ἐχυρῶς

ἔχω

ἐχώσθην
ἔχω (impf. εἶχον ; f. ἕξω ou σχήσω ; ao. 2 ἔσχον, d’où impér. σχές, sbj. σχῶ, opt. σχοίην, inf. σχεῖν, part. σχών ; pf. ἔσχηκα ; pl. q. pf. ἐσχήκειν. Pass. prés. ἔχομαι, impf. εἰχόμην, f. ἕξομαι, ao. ἐσχέθην, pf. ἔσχημαι ; voy. le moy. ci-dessous)
A porter d’où :
I propr. porter : τι χερσίν, Il. 1, 463 ; ἐν χερσίν, Il. 18, 105 ; Eschl. fr. 51 ; μετὰ χερσίν, Il. 11, 484 ; διὰ χερῶν, Eschl. Suppl. 193 ; ou διὰ χειρός, Thc. 2, 13, 76, porter qqe ch. dans les mains ; τινὰ ἐπ’ ὤμων, Soph. fr. Laoc. 3, 2, porter qqn sur ses épaules ; en parl. de vêtements, d’armes : εἷμα ἀμφ’ ὤμοισι, Il. 18, 538, avoir un vêtement autour des épaules ; παρδαλέην ὤμοισιν, Il. 3, 17, une peau de panthère sur les épaules : τι ὤμῳ, Il. 14, 376 ; ou ἐπὶ τὸν ὦμον, Xén. An. 6, 3, 25, qqe ch. sur l’épaule ; στολὴν ἀμφὶ σῶμα, Eur. Hel. 561, une robe autour du corps ; κυνέην κεφαλῇ, Od. 24, 231, avoir un casque sur la tête ; abs. χιτῶνας, Xén. An. 1, 5, 8 ; ἀσπίδα, Il. 13, 157 ; αἰχμήν, Eschl. Sept. 511, avoir ou porter des tuniques, un bouclier, une lance ; p. anal. πολιάς, Eschn. 1, 49 Baiter-Sauppe, des cheveux blancs ; en parl. d’animaux, ζυγὸν ἀμφὶς ἔχοντες, Od. 3, 486, ayant ou portant le joug autour du cou ||
II
1 porter, conduire, diriger ; ἵππους, Il. 3, 263, des chevaux ; νῆα, Od. 9, 279 ; Hdt. 6, 95, un vaisseau ; ἅρμα Hés. Sc. 97 ; δίφρον, Hés. Sc. 352, un char ; τὸν ὦμον πρὸς τῷ ὤμῳ, Xén. Conv. 4, 27, approcher son épaule de l’épaule de qqn ; πόδα ἐκτὸς κλαυμάτων, Soph. Ph. 1244, litt. porter ses pas hors des plaintes, c. à d. passer sa vie sans danger ; fig. ἔχειν πόδα πημάτων ἔξω, Eschl. Pr. 264 ; ἔξω πραγμάτων, Eur. Her. 110, se dégager de souffrances, d’embarras ; d’où abs. ἐκποδὼν ἔχειν ἑαυτόν, Eschl. Pr. 344 ; Xén. Cyr. 6, 1, 37, se dégager de ; θυμὸν ἔχειν ἐπὶ ἔργῳ, Hés. O. 442, s’attacher avec ardeur à un travail ; πρός τινα τὸν νοῦν ἔχειν, Thc. 3, 22 ; ou πρός τινα τὴν γνώμην ἔχειν, Thc. 3, 25 ; πρός τι τὸν νοῦν ἔχειν, Thc. 7, 19 ; ou ἐπί τινι, Att. porter son attention, son esprit sur qqn ou sur qqe ch. ; abs. à l’impér. ἔχε au sens de ἄγε, allons ! eh bien ! voyons ! d’ord. avec une particule : ἔχε δὴ καλῶς γὰρ λέγεις, Plat. Gorg. 460a, eh bien, voyons, car tu parles bien ; cf. Plat. Rsp. 353b, etc. ; même avec un verbe au plur. ἔχε δὴ ἴδωμεν, Plat. Crat. 435e ; eh bien, voyons ! avec οὖν : ἔχε οὖν, Plat. 1 Alc. 129b, eh bien donc ; qqf. sans particule, Plat. 1 Alc. 109b ; suivi d’un autre impér. : ἔχ’, ἀποκάθαιρε τὰς τραπέζας, Ar. Pax 1193, allons ! nettoie les tables ; cf. Ar. Vesp. 1135 ; en ce sens avec la particule νυν ; ἔχε νυν, ἄλειψον τὸν