ὀπωρώνης

ὅπως

ὁπωσδή
ὅπως, adv. relat. et conjonct. :
A adv. relat. :
I comme, de la façon que :
1 en corrélat. avec un adv. démonstr. (οὕτως, ὡς, ὧδε) exprimé ou s. e. : οὕτως ὅπως δύνανται, Thc. 7, 67, ainsi qu’ils peuvent, comme ils peuvent ; ὅπως γιγνώσκετε, οὕτω καὶ ποιεῖτε, Xén. Cyr. 5, 1, 22, faites comme vous jugez bon ; ὥδ’, ὅπως, Soph. El. 1301, de même que ; en ce sens, construit avec l’indic. (v. les ex. ci-dessus) ; cf. ἔρξον, ὅπως ἐθέλεις, Il. 4, 37, fais comme tu veux ; ποίει, ὅπως ἄριστόν σοι δοκεῖ εἶναι, Xén. Cyr. 4, 5, 50, fais comme il te semble le mieux ; avec le sbj. accompagné soit de ἄν, οὕτως ὅπως ἂν αὐτοὶ βούλωνται, Xén. Cyr. 1, 1, 2, comme ils voudront eux-mêmes ; ὅπως ἂν βούλωνται, CIA. 2, 1059, 18 (321 av. J.-C.) comme ils voudront, v. Meisterh. p. 214, 45 ; cf. Hdt. 8, 143 ; soit, chez les Épq., de κέν, Il. 20, 243 ; de même, chez les Épq. avec le sbj. sans ἄν ou sans κέν, Od. 1, 349, etc. ;avec l’opt. accompagné de ἄν, Xén. Hell. 3, 2, 1 ; Plat. Prot. 318e ; ou sans ἄν, Xén. Hell. 2, 3, 13, etc. ||
2 comme terme de comparaison au sens de ὡς ou de ὥσπερ : ὅπως δρῦν, Soph. El. 98, comme un chêne ; après le mot auquel il se rattache : γῄτης ὅπως Soph. Tr. 32, comme un paysan ; en ce sens joint à un superl. adv. (cf. ὡς) : ὅπως τάχιστα, Eschl. Ag. 600, aussi vite que possible ; cf. Eschl. Ag. 605, etc. ; Soph. O.R. 1410, etc. ; qqf. avec un positif, Xén. An. 2, 5, 7 ; avec un gén. σοῦσθε, ὅπως ποδῶν (s. e. ἔχετε) Eschl. Suppl. 817, élancez-vous de toute la vitesse de vos pieds ||
II comment, particul. :
1 dans div. locut. οὐκ ἔσθ’ ὅπως, il n’y a pas moyen comment, c. à d. il n’est pas possible que, d’aucune façon, absolument pas, nullement : οὐκ ἔσθ’ ὅπως ὁ χρησμὸς εἰς τοῦτο ῥέπει, Ar. Pl. 51, il n’est pas possible que l’oracle s’accomplisse de cette façon (litt. incline en ce sens) ; οὐκ ἔσθ’ ὅπως λέξαιμ’ ἄν, Eschl. Ag. 620, je ne voudrais absolument pas prétendre, etc. ; cf. Soph. El. 1479 ; Xén. An. 2, 4, 3 ; Plat. Ap. 40e, etc. ; avec une seconde négation : οὐκ ἔσθ’ ὅπως οὐ, il n’y a pas moyen comment... ne pas, c. à d. il n’est pas possible que... ne, de toute façon, dans tous les cas, Soph. O.C. 97 ; Plat. Ap. 40c, etc. ; de même avec γίγνομαι ; οὐκ ἂν γένοιτο τοῦθ’, ὅπως οὐ φανῶ, Soph. O.R. 1058, il est impossible (litt. ceci ne saurait arriver) que je ne mette pas au grand jour, etc. ; qqf. avec l’inf. οὐ γὰρ γένοιτ’ ἂν ταῦθ’ ὅπως οὐχ ὧδ’ ἔχειν, Soph. Aj. 378 (comme s’il y avait ἀδύνατόν ἐστι ταῦτα μὴ ὧδ’ ἔχειν) car il ne se pourrait pas que cela ne fût pas ainsi ; ellipt. οὐχ ὅπως, (il n’est) pas possible que, en opp. à ἀλλά : οὐχ ὅπως..., ἀλλά, Dém. F. leg. § 265, etc. non seulement... ne pas, mais, etc. ; bien loin que..., tout au contraire ; à ἀλλὰ καί, m. sign. Thc. 1, 35 ; Xén. Hell. 5, 4, 34, etc. ; à ἀλλ’ οὐδέ, non seulement ne pas..., mais pas même, Thc. 3, 42 ; Xén. Cyr. 7, 7, 8, etc. ; de même, en suppléant un impér. comme λέγε ou un sbj. comme εἴπῃς : μὴ ὅπως, Xén. Cyr. 1, 3, 10 ; qqf. ἔσθ’ ὅπως sans négat. au sens interr. y a-t-il moyen que ? : ἔστιν οὖν ὅπως ὁ τοιοῦτος φιλοσοφήσει; Plat. Rsp. 495a, se peut-il donc qu’un tel homme philosophe ? cf. Plat. Rsp. 493c, etc. ||
2 dans l’interrog. indir. après les verbes qui marquent le doute, l’hésitation, la crainte, etc. ; dans ce cas, s’il s’agit de circonstances présentes, ὅπως se construit avec l’ind. quand on présente les faits comme certains : οὐ κάτοιδ’ ὅπως λέγεις, Soph. Aj. 270, je ne comprends pas ce que tu veux dire ; cf. Eschl. Pr. 641, etc. ; avec le sbj. quand on présente les faits comme douteux : ἅμα πρόσσω καὶ ὀπίσσω λεύσσει, ὅπως ὄχ’ ἄριστα μετ’ ἀμφοτέροισι γένηται, Il. 3, 110, il regarde à la fois en avant et en arrière de manière que la chose arrive au mieux pour les deux partis ; cf. Il. 9, 681, etc. ; Soph. O.R. 1367, etc. ; avec l’opt. si l’on présente les faits comme existant seul. dans l’esprit de celui qui parle : οὐδέ τι οἶδε νοῆσαι, ὅππως οἱ παρὰ νηυσὶ σόοι μαχέοιντο Ἀχαιοί, Il. 1, 344, et il ne sait pas prévoir le moyen d’assurer le salut des Grecs dans les combats (qu’ils auront à livrer) près des navires ; cf. Xén. Cyr. 1, 4, 14 ; Soph. O.R. 979, etc. ; s’il s’agit d’événements accomplis, le verbe se met à l’ind. ao. : ἔσπετε ὅππως δὴ πρῶτον πῦρ ἔμπεσε νηυσίν, Il. 16, 113, dites-moi comment le feu a commencé à tomber sur les navires ; ὅπως ἀπέθανεν οὐδεὶς εἰδὼς ἔλεγεν, Xén. An. 1, 7, 11, comment il mourut, c’est ce que personne n’a dit à bon escient ; s’il s’agit d’événements futurs, au fut. de l’ind. après un temps principal : οὐδέ τί πω σάφα ἴδμεν, ὅπως ἔσται τάδε ἔργα, Il. 2, 252, et nous ne savons pas très clairement comment ces choses s’accompliront ; cf. Od. 19, 557, etc. ; après un impér. : φράζευ ὅπως Δαναοῖσιν ἀλεξήσεις κακὸν ἦμαρ, Il. 9, 251, considère comment tu écarteras pour les Grecs la destinée funeste ; ou à l’opt. d’ord. sans ἄν : ἐγὼ βούλευον, ὅπως ὄχ’ ἄριστα γένοιτο, Od. 9, 420, je réfléchissais comment ces choses pourraient se faire le mieux, cf. Od. 14, 116 ; Soph. Ant. 271, etc. ; qqf. avec ἄν : Δερκυλλίδας ἐϐουλεύετο, ὅπως ἂν μὴ βαρὺς εἴη τοῖς συμμάχοις, μηδ’ αὖ Φαρνάϐαζος κακουργῇ τὰς Ἑλληνίδας πόλεις, Xén. Hell. 3, 2, 1, Derkyllidas délibérait en lui-même pour voir comment il pourrait n’être pas à charge aux alliés, mais aussi en évitant que Pharnabaze causât du dommage aux villes grecques (l’opt. marque une éventualité incertaine, le sbj. une nécessité immédiate) ; si la propos. annoncée par ὅπως se rapporte à un membre de phrase exprimant une supposition marquée par l’opt. ὅπως se construit égal. avec l’opt. : εἴ σοι γένοιτο πεντετάλαντός τις δίκη, ὅπως ἂν αὐτὴν ἀφανίσειας, εἰπέ μοι, Ar. Nub. 759, s’il te survenait qqe condamnation à 50 talents, comment la paierais-tu ? dis-moi ; cf. Xén. Mem. 1, 3, 2 ; 2, 9, 2 ; après les verbes qui marquent la crainte, ὅπως peut être accompagné de μή : δέδοιχ’ ὅπως μοι μὴ λίαν φανῇς σοφή, Eur. Hipp. 518, je crains que tu ne te montres trop habile ; cf. Plat. Phæd. 84b, etc. ; dans la locut. ὅπως ἔχειν, le subst. marquant l’objet dont il est question se met au gén. : οὐ γὰρ οἶδα παιδείας ὅπως ἔχει καὶ δικαιοσύνης, Plat. Gorg. 470e, car je ne sais où il en est en ce qui regarde l’éducation et la justice ; dans le dialogue ὅπως est qqf. construit sans verbe, si l’on peut sous-entendre celui de la propos. précéd. : ἐπεὶ δὲ αὐτὸν ἤρετο, ὅπως (s. e. δοκοίη, etc.) Xén. Mem. 4, 8, 4, comme il lui demandait comment, etc. ; πῶς με χρῆ καλεῖν; ὅπως; Ar. Pl. 140, comment faut-il m’appeler ? — comment (il faut t’appeler) ?
B conj.
I (avec idée de but) afin que, de façon que, en sorte que :
1 avec l’ind. fut. quand le but est présenté comme devant être atteint : après un temps principal : αἱμυλίοισι λόγοισιν θέλγει, ὅπως Ἰθάκης ἐπιλήσεται, Od. 1, 57, elle le charme par de douces paroles, pour lui faire oublier Ithaque ; — après une propos. princip. dont le verbe est à un temps second. lorsqu’on veut marquer que le but indiqué est dans l’esprit non du narrateur, mais de celui qui agit : ξυνεϐούλευε τοῖς ἄλλοις ἐκπλεῦσαι, ὅπως ἐπὶ πλέον ὁ σῖτος ἀντισχῇ, Thc. 1, 65, il méditait avec les autres de s’échapper par mer, afin que les vivres pussent suffire plus longtemps ; p. suite, si le membre de phrase annoncé par ὅπως se compose de deux propos. dont l’une marque un but indiqué par le narrateur, l’autre un but visé par celui qui agit, on rencontre à la fois l’opt. dans la première (v. ci-dessous pour l’opt.) le sbj. dans la seconde, Thc. 6, 96 ; Xén. Hell. 3, 2, 1 ;de même encore lorsque le temps second. de la propos. princip. implique l’idée d’un état qui dure encore au moment où l’on parle : ξυνελέγημεν ἐνθάδε, ὅπως προμελετήσαιμεν ἁκεῖ δεῖ λέγειν, Ar. Eccl. 117, nous