εἵως

ἐκ

Ἑκάϐη
ἐκ, dev. les voy. ἐξ (cf. fin de l’art.) adv. et prép. marquant l’idée de « sortir de ». Adv. (en poésie) hors, dehors : avec un verbe : ἐκ δ’ εὐνὰς ἔϐαλον..., ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βαῖνον..., ἐκ δ’ ἑκατόμϐην βῆσαν, etc. Il. 1, 436, 437, 438, ils lancèrent dehors (hors du navire) les pierres d’arrêt, puis eux-mêmes débarquèrent (litt. marchèrent dehors), puis firent également avancer dehors l’hécatombe ; ἐκ δ’ ἔσσυτο λαός, Il. 8, 58, et la foule (des guerriers) s’élança dehors (hors des portes de la ville) ; cf. Il. 9, 80 ; 18, 29, etc. ; ἐκ δ’ ἔπληξέ μου τὰν θεμερῶπιν αἰδῶ, Eschl. Pr. 134, et en me frappant le son fit sortir de mon cœur la réserve au regard posé ; cf. Soph. Ant. 428, 1233 ; Tr. 565, 925, 1053, 1055 ; Thcr. Idyl. 22, 98 et 125 ; 25, 3, etc. ;sans verbe : ἐκ δ’ ἀργύρεον τελαμῶνα, Il. 18, 480 (s. e. βάλλε du v. préc.), et en dehors un support (chaîne ou cordon en mailles) d’argent ; — avec un verbe suivi d’un gén. de lieu : ἐκ δ’ ἄγαγε κλισίης Βρισηΐδα, Il. 1, 346, il fit sortir Brisèis de la tente et l’emmena dehors ; cf. Od. 16, 165. Prép. avec le gén. en venant de, en partant de, hors de, de :
A (idée de lieu) pour marquer :
I le mouv. du dedans au dehors ou la sortie, d’où :
1 propr. joint à un verbe de mouv., avec un n. de lieu : ἐκ Πύλου ἐλθὼν τηλόθεν ἐξ ἀπίης γαίης, Il. 1, 269, parti de Pylos, loin de la terre des aïeux ; Ξέρξης ἐκ τῆς Ἑλλάδος ἀπεχώρει, Xén. An. 1, 2, 9, Xerxès revenait de la Grèce ; ἐξ οἴκων μολεῖν, Soph. Ph. 60, venir de sa demeure, quitter sa patrie ; avec un subst. impliquant l’idée d’un n. de lieu : φυγεῖν ἐκ πολέμοιο, Il. 7, 118, s’enfuir du combat ; avec un n. de pers. εἰλήλουθεν ἐκ τῶν ἀνθρώπων, ὅθεν, Od. 3, 319, il est arrivé du pays d’hommes, d’où ; p. opp. à εἰς : ἐξιέναι ἐκ γῆς εἰς φῶς, Plat. Prot. 321c, sortir de terre pour venir à la lumière du jour ; cf. ἐς πόδας ἐκ κεφαλῆς, Il. 18, 353, de la tête aux pieds (v. εἰς) etc. ;joint à un verbe supposant une idée de mouv. : ἐκ ποταμοῦ χρόα νίζετο, Od. 6, 224, il se lavait la peau en puisant de l’eau dans le fleuve ; ἐκ χρυσῶν φιαλῶν πίνειν, Xén. Cyr. 5, 3, 3, boire avec des tasses d’or ; δαῖέ οἱ ἐκ κόρυθος πῦρ, Il. 5, 4, (Pallas) fit briller de son casque une lueur étincelante ; τὰ ἐκ τῆς γῆς φυόμενα, Xén. Mem. 4, 3, 10, les productions qui naissent de la terre ; ἐξ ἀγορᾶς ὠνεῖσθαι, Plat. com. (Poll. 6, 103) acheter au marché ; νικᾶν ἔκ τινος, NT. Apoc. 15, 