εἰδύλλομαι

εἴδω

εἰδῶ
*εἴδω (f. εἴσομαι ; ao. 2 εἶδον, d’où impér. ἴδε ou ἰδέ, sbj. ἴδω, opt. ἴδοιμι, inf. ἰδεῖν, part. ἰδών ; pf. 2 οἶδα, au sens d’un prés. ; pl. q. pf. ᾔδειν, att. ᾔδη, au sens d’un impf.)
1 voir : ὀφθαλμοῖσιν ou ἐν ὀφθαλμοῖσιν ἰδεῖν, Il. 1, 587, etc. ; ἐν ὄμμασιν ἰδεῖν, Eur. Or. 1020, etc. voir de ses yeux ; οἰκτρὸς ἰδεῖν, Eschl. Pr. 238 ; λαμπρὸς ἰδεῖν, Plat. Rsp. 620a, etc. lamentable à voir, brillant à voir ||
2 observer, examiner : ἔς τινα, Il. 2, 271 ; εἴς τι, Il. 3, 364 ; πρός τινα, Od. 12, 244 ; ἐπί τι, Il. 23, 143, regarder qqn ou qqe ch. (le ciel, la mer, etc.) ; εἰς ὦπα ἰδέσθαι, Il. 9, 373 ; κατ’ ἐνῶπα ἰδεῖν, Il. 15, 320 ; ἄντα ἰδεῖν, Il. 13, 184 ; ou ἔσαντα, Il. 17, 334 ; ou ἄντην, Od. 5, 78, regarder en face ||
3 voir, avoir une entrevue : τινα, Xén. An. 2, 4, 5, avec qqn ||
4 fig. se représenter, se figurer : ἐνὶ φρεσίν, Il. 21, 61 ; Od. 7, 327, dans l’esprit ; ἰδεῖν τῇ διανοίᾳ, Plat. Rsp. 510e, se représenter par la pensée ||
Moy. εἴδομαι (ao. 2 εἰδόμην, d’où impér. ἰδοῦ, sbj. ἴδωμαι, opt. ἰδοίμην, inf. ἰδέσθαι, part. ἰδόμενος)
I se faire voir, d’où :
1 se montrer, paraître : εἴδεται ἦμαρ, Il. 13, 98, le jour paraît ||
2 paraître, sembler, avec l’inf. Il. 1, 228 ; Od. 9, 11, etc. ; ou sans inf. τόγε κέρδιον εἴσατο θυμῷ, Od. 19, 283, etc. cela lui parut dans son cœur plus avantageux ||
3 avoir l’air, faire semblant, feindre de : ἴμεν ἐς Λῆμνον, Od. 8, 283, d’aller à Lemnos ||
II se rendre semblable, d’où avec double rég. εἴδεσθαι φθογγήν τινι, Il. 2, 791 ; ὄψιν ἀνέρι, Pd. N. 10, 15, se donner une voix semblable à celle de qqn, un air semblable à celui de qqn ; prendre la voix, les traits de qqn ; cf. Il. 20, 81 ; Od. 1, 105 ; Pd. P. 4, 51 ; Hdt. 6, 69 ; 7, 56, etc. || Pf. οἶδα (οἶσθα, οἶδε, ἴσμεν, ἴστε, ἴσασι, ἴστον, ἴστον, impér. ἴσθι, sbj. εἰδῶ, opt. εἰδείην, inf. εἰδέναι, part. εἰδώς) savoir, c. à d.