τράχηλον τουτῳί, Ar. Eq. 490, allons ! graisse-lui le cou ; cf. Eq. 493 ; ou avec δή : ἔχε δή μοι τόδε εἰπέ, Plat. Ion 535b, allons ! dis-moi ceci ; p. suite, intr. en appar. (s. e. ἑαυτόν, νῆας ou ἵππους) intr. se porter, se diriger (litt. diriger ses chevaux, ses vaisseaux); Πύλονδ’ ἔχον, Od. 3, 182, je me dirigeais vers Pylos ; νέες ἔσχον (s. e. ἑαυτὰς) εἰς τὴν Ἀργολίδα χώρην, Hdt. 6, 92, la flotte se dirigea vers l’Argolide ; ἐς Φειὰν σχόντες, Thc. 2, 25, s’étant dirigés vers Phéia ; πρὶν τῇ Δήλῳ ἔσχον, Thc. 3, 29, avant de se diriger vers Dèlos ; ὑψόσε, Od. 19, 38, en haut ; ἔκτοσθε, Il. 10, 263, au dehors ; ὁδοὶ ἐπὶ τὸν ποταμὸν ἔχουσαι, Hdt. 1, 180, routes qui se dirigent vers le fleuve ; ἔγχος ἔσχε δι’ ὤμου, Il. 13, 520, la javeline se dirigea (litt. se porta) à travers l’épaule, s’y enfonça ; fig. τὰ ἐς Ὅμηρον ἔχοντα, Hdt. 2, 53, ce qui se rapporte à Homère ; ἐχθρῆς παλαιῆς ἐχούσης ἐς Ἀθηναίους, Hdt. 5, 81, une vieille haine se portant sur les Athéniens ; ἐπί τινι ἔχειν, Hdt. 6, 49, se porter contre qqn, l’attaquer ; souv. avec un adv. se porter de telle ou telle manière, être dans telle disposition, tel état : εὖ ἔχειν, Od. 24, 245 ; Plat. Rsp. 330a, etc. ; καλῶς ἔχειν, Soph. El. 816, etc. être en bon état, se bien porter ; εὖ σχήσει, Soph. Aj. 684, tout ira bien ; οὕτως ἔχει (s. e. τὰ πράγματα) Xén. Cyr. 2, 1, 8, etc. ; Ar. Pl. 110, etc. il en est ainsi ; οὕτως ἐχόντων, Xén. An. 3, 2, 10 ; ou ὡς οὕτως ἐχόντων, Hdt. 8, 144 ; ou ὡς ὧδ’ ἐχόντων, Hdt. 1, 126 ; Soph. Aj. 981, les affaires étant ainsi (lat. cum res ita se habeant) ; κατεκλίθη ὥσπερ εἶχε χαμαί, Xén. Hell. 4, 1, 30, il se coucha comme il était (c. à d. tout habillé) par terre ; avec un rég. οὕτως ἔχει μοι, Soph. O.C. 599, il en va ainsi pour moi ; οὕτως ἐμοὶ ἔχει περὶ τῆς οἰκονομίας, Xén. Œc. 2, 12, ainsi en est-il pour moi du gouvernement de la maison ; ἔχειν avec un adv. équivaut à εἶναι avec l’adj. corresp. ; ἔχει μοι ἀναγκαίως, Hdt. 9, 27, il m’est nécessaire ; ἀκρατῶς ἔχειν πρὸς τὰς ἡδονάς, Plat. Leg. 710a, se livrer sans mesure aux plaisirs ; οὕτως ἔχειν πρός τινα, Isocr. 200e, être dans ces dispositions à l’égard de qqn ; πρὸς τὸ φιλοκερδεῖς εἶναι μετρίως ἔχουσι, Xén. Œc. 12, 16, ils sont modérés dans leur désir de gagner ; avec un gén. : εὖ σώματος ἔχει, Plat. Rsp. 404d, il se porte bien ; πῶς ἔχεις δόξης τοῦ τοιοῦδε πέρι; Plat. Rsp. 456d, quel est ton avis là-dessus ? ὡς τάχους εἶχε, Hdt. 8, 107 ; Thc. 2, 90, aussi vite qu’il pouvait ; ou entre parenthèses : ὀργῇ, ὡς εἶχε, ἐλθὼν παρὰ τὸν Ἀστυάγεα, Hdt. 1, 114, étant venu irrité, comme il était (c. à d. sur le champ) vers Astyage ; en ce