ἐκ
Ἑκάϐηἐκ, dev. les voy.
ἐξ (cf. fin de
l’art.) adv. et prép. marquant l’idée
de « sortir de ». Adv.
(en poésie) hors, dehors :
avec un verbe : ἐκ δ’ εὐνὰς ἔϐαλον..., ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βαῖνον..., ἐκ δ’
ἑκατόμϐην βῆσαν, etc. Il. 1, 436, 437, 438, ils
lancèrent dehors (hors du navire) les pierres d’arrêt, puis
eux-mêmes débarquèrent (litt. marchèrent
dehors), puis firent également avancer dehors l’hécatombe ;
ἐκ δ’ ἔσσυτο λαός, Il. 8, 58, et la foule (des
guerriers) s’élança dehors (hors des portes de la ville) ;
cf. Il.
9, 80 ; 18,
29, etc. ; ἐκ
δ’ ἔπληξέ μου τὰν θεμερῶπιν αἰδῶ, Eschl. Pr. 134, et en me frappant le son fit sortir de mon cœur
la réserve au regard posé ; cf.
Soph. Ant.
428, 1233 ; Tr. 565, 925, 1053, 1055 ;
Thcr. Idyl.
22, 98 et 125 ; 25,
3, etc. ; — sans verbe : ἐκ δ’ ἀργύρεον
τελαμῶνα, Il. 18, 480 (s. e.
βάλλε du v.
préc.), et en dehors un support (chaîne ou cordon en mailles) d’argent ; — avec un verbe suivi d’un gén. de lieu :
ἐκ δ’ ἄγαγε κλισίης Βρισηΐδα,
Il. 1, 346, il
fit sortir Brisèis de la tente et l’emmena dehors ; cf. Od. 16, 165. Prép.
avec le gén. en venant de, en partant de,
hors de, de :
A (idée de lieu) pour
marquer :
I le
mouv. du dedans au dehors ou la sortie, d’où :
1 propr. joint à un verbe de mouv.,
avec un n. de lieu : ἐκ Πύλου ἐλθὼν
τηλόθεν ἐξ ἀπίης γαίης, Il.
1, 269, parti de Pylos, loin de la terre
des aïeux ; Ξέρξης ἐκ τῆς Ἑλλάδος
ἀπεχώρει, Xén. An. 1, 2, 9, Xerxès
revenait de la Grèce ; ἐξ οἴκων μολεῖν,
Soph. Ph.
60, venir de sa demeure, quitter sa
patrie ; avec un subst. impliquant l’idée d’un
n. de lieu : φυγεῖν ἐκ
πολέμοιο, Il. 7, 118, s’enfuir du combat ; avec
un n. de pers. εἰλήλουθεν ἐκ τῶν
ἀνθρώπων, ὅθεν, Od. 3, 319, il est arrivé du pays d’hommes, d’où ;
p. opp. à εἰς : ἐξιέναι ἐκ γῆς εἰς
φῶς, Plat. Prot. 321c, sortir de terre pour venir à la lumière du jour ;
cf. ἐς πόδας ἐκ
κεφαλῆς, Il. 18, 353, de la tête aux pieds (v. εἰς) etc. ; — joint à un verbe
supposant une idée de mouv. : ἐκ
ποταμοῦ χρόα νίζετο, Od.
6, 224, il se lavait la peau en puisant
de l’eau dans le fleuve ; ἐκ χρυσῶν φιαλῶν
πίνειν, Xén. Cyr. 5, 3, 3, boire avec
des tasses d’or ; δαῖέ οἱ ἐκ κόρυθος πῦρ,
Il. 5, 4,
(Pallas) fit briller de son casque une lueur étincelante ;
τὰ ἐκ τῆς γῆς φυόμενα, Xén. Mem. 4, 3, 10, les productions qui naissent de la terre ;
ἐξ ἀγορᾶς ὠνεῖσθαι, Plat. com. (Poll.
6, 103) acheter au marché ; νικᾶν ἔκ τινος, NT.
