ἐάω-εῶ
ἐάωνἐάω-εῶ (impf.
εἴων, f.
ἐάσω, ao.
εἴασα, pf.
εἴακα ; pass.
ao. εἰάθην, pf. εἴαμαι) [ᾰ au prés. et à l’impf. ;
ᾱ aux autres temps
act. pass. et moy.]
I laisser, d’où :
1 souffrir, permettre,
avec une prop. inf. τινα ἐᾶν φθινύθειν, Il.
2, 346, ou
ζώειν, Od.
13, 359, laisser périr, laisser vivre
qqn ; qqf. avec omission du verbe :
αὐτονόμους ἐᾶν πολίτας, Xén. Hell. 3, 1, 17 (cf. la construct.
complète avec εἶναι, Hell. 6, 4, 2) laisser les
citoyens vivre autonomes ; οὐκ ἐᾶν,
avec une prop. inf. ne pas permettre ;
τρεῖν μ’ οὐκ ἐᾷ Πάλλας, Il. 6, 256, Pallas ne
permet pas que je tremble ; d’où
défendre, empêcher que : οὐκ ἐάσουσιν ἐμοὶ
δόμεναι βιόν, Od. 21, 233 (les prétendants) refuseront de me donner
l’arc ; κἂν μηδεὶς ἐᾷ, Soph. Aj. 1184, quand bien même personne n’y consentirait,
c. à d. quand bien même tous s’y
opposeraient, Il. 4,
55 ; Od. 19,
25 ; Hés. Th. 772 ; en parl. d’une défense faite par la loi, Eschn. 3, 21, 176
Baiter-Sauppe (cf. ci-dessous
Hdt. 7, 104) ;
cf. CIA.
2 add. 841, b,
55 (396 av. J.-C.) ; ou simpl. ne pas admettre : πόλεμον οὐκ εἴων ποιεῖν, Thc. 1, 28, ils ne
voulaient pas faire la guerre ; en ce sens souv.
opp. à κελεύω : οἱ μὲν κελεύοντες ἐξιέναι, οἱ δέ τινες οὐκ ἐῶντες,
Thc. 2, 21, les
uns conseillant de s’en aller, qqes autres s’y opposant ;
ou à ὁρμάω : οὐκ εἴα ὑπείκειν,
ἀλλ’ ἐς τὸν πόλεμον ὥρμα τοὺς Ἀθηναίους, Thc. 1, 127, (Périclès)
n’admettait pas qu’ils cédassent, loin de là il excitait les
Athéniens à la guerre ; qqf. en opp. avec
ἀλλά (s. e.
κελεύω) : οὐκ ἐῶν
φεύγειν, ἀλλὰ (κελεύων)
μένοντας ἐπικρατέειν, Hdt. 7, 104, (la loi) ne
leur permettant pas de fuir, loin de là, leur ordonnant d’attendre
de pied ferme et de tenir bon ; au pass.
οὐκ ἐᾶσθαι, Eur.
I.T. 1344 ;
Thc. 1, 142 ;
Dém. 2, 16
Baiter-Sauppe, n’être pas libre de ||
2 rar. avec un acc. de chose,
laisser, abandonner, concéder : τινί
τι, Soph. O.C. 368 ; Plut. M. 233d, laisser qqe ch. à
qqn ||
II laisser aller,
d’où congédier : τινα, Il. 24, 557, qqn ||
III laisser de côté,
d’où :
1 renoncer à :
ἔα χόλον, Il.
9, 260, laisse se calmer ta colère ;
ἐᾶν φιλοσοφίαν, Plat. Gorg. 484c, renoncer à la
philosophie ; avec un inf. ἐᾶν ἰέναι, Hdt. 3, 134, renoncer à aller ||
2 ne pas s’occuper de,
négliger, omettre, avec l’inf.
