*εἴκω (seul. formes isolées à
l’impf. au fut. et à l’ao., v.
ci-dessous ; d’ord. seul. pf.
ἔοικα, d’où
part. ἐοικώς,
et εἰκώς,
au sens d’un prés., et pl. q. pf.
ἐῴκειν, att.
ᾔκειν, au sens d’un
impf. ; sur les formes du pass. v.
ci-dessous)
A Pf. ἔοικα :
I être semblable,
d’où :
1 être semblable à,
ressembler : τινί, Od. 6, 243 ; 7, 209, etc. à qqn ;
τινί τι (εἶδος,
μέγεθος, etc.) Il. 11, 613 ; etc. ; Od. 1, 208, etc. ressembler à
qqn par qqe ch. (par les traits, par la taille, etc.) ; ἀθανάτῃσι θεῇσ’ εἰς ὦπα
ἔοικεν, Il. 3,
158, à la voir, elle ressemble aux déesses immortelles ;
θεοῖσι γὰρ ἄντα ἐῴκει, Il. 24, 630, car, à le voir
en face, il ressemblait aux dieux ; avec un
part. au dat. δίφρον ἐπιϐησομένοισιν ἐΐκτην, Il. 23, 379, on eût dit
qu’ils allaient monter sur le char (litt.
ils ressemblaient à des chevaux prêts à monter, etc.) ; ἔοικας τὴν εὐδαιμονίαν
οἰομένῳ τρυφὴν εἶναι, Xén.
Mem. 1, 6, 10,
tu as l’air d’un homme qui pense que le bonheur consiste dans les
jouissances (de la vie) ; avec un adj.
ἔοικε τοῦτ’ ἀτόπῳ, Plat. Phædr. 62d, cela a bien l’air
d’une absurdité ||
2 avoir l’air de,
paraître, sembler, avec l’inf.
Soph. Ph.
821, etc. ;
avec un part. ἐοίκατε
ἡδόμενοι, Xén. Hell. 6, 3, 8
(ἡδομένοις Cobet) vous avez l’air contents ; impers. ὡς ἔοικε, comme il
semble, à ce qu’il semble, Att.
(Soph. Ant.
576, 740 ; El.
772, etc.) ;
p. suite, je suppose, probablement,
Plat. Phæd.
61b,
Rsp. 332b, etc. ; dans les réponses,
ἔοικε, cela paraît ainsi, cela est
probable, Plat. Rsp. 334a, 346c, etc. ; ὡς ἔοικας, Soph.
El. 516,
etc. comme tu en as l’air, comme tu
parais ||
3 paraître à soi-même,
avec un inf. au sens du franç.
il me semble que je (cf. lat. mihi videor
ou simpl. videor) : ἔοικα δέ τοι
παραείδειν ὥστε θεῷ, Od.
22, 348, il me semble, chantant devant
toi, que je chante devant un dieu ; ἔοικα
θρηνεῖν μάτην, Eschl. Ch. 926, il me semble que
je me lamente en vain ||
II paraître bon,
convenir, avec un dat. de pers.
Il. 9, 70 ;
Od. 22, 196 ;
τὸ μὲν ἀπιέναι οὐδενὶ καλῷ ἔοικε,
Xén. An.
6, 3, 15, s’éloigner (du champ de
bataille) ne convient à aucun homme de cœur ; d’ord. impers. ἔοικε, il
semble bon, il paraît convenable, avec la prop.
inf. : οὔ σε ἔοικε, κακὸν ὥς,
δειδίσσεσθαι, Il. 2, 190, il ne te convient pas d’avoir peur, comme un
lâche ; ellipt. avec l’inf. s. e. :
εὐνῇ ἔνι μαλακῇ καταλέγμενος, ὥς σε
ἔοικεν (s. e. καταλέξασθαι) Od.
22, 196, étendu sur cette couche
moelleuse, comme il te convient ; avec un dat.
et un inf. τὰ μὲν οὔ τι καταθνητοῖσι
ἔοικεν ἄνδρεσσιν φορέειν, Il.
10, 440 (armes) que ne sauraient porter
des hommes mortels ; avec un dat.
suivi d’une prop.
inf. καὶ δέ σοι αὐτῷ ἔοικε μετὰ πρώτοισιν
ἐόντα βουλὰς βουλεύειν καθαρὰ χροῒ εἵματ’ ἔχοντα,
Od. 6, 60, et
il te sied, quand tu es avec les premiers du peuple, de délibérer
ayant sur ton corps des vêtements sans tache ; avec un simple inf. οὐ γὰρ ἔοικ’
ὀτρυνέμεν, Il. 4, 286 (cf. Il. 14, 212 ; 19, 79 ; 21, 379 ;
Od. 3, 336 ;
8, 358) car il ne convient pas de (vous)
exciter ; abs. οὐδὲ
ἔοικεν, Il. 1,
119 (car) cela ne serait pas convenable.