Apoc. 15, 3,
remporter une victoire sur qqn (cf.
lat. victoriam
reportare ab aliquo) ; de même avec les
locut. ἐκ χειρός, ἐκ χειρῶν :
ἐκ χειρὸς βάλλειν, Xén. An. 3, 3, 15, ou παίειν, Xén. Cyr. 4, 3, 16, frapper de
près ou à l’arme blanche (p. opp. à ἀκοντίζειν) ;
ἐκ χειρῶν ἑλέσθαι, Il. 9, 344 ; ou σπάσασθαι, Il. 11, 239, prendre
ou tirer des mains ; δέχου δὲ χειρὸς ἐξ ἐμῆς βέλη, Soph. Ph. 1271, reçois de ma main ces flèches ; — fig. ἐκ κακῶν πεφευγέναι,
Soph. Ant.
437, avoir échappé au malheur ;
particul. pour marquer les sentiments qui
partent du cœur : ἐκ θυμοῦ
φιλέων, Il. 9,
486, aimant du fond du cœur ; ἐκ τῆς
ψυχῆς ἀσπάζεσθαι, Xén. Œc. 10, 4, accueillir de
toute son âme ; ἐξ εὐμενῶν στέρνων δέχεσθαι
ἱκέτην, Soph. O.C. 486, accueillir d’un
cœur favorable un suppliant ; δακρυχέειν ἐκ
φρενός, Eschl. Sept. 919, pleurer de tout
son cœur ||
2 l’éloignement ou la séparation : ἐκ δεσμῶν λυθείς, Eschl.
Pr. 508, 874,
dégagé de liens ; — p. suite, le
changement : μεταστρέψαι ἦτορ ἐκ
χόλου, Il. 10,
107, dégager son âme de son courroux et changer de
sentiments ; τυφλὸς ἐκ δεδορκότος,
Soph. O.R.
454, de voyant qu’il était devenu
aveugle ; ἐκ πλουσίου πένητα γενέσθαι,
Xén. An.
7, 7, 28, de riche (que l’on était) être
devenu pauvre ; ἐλεύθερος ἐκ δούλου καὶ πλούσιος
ἐκ πτωχοῦ γεγονώς, Dém.
270 fin, devenu d’esclave (qu’il était)
libre, de mendiant riche ; — particul. la
succession, l’alternance : πόλιν ἐκ
πόλεως ἀμείϐειν, Plat. Soph. 224b, ou ἀλλάττειν, Plat.
Pol. 289e, aller de ville en
ville ; δέχεται κακὸν ἐκ κακοῦ,
Il. 19, 290, un
mal succède à un mal ; λόγον ἐκ λόγου
λέγειν, Dém. 329, 18, discourir de discours en discours ; —
le choix : ἐκ
πολέων πίσυρες, Il. 15, 680, quatre d’entre beaucoup ; ἐκ πολλῶν μόνος, Soph.
El. 1343, seul
d’entre beaucoup ; μοῦνος ἐξ ἁπάντων,
Hdt. 5, 87,
seul d’entre tous ; ἐκ πάντων
προτιμᾶσθαι, Thc. 1, 120, être l’objet, entre tous, des premiers
honneurs ||
3 une
idée de point d’attache : σειρὴν ἐξ
οὐρανόθεν κρεμάσαντες, Il.
8, 19, ayant suspendu une chaîne au
ciel ; ἐκ πασσαλόφι κρέμασεν φόρμιγγα,
Od. 8, 67, il
suspendit sa lyre à un clou ; μαχαίρας εἶχον ἐκ
τελαμώνων, Il. 18, 598, ils avaient des épées suspendues à des
baudriers ; ἐκ χειρὸς ἄγειν, Bion 3, 2, conduire par la
main ; — fig. pour
marquer une idée de dépendance, de relation :
ἔκ τινος ἔχειν τὰς ἐλπίδας, Thc. 1, 84, rattacher ses
espérances à qqn ; ἐκ τῆς θαλάττης ἅπασα ὑμῖν
ἤρτηται ἡ σωτηρία, Xén.
