ἐνείχθην

ἕνεκα

ἕνεκεν
ἕνεκα :
A prép. avec le gén. d’ord. après son rég. (v. ci-dessous)
I à cause de, c. à d. :
1 à cause de, en raison de, pour (au sens du lat. propter) ; d’ord. après son rég. : ἧς εἵνεκ’, Il. 14, 89 (la ville de Troie) à cause de laquelle ; ὕϐριος εἵνεκα τῆσδε, Il. 1, 214, à cause de cet outrage ; τοῦδ’ ἕνεκα, Il. 1, 110, à cause de cela ; ὧν ἕν. Il. 20, 21, à cause de quoi, c’est pourquoi, formule us. dans les inscr. att. j. à la fin du 4e siècle av. J.-C., remplacée alors par διόπερ, et, au 1er siècle av. J.-C., par ὅθεν (v. Meisterh. p. 211, 26) ; τίνος ἕν. ; Eschl. fr. 180, à cause de quoi ? dans les inscr. att. touj. après son rég. CIA. 2, add. 1, b, 34 (403 av. J.-C.), etc. (v. Meisterh. p. 178, 27, note 1479) ; séparée de son rég. par plus. mots, Hdt. 1, 90 ; Ar. Eccl. 106 ; qqf. avant son rég. κολακεύειν ἕνεκα μισθοῦ, Xén. Hell. 5, 1, 17, flatter pour recevoir un salaire ; cf. Il. 1, 94 ; 2, 377, etc. ; Plat. Lys. 218d ; rar. au commenc. de la prop. Arstt. G.A. 2, 5 ||
2 à cause de, en faveur de, pour l’amour de (au sens du lat. causa ou gratia) Thcr. Idyl. 28, 13 ; 29, 37 ; en ce sens pléon. avec d’autres prép. : τίνος δὴ χάριν ἕνεκα; Plat. Leg. 701d, etc. pour l’amour de qui... ? ||
3 par le fait de : σέθεν δ’ ἕνεκεν Ἀχέροντα οὐκ ἐπέρασεν, Thcr. Idyl. 17, 46, c’est grâce à toi (litt. à cause de toi, par ton fait) que (Bérénice) n’a point passé l’Achéron ||
II par rapport à, quant à, Hdt. 1, 42 ; en ce sens souv. accompagné de γε : ἐμοῦ γ’ ἕνεκα, Ar. Ach. 389 ; Dém. 461, 12, du moins en ce qui me concerne ; ἕνεκά γε τῶν ἡμετέρων ὀφθαλμῶν, Xén. Mem. 4, 3, 3, du moins en ce qui regarde nos yeux ||
B conj. c. οὕνεκα, parce que, Hh. Ven. 199 ; Pd. I. 7, 69 ; A. Rh. 4, 1523 ||
E Éol. ἔνεκα, Thcr. Idyl. 28, 13, avec ἔν- long (ἔννεκ’ Ahrens). — Des deux formes en (ἕνεκα, εἵνεκα), la 1re seule d’ord. us. en prose att. ; εἵνεκα, poét. (Il. 1, 174 ; Od. 2, 191, etc. ; CIA. 4, 477, e, 2, vers 450 av. J.-C. ; etc.) et ion. (Hdt. 8, 35) ne se rencontre dans les inscr. att. en prose qu’au temps de l’empire romain, et, alors, qqf. écrit ἵνεκα, CIA. 3, 785, 3 (de 30 av. J.-C. à 68 après J.-C.). Des deux formes en -εν (ἕνεκεν, εἵνεκεν, rar. ἕνεκε, εἵνεκε), la 1re, d’abord peu usitée en prose att. (Thc. 1, 68 ; 6, 2 ; Xén. Hell. 2, 1, 14, etc. ; Plat. Phædr. 259d, etc.) finit par devenir dominante ; la 2e ion. (Hdt. 1, 42, etc.) et de poésie att. (Posidipp. dans Ath. 412e, etc.) ne se rencontre dans les inscr. att. en prose que sous l’empire, CIA. 3, 697, 9 (après 161 apr. J.-C.). Quant aux 2 formes de prose att. (ἕνεκα, ἕνεκεν) elles se rencontrent dans la proportion de 30 ἕνεκα contre 2 ἕνεκεν j. à la fin du 4e siècle ; vers 282 av. J.-C. on trouve ἕνεκεν dans un décret, CIA. 2, 316, 21, 30 (282/280 av. J.-C.) et au 2e s. ἕνεκεν est devenu dominant dans la proportion de 12 ἕνεκεν contre 4 ἕνεκα. (Sur l’emploi de ces diverses formes, v. Meisterh. p. 176 et suiv.).
Étym. Étymol. inconnue.