ἰστέος

ἵστημι

Ἱστίαια
ἵστημι (au sens tr., impf. ἵστην, f. στήσω, ao. 1 ἔστησα, pf. inus. ; pass. fut. σταθήσομαι [], ao. ἐστάθην [], pf. inus. ; au sens intr., ao. 2 ἔστην, pf. ἕστηκα, ας, ε, pl. ἕσταμεν, ἕστατε, ἑστᾶσι ; impér. ἕσταθι, sbj. ἑστῶμεν, opt. ἑσταίην, inf. ἑστάναι, part. ἑστώς, ῶσα, ός (non ώς); pl. q. pf. ἑστήκειν, att. εἱστήκη)
A tr.
I placer debout : ἔγχος, Il. 4, 127, etc. une lance (qu’on dépose contre un mur, une colonne, etc.); πελέκεας ἑξείης, Od. 19, 574, des haches rangées les unes à la suite des autres (le tranchant dans des pieux) d’où : lever, dresser : λόγχας, Soph. Ant. 146, dresser des lances (pour le combat); ἱστ. ἀνδριάντα, Hdt. 2, 110 ; τροπαῖα, Soph. Tr. 1102, dresser une statue, ériger des trophées (dans les inscr. att. seul. τροπαῖον ἱστάναι, non au moy. ἵστασθαι CIA. 2, 708, 26, pas av. 340 av. J.-C. ; v. Meisterh. p. 155, 6 ; Riemann, Rev. de philol. 9, p. 90); τινὰ χαλκοῦν, Dém. 493, 17, dresser qqn en airain, lui élever une statue d’airain ; ὀρθὸν οὖς, Soph. El. 27, dresser l’oreille ; fig. c. à d. instituer : χορούς, Hdt. 3, 48 ; Soph. El. 280, instituer des danses ; ἑορτάν, Pd. O. 10, 70, instituer une fête ; τινὰ βασιλέα, Hdt. 1, 97 ; τύραννον, Soph. O.R. 940, établir qqn comme roi ||
II soulever, pousser en avant ou en haut : κονίης ὀμίχλην, Il. 13, 336, soulever un tourbillon de poussière ; νεφέλην, Od. 12, 405, un nuage ; fig. βοήν, Eschl. Ch. 885, pousser un cri ; φυλόπιδα, Od. 11, 314, soulever une querelle ; μῆνιν, Soph. O.R. 699, éprouver de la colère ||
III fixer, immobiliser, d’où :
1 placer à un poste : πεζούς, Il. 4, 298, etc. des guerriers à pied ; d’où en gén. placer en un lieu, Xén. Mem. 2, 9, 7 ; Cyr. 6, 3, 25 ; Plat. Rsp. 361b ||
2 arrêter : νέας, ἵππους, Od. 3, 182 ; Il. 5, 755, arrêter des navires, des chevaux ; φάλαγγα, Xén. Cyr. 7, 1, 5, faire faire halte à une troupe ; ῥοῦν, Plat. Crat. 437b, arrêter un courant ; τὴν διάρροιαν, Arstt. H.A. 8, 26 ; ou τὰς κοιλίας, Orib. p. 50 Matthäi arrêter le flux du ventre ; fig. ἱστ. ἐπὶ τοῖς πράγμασι τὴν ψυχήν, Plat. Crat. 437a, fixer son esprit sur les affaires ||