Hell. 7, 1, 6,
votre salut dépend tout entier de la mer ; — de
même, pour marquer une idée de provenance, même sans
mouv. : οἱ ἐκ τῶν νήσων
κακοῦργοι, Thc. 1, 8, les malfaiteurs des îles, c. à d. les pillards, les pirates ; οἱ ἐκ τῆς ἀγορᾶς, Xén.
An. 1, 2, 18,
les marchands (du camp) ; τοὺς ἐκ τῶν
σκηνῶν, Dém. 284, 23, ceux des tentes. À ce
sens se rattachent cert. loc. adv. marquant la
position : ἐκ δεξιᾶς, ἐκ
ἀριστερᾶς : ἕστασαν Πέρσαι μὲν ἐκ
δεξιᾶς, οἱ δὲ ἄλλοι ἐξ ἀριστερᾶς τῆς ὁδοῦ, Xén. Cyr. 8, 3, 10, les Perses se placèrent les uns à droite,
les autres à gauche de la route ; de
même : οἱ ἐξ ἐναντίας,
Xén. Cyr.
7, 1, 20, ceux d’en face ; οἱ ἐκ τοῦ πλαγίου, Xén.
Cyr. les troupes de flanc ; ἐκ τοῦ ἔμπροσθεν στῆναι, Xén. Cyr. 2, 2, 6, se poster devant ; ἐξ
ἀγχιμόλου, Il. 24, 352, de près ; ἐκ τῆς
ἰθείης, Hdt. 3,
127, en droite ligne ||
II p.
suite, avec ou sans mouv., pour marquer l’éloignement, l’idée d’un
point extrême :
1 du haut de :
στᾶσ’ ἐξ Οὐλύμποιο, Il. 14, 154, du haut de
l’Olympe où elle se tenait ; ἐκ δίφροιο
καθήμενος, Od. 21, 420, du haut du char où il se tenait ;
καθῆσθαι ἐκ πάγων, Soph. Ant. 411, se tenir sur les hauteurs et de là (contempler,
etc.) ||
2 du bas de :
ἐκ τοῦ πεδίου ἀνέϐησαν ἐπὶ γήλοφον,
Xén. An.
3, 4, 25, de la plaine ils montèrent sur
une colline ||
3 du fond de :
ἐκ βυθοῦ, Thcr.
Idyl. 22, 40,
du fond (de la source) ||
4 abs. à distance de, loin de, hors de :
ἐκ βελέων, Il.
14, 130, hors de la portée des traits ;
ἐκ πατρίδος, Od.
15, 272, loin de sa patrie ;
ἐξ ὁδοῦ, Soph.
O.C. 113, hors
de la route ; cf. Od. 19, 7 ; Hdt. 3, 83, etc. ||
B (idée de temps)
1 depuis :
ἐκ πολλοῦ χρόνου, Plat. Men. 234e, depuis longtemps ;
ἐκ πλείονος χρόνου, Thc. 8, 45, depuis un plus
long temps ; ἔκ τε τῶν πρότερον χρόνων καὶ ἀφ’
οὗ, CIA. 2,
613, 9 (298 av. J.-C. —
v. Meisterh.
p. 173, 5), depuis les temps
antérieurs et depuis que ; ou, sans
χρόνου : ἐξ
οὗ, Il. 1,
6 ; Od. 2,
27 ; Xén. An. 5, 7, 34 ;
ἐξ ὅτου, Xén.
An. 7, 8, 4,
depuis que (lat. ex
quo) ; ἐκ τοῦ, Il. 1, 493 ; ἐκ τοῖο, Il. 8, 296 ; ἐκ τοῦδε,
Il. 15, 69 ;
ἐξ ἐκείνου, Thc.
2, 15, depuis ce moment ; ἐκ πολλοῦ, Thc. 1, 68, depuis longtemps ; ἐκ
πλείστου, Thc. 8, 68, depuis un très long temps ; ἐξ ὀλίγου, Thc. 2, 11, depuis peu de temps ; ἐκ
παλαιοῦ, Xén. Mem. 3, 5, 8, dès les
temps anciens ; ἐκ παλαιτάτου,
Thc. 1, 18,
depuis un temps très reculé ; de même dans les
loc. ἐξ ἀρχῆς, Od. 1, 188 ; Eschl. Eum. 284, dès l’origine ; ἐκ
γενετῆς, Il. 24, 535, dès la naissance ; ἐκ
παιδός, Xén. Cyr. 5, 1, 2, etc. ; ἐκ παίδων,
Xén. An.