κλέψαι μὲν ἐάσομεν (sbj. poét.) Ἕκτορα,
Il. 24, 71, ne
nous occupons pas de voler le corps d’Hector ; θεὸς τὸ μὲν δώσει, τὸ δ’ ἐάσει (δοῦναι), Od. 14, 444, la divinité donnera ceci, négligera de
donner cela ; abs. ἥδ’
οὖν ἐάσθω, Soph. Tr. 329, qu’on cesse donc
de se préoccuper de celle-ci ||
3 p.
suite, délaisser, abandonner : τινα
ἐᾶν ἄκλαυτον, ἄταφον, Soph.
Ant. 29,
laisser (un mort) sans lamentations, sans sépulture ||
E Act. prés. (formes se rapportant à
deux types de radical : rad.
ἐα-, rad. épq.
εἰα-) :
1 rad. ἐά- :
ἐῶ, Il.
8, 428 ; Att.
(Eschl. Sept.
378 ; Soph.
El. 632 ;
Thc. 3, 48,
etc.) ; 2 sg.
épq. ἐάᾳς, Od. 12, 282 ; 19, 374 ; 3 sg. épq.
ἐάᾳ, Il.
8, 414 (mais aussi la
forme att. ἐᾷ, Il. 5, 256, monosyll. par syniz.). Sbj. 2 sg.
épq. ἐάᾳς, Od. 11, 110 ; 12, 137 (mais aussi la forme
att. ἐᾷς, Od. 11, 147) ; 1 pl. dissyll. par syniz. ἐῶμεν, Il. 10, 344 ; opt. poét.
ἐῷμι, Od.
16, 85 ; 3 sg.
ἐῷ, Od.
20, 12 ; opt.
att. ἐῴην, Plat. Gorg. 458 ; 3 sg. ἐῴη, Soph. Ph. 444 ; Xén. Cyr. 1, 5, 10, etc.
Inf. épq. ἐάαν,
Od. 8, 509
(mais aussi la forme att. ἐᾶν, Il. 2, 131, etc.) —
2 rad.
épq. εἰα- : prés. ind. 3 pl. εἰῶσι,
Il. 2, 131 ;
11, 550 ; 17,
659 (mais aussi la forme
ἐῶσι, Il.
23, 73 ; Od.
4, 805). Sbj.
εἰῶ, Il.
4, 55 ; 1 pl.
εἰῶμεν, Od.
21, 260 ; 3
pl. εἰῶσι, Il. 20, 139. — Impf. ion. ἔων,
Hdt. 9, 2 ;
3 sg. épq. et ion. ἔα, Il. 5, 517 ; Hdt. 1, 17 (mais aussi la forme
εἴα, Od.
7, 41). — Impf. itér.
avec double rad. en ἐα-
ou en εἰα-
(vraisembl. sans augment, cf. le prés.
épq. εἰάω) : *ἔασκον, d’où 2 sg. ἔασκες, Il. 19, 295 ; 3 sg. ἔασκε, Il. 2, 832 ; 11, 330 ; 24, 17 ;
et εἴασκον,
Il. 5, 802 ;
3 sg. εἴασκε,
Il. 20, 408 ;
Od. 22, 427 ;
avec élis. dev. un esprit rude :
εἴασχ’, Il.
11, 125. — Ao.
poét. ἔασα, Il. 11, 437 ; Call. Cer. 62 ; sbj. 1 pl. poét.
ἐάσομεν, Il.
19, 65. — Pass.
ao. εἰάθην, Isocr. 60e. — Pf. εἴαμαι, Dém. 1108, 1. — Moy. fut. au sens
pass. ἐάσομαι, Eur. I.A. 331 ; Thc. 1, 142. — ἐα- ou ἐω- monosyll. par syniz. dans les formes suiv. :
prés. ind. ἐῶ,
Ar. Lys.
734 ; 3 sg.
ἐᾷ, Il.
5, 256 ; impér. 2
sg. ἔα, Soph. O.R. 1451 ; Ant. 95 ; Ar. Nub. 932 ; sbj. 1 pl. ἐῶμεν,
Il. 10, 344 ;
19, 402 ; fut. 3
pl. ἐάσουσιν, Od. 21, 233. — Par licence [ᾰ]
dans εἴασε,
Anth. 3, 14,
4.
Étym.
Étymol. incert.