sens ἔχω s’emploie qqf. avec un part. ao. : ἀδελφὴν τὴν ἐμὴν γήμας ἔχεις; Soph. O.R. 577, n’est-ce pas ma sœur que tu as épousée ? Κορινθίους δήσαντες εἶχον, Thc. 1, 30, ils enchaînèrent les Corinthiens et les retinrent en leur pouvoir ; cf. Hés. O. 42 ; Hdt. 1, 37, etc. ; Plat. Crat. 404c ; qqf. avec un part. pf. : ὦν πολλὰ χρήματα ἔχομεν ἡρπακότες, Xén. An. 1, 3, 14, auxquels nous avons ravi un riche butin ; cf. Soph. O.R. 701, Ph. 596 ; rar. avec un part. prés. : τὸν θανόντα καταστένουσ’ ἔχεις, Eur. Tr. 318, tu pleures celui qui est mort ||
2 p. suite, entraîner par son poids, d’où peser, d’où valoir (cf. la même relat. d’idées au mot ἄγω) : ἔχειν δραχμὰς δέκα, DS. 11, 26, valoir dix drachmes ; ἔχ. δραχμὰς ἑπτακισχιλίας, App. 1, 94 Schweigh. valoir sept mille drachmes ||
3 p. anal. en parl. de mesures, avoir (en longueur, en hauteur, etc.) : ἔχειν τὸ ὕψος δύο καὶ ἡμίσους πήχεων, Ptol. éverg. (Ath. 375d) avoir une hauteur de deux coudées et demie ; τὸν κύκλον ἔχει τοῦ τείχους τριακοσίων ὀγδοήκοντα πέντε σταδίων, Str. 16, 1, 5 Kram. ce mur a une circonférence de 385 stades ||
B s’attacher à, d’où :
I saisir, s’emparer de, prendre, Soph. Ph. 1118 ; ἔχ. τινὰ χειρός, Il. 4, 154 ; ποδός, Il. 16, 763, saisir qqn par la main, par le pied ; ἔχ. τινὰ μέσον, Ar. Nub. 1047, saisir qqn par le milieu du corps ; au pass. ἔχομαι μέσος, Ar. Ach. 571, je suis retenu par le milieu du corps ; avec un suj. de chose : ὕπνος οὐκ ἔχε Δία, Il. 2, 2, le sommeil ne tenait pas Zeus ; φόϐος μ’ ἔχει, Eschl. Ag. 1243, la crainte me saisit ; τὸν δ’ ἕως ἔχεν ἥϐη, Hh. Ven. 226, tant qu’il était jeune ; ἔχει βέλος ὀξὺ γυναῖκα, Il. 11, 269, un trait aigu pénètre la femme, en parl. des douleurs de l’enfantement ; avec double acc. ἦ ῥά σε οἶνος ἔχει φρένας, Od. 18, 391, certes le vin, c. à d. l’ivresse, s’est emparé de ton esprit ; φόϐος μ’ ἔχει φρένας, Eschl. Suppl. 379, la crainte possède mon esprit ; fig. ἔχειν φρεσίν, Il. 2, 33 ; garder dans son esprit ; ἔχ. νῷ, Plat. Euthyphr. 2, se mettre dans l’esprit ; abs. se rendre maître de qqe ch. par l’intelligence, saisir, comprendre (cf. tenere) : ἔχετε τὸ πρᾶγμα, Soph. Ph. 789, vous connaissez la chose, c. à d. vous voyez mon état ; ἔχεις τι; Ar. Nub. 732, comprends-tu qqe chose ? cf. Soph. Ant. 9, Tr. 318 ; Eur. Or. 1120 ||
II retenir, c. à d. :
1 tenir ferme, contenir, maintenir : σάρκας τε καὶ ὀστέα ἶνες ἔχουσι, Od. 13, 219, les nerfs retiennent, c. à d. maintiennent, tiennent ensemble les chairs et les os ||