4, 6, 14, etc.
dès l’enfance ; ἐκ μικροῦ παιδαρίου,
Dém. 1252 fin,
tout petit enfant, dès la première enfance, dès le bas âge ;
ἐκ νέων, Plat.
Leg. 642b, dès la jeunesse ; —
p. opp. à εἰς : ἐξ ἡμέρης ἐς ἡμέρην
ἀναϐάλλειν, Hdt. 9, 8, remettre de jour en jour ; ἐκ νεότητος ἐς γῆρας, Il.
14, 86, de la jeunesse à la vieillesse
(v. εἰς)
||
2 à la suite de,
après : ἐκ τούτου, Xén. Mem. 2, 9, 4, après cela ; ἐκ
τούτων, Soph. O.R. 235, à la suite de
ces événements ; ἐξ αἰθέρος δίης,
Il. 16, 365,
après un temps serein ; ἐκ τοῦ ἀρίστου,
Xén. An.
4, 6, 21, après le déjeuner ;
ἐκ τῶν ἔμπροσθεν δακρύων γελᾶν,
Xén. Cyr.
1, 4, 28, aux larmes faire succéder le
rire ||
3 p.
ext. durant, pendant (litt. à
partir de et pendant le temps qui suit) ; ἐκ
νυκτός, Xén. Cyr. 1, 4, 2, pendant la
nuit (cf. fr. de
nuit) ; ἐκ νυκτῶν, Od. 12, 286, durant les
nuits ; ἐξ ἡμέρας, Soph. El. 780, pendant le jour, de jour ; ἐκ τοῦ λοιποῦ, Xén.
Conv. 4, 56,
ἐκ τῶν λοιπῶν, Plat. Leg. 709e, pour l’avenir
||
C (idée d’origine) pour
marquer :
I propr. l’origine, c. à
d. :
1 la naissance, la race,
la famille : ἔκ τινος εἶναι,
γενέσθαι, etc. Il. 6, 206, etc. (v. εἰμί, γίγνομαι) être de la famille de qqn, descendre
de qqn ; ὦ παῖ πατρὸς ἐξ Ἀχιλλέως,
Soph. Ph.
260, ô enfant, né d’Achille ;
ὁ ἔκ τινος, Soph. Ant. 466, celui qui est né de qqn ; θνητὴ ἐκ θνητῶν, Plat.
Leg. 889d, mortelle née de
parents mortels ; qqf. pour marquer la
descendance immédiate, p. opp. à ἀπό, qui marque d’ord. une
descendance lointaine (v.
ἀπό, B, I, 3)
et à διά
(v. διά,
B, III, 2) ||
2 le
lieu d’origine : ἐκ Σιδῶνος εὔχομαι
εἶναι, Od. 15,
425, je me vante d’être originaire de Sidon ; Διῆς ἐκ τοῦ Ἄθω, CIA.
1, 244, 53 (436 av.
J.-C.) les Diées de la région de l’Athos, p. opp. à Διῆς ἀπὸ τοῦ Ἄθω,
CIA. 1, 237, 35
(443 av. J.-C.) les Diées du mt Athos
(v. Meisterh.
p. 173, 4) ; Οἰναῖοι ἐξ Ἰκάρου, CIA.
1, 240, 15 (440 av.
J.-C. ; v. Meisterh. ibid.), les
Œnæes de l’î. Ikaros ; οἱ ἐκ τῆς πόλεως,
Pol. 4, 71, 11,
ceux de la ville ; p. anal. en parl. de corporations, d’écoles, etc. οἱ ἐκ τῆς συγκλήτου, Pol.
3, 97, 1, ceux du Sénat ; ὁ ἐξ Ἀκαδημείας, Ath.
