ἑαυτοῦ
ἐάφθηἑαυτοῦ, ῆς, οῦ
(contr. αὑτοῦ, ῆς,
οῦ) ; acc. neutre ἑαυτό ; gén. pl.
ἑαυτῶν, etc.
1 de soi-même, à soi-même,
soi-même : ἑαυτὸν σφάττειν,
Xén. Cyr.
7, 3, 5 ; Arstt. Nic. 5, 11, s’égorger soi-même ; πλουσιώτεροι ἑαυτῶν γιγνόμενοι, Thc. 1, 8, devenant plus
riches qu’ils n’étaient ; qqf. renforcé par
αὐτός construit avec le sujet de la
prop. : οὐχ οἷός τέ ἐστιν αὐτὸς αὑτῷ
βοηθεῖν, Plat. Gorg. 483b, il n’est pas en état de se défendre lui-même ;
τὸ γιγνώσκειν αὐτὸν ἑαυτόν, Plat. Charm. 165b, se connaître
soi-même ; abs. dans un grand nombre de
loc. : τὸ ἑαυτοῦ μόνον
σκοπεῖν, Thc. 6, 12, ne regarder que soi-même, c. à d. que son propre intérêt ; ἐν τοῖς ἑαυτοῦ, Ath.
1a,
ou παρ’ ἑαυτῷ,
Xén. Mem.
3, 13, 3 ; NT.
1 Cor. 16, 2,
dans sa propre maison, chez soi ; avec
mouv. πρὸς ἑαυτόν, NT. Luc. 24, 12, ou, en parl. de plus.
pers. εἰς ἑαυτῶν, Ar. Lys. 1070 ; πρὸς ἑαυτούς,
NT. Joh.
20, 10, à sa maison, chez soi ;
αὐτὸ καθ’ αὑτό, Plat. Theæt. 157a ; αὐτὸ ἐφ’ ἑαυτό, Theæt.
152b ;
αὐτὸ ἐφ’ αὑτοῦ, Theæt. 160c, de soi-même, c. à d.
absolument ; ἑαυτοῦ εἶναι, Plut. M. 233d, être son maître,
être indépendant ; ἐξ ἑαυτοῦ γίγνεσθαι,
Spt. 3 Reg.
10, 5, être hors de soi, être frappé
d’étonnement ; ἐν ἑαυτῷ γίγνεσθαι,
Xén. An.
1, 5, 17, revenir à soi, redevenir
maître de soi ||
2 chez
les Att., au plur. et qqf. au sg., pour les pronoms de la
1re et de la 2e
pers. : p. ἐμαυτοῦ, Eschl. Ch. 221, 1014 ;
Soph. O.R.
138 ; Pol.
2, 37, 2 ; Spt.
Gen. 11, 4 ;
1 Macc. 5,
57 ; etc. ; p. σεαυτοῦ, Eschl. Ag. 1142, 1297 ; etc. ;
Pol. 3, 109,
9 ; 18, 6, 4 ; Spt. Sir. 51, 25 ; Jer. 4, 3, etc. ; au pl. p. ἡμῶν αὐτῶν, ἡμᾶς αὐτούς, etc. ; ἴστε ἡμᾶς Φωκίδα ὑφ’
ἑαυτοὺς πεποιημένους, Dém.
238, 26, vous savez que nous avons
soumis la Phocide à notre propre domination ; cf. Eschl. Suppl. 806 ; Pol. 2, 37, 2, etc. ||
3 au
pl. p. ἀλλήλων,
ἀλλήλοις, des uns aux autres, les uns aux autres :
φθονοῦντες ἑαυτοῖς μισοῦσιν ἀλλήλους,
Xén. Mem.
2, 6, 20, se portant mutuellement envie,
ils se haïssent les uns les autres ; περιϊόντες
αὑτῶν πυνθάνονται, Dém.
43, 7, circulant (sur la place) ils
s’informent les uns auprès des autres ; cf. Hdt. 3, 49 ; Thc. 4, 25, etc. ; Spt. Sap. 5, 3, etc. ||
E Ion. ἑωϋτοῦ ou mieux ἑωυτοῦ, ἑωυτῷ,
ἑωυτόν, Hpc. 1207b, 1210e, 1222 d, e, 1233e, etc. ; ou ωὑτέου, Arét. Caus. m. acut. 1, 7,
p. 5 ; plur. ωὑτέων, Caus. m. acut.
1, 7, p. 34 ; ωὑτέοισι, Caus. m. acut.
2, 4, p. 17. — Dans les inscr. att. du 4e siècle
av. J.-C. la forme pleine au sg. et au plur. (ἑαυτοῦ, ἑαυτῶν) et la forme
contracte (αὑτοῦ, αὑτῶν)
sont à peu près aussi usitées
(la forme pleine un peu plus, 31
ἑαυτ. contre 23
αὑτ.) ; de 300 à 30
av. J.-C. la forme pleine devient dominante (100 ἑαυτ. contre 7 αὑτ.),
p.-ê. parce que la prononciat. de l’esprit rude
s’étant affaiblie, αὑτοῦ
ne se distinguait plus assez nettement de
αὐτοῦ (v.
Meisterh. p. 121, 4). À partir de 74
av. J.-C. environ, ἑαυτοῦ,
etc. s’affaiblit qqf.
dans les inscr. att. en ἑατοῦ, ἑατῆς,
ἑατῷ, ἑατόν, ἑατῶν, ἑατούς, et même
en ἁτῶν (v. Meisterh. p. 121, 5). Enfin, sous
l’empire, αὑτοῦ, αὑτῶν est qqf. remplacé
par le pron. pers. αὐτοῦ, αὐτῶν
(v. Meisterh.
p. 122).
Étym.
ἕ, αὐτός.