2 réprimer, arrêter : οὐδ’ ἔσχεν ὀστέον, Il. 16, 740, l’os n’arrêta point (le coup), c. à d. ne résista point ; ἔχειν ἵππους, Il. 4, 302, retenir des chevaux ; ἔχειν τινά, Il. 13, 51, retenir qqn ; χεῖρας ἔχων Ἀχιλῆος, Il. 18, 33, tenant les mains d’Achille ; ἔχειν πόδα, Eur. I.T. 1159, retenir ses pas, s’arrêter ; ἔχειν μῦθον, Od. 15, 445, retenir sa parole ; ὄμμ’ ἔχειν, Soph. Aj. 192, litt. tenir son regard caché, c. à d. rester enfermé ; ἔχειν τινά τινος, Il. 2, 275, écarter qqn de qqe ch. ; ἀσκὸς δύο ἄνδρας ἕξει τοῦ μὴ καταδῦναι, Xén. An. 3, 5, 11, une outre préservera deux hommes de tomber à l’eau ; cf. Hdt. 1, 158 ; Eur. Andr. 686 ; avec τὸ μή et l’inf. Eschl. Eum. 691, empêcher qqn de, etc. ; p. suite, intr. en appar. (s. e. ἑαυτόν) s’arrêter, se fixer ; οὐδέ οἱ ἔγχος ἔχ’ ἀτρέμας, Il. 13, 557, sa lance ne restait pas immobile ; σχὲς οὗπερ εἶ, Soph. O.C. 1169, reste où tu es, comme tu es ; σχές, arrête, arrête-toi, Eur. Hec. 962, Hipp. 1353, I.A. 1467 ; ἔχ’ ἡρέμα, Plat. Crat. 399e, tiens-toi tranquille ; abs. avec une prép. τοὺς κατὰ τὴν Ἀσίαν ἔχοντας, Xén. Cyr. 4, 2, 2, ceux qui habitent la région de l’Asie ||
III tenir, c. à d. :
1 acquérir, obtenir (non avoir) : σχοῦσα, Soph. El. 551, quand tu auras acquis (non quand tu auras eu); ὧν αὐτὸς ἔσχε στέφανον εὐκλείας, Soph. Aj. 465, les récompenses qu’il a obtenues comme une couronne de gloire ||
2 p. suite, avoir à sa disposition, posséder, avoir : ἔχ. οὐσίας, Xén. Hell. 5, 2, 7 ; χρήματα, Xén. Cyr. 3, 3, 3, etc. posséder des richesses, des biens, etc. ; abs. ὁ ἔχων, Soph. Aj. 157 ; Eur. Alc. 57, celui qui possède, le riche ; joint à πλουτῶν, Dém. 1123, 25 ; οἱ οὐκ ἔχοντες, Eur. Suppl. 240, ceux qui ne possèdent pas, les pauvres ; κακὸν τὸ μὴ ’χειν, Eur. Ph. 405, c’est chose malheureuse de ne rien posséder ; avec double rég. ἔχ. κάλλος ἀπὸ θεῶν, Hh. Ven. 77, avoir reçu des dieux la beauté ; ἔχ. τι ἔκ τινος, Soph. O.C. 1618 ; παρά τινος, Soph. Aj. 663 ; ὑπό τινος, Xén. An. 7, 6, 33 ; ὑπό τινι, Hh. Ap. 191, posséder qqe ch. de la main de qqn ; fig. ἔχ. τέχνην, Hés. Th. 770 ; Eur. I.T. 53 ; Xén. Mem. 3, 10, 1 ; Plat. Pol. 296b ; ou ἐπιστήμην, Soph. Ph. 1057 ; Plat. Euthyd. 273e, posséder un art, une science ; ἔχ. ἵππων δμῆσιν, Il. 17, 476, posséder l’art de dompter les chevaux ; en gén. en parl. de toutes les qualités physiques et morales : ἔχ. ἡλικίαν, Xén. Cyr. 1, 6, 34, avoir un certain âge ; ἔχ. ἥϐην, Plat. Prot. 309b, être jeune ; ἔχ. γῆρας, Od. 24, 250, être vieux ; ἔχειν αἰσχύνην, Eur. Andr. 243, etc. éprouver de la honte ; θαῦμα ἔχω, Soph. El. 897, etc. je m’étonne, j’admire ; ἔχειν ὀργήν, Soph. Ph. 1293, etc. éprouver de la colère ; ἔχειν ἄλγεα, Il. 5, 895, etc. éprouver des souffrances ; ἔχειν πένθος μετὰ φρεσί, Il. 24, 105 ; ou ἔχειν