34a, le
philosophe de l’Académie ; οἱ ἐκ τοῦ
περιπάτου, Luc. Herm. 11, les philosophes
péripatéticiens ; — p. suite, la construction
par ἐκ équivaut
qqf. à un simple gén. οἱ ἐκ Μακεδονίας
βασιλεῖς, Pol. 2, 40, 5, les rois de Macédoine (litt. originaires de Macédoine) ||
II la
cause, c. à d.
1 avec
un n. de pers., l’idée de la pers. qui est la cause ou l’auteur
d’une action : ὄναρ ἐκ Διός
ἐστιν, Il. 1,
63, le songe vient de Zeus ; σωτηρία ἔκ
τινος, Plat. Rsp. 494a, salut qui vient de qqn ; πᾶσαι
τέχναι βροτοῖσιν ἐκ Προμηθέως, Eschl. Pr. 504, c’est Prométhée qui a doté les mortels de tous
les arts ; τὰ ἐξ Ἑλλήνων τείχεα,
Hdt. 2, 148,
les murs bâtis par les Grecs ; — p. suite, la
construct. par ἐκ ou ἐξ équivaut qqf. soit à un gén. ὕμνος
ἐξ Ἐρινύων, Eschl. Eum. 344, le chant que
font entendre les Érinyes, le chant des Érinyes ; ταῦτ’ ἐξ Ἀτρειδῶν ἔργα κἀξ Ὀδυσσέως, Soph. Ph. 406, voilà ce qu’ont fait les Atrides et Ulysse ;
soit, après un verbe pass., à la construct.
par ὑπό avec le
gén. ἐφίληθεν ἐκ Διός,
Il. 2, 669, ils
furent aimés de Zeus ; ἐκ θεῶν δωρηθέν,
Plat. Tim.
74b, chose
qui est un présent des dieux ; τὸ ποιηθὲν ἐκ
Ψαμμητίχου, Hdt. 2, 151, ce qui fut fait par Psammètikhos ;
ἐκ τῶν συνειδότων μεμηνῦσθαι,
Thc. 1, 20, se
trouver dénoncé par ses complices ; γελᾶσθαι ἔκ
τινος, Eur. Med. 797, être l’objet de
la risée de qqn ; σφαγεὶς ἔκ τινος,
Eur. I.T.
552, égorgé de la main de qqn ; —
de même avec un verbe neutre :
ἔκ τινός τι πάσχειν, Od. 2, 134, souffrir qqe
ch. du fait de qqn, souffrir de qqn un mauvais traitement ;
ἐκ Διὸς πάσχω κακῶς, Eschl. Pr. 761, je souffre de Zeus un traitement cruel ;
θνῄσκειν ἔκ τινος, Soph. El. 256, O.R. 854, mourir de la main de qqn ||
2 avec
un n. de chose, la cause propr. dite : μήνιος ἐξ ὀλοῆς, Od.
3, 135, par suite d’un funeste
ressentiment, ἄχθεσθαι ἔκ τινος,
Plat. Rsp.
549d, être
fâché de qqe ch. ; ἐκ φόϐου γλῶσσαν ἐγκλῄσας
ἔχω, Soph. Ant. 180, la crainte fait
que je tiens ma langue enfermée ; πῶς ἔχει ἐκ
τοῦ τραύματος; Xén. Cyr. 5, 4, 10, comment se
porte-t-il à la suite de sa blessure ? ἐκ
τίνος ; Eur. Hel. 93 ; ἐκ τοῦ; Xén. An. 5, 8, 4, par suite de
quoi ? avec un subst. τὰ ἐξ ἀδικίας κέρδη, Plat.
Rsp. 366a, les gains provenant
de méfait ; — en ce sens ἐκ forme avec un grand nombre de
subst. ou d’adj. neutres et fém. des loc. adv. (cf. lat. ex consulto, ex composito,
etc.) : ἐκ
βίας = βιαίως, Soph. Ph. 563, de force ; ἐκ δόλου,
Soph. El.