3, remporter une victoire sur qqn (cf. lat. victoriam reportare ab aliquo) ; de même avec les locut. ἐκ χειρός, ἐκ χειρῶν : ἐκ χειρὸς βάλλειν, Xén. An. 3, 3, 15, ou παίειν, Xén. Cyr. 4, 3, 16, frapper de près ou à l’arme blanche (p. opp. à ἀκοντίζειν) ; ἐκ χειρῶν ἑλέσθαι, Il. 9, 344 ; ou σπάσασθαι, Il. 11, 239, prendre ou tirer des mains ; δέχου δὲ χειρὸς ἐξ ἐμῆς βέλη, Soph. Ph. 1271, reçois de ma main ces flèches ; — fig. ἐκ κακῶν πεφευγέναι, Soph. Ant. 437, avoir échappé au malheur ; particul. pour marquer les sentiments qui partent du cœur : ἐκ θυμοῦ φιλέων, Il. 9, 486, aimant du fond du cœur ; ἐκ τῆς ψυχῆς ἀσπάζεσθαι, Xén. Œc. 10, 4, accueillir de toute son âme ; ἐξ εὐμενῶν στέρνων δέχεσθαι ἱκέτην, Soph. O.C. 486, accueillir d’un cœur favorable un suppliant ; δακρυχέειν ἐκ φρενός, Eschl. Sept. 919, pleurer de tout son cœur ||
2 l’éloignement ou la séparation : ἐκ δεσμῶν λυθείς, Eschl. Pr. 508, 874, dégagé de liens ; — p. suite, le changement : μεταστρέψαι ἦτορ ἐκ χόλου, Il. 10, 107, dégager son âme de son courroux et changer de sentiments ; τυφλὸς ἐκ δεδορκότος, Soph. O.R. 454, de voyant qu’il était devenu aveugle ; ἐκ πλουσίου πένητα γενέσθαι, Xén. An. 7, 7, 28, de riche (que l’on était) être devenu pauvre ; ἐλεύθερος ἐκ δούλου καὶ πλούσιος ἐκ πτωχοῦ γεγονώς, Dém. 270 fin, devenu d’esclave (qu’il était) libre, de mendiant riche ; — particul. la succession, l’alternance : πόλιν ἐκ πόλεως ἀμείϐειν, Plat. Soph. 224b, ou ἀλλάττειν, Plat. Pol. 289e, aller de ville en ville ; δέχεται κακὸν ἐκ κακοῦ, Il. 19, 290, un mal succède à un mal ; λόγον ἐκ λόγου λέγειν, Dém. 329, 18, discourir de discours en discours ; — le choix : ἐκ πολέων πίσυρες, Il. 15, 680, quatre d’entre beaucoup ; ἐκ πολλῶν μόνος, Soph. El. 1343, seul d’entre beaucoup ; μοῦνος ἐξ ἁπάντων, Hdt. 5, 87, seul d’entre tous ; ἐκ πάντων προτιμᾶσθαι, Thc. 1, 120, être l’objet, entre tous, des premiers honneurs ||
3 une idée de point d’attache : σειρὴν ἐξ οὐρανόθεν κρεμάσαντες, Il. 8, 19, ayant suspendu une chaîne au ciel ; ἐκ πασσαλόφι κρέμασεν φόρμιγγα, Od. 8, 67, il suspendit sa lyre à un clou ; μαχαίρας εἶχον ἐκ τελαμώνων, Il. 18, 598, ils avaient des épées suspendues à des baudriers ; ἐκ χειρὸς ἄγειν, Bion 3, 2, conduire par la main ; — fig. pour marquer une idée de dépendance, de relation : ἔκ τινος ἔχειν τὰς ἐλπίδας, Thc. 1, 84, rattacher ses espérances à qqn ; ἐκ τῆς θαλάττης ἅπασα ὑμῖν ἤρτηται ἡ σωτηρία, Xén. Hell. 7, 1, 6, votre salut dépend tout