πένθος φρεσί, Od. 7, 219, avoir la douleur dans l’âme : τιμὴν ἔχειν παρὰ πᾶσι, Plut. Sol. 29, être honoré par tous ; δόξαν ἔχ. Eur. Or. 235, avoir de la gloire ; ἔχ. φθόνον παρὰ τοῖς δυνατοῖς, Plut. Them. 29, exciter l’envie des puissants ; ἔχω et son rég. forment ainsi une locut. équivalant à un verbe simple : ποθὴν ἔχ. τινός, Il. 6, 362 = ποθεῖν, regretter ; κότον ἔχ. Il. 13, 517 = κοτεῖσθαι, éprouver du ressentiment ; ἔχ. ἔγκλημά τινι, Soph. Ph. 322 = ἐγκαλεῖν, accuser qqn ; ἔχ. οἶκτον, Soph. Aj. 521 = οἰκτίρειν, éprouver de la pitié ; cf. στοναχὰς ἔχειν, Soph. Aj. 203 = στενάζειν ; γόους ἔχειν, Soph. Aj. 319 = γοᾶσθαι ; παρουσίαν ἔχειν, Soph. Aj. 540 = παρεῖναι ; μνήμην ἔχειν, Soph. O.C. 509 = μεμνῆσθαι ; συγγνώμην ἔχειν, Soph. Ph. 1319 = συγγιγνώσκειν, etc. ; avec une prép. δι’ ὀργῆς ἔχ. τινά, Thc. 2, 37 ; ἐν ὀργῇ ἔχ. τινά, Thc. 2, 18, être irrité contre qqn, etc. (v. διά, ἐν, etc.) ; invers. au pass. ἔχεσθαι ἄλγεσι, Od. 8, 182, être en proie aux souffrances ; κωκυτῷ καὶ οἰμωγῇ, Il. 22, 409, être en proie aux lamentations et aux gémissements ; νόσῳ, Plat. Ep. 331c ; νούσῳ, Hpc. 1142h, être malade ; μανίαις, Plat. Leg. 881b, être pris d’accès de folie ; λιμῷ, Luc. Ep. sat. 3, 31, souffrir de la faim ; ὀργῇ, Hdt. 1, 141, être possédé par la colère ; avec une prép. ἔχεσθαι ὑπὸ τοῦ ὕδρωπος, Hpc. 89c, être atteint d’hydropisie ; ἔχεσθαι ἐν ξυμφοραῖς, Plat. Rsp. 395e, être dans le malheur ; ἔχεσθαι ὑπὸ ἐπιθυμίας, Plat. Rsp. 390c, être possédé de désir ; avec une prop. subord. οὐκ ἔχω τὶ φῶ, Eschl. Ch. 89 ; Soph. O.C. 318 ; ou ὅ τι χρὴ λέγειν, Xén. Cyr. 1, 4, 24, je ne sais que dire ; τὰ ἐπιτήδεια οὐκ εἶχον ὁπόθεν λαμϐάνοιεν, Xén. An. 3, 5, 3, ils ne savaient où se procurer des vivres ; de même avec les conj. πῶς, ὅπως, Luc. Philops. 35 ; avec ποῖ, Soph. Tr. 705 ; avec ὅπῃ, Plat. Phæd. 107a, etc. ; avec un inf. οὐδὲν ἀντειπεῖν ἔχω, Eschl. Pr. 51, je n’ai rien à répondre ; πόλλ’ ἂν λέγειν ἔχοιμι, Soph. Ph. 1047, j’aurais beaucoup à dire ; cf. Il. 7, 217 ; 21, 242 ; Od. 18, 364 ; Xén. Cyr. 5, 5, 19 ; avec μή et l’inf. Eur. Hipp. 658 (cf. ci-dessus II, 2, ἔχειν τὸ μή et l’inf.); à la fois avec l’inf. et avec ὅπως suivi du sbj. Soph. Aj. 429 ; avec ὅπως μή, Plat. Rsp. 368b ||
3 avoir avec soi ou auprès de soi : τοὺς μὲν βελτίστους ἔχ. μεθ’ ἑαυτοῦ, Xén. Cyr. 1, 4, 17, avoir les meilleurs avec soi ; cf. Xén. Cyr. 4, 2, 29, etc. ; ἔχ. γυναῖκα, Xén. Cyr. 7, 2, 26, avoir une femme ; abs. avoir pour femme, Il. 3, 53, etc. ; Od. 4, 569, etc. ; Hdt. 3, 31 ; Xén. Lac. 1, 7, etc. ; au pass. τοῦ περ θυγάτηρ ἔχεθ’ Ἕκτορι, Il. 6, 398, dont la fille était la femme d’Hector ; de même avoir pour maîtresse, Thc. 6, 57 ; Anth. 5, 186 ; ἔχω Λαΐδα, ἀλλ’ οὐκ ἔχομαι, Aristipp. (DL. 2, 75), je possède Laïs, mais elle ne me possède pas ||