B Part. pf. ἐοικώς,
att. εἰκώς,
ion. οἰκώς :
1 semblable :
φόϐος οὐδενὶ ἐοικώς, Thc. 7, 71, crainte qui ne
ressemble à aucune, c. à d. terrible,
insensée ; en ce sens, att. εἰκώς, Eschl. Ag. 760, etc. ; Eur. Cycl. 376, etc. ; postér. t. de récapitulation au sens de τὰ
ἄλλα, τὰ ὅμοια, ou de et
cetera : αἶγες, αἴλουροι καὶ τὰ
ἐοικότα, Sext. P. 1, 47, chèvres, chats
et autres bêtes semblables ||
2 convenable :
εἰκυῖα ἄκοιτις, Il. 9, 399, litt. compagne convenable, épouse accomplie ;
μῦθοί γε ἐοικότες, Od. 3, 124, paroles
convenables ; d’où abs. raisonnable, sensé : εἰκότες λόγοι, Plat.
Tim. 48d, langage
raisonnable ; neutre τὸ εἰκός, ce qui paraît bon, d’où juste, naturel, convenable : τὰ εἰκότα καὶ δίκαια, Thc.
5, 90, les choses raisonnables et
justes ; εἰκός ἐστι, Soph. El. 659, cela est naturel ; ὡς
εἰκός, Soph. Ph. 498 ; ὡς οἰκός, Hdt. 1, 45, comme il est naturel ; οἷον εἰκός, Plat.
Rsp. 406b ; ὡς τὸ εἰκός, Plat.
Phæd. 67a, etc. m. sign. ;
παρὰ τὸ εἰκός, Thc. 2, 62, d’une façon
déraisonnable ||
3 p.
suite, vraisemblable, probable : τὰ
οἰκότα, Hdt. 1,
155, les probabilités, la vraisemblance ; τὸ οὐκ εἰκός, Thc.
2, 89, l’improbable ; κατὰ τὸ εἰκός, Thc.
1, 121 ; ou
ἐκ τοῦ εἰκότος, Thc. 4, 17, comme il est
vraisemblable ; t. de logique, en parl. d’une
proposition vraisemblable, p. opp. à un fait positif,
Arstt. An. pr.
2, 27 ; Rhet.
1, 2, 15, etc.
|| Comme adj. εἰκώς se rencontre au cp.
εἰκότερος, Ant.
127, 21.
C pass. être semblable à, ressembler à (seul. pf. 3 sg. ἤϊκται,
Nic. Th.
658 ; pl. q. pf. 3
sg. ἤϊκτο, Od. 20, 31 ; etc. ; sans augm.
ἔϊκτο, Il.
23, 107) ||
E Act. impf. 3 sg. εἶκε,
Il. 18, 520.
Fut. εἴξω,
Ar. Nub.
1001. Ao. réc. et
rare part. εἴξας, Sopater p. 208 W.
Pf. ἔοικα, -ας, -ε,
-αμεν, -ατε, -ασι, d’où
sbj. ἐοίκω,
Xén. Conv.
6, 9 ; opt.
ἐοίκοιμι, Plat.
Crat. 409a ; inf. ἐοικέναι, Ar. Vesp. 1142 ; Xén. An. 5, 8, 10 ;
Cyr. 5, 1, 21,
etc. ; part.
ἐοικώς (v.
ci-dessus). À ce pf. se rattache la forme
contracte 1 pl. ἔοιγμεν
(p. ἐοίκαμεν)
Soph. Aj.
1239 ; Eur.
Her. 681 ;
Cycl. 99.
Pf. att. rare *εἶκα, d’où 2 sg. εἶκας, Alcm. 80 (mais οἶκας Bgk) ; 3 pl. εἴξασι (p. *εἴκ-σ-ασι) Eur.
Hel. 497 ;
Ar. Nub.
341, 343 ; Av.
96, 383 ; Plat.
com. 2-2, 664 Mein. ;
rare en prose, Plat. Pol. 305e, etc. ; duel ἔϊκτον, Od. 4, 27 (cf. ci-dessous
ἐΐκτην) ; partic. εἰκώς (v. ci-dessus). Pf. part. épq.
en εἰοικ- : fém. εἰοικυῖα, Il. 18, 418. Pf. ion. οἶκα, Hdt. 4, 82 ; -ατε, Hdt. 5, 20 ; 7, 162 ;
-ασι, Hdt.
5, 106 ; sbj.
οἴκω, Hdt.
4, 180 ; part.
οἰκώς, Hdt.
6, 125 ; οἰκός, Hdt. 1, 155. — Pl. q. pf.
ἐῴκειν, Il.
14, 474 ; Thcr.
Idyl. 7, 14 ;
Luc. Nigr.
34 ; 3 sg.
ἐῴκει, Od.
24, 273 ; 3
pl. ἐῴκεσαν, Thc. 7, 75 ; Xén. Hell. 7, 5, 22 ; poét.
ἐοίκεσαν (ἐῴκεσαν Bkk.) Il. 13, 102 ; duel. épq. ἐΐκτην, Il. 1, 104 ; 23, 379 ;
Hés. Sc.
390 ; 3 sg.
att. ᾔκειν (pour ἐῴκειν) Ar. Av. 1298 (var. ἦκεν auj. rejetée par les meill.
éd.) — Pass. (v. ci-dessus).
Étym.
ἔοικα p.
*ϝέ-ϝοικ-α, de
la R. indo-europ. *ueik-, ressembler, convenir, sans rapprochement dans d’autres langues
indo-europ.