entier de la mer ; — de même, pour marquer une idée de provenance, même sans mouv. : οἱ ἐκ τῶν νήσων κακοῦργοι, Thc. 1, 8, les malfaiteurs des îles, c. à d. les pillards, les pirates ; οἱ ἐκ τῆς ἀγορᾶς, Xén. An. 1, 2, 18, les marchands (du camp) ; τοὺς ἐκ τῶν σκηνῶν, Dém. 284, 23, ceux des tentes. À ce sens se rattachent cert. loc. adv. marquant la position : ἐκ δεξιᾶς, ἐκ ἀριστερᾶς : ἕστασαν Πέρσαι μὲν ἐκ δεξιᾶς, οἱ δὲ ἄλλοι ἐξ ἀριστερᾶς τῆς ὁδοῦ, Xén. Cyr. 8, 3, 10, les Perses se placèrent les uns à droite, les autres à gauche de la route ; de même : οἱ ἐξ ἐναντίας, Xén. Cyr. 7, 1, 20, ceux d’en face ; οἱ ἐκ τοῦ πλαγίου, Xén. Cyr. les troupes de flanc ; ἐκ τοῦ ἔμπροσθεν στῆναι, Xén. Cyr. 2, 2, 6, se poster devant ; ἐξ ἀγχιμόλου, Il. 24, 352, de près ; ἐκ τῆς ἰθείης, Hdt. 3, 127, en droite ligne ||
II p. suite, avec ou sans mouv., pour marquer l’éloignement, l’idée d’un point extrême :
1 du haut de : στᾶσ’ ἐξ Οὐλύμποιο, Il. 14, 154, du haut de l’Olympe où elle se tenait ; ἐκ δίφροιο καθήμενος, Od. 21, 420, du haut du char où il se tenait ; καθῆσθαι ἐκ πάγων, Soph. Ant. 411, se tenir sur les hauteurs et de là (contempler, etc.) ||
2 du bas de : ἐκ τοῦ πεδίου ἀνέϐησαν ἐπὶ γήλοφον, Xén. An. 3, 4, 25, de la plaine ils montèrent sur une colline ||
3 du fond de : ἐκ βυθοῦ, Thcr. Idyl. 22, 40, du fond (de la source) ||
4 abs. à distance de, loin de, hors de : ἐκ βελέων, Il. 14, 130, hors de la portée des traits ; ἐκ πατρίδος, Od. 15, 272, loin de sa patrie ; ἐξ ὁδοῦ, Soph. O.C. 113, hors de la route ; cf. Od. 19, 7 ; Hdt. 3, 83, etc. ||
B (idée de temps)
1 depuis : ἐκ πολλοῦ χρόνου, Plat. Men. 234e, depuis longtemps ; ἐκ πλείονος χρόνου, Thc. 8, 45, depuis un plus long temps ; ἔκ τε τῶν πρότερον χρόνων καὶ ἀφ’ οὗ, CIA. 2, 613, 9 (298 av. J.-C.v. Meisterh. p. 173, 5), depuis les temps antérieurs et depuis que ; ou, sans χρόνου : ἐξ οὗ, Il. 1, 6 ; Od. 2, 27 ; Xén. An. 5, 7, 34 ; ἐξ ὅτου, Xén. An. 7, 8, 4, depuis que (lat. ex quo) ; ἐκ τοῦ, Il. 1, 493 ; ἐκ τοῖο, Il. 8, 296 ; ἐκ τοῦδε, Il. 15, 69 ; ἐξ ἐκείνου, Thc. 2, 15, depuis ce moment ; ἐκ πολλοῦ, Thc. 1, 68, depuis longtemps ; ἐκ πλείστου, Thc. 8, 68, depuis un très long temps ; ἐξ ὀλίγου, Thc. 2, 11, depuis peu de temps ; ἐκ παλαιοῦ, Xén. Mem. 3, 5, 8, dès les temps anciens ; ἐκ παλαιτάτου, Thc. 1, 18, depuis un temps très reculé ; de même dans les loc. ἐξ ἀρχῆς, Od. 1, 188 ; Eschl. Eum. 284, dès l’origine ; ἐκ γενετῆς, Il. 24, 535, dès la naissance ; ἐκ παιδός, Xén. Cyr. 5, 1, 2, etc. ; ἐκ παίδων, Xén. An. 4, 6, 14, etc. dès l’enfance ; ἐκ μικροῦ παιδαρίου, Dém. 1252 fin, tout petit enfant, dès la première enfance, dès le bas âge ; ἐκ νέων, Plat. Leg. 642b, dès la jeunesse ; — p. opp. à εἰς : ἐξ ἡμέρης ἐς ἡμέρην ἀναϐάλλειν, Hdt. 9, 8, remettre de jour en jour ; ἐκ νεότητος ἐς γῆρας, Il. 14, 86, de la jeunesse à la vieillesse (v. εἰς) ||
2 à la suite de, après : ἐκ τούτου, Xén. Mem. 2, 9, 4, après cela ; ἐκ τούτων, Soph. O.R. 235, à la suite de ces événements ; ἐξ αἰθέρος δίης, Il. 16, 365, après un temps serein ; ἐκ τοῦ ἀρίστου, Xén. An. 4, 6, 21, après le déjeuner ; ἐκ τῶν ἔμπροσθεν δακρύων γελᾶν, Xén. Cyr. 1, 4, 28, aux larmes faire succéder le rire ||
3 p. ext. durant, pendant (litt. à partir de et pendant le temps qui suit) ; ἐκ νυκτός, Xén. Cyr. 1, 4, 2, pendant la nuit (cf. fr. de nuit) ; ἐκ νυκτῶν, Od. 12, 286, durant les nuits ; ἐξ ἡμέρας, Soph. El. 780, pendant le jour, de jour ; ἐκ τοῦ λοιποῦ, Xén. Conv. 4, 56, ἐκ τῶν λοιπῶν, Plat. Leg. 709e, pour l’avenir ||
C (idée d’origine) pour marquer :
I propr. l’origine, c. à d. :
1 la naissance, la race, la famille : ἔκ τινος εἶναι, γενέσθαι, etc. Il. 6, 206, etc. (v. εἰμί, γίγνομαι) être de la famille de qqn, descendre de qqn ; ὦ παῖ πατρὸς ἐξ Ἀχιλλέως, Soph. Ph. 260, ô enfant, né d’Achille ; ὁ ἔκ τινος, Soph. Ant. 466, celui qui est né de qqn ; θνητὴ ἐκ θνητῶν, Plat. Leg. 889d, mortelle née de parents mortels ; qqf. pour marquer la descendance immédiate, p. opp. à ἀπό, qui marque d’ord. une descendance lointaine (v. ἀπό, B, I, 3) et à διά (v. διά, B, III, 2) ||
2 le lieu d’origine : ἐκ Σιδῶνος εὔχομαι εἶναι, Od. 15, 425, je me vante d’être originaire de Sidon ; Διῆς ἐκ τοῦ Ἄθω, CIA. 1, 244, 53 (436 av. J.-C.) les Diées de la région de l’Athos, p. opp. à Διῆς ἀπὸ τοῦ Ἄθω, CIA. 1, 237, 35 (443 av. J.-C.) les Diées du mt Athos (v. Meisterh. p. 173, 4) ; Οἰναῖοι ἐξ Ἰκάρου, CIA. 1, 240, 15 (440 av. J.-C. ; v. Meisterh. ibid.), les Œnæes de l’î. Ikaros ; οἱ ἐκ τῆς πόλεως, Pol. 4, 71, 11, ceux de la ville ; p. anal. en parl. de corporations, d’écoles, etc. οἱ ἐκ τῆς συγκλήτου, Pol. 3, 97, 1, ceux du Sénat ; ὁ ἐξ Ἀκαδημείας, Ath. 34a, le philosophe de l’Académie ; οἱ ἐκ τοῦ περιπάτου, Luc. Herm. 11, les philosophes péripatéticiens ; — p. suite, la construction par ἐκ équivaut qqf. à un simple gén. οἱ ἐκ Μακεδονίας βασιλεῖς, Pol. 2, 40, 5, les rois de Macédoine (litt. originaires de Macédoine) ||
II la cause, c. à d.