4 avoir en soi, contenir, renfermer : τεῖχος νῆας ἐντὸς ἔχον, Il. 12, 8, mur qui enferme des navires dans son enceinte ; ὅσσους Κρήτη ἐντὸς ἔχει, Hh. Ap. 30, tous ceux que renferme la Crète ; θηρῶν οὓς ὅδ’ ἔχει χῶρος, Soph. Ph. 1147, des bêtes que renferme ce pays ; cf. Hh. Merc. 251 ; Xén. Cyn. 5, 24 ||
5 avoir pour résidence, occuper, habiter : Ὄλυμπον, Il. 5, 890, l’Olympe ; Ὀλύμπια δώματα, Hés. O. 127, les demeures de l’Olympe ; οἶκον, Il. 7, 68 ; Od. 6, 183, une maison ; χῶρον, Eschl. Eum. 24, un pays ; particul. en parl. des dieux protecteurs d’une contrée, des héros, Thc. 2, 74 ; Xén. Cyr. 8, 3, 24 ; ὀρέων κάρηνα καὶ πηγάς, Od. 6, 123, habiter les sommets des montagnes et les sources, en parl. des nymphes ; en parl. d’animaux : ἔχ. τὰ ὄρη, Xén. Cyn. 5, 2, habiter les montagnes (cf. ci-dessus au sens intr. se fixer, résider, II, 2) ||
6 en gén. occuper, en parl. d’une place assignée, d’un poste : ἔχειν τὸ δεξιόν, Xén. An. 1, 2, 15, occuper la droite ; ἔχ. τὸ κέρας ἄκρον, Thc. 3, 107, occuper l’extrémité de l’aile ; ἐπ’ ἀριστερὰ ἔχ. τι, Od. 3, 171 ; ou ἐπ’ ἀριστερὰ χειρὸς ἔχειν, Od. 5, 277, avoir qqe ch. à sa gauche, c. à d. être à la droite de qqe ch. ; ἐν δεξιᾷ, ἐν ἀριστερᾷ ἔχ. Thc. 3, 106, avoir à sa droite, à sa gauche ||
7 avoir sous sa direction, gouverner, administrer : πατρώϊα ἔργα, Od. 2, 22, diriger les travaux paternels, c. à d. cultiver les champs paternels ; Θήϐας, Eur. H.f. 4, avoir Thèbes sous son pouvoir ; κῆπον, Od. 4, 737, cultiver un champ ; ἀγέλας, Xén. Cyr. 7, 3, 7, soigner des troupeaux ; πύλαι ἃς ἔχον Ὧραι, Il. 5, 749, les portes dont les Heures avaient la garde ||
8 avoir, choisir ou prendre à titre de : ὄμνυμ’ ἔγωγε, Ζῆν ἔχων ἐπώμοτον, Soph. Tr. 1188, je le jure, prenant Zeus à témoin de mon serment ||
9 tenir pour, regarder comme : Ὀρφέα ἄνακτ’ ἔχων, Eur. Hipp. 953, regardant Orphée comme son maître ; ἔχ. τι ἐν ἡδονῇ, ἐν αἰσχύνῃ, διὰ σπουδῆς (v. ἐν, διά) ||
10 ἔχω s’emploie explétiv. au part. prés. ληρεῖς ἔχων, Ar. Av. 341 ; ἔχων ληρεῖς, Plat. Gorg. 497a, tu plaisantes ; φλυαρεῖς ἔχων, Plat. Gorg. 490e ; ἔχων φλυαρεῖς, Plat. Euthyd. 295c, tu dis des sottises ; cf. Plat. Phædr. 236e ; Ar. Th. 852, Ran. 202, etc. ; de même au part. neutre avec ἐστί : ἐστὶν ἔχον = ἔχει, Hdt. 1, 86 ; ἐστὶν ἀναγκαίως ἔχον = ἔχει ἀναγκαίως, Eschl. Ch. 237 ; Ar. Pax 334 ; dans la locut. τὸ νῦν ἔχον, maintenant, Luc. Cat. 13 ; M. Tyr. 1, p. 469 ||
Moy. ἔχομαι (f. ἕξομαι ou σχήσομαι, ao. 2 ἐσχόμην, pf. ἔσχημαι)
