un mot répété :
ὥς μ’ ἀπώλεσας, ἀπώλεσας δῆτα,
Soph. El.
1164, comme tu m’as perdue! ah! certes,
perdue! ||
4 après
une parenthèse, pour rappeler un mot déjà exprimé :
ἑσπέρας γε, ἑσπέρας δῆτα, Plat. Prot. 310c, le soir... le soir
donc ||
E Mot surt. att. ; inus. chez les
Épq. et les Lyr. ; dans
Hdt. 4,
69.
Étym.
δή.