1 avec un n. de pers., l’idée de la pers. qui est la cause ou l’auteur d’une action : ὄναρ ἐκ Διός ἐστιν, Il. 1, 63, le songe vient de Zeus ; σωτηρία ἔκ τινος, Plat. Rsp. 494a, salut qui vient de qqn ; πᾶσαι τέχναι βροτοῖσιν ἐκ Προμηθέως, Eschl. Pr. 504, c’est Prométhée qui a doté les mortels de tous les arts ; τὰ ἐξ Ἑλλήνων τείχεα, Hdt. 2, 148, les murs bâtis par les Grecs ; — p. suite, la construct. par ἐκ ou ἐξ équivaut qqf. soit à un gén. ὕμνος ἐξ Ἐρινύων, Eschl. Eum. 344, le chant que font entendre les Érinyes, le chant des Érinyes ; ταῦτ’ ἐξ Ἀτρειδῶν ἔργα κἀξ Ὀδυσσέως, Soph. Ph. 406, voilà ce qu’ont fait les Atrides et Ulysse ; soit, après un verbe pass., à la construct. par ὑπό avec le gén. ἐφίληθεν ἐκ Διός, Il. 2, 669, ils furent aimés de Zeus ; ἐκ θεῶν δωρηθέν, Plat. Tim. 74b, chose qui est un présent des dieux ; τὸ ποιηθὲν ἐκ Ψαμμητίχου, Hdt. 2, 151, ce qui fut fait par Psammètikhos ; ἐκ τῶν συνειδότων μεμηνῦσθαι, Thc. 1, 20, se trouver dénoncé par ses complices ; γελᾶσθαι ἔκ τινος, Eur. Med. 797, être l’objet de la risée de qqn ; σφαγεὶς ἔκ τινος, Eur. I.T. 552, égorgé de la main de qqn ; — de même avec un verbe neutre : ἔκ τινός τι πάσχειν, Od. 2, 134, souffrir qqe ch. du fait de qqn, souffrir de qqn un mauvais traitement ; ἐκ Διὸς πάσχω κακῶς, Eschl. Pr. 761, je souffre de Zeus un traitement cruel ; θνῄσκειν ἔκ τινος, Soph. El. 256, O.R. 854, mourir de la main de qqn ||
2 avec un n. de chose, la cause propr. dite : μήνιος ἐξ ὀλοῆς, Od. 3, 135, par suite d’un funeste ressentiment, ἄχθεσθαι ἔκ τινος, Plat. Rsp. 549d, être fâché de qqe ch. ; ἐκ φόϐου γλῶσσαν ἐγκλῄσας ἔχω, Soph. Ant. 180, la crainte fait que je tiens ma langue enfermée ; πῶς ἔχει ἐκ τοῦ τραύματος; Xén. Cyr. 5, 4, 10, comment se porte-t-il à la suite de sa blessure ? ἐκ τίνος ; Eur. Hel. 93 ; ἐκ τοῦ; Xén. An. 5, 8, 4, par suite de quoi ? avec un subst. τὰ ἐξ ἀδικίας κέρδη, Plat. Rsp. 366a, les gains provenant de méfait ; — en ce sens ἐκ forme avec un grand nombre de subst. ou d’adj. neutres et fém. des loc. adv. (cf. lat. ex consulto, ex composito, etc.) : ἐκ βίας = βιαίως, Soph. Ph. 563, de force ; ἐκ δόλου, Soph. El. 279, de ruse (agir), par ruse ; ἐξ ἀνάγκης, Soph. Ph. 73 ; Antiph. (Ath. 224c), de toute nécessité ; ἐκ τοῦ φανεροῦ, Thc. 4, 106, de toute évidence ; ἐκ ταχείας, Soph. Tr. 395, de toute la vitesse ; ἐξ ἑκουσίας, Tr. 727, de bonne volonté ; ἐκ νέης, Hdt. 5, 116, nouvellement ; ἐξ ὑστέρης, Hdt. 6, 85, en dernier lieu, etc. ||
III l’instrument : ζῆν ἔκ τινος, Xén. Hell. 3, 2, 11, vivre de qqe ch. ; ἐκ τόξων ἀνύειν γαστρὶ φορϐάν, Soph. Ph. 702, procurer de la nourriture à son estomac au moyen de ses flèches ; ἐποιοῦντο διαϐάσεις ἐκ τῶν φοινίκων, Xén. An. 2, 3, 10, ils firent des ponts avec les palmiers ; ἐκ χρημάτων τριήρεις παρασκευάζεσθαι, Plut. Them. 4, se procurer des trirèmes au moyen d’argent ||
IV la matière dont la chose est faite : ἐκ ξύλων ποιεῦντες τὰ πλοῖα, Hdt. 1, 194, faisant leurs bateaux en bois ; ἐκ λευκῶ ἐλέφαντος αἰετοί, Thcr. Idyl. 15, 123, aigles en ivoire blanc ; εἶναι ἐξ ἀδάμαντος, Plat. Rsp. 616c (cf. Thcr. Idyl. 17, 21) être en acier ; ἐκ κριθῶν μέθυ, Eschl. Suppl. 953, boisson d’orge fermentée ; avec un n. de pers. στράτευμα ἐξ ἐραστῶν, Xén. Conv. 8, 32, armée d’amants ; fig. ἐξ ἀπάτας κεκροτημένοι ἄνδρες, Thcr. Idyl. 15, 49, hommes faits de fourberie ||
V le prix : ἐκ τριῶν δραχμῶν, EA. 1883, 123-4, z, 69, 70 (329 av. J.-C. ; v. Meisterh. p. 173, 6), au prix de trois drachmes ; ἐξ ὀκτὼ ὀϐολῶν καὶ ἡμιωϐελίου, CIA. 2, add. 834, b, 2, 70 (329 av. J.-C. ; v. Meisterh. ibid.) au prix de huit oboles et demie ||
D En composition ἐκ marque :
1 une idée d’éloignement (ἐκϐαίνω, ἐκϐάλλω, etc.) ||
2 une idée d’origine (ἐκγίγνομαι, ἐξευρίσκω, etc.) ||
3 une idée de changement (ἔκλευκος, ἔκπικρος, ἐκϐαρϐαρόω, etc.) ||
4 une idée d’achèvement (ἐκπληρόω, ἐκπέρθω, etc.) ||
E Remarques :
I Forme : dans les écriv. class. ἐκ s’emploie dev. les cons., ἐξ dev. les voy. ; dans les inscr. att. on trouve :
1 ἐξ dev. les voy. ἐξ οὗ (375 av. J.-C.) et dev. σ, ξ, ζ, ρ et λ : ἐξ Σαλαμῖνος, (4e siècle av. J.-C.), ἐξ Σικελίας, (366/356 av. J.-C.) à côté de ἐκ Σαλαμῖνος (350 av. J.-C.) ; qqf. avec soudure de la prép. et du nom. : ἐξαλαμῖνος = ἐξ Σαλαμῖνος, ἐξάμου = ἐξ Σάμου, etc. ;ἐξ Ξυϐαλητίων (empire) ; — ἐξ Ζέας (357 av. J.-C.) ; — ἐξ Ῥόδου (425 av. J.-C.), etc. ;ἐξ Λέρου (454 av. J.-C.) ; d’ord. ἐγ, non ἐξ devant λ (v. ci-dessous) ||