1 être informé de, instruit de, etc. : τι, Il. 17, 219, etc. ; Od. 18, 227, etc. ; Soph. O.C. 24 ; Plat. Ap. 21d, etc. savoir, connaître qqe ch. ; περί τινος, Od. 17, 563, être bien renseigné sur qqn ; souv. renforcé par εὖ ou σάφα, Od. 15, 211, etc. bien savoir, savoir de science sûre ; εἰδέναι ὥς ou ὅτι, précédé d’un acc. : ἐάν τινα εἰδῶσιν ὅτι ἄδικός ἐστι, Plat. Prot. 323b, s’ils savent que qqn est injuste ou déshonnête ; ᾔδει βασιλέα ὅτι μέσον ἔχοι τοῦ στρατεύματος, Xén. An. 1, 8, 21, il savait que le roi occupait le centre de l’armée ; avec un part. à l’acc. τὸν Μῆδον ἴσμεν ἐκ περάτων γῆς ἐλθόντα, Thc. 1, 69, nous savons que le Mède est venu du bout du monde ; avec le part. précédé de ὡς : ὡς μηδὲν εἰδότ’ ἴσθι μ’ ὧν ἀνιστορεῖς, Soph. Ph. 253, sache que je ne sais rien de ce que tu racontes ; avec un part. au nom. par attract. du sujet : ἴσθι μοι δώσων, Eschl. Ag. 1670, sache que tu me donneras ; οἶδα κεκτημένος, Eur. Hec. 401, je sais que j’ai gagné, que j’ai, etc. ; rar. avec une prop. inf. ἴσθι μὴ ψευδῶς μ’ ἐρεῖν, Eur. I.A. 1005, sache que je ne mentirai pas (que je ne te tromperai pas) ; dans des loc. nég. οὐκ οἶδ’ ὅπως, ὅπῃ, etc. Plat. Rsp. 400b, etc. je ne sais comment, par quel moyen ; οὐκ οἶδ’ εἰ, Att. je ne sais si ; cf. la loc. οὐκ οἶδ’ εἰ au mil. d’une phrase (v. εἰ, B, I) ; οὐκ οἶδ’ ἢ... ἤ, Il. 10, 342, je ne sais si... ou si ; abs. au part. μετ’ εἰδόσιν ἀγορεύειν, Il. 10, 250 ; ou ἐν εἰδόσιν, Thc. 2, 36 ; 4, 59, parler au milieu de gens qui savent ; εἰδότι τοι ἐρέω, Pd. P. 4, 142, je te le dirai à toi qui sais ; souv. dans des formules d’attestation : ἴστω νῦν Ζεύς, Il. 10, 329 ; béot. ἴττω Δεύς, ἴττω Ἡρακλῆς, Ar. Ach. 860, 911, etc. en ce moment que Zeus, qu’Hèraklès sache, c. à d. en ce moment j’atteste Zeus, Hèraklès ; souv. entre parenth. οἶδ’ ἐγώ, Eur. Med. 948 ; οἶδα, Eschl. Pers. 838 ; Soph. Aj. 560 ; σάφ’ οἶδα, Eschl. Pr. 504 ; Eur. Med. 94 ; εὖ οἶδα, Eur. Med. 963, je le sais, je le sais très bien ; de même, οἶδ’ ὅτι, Soph. Ant. 276 ; εὖ οἶδ’ ὅτι, Dém. 110, 5, je le sais, litt. je sais, je sais bien que (cela est) ; σάφ’ ἴσθ’ ὅτι, Ar. Pl. 889, sache-le bien ; de même encore dans les interr. οἶσθ’ ὡς, οἶσθ’ ὅ avec un impér. οἶσθ’ ὡς ποίησον; Soph. O.R. 543, sais-tu ce que tu as à faire (litt. fais sais-tu quoi ?) ; οἶσθ’ οὖν ὃ δρᾶσον; Eur. I.A. 725, Hec. 225, sais-tu donc ce que tu as à faire ? ||