279, de ruse (agir), par ruse ;
ἐξ ἀνάγκης, Soph. Ph. 73 ; Antiph. (Ath. 224c), de toute nécessité ; ἐκ τοῦ
φανεροῦ, Thc. 4, 106, de toute évidence ; ἐκ
ταχείας, Soph. Tr. 395, de toute la
vitesse ; ἐξ ἑκουσίας, Tr. 727, de bonne
volonté ; ἐκ νέης, Hdt. 5, 116, nouvellement ;
ἐξ ὑστέρης, Hdt.
6, 85, en dernier lieu, etc. ||
III l’instrument : ζῆν ἔκ
τινος, Xén. Hell. 3, 2, 11, vivre de
qqe ch. ; ἐκ τόξων ἀνύειν γαστρὶ φορϐάν,
Soph. Ph.
702, procurer de la nourriture à son
estomac au moyen de ses flèches ; ἐποιοῦντο
διαϐάσεις ἐκ τῶν φοινίκων, Xén.
An. 2, 3, 10,
ils firent des ponts avec les palmiers ; ἐκ
χρημάτων τριήρεις παρασκευάζεσθαι, Plut. Them. 4, se procurer des trirèmes au moyen d’argent
||
IV la
matière dont la chose est faite : ἐκ
ξύλων ποιεῦντες τὰ πλοῖα, Hdt.
1, 194, faisant leurs bateaux en bois ;
ἐκ λευκῶ ἐλέφαντος αἰετοί, Thcr. Idyl. 15, 123, aigles en ivoire blanc ; εἶναι ἐξ ἀδάμαντος, Plat.
Rsp. 616c (cf. Thcr. Idyl. 17, 21) être en
acier ; ἐκ κριθῶν μέθυ, Eschl. Suppl. 953, boisson d’orge fermentée ; avec un n. de pers. στράτευμα ἐξ
ἐραστῶν, Xén. Conv. 8, 32, armée
d’amants ; fig. ἐξ
ἀπάτας κεκροτημένοι ἄνδρες, Thcr.
Idyl. 15, 49,
hommes faits de fourberie ||
V le
prix : ἐκ τριῶν δραχμῶν,
EA. 1883, 123-4,
z, 69, 70 (329
av. J.-C. ; v. Meisterh. p. 173, 6),
au prix de trois drachmes ; ἐξ ὀκτὼ ὀϐολῶν καὶ
ἡμιωϐελίου, CIA. 2, add. 834, b, 2, 70
(329 av. J.-C. ; v. Meisterh. ibid.) au prix de huit oboles et demie ||
D En
composition ἐκ marque :
1 une
idée d’éloignement (ἐκϐαίνω,
ἐκϐάλλω, etc.) ||
2 une
idée d’origine (ἐκγίγνομαι,
ἐξευρίσκω, etc.) ||
3 une
idée de changement (ἔκλευκος, ἔκπικρος,
ἐκϐαρϐαρόω, etc.) ||
4 une
idée d’achèvement (ἐκπληρόω,
ἐκπέρθω, etc.) ||
E Remarques :
I Forme : dans les écriv. class. ἐκ s’emploie dev. les cons., ἐξ dev. les voy. ; dans les
inscr. att. on trouve :
1 ἐξ dev. les voy.
ἐξ οὗ (375 av.
J.-C.) et dev. σ, ξ, ζ, ρ et λ : ἐξ Σαλαμῖνος,
(4e siècle av.
J.-C.), ἐξ Σικελίας, (366/356 av. J.-C.) à côté
de ἐκ Σαλαμῖνος (350 av. J.-C.) ; qqf. avec soudure
de la prép. et du nom. : ἐξαλαμῖνος = ἐξ Σαλαμῖνος,
ἐξάμου = ἐξ Σάμου, etc. ; — ἐξ Ξυϐαλητίων
(empire) ; — ἐξ
Ζέας (357 av. J.-C.) ; —
ἐξ Ῥόδου (425 av.
J.-C.), etc. ; — ἐξ Λέρου (454 av. J.-C.) ;
d’ord. ἐγ,
non ἐξ
devant λ
(v. ci-dessous) ||
2 ἐκ devant les muettes
fortes κ, π, τ : ἐκ Κεραμέων (437 av.