A porter, d’où :
I porter sur soi, tenir sur soi : ἄντα παρειάων σχομένη κρήδεμνα, Od. 1, 334, tenant son voile contre ses joues ||
II lever, tendre : ἀσπίδα πρόσθε σχόμενος, Il. 12, 294, 298 ; ou σάκος, Il. 20, 262, tenant devant lui son bouclier ||
III supporter : οὐρανὸν εὐρύν, Hés. Th. 746, le vaste ciel (sur ses épaules) ||
B tenir en arrière de, retenir : τινὸς σχέσθαι χέρα, Eur. Rhes. 174, se retenir de frapper qqn ||
C s’attacher à, c. à d. :
I se saisir de, prendre : τινος, qqe ch. Eschl. Sept. 97 ; ou qqn (pour l’attirer à soi) Plut. M. 772c ||
II p. suite, tenir : τινος, Xén. Cyn. 10, 11 ; Eq. 7, 5 ; 12, 5, qqe ch. (un filet, des rênes, etc.) ; καί μοι ἕπου ἐχόμενος τῆς χλαμύδος, Luc. Tim. 30, et suis-moi en me tenant par ma chlamyde ; εἰπόμην δ’ ἐγὼ κατόπιν ἐχόμενος αὐτοῦ, Luc. Nec. 11, je le suivais, le tenant par derrière ; en parl. des suppliants : ἔχεσθαι (γούνων) Il. 1, 512, tenir (les genoux de qqn); fig. ἔχεσθαι ὁδοῦ, Hdn 2, 11, 1 se mettre en route ; ἔχ. ἔργου, Hdt. 2, 121 ; Thc. 1, 78 ; 2, 2 ; Xén. Hell. 7, 2, 19, se mettre à une œuvre, à une entreprise ; ἔχ. πολέμου, Thc. 6, 88 ; 8, 3, entreprendre une guerre ; ἔχ. μάχης, Soph. O.C. 424, engager un combat ; τῆς γνώμης τῆς αὐτῆς ἔχομαι, Thc. 1, 140, je m’en tiens au même avis ; ἔχ. τοῦ αὐτοῦ λόγου, Thc. 5, 49, s’en tenir au même langage ||
III suivre immédiatement : ὑμᾶς χρὴ ἕπεσθαι ἐχομένους ὅτι μάλιστα τῶν ἁρμάτων, Xén. Cyr. 7, 1, 9, il vous faut suivre vous tenant le plus près possible des chars ; particul. en parl. de situations géographiques : ὄρος ἐχόμενον τῆς Ῥοδόπης, Thc. 2, 96, montagne qui se rattache au Rhodope ; ἡ ἐχομένη νῆσος, Isocr. 60c, l’île voisine, en parl. de Salamine ; en parl. de pers. ἐχόμενοι τῶν μεταξὺ Μαντινείας καὶ Τεγέας ὀρῶν, Xén. Hell. 6, 5, 16, les populations contiguës aux montagnes entre Mantinée et Tégée ; abs. οἱ ἐχόμενοι, Hdt. 1, 134, les voisins (litt. ceux qui tiennent, qui sont contigus à d’autres); τὰ τούτων ἐχόμενα, Xén. Œc. 6, 1 ; ou τὰ ἐχόμενα τούτοις, Plat. Gorg. 494e, ce qui s’y rattache ; ἐν τοῖς ἐχομένοις, Arstt. H.A. 5, 11, dans la suite (de l’ouvrage, du raisonnement, etc.) ; τοῦ ἐχομένου ἔτους, Thc. 6, 3, l’année suivante ; τὰ τῶν σιτίων ἐχόμενα, Hdt. 3, 25, ce qui se rattache aux vivres ; ὅσα σιτίων ἢ ποτῶν ἐχόμενά ἐστιν, Hpc. 524, 53, tout ce qui concerne le manger ou le boire ; ἃ διδασκάλων εἴχετο, Plat. Prot. 319e, ce qui dépendait de maîtres ||
IV p. suite, dépendre de : νίκης πείρατ’ ἔχονται ἐν ἀθανάτοισι θεοῖσιν, Il. 7, 102, la victoire finale dépend des dieux immortels ||