2 savoir, être habile à ou dans, avec le gén. : εἰδ. τεράων, Il. 12, 229 ; 15, 412, être habile à interpréter les prodiges ; particul. au partic. τόξων εὖ εἰδώς, Il. 2, 718 ; οἰωνῶν σάφα εἰδώς, Od. 1, 202, habile à manier l’arc, à interpréter le vol des oiseaux ; μάχης εὖ εἰδότε πάσης, Il. 2, 823, ayant tous deux l’expérience de toute sorte de combats ; avec un inf. Il. 7, 238 ; Soph. Ph. 1010 ; Ar. Vesp. 376, savoir, être habile à, etc. ||
3 être en état de, pouvoir, avec l’inf. Eur. Med. 664, Hipp. 729 ; Dém. 51, 28 ||
4 avoir tels ou tels sentiments, avec un acc. pl. neutre : πεπνυμένα, κεχαρισμένα εἰδ., etc. Hom. être prudent, reconnaissant, etc. ; φίλα εἰδέναι τινί, Od. 3, 277, avoir des sentiments d’amitié pour qqn : χάριν εἰδέναι τινί, Il. 14, 235 ; Hdt. 3, 21 ; Xén. Cyr. 3, 1, 29 ; 6, 2, 2 ; Plat. Menex. 241e, savoir gré, ou être reconnaissant à qqn ||
E Act. Prés. inus., sauf p.-ê. dor. εἴδομες, Thcr. Idyl. 2, 25. — Fut. ion. et att. réc. εἰδήσω, Od. 7, 327, Hh. 2, 306 ; 3, 466 ; Hdt. 7, 234 ; Hpc. 7, 476 ; 8, 430 Littré ; Arstt. Top. 1, 18, 2, etc. ; inf. épq. εἰδησέμεν, Od. 6, 257 ; mais εἰδήσειν, Il. 1, 546 ; f. dor. ἰδησῶ [] Thcr. Idyl. 3, 37. — Ao. 1 réc. εἶδα, Orph. Arg. 119, ou εἴδησα, Hpc. 2, 436 ; 9, 230 Littré ; Arstt. Probl. 19, 42, etc. ; Th. Char. 1. — Ao. 2 ind. épq. ἴδον, Il. 1, 262 ; Od. 12, 244 ; Hés. Th. 555 ; Pd. P. 5, 84, etc. ; sbj. épq. ἴδωμι, Il. 18, 63 ; inf. épq. et ion. ἰδέειν, Il. 23, 463 ; Hdt. 1, 32 ; éol. ἴδην, Sapph. 101. Ao. itér. 3 sg. ἴδεσκε, Il. 3, 217. — Pf. 1 réc. εἴδηκα, Arstt. Top. 1, 24, 484 Sylb.Pf. 2 au sens d’un prés. οἶδα (v. ci-dessus) : Ind. 2 sg. poét. οἶδας, Od. 1, 337 ; Hh. Merc. 456, 467 ; Thgn. 491, 957 ; Hdt. 3, 72 ; Eur. Alc. 780, etc. ; poét. οἶσθας, Crat. Alex. Philém. Mén. (Com. fr. 2, 80 ; 3, 389 ; 4, 14 et 174) ; 1 pl. οἴδαμεν, Hdt. 2, 17 ; 4, 46 ; 7, 214, etc. ; Hpc. 1, 622 Littré ; Xén. An. 2, 4, 6 (var. ἴσμεν) ; Plat. 2 Alc. 141, etc. ; épq. et ion. ἴδμεν, Il. 2, 486 ; Od. 17, 78 ; Hés. Th. 28 ; Hdt. 1, 6, 142, etc. ; 2 pl. οἴδατε [] Ar. Ach. 294 ; Anth. 12, 81, etc. ; 3 pl. οἴδασι [] Hdt. 2, 43 ; Xén. Œc. 20, 14 ; etc. Au lieu de οἴδαμεν, etc. les Att. emploient d’ord. les formes du prés. de ἴσημι : ἴσμεν, ἴστε, ἴσασι, ἴστον, ἴστον (v. ἴσημι). — Impér. 