3 particul. placer dans une balance, peser, Il. 19, 247 ; 23, 350, etc. : καὶ μετροῦντες καὶ ἱστάντες, Xén. Cyr. 8, 2, 21, et mesurant et pesant ; ἱστ. τι πρός τι, Hdt. 2, 65, peser une chose contre une autre ; τι καί τι ἐν ζυγῷ, Plat. Prot. 356b, peser dans la balance une chose et une autre ; ἐπὶ τὸ ἱστάναι ἐλθεῖν, Plat. Euthyphr. 7c, avoir recours aux balances ||
B intr. (aux temps indiqués plus haut)
I se placer debout : ἆσσόν τινι, Il. 23, 97, se placer plus près de qqn ; ἄντα τινός, Il. 17, 30, en face de qqn ; ἐς δίκην, Eur. I.T. 962, se présenter en justice ; εἰς τὸ μέσον, Xén. Cyr. 4, 1, 1, au milieu d’une assemblée ||
II se tenir debout, d’où :
1 en parl. de choses, se dresser, être érigé, en parl. de colonnes, Il. 17, 435 ; de monuments, Ar. Eq. 269, etc. ||
2 se tenir, demeurer, rester : παρά τινα, Il. 24, 169, venir se placer près de qqn ; particul. tenir bon, DH. 7, 51, etc. ||
3 être arrêté, fixé, fixe, stationnaire, p. opp. à κινεῖσθαι, Plat. Theæt. 183a, etc. ; en parl. du vent, ἄνεμος κατὰ βορέαν ἑστηκώς, Thc. 6, 104, vent situé au nord ; fig. être ferme dans ses sentiments, ses résolutions, Xén. Hell. 5, 2, 23 ; Pol. 21, 9, 3 ; part. ἑστηκώς, Arstt. Metaph. 8, 3, 6, etc. fixe, ferme, stable ; μεθόδῳ ἑστηκυίᾳ, Phil. byz. par une méthode fixe, c. à d. sûre ; ἑστηκὸς στοιχεῖον, Phil. byz. principe fixe, c. à d. sûr ; σκοπὸς ἑστηκώς, Phil. byz. but fixe ||
4 p. suite, être à demeure, d’où se trouver, être, à peu près c. εἶναι, Od. 7, 89, etc. ; τὰ νῦν ἑστῶτα, Soph. Aj. 1271, les circonstances présentes ; ἐνταῦθ’ ἕστηκε τὸ πρᾶγμα, Dém. 547, 23, l’affaire en est là ; ξυμφορᾶς ἵν’ ἕσταμεν, Soph. Tr. 1145, dans quel malheur nous nous trouvons ||
5 s’arrêter : ἀλλ’ ἄγε δὴ στέωμεν, Il. 11, 348 ; Od. 6, 211, eh bien, arrêtons-nous ; d’où cesser, rester en repos, Il. 5, 485, etc. ; ἐὰν ἡ κοιλία στῇ, Arstt. H.A. 7, 12, 1, si la diarrhée s’arrête ; en mauv. part, rester inactif, inerte, Il. 4, 243 ||
Moy. ἵσταμαι (f. στήσομαι, ao. ἐστησάμην, pf. ἕσταμαι [])
I tr. dresser pour soi, dresser : ἱστόν, Il. 1, 480, un mât ; τροπαῖον, Xén. Hell. 4, 6, 12 ; Ar. Pl. 453 (mais voy. ci-dessus A, I, 1) un trophée ; fig. ἀγῶνα, Hh. Apoll. 150, instituer un concours ; νόμους, Hdt. 2, 35, établir des lois ou des coutumes ; μάχην, Il. 18, 533 ; Od. 9, 54, engager un combat ||
II intr.
1 se dresser : ἵστανται κρημνοί, Il. 12, 55, les précipices abrupts se dressent ; ἵστανται τρίχες, Plat. Ion 535c, les cheveux se dressent ; δοῦρα ἐν γαίῃ ἵσταντο, Il. 11, 574, les piques se dressaient fichées en terre ; κονίη ἵσταται, Il. 2, 151, la poussière se soulève ; fig. νεῖκος, φύλοπις ἵσταται, Il. 13, 333 ; 18, 171, une querelle s’élève ; en parl. du temps, des saisons, c. à d. naître, commencer, Od. 19, 519 ; Hés. O. 782 ; Att. ; ἱσταμένοιο μηνός, Od. 14, 162 ; ἱσταμένου τοῦ μηνός, Hdt. 6, 106, au commencement du mois ; dans Hom. et Hés., d’ord. la première moitié, p. opp. à la fin du mois (μὴν φθίνων); dans Hdt. et les Att. les dix premiers jours (cf. μὴν μεσῶν, μὴν φθίνων) ||
2 se tenir immobile, d’où se tenir droit : ἀγχοῦ ἱσταμένη, Il. 2, 172, se tenant auprès ; particul. tenir bon : πρός τινα, Thc. 5, 104, s’opposer à qqn, résister à qqn ; p. ext. se tenir, se comporter, en gén. : ἀδίκως, Pol. 17, 3, 2, injustement ; s’arrêter, c. à d. cesser : στήσεται ἀδικῶν, Dém. 134, 4, il cessera de commettre des méfaits ||
E Act. impf. itér. 3 sg. ἵστασκε, Od. 19, 574. — Fut. dor. στασῶ [] Thcr. Idyl. 5, 54. — Ao. 1 dor. ἔστασα [τᾱ] Anacr. 104 ; Pd. P. 3, 53 ; ou στᾶσα, Pd. P. 9, 118 ; 3 pl. épq. ἔστασαν [ᾰσ] p. ἔστησαν, Il. 12, 56 ; Od. 3, 182 ; ao. réc. ἔστασα [τᾰ] d’où 2 sg. ἔστασας, Anth. 9, 714 ; 3 sg. ἔστασε, Anth. 9, 708. — Ao. 2 poét. στῆν, Il. 11, 744 ; dor. ἔσταν [] Pd. N. 1, 19 ; 2 sg. ἔστας, Anth. 7, 161 ; 3 sg. ἔστα, Pd. O. 9, 71 ; N. 1, 55 ; 3 pl. épq. ἔσταν [] Il. 1, 535 ou στάν, Il. 9, 193, etc. Impér. éol. et dor. στᾶθι, Sapph. 29 ; Thcr. Idyl. 23, 38. — Ao. itér. 3 sg. στάσκεν, Il. 3, 217 ; 18, 160. — Pf. au sens act. ἕστηκα, Spt. 1 Macc. 13, 38 ; Jos. A.J. 7, 10, 3. — Pf. dor. ἕστακα [τᾱ] Eschl. Sept. 956 ; Soph. Aj. 200 ; Anth. 9, 314 ; 1 pl. réc. ἡστάκαμεν [τᾱ] A. Tyan. Epist. 62 ; 3 pl. dor. ἑστάκαντι, Thcr. Idyl. 15, 82. — Pl. q. pf. 3 sg. ion. ἑστήκεε, Hdt. 7, 152. Pl. q. pf. alex. au sens act. ἑστάκειν, Jos. A.J. 7, 1, 21. — Du pf. ἕστηκα, les deux fut. ἑστήξω, Hom. Epigr. 15, 14 ; Xén. Cyr. 6, 2, 17, etc. ; et ἑστήξομαι, Xén. Cyn. 10, 9, etc.Des formes provenant des deux th. du pf. ἑστα- et ἑστηκ- les premières sont presque seules usitées dans les inscr. att. antérieures au 4e siècle av. J.-C., de même que dans Thucydide, les Tragiques et Aristophane ; les formes en ἑστηκ- ne deviennent fréquentes qu’à partir du 4e siècle av. J.-C. (v. Meisterh. p. 152, 8, et Riemann, Rev. de philol. 5, 169 ; 9, 90). Pass. ao. 3 pl. épq. ἐστάθεν (p. ἐστάθησαν) Sim. fr. 203 Schn., ou στάθεν, Pd. N. 10, 66. — Moy. Prés. impér. ἵστασο, Il. 17, 179 ; Hés. Sc. 449, d’où ἵστω, Soph. Ph. 893, Aj. 775 ; Ar. Eccl. 737. — Fut. dor. στάσομαι [] Pd. N. 5, 16. Ao. 1 poét. στησάμην, Il. 1, 480 ; Od. 2, 431 ; Sim. fr. 133 ; éol. et dor. ἐστασάμην [τᾱ] Alc. 37 ; Thcr. Idyl. 7, 150.
Étym. R. indo-europ. *steh₂-, être debout, mettre ; d’où avec redoubl. *σίστημι, ἵστημι ; cf. lat. sistō, sscr. tíṣṭati.