J.-C.) ; ἐκ Πειραέων (envir. 350 av. J.-C.) ; ἐκ
τοῦ (436 av. J.-C.) ; —
en ce cas, qqf. redoublé :
ἐκκ τοῦ (4e-3e siècle av. J.-C.) ;
ἐκκ τῶν (284 av.
J.-C.) ; sous l’Empire qqf. réduit
à ἐ : ἐ
Κεραμέων (2e-3e siècle après J.-C.)
||
3 devant θ, χ, φ,
tantôt ἐχ : ἐχ Θετταλίας
(322-319 av. J.-C.) ; ἐχ φυλῆς (444/440 av.
J.-C.) ; ἐχ Χαλκίδος (445 av. J.-C.) ; tantôt
ἐκ : ἐκ
Χαλκίδος (445/440 av. J.-C.)
||
4 ἐγ devant β, γ, δ, λ, μ,
ν : ἐγ βουλῆς (369 av. J.-C.) ; ἐγ
Βυζαντίου (444/403 av. J.-C.) ;
ἐγ Γαργηττίων (empire ; cf. ἔκγονος) ; ἐγ δέ
(320/295 av. J.-C.) ; ἐγ Διός (418 av. J.-C.),
etc. ; ἐγ
Λακεδαίμονος (368 av. J.-C.) ;
ἐγ Μακεδονίας (440/432
av. J.-C.) ; ἐγ νήσων
(357 av. J.-C.) (Sur
ces variations de forme, v. Meisterh. p. 81 et
suiv.) ||
II Place de ἐκ :
1 qqf.
séparé de son rég. par un mot : ἐκ
δέ, Od. 7,
54, etc. ; Thcr. Idyl. 6, 27 ; ἐξ ἐπόησε,
Thcr. Idyl.
29, 24 ; par deux
mots : ἐκ γὰρ δὴ τοῦ,
Il. 15, 601 ;
ἐκ δ’ ἄρα, Il.
19, 387 ; Od.
18, 299 ; ἐκ μὲν
γάρ, Thcr. Idyl. 7, 15 ||
2 qqf.
placé après son rég. (en ce cas,
accentué ἔκ) : ἄστεος ἒκ σφετέρου, Il.
18, 210 ; καύματος
ἔξ, Il. 5,
865 ; πολίων ἒξ ἐπράθομεν
(ἐξεπράθομεν Bkk.) Il. 1, 125 ; οὐρανοῦ ἒκ
κατέπαλτο (ἐκκατέπ. Bkk.) Il. 19, 351 ; τῶν ἔξ,
Hh. Ap.
336 ; à la fin d’un
vers : κακῶν ἔξ, Thcr. Idyl. 25, 38 ; cf. 22, 30 ||
III ἐκ pléonastique, avec certains
adv. en -θεν ; ἐξ οὐρανόθεν, ἐξ ἁλόθεν (v. ces
mots) ; ἐκ πρῴρηθεν, Thcr. Idyl. 22, 11 ; οὑξ Ἑλίκηθεν,
Thcr. Idyl.
25, 180 ; avec un n.
de pers. ἐκ Διόθεν, Hés. O. 763 ||
IV Fusion de ἐκ :
1 par
addition à d’autres prép. διέκ, παρέκ,
ὑπέκ (v. ces mots) ||
2 par
crase : après l’art.
οὑξ = ὁ ἐξ,
dor. ὡξ
(v. ὁ) ;
après καί : κἀκ, κἀξ, κἠκ,
κἠξ (v. καί) ; après καὶ ὁ : χὠκ
(v. καί)
||
3 par
aphérèse : μὴ ’κ,
Eschl. Sept.
873 ; μὴ
’κϐάλῃς, Eschl. Eum. 830 ; μὴ ’κδῷς, Eschl.
Suppl. 340.
Étym.
indo-europ. *h₁eǵh-s ou *h₁eḱ-s, dehors,
hors de ; cf. lat. ex.