2 ἐκ devant les muettes fortes κ, π, τ : ἐκ Κεραμέων (437 av. J.-C.) ; ἐκ Πειραέων (envir. 350 av. J.-C.) ; ἐκ τοῦ (436 av. J.-C.) ; — en ce cas, qqf. redoublé : ἐκκ τοῦ (4e-3e siècle av. J.-C.) ; ἐκκ τῶν (284 av. J.-C.) ; sous l’Empire qqf. réduit à  : ἐ Κεραμέων (2e-3e siècle après J.-C.) ||
3 devant θ, χ, φ, tantôt ἐχ : ἐχ Θετταλίας (322-319 av. J.-C.) ; ἐχ φυλῆς (444/440 av. J.-C.) ; ἐχ Χαλκίδος (445 av. J.-C.) ; tantôt ἐκ : ἐκ Χαλκίδος (445/440 av. J.-C.) ||
4 ἐγ devant β, γ, δ, λ, μ, ν : ἐγ βουλῆς (369 av. J.-C.) ; ἐγ Βυζαντίου (444/403 av. J.-C.) ; ἐγ Γαργηττίων (empire ; cf. ἔκγονος) ; ἐγ δέ (320/295 av. J.-C.) ; ἐγ Διός (418 av. J.-C.), etc. ; ἐγ Λακεδαίμονος (368 av. J.-C.) ; ἐγ Μακεδονίας (440/432 av. J.-C.) ; ἐγ νήσων (357 av. J.-C.) (Sur ces variations de forme, v. Meisterh. p. 81 et suiv.) ||
II Place de ἐκ :
1 qqf. séparé de son rég. par un mot : ἐκ δέ, Od. 7, 54, etc. ; Thcr. Idyl. 6, 27 ; ἐξ ἐπόησε, Thcr. Idyl. 29, 24 ; par deux mots : ἐκ γὰρ δὴ τοῦ, Il. 15, 601 ; ἐκ δ’ ἄρα, Il. 19, 387 ; Od. 18, 299 ; ἐκ μὲν γάρ, Thcr. Idyl. 7, 15 ||
2 qqf. placé après son rég. (en ce cas, accentué ἔκ) : ἄστεος ἒκ σφετέρου, Il. 18, 210 ; καύματος ἔξ, Il. 5, 865 ; πολίων ἒξ ἐπράθομεν (ἐξεπράθομεν Bkk.) Il. 1, 125 ; οὐρανοῦ ἒκ κατέπαλτο (ἐκκατέπ. Bkk.) Il. 19, 351 ; τῶν ἔξ, Hh. Ap. 336 ; à la fin d’un vers : κακῶν ἔξ, Thcr. Idyl. 25, 38 ; cf. 22, 30 ||
III ἐκ pléonastique, avec certains adv. en -θεν ; ἐξ οὐρανόθεν, ἐξ ἁλόθεν (v. ces mots) ; ἐκ πρῴρηθεν, Thcr. Idyl. 22, 11 ; οὑξ Ἑλίκηθεν, Thcr. Idyl. 25, 180 ; avec un n. de pers. ἐκ Διόθεν, Hés. O. 763 ||
IV Fusion de ἐκ :
1 par addition à d’autres prép. διέκ, παρέκ, ὑπέκ (v. ces mots) ||
2 par crase : après l’art. οὑξ = ὁ ἐξ, dor. ὡξ (v. ) ; après καί : κἀκ, κἀξ, κἠκ, κἠξ (v. καί) ; après καὶ ὁ : χὠκ (v. καί) ||
3 par aphérèse : μὴ ’κ, Eschl. Sept. 873 ; μὴ ’κϐάλῃς, Eschl. Eum. 830 ; μὴ ’κδῷς, Eschl. Suppl. 340.
Étym. indo-europ. *h₁eǵh-s ou *h₁eḱ-s, dehors, hors de ; cf. lat. ex.