3 sg. béot. ἴττω, Ar. Ach. 860 ; Plat. Phæd. 62a ; postér. ἰδέτω, Phalar. Ep. 5, p. 32 Valckenaer. — Sbj. épq. εἰδέω, Od. 16, 236, ou ἰδέω, Il. 14, 235 ; 1 pl. εἴδομεν (p. -ωμεν) Il. 1, 363 ; Od. 3, 18 ; 2 pl. εἴδετε, Il. 8, 18 ; Od. 9, 17. — Inf. épq. ἴδμεναι, Il. 13, 273 ; Thgn. 221 ; ou ἴδμεν, Il. 11, 719 ; poét. ἰδέμεν, Pd. N. 7, 25. — Part. fém. ἰδυῖα (touj. avec πραπίδεσσι) Il. 1, 608, etc.Pl. q. pf. épq. et ion. ᾔδεα, Il. 14, 71 ; Thgn. 853 ; Hdt. 2, 150 ; 2 sg. ᾔδησθα, Od. 19, 93 ; Soph. Ant. 447 ; Eup. 2-1, 570 Meineke ; Plat. Men. 80, etc. et ᾔδεισθα, Eur. El. 926, Cycl. 108 ; ou ἠείδης, Il. 22, 280 ; 3 sg. ᾔδειν dev. une voy. Eur. Ion 1187 ; Ar. Pax 1182, Vesp. 558 (ttf. ᾔδει οὐδείς, Thc. 6, 27) ou ᾔδην, Ar. Vesp. 635 ; rar. dev. une cons. Ar. Ach. 35 ; ou ᾔδεεν, Il. 18, 404 ; ou ἠείδη, Od. 9, 206 (sel. d’autres ἠείδει) 23, 29 ; au plur. les poètes emploient ε au lieu de ει : ᾔδεμεν (p. ᾔδειμεν) Soph. O.R. 1232, ou ᾖσμεν, Eschl. Ag. 1099 ; Eur. Hec. 1112, Her. 658 ; Ar. fr. 198 ; Ant. fr. 7, 3 ; Eschn. 3, 175 ; ᾔδετε, Eur. Bacch. 1345, ou ᾖστε, Soph. fr. 317 ; 3 pl. ᾔδεσαν, Hdt. 8, 78 ; Xén. An. 4, 3, 10 ; 6, 5, 31 ; etc. ou ᾖσαν, Eschl. Pr. 451 ; Eur. Cycl. 231, Rhes. 855 ; épq. ἴσαν, Il. 18, 405 ; Od. 13, 170 ; postér. ᾔδεισαν, Str. 15, 3, 23 ; Spt. Gen. 42, 23 ; Ex. 16, 15 ; NT. Marc. 1, 34 ; Joh. 2, 9, etc. ; duel ᾔστην, Ar. Av. 19. — Moy. prés. poét. ἐείδομαι, Pd. N. 10, 15 ; A. Rh. 4, 221 ; Thcr. Idyl. 25, 58. — Fut., 2 sg. εἴσει, Soph. O.C. 1149 ; Ar. Vesp. 774 ; Xén. Cyr. 7, 4, 12 ; épq. εἴσεαι, Il. 21, 292 ; Od. 2, 40. — Ao., 2 sg. épq. ἐείσαο, Il. 9, 645 ; part. épq. ἐεισάμενος, Il. 17, 326 ; 20, 82 ; Od. 6, 24 ; 11, 241. — Ao. itér. 3 sg. εἰσάσκετο, ou ἰσάσκετο, Il. 24, 607. — Ao. 2 dor. εἰδόμαν [] Soph. O.R. 1217 ; Eur. I.A. 254, 295 ; épq. et lyr. ἰδόμην, Il. 24, 484 ; Hés. Th. 451 ; dor. ἰδόμαν [] Eur. I.T. 150 ; impér. au sens exclam. ἰδοῦ, Soph. Ph. 776 ; sbj. 2 sg. épq. ἴδηαι, Il. 8, 105 ; opt. 3 pl. ion. et épq. ἰδοίατο, Od. 1, 162 ; Hdt. 9, 51.
Étym. p. (ϝ)ειδ-, de la R. indo-europ. *ueid-, voir, savoir, cf. ἵστωρ, sscr. véda, lat. vīdī, all. wissen.