V se tenir ferme, se fixer, d’où s’arrêter, être en suspens : ἐπὶ ξυροῦ ἀκμῆς, Hdt. 6, 11, sur le tranchant du rasoir, en parl. d’événements qui vont se décider ||
VI se tenir en arrière, d’où :
1 s’abstenir de : σχέσθαι μάχης, Il. 3, 84 ; 9, 655 ; Plut. Rom. 30, s’abstenir de combattre ||
2 renoncer à : τιμωρίης, Hdt. 6, 85, renoncer à une vengeance ; abs. Il. 9, 235 ; A. Rh. 3, 654 ; avec τὸ μή et l’inf. cesser de faire qqe ch. A. Rh. 1, 328 ||
E Les temps de ἔχω se rattachent au th. σεχ, degré zéro σχ, d’où impf. εἶχον de *ἔεχον, p. *ἐ-σεχ-ον ; prés. ἕχει, CIA. 4, 373b (commenc. du 6e siècle av. J.-C.); ἕχον, CIA. 4, 170, 7 (422 av. J.-C.); 166, 6 (413 av. J.-C.); cf. καθέχω ; v. Meisterh. p. 66, 2 ; fut. σχ-ήσω ao. 2 ἔ-σχον, pf. ἔ-σχη-κα, etc.Act. prés. ind. 2 sg. poét. ἔχεισθα, Thgn. 1316 ; Sapph. 21 Bgk ; 3 pl. dor. ἔχοντι, Pd. P. 5, 82 Bgk ; impér. 3 pl. ἐχόντων, Hdt. 3, 155 ; sbj. 2 sg. ἔχῃσθα, Il. 19, 180, 3 sg. ἔχῃσι, Od. 20, 85 ; duel ἔχητον, 2e pers. Il. 17, 445 ; 3e pers. Od. 6, 183 ; inf. épq. ἐχέμεν, Il. 13, 2 ; Hés. Sc. 369 ; Thgn. 9, 24. — Impf. épq. ἔχον, Il. 9, 1 ; Hés. Th. 466 ; Pd. O. 9, 61 ; éol. ἦχον, Sapph. 29 Bgk. — Impf. itér. ἔχεσκον, Il. 13, 257 ; Hés. Th. 533 ; Hdt. 6, 12. — Fut. inf. épq. ἐξέμεν, Il. 5, 473 ; Hés. Th. 394. Du fut. σχήσω, 2 sg. épq. σχήσεισθα, Hh. Cer. 366. Au sens de « avoir », on ne rencontre dans les inscr. att. que le fut. ἕξω (non σχήσω) : CIA. 1, 40, 28 (424 av. J.-C.); 2, 482, 56 (39/32 av. J.-C.) ; v. Meisterh. p. 144. — Ao. 1 poét. réc. ἔσχα, CIA. 3, 1363, 5 (époque impériale) ; KE. 120 (v. Meisterh. p. 147, 8). — Ao. 2 ἔσχον, d’où impér. σχές, sbj. σχῶ, opt. σχοίην, inf. σχεῖν, épq. σχέμεν, Il. 8, 254. Ao. 2 poét. ἔσχεθον, Il. 12, 184 ; ou σχέθον, Od. 10, 95 ; Pd. fr. 65 ; 3 duel ἐσχεθέτην, Il. 12, 461 ; impér. σχέθε, Od. 8, 537 ; sbj. σχέθω, opt. σχέθοιμι ; inf. σχεθεῖν, épq. σχεθέειν, Il. 23, 466, ou σχεθέμεν, Pd. O. 1, 71 ; part. σχεθών. — Pass. prés. impér. 2 sg. poét. ἔχεο, Il. 16, 501, etc. Impf. 3 pl. εἴχοντο, Il. 22, 409 ; d’ord. dans Hom. sans augment : ἐχόμην, Od. 9, 435, etc. ; ἔχετο, Il. 6, 398, etc. ; Od. 5, 429, etc. ; f. réc. σχεθήσομαι, Gal. 4, 221 ; d’ord. f. moy. σχήσομαι au sens pass. Il. 17, 639 ; ou ἕξομαι, Eur. Or. 516 ; 3 sg. ἕξεται, Il. 9, 102. Ao. 2, 3 sg. épq. σχέτο, Il. 7, 248 ; 21, 345 ; impér. σχέο, Il. 21, 379 ; sbj. 3 pl. σχῶνται, Od. 13, 151 ; opt. 3 pl. ion. σχοίατο, Il. 2, 98 ; inf. σχέσθαι, Od. 4, 422. Ao. réc. ἐσχέθην, Arr. An. 5, 7 ; 6, 11. Pf. réc. ἔσχημαι, Paus. 4, 21 ; Aqu. Esai. 62, 4. — Formes alexandr. : 3 pl. impf. act. εἴχοσαν, Anth. 5, 209 ; 3 pl. ao. 2 act. ἔσχοσαν, Scymn. 695.
Étym. R. indo-europ. *seǵh-, avoir, tenir.