nous sommes rassemblées ici (où nous sommes en ce moment) pour examiner d’avance ce qu’il faut dire là-bas (à l’assemblée) ; de même après le fut. Il. 1, 136, etc. ; après l’impér. Hdt. 3, 36, etc. ; ttef. si le but est présenté comme incertain, ὅπως peut se construire avec le sbj. ; on rencontre ainsi, selon le cas, dans un même membre de phrase annoncé par ὅπως, deux propos. dont l’une est au fut. de l’ind., l’autre au sbj. : σιγᾶθ’, ὅπως μὴ πεύσεταί τις, γλώσσης χάριν δὲ πάντ’ ἀπαγγείλῃ τάδε, Eschl. Ch. 263, silence, pour que personne n’entende et qu’on n’aille pas, par besoin de parler, divulguer tous ces secrets ; cf. Xén. Mem. 2, 2, 10, etc. ; de même dans les propos. qui expriment un conseil ou un avertissement, et devant lesquelles on sous-entend d’ord. ὅρα, ὁρᾶτε, ὅπως se construit d’ord. avec l’ind. fut. CIA. 1, 32, b, 8 (435/416 av. J.-C.), etc. ; v. Meisterh. p. 213, 33 ; mais peut se construire avec le sbj. : ὅπως παρέσει καὶ αὐτὸς καὶ ἄλλους ἄξεις, Plat. Hipp. ma. 286b, veille à t’y trouver toi-même et à en amener d’autres ; cf. Xén. An. 1, 7, 3 ; Plat. Conv. 174e, etc. ; ὅκως μή τι κακὸν ἐς τὴν χώρην ἐμϐάλωσι, Hdt. 6, 85, prenez garde qu’ils ne jettent sur le pays qqe calamité ; cf. Ar. Nub. 822, etc. ;après un temps second. : ἔπρασσον ὅπως τις βοήθεια ἥξει, Thc. 3, 4, ils agissaient pour qu’il leur arrivât du secours ; cf. Thc. 5, 31, etc. ; Xén. Cyr. 2, 2, 1, etc. ||
2 avec le sbj. : après une propos. princip. dont le verbe est à un temps principal ou à l’impér. : τὸν μνηστῆρες οἴκαδ’ ἰόντα λοχῶσιν, ὅπως ἀπὸ φῦλον ὄληται, Od. 14, 181, les prétendants le guettent à son retour dans ses foyers pour détruire sa race ; de même après un impér. Od. 13, 365 ; avec ἄν ou κέν : ἐπιμελοῦνται, ὅπως ἂν οἱ νέοι μηδὲν κακουργῶσιν, Plat. Prot. 326a, ils veillent à ce que les jeunes gens ne commettent aucun méfait ; πείρα, ὅπως κεν δὴ σὴν πατρίδα γαῖαν ἵκηαι, Od. 4, 545, tâche de retourner dans ta patrie ; cf. Eschl. Pr. 823 ; Soph. El. 41, etc. ; Xén. Cyr. 5, 3, 9, etc. ||
3 avec l’opt. : après une propos. princip. dont le verbe est à un temps second. ou à l’opt. Il. 21, 137 ; Od. 6, 319, etc. ; Eschl. Eum. 671 ; Soph. O.R. 1005, etc. ; Thc. 1, 126, etc. ; Xén. An. 1, 1, 6, etc. ; avec ἄν, Xén. Hell. 4, 8, 16, etc. ; de même après un opt. Pd. N. 3, 62 ; Eschl. Eum. 298 ; Soph. Aj. 1221 ; Xén. Cyr. 1, 6, 22, etc. ; qqf. après une propos. princip. dont le verbe est au prés. au sens d’un ao. de narration : πέμπει τούσδ’, ὅπως κτείνοιεν, Eschl. Pers. 450, il envoie ces hommes pour tuer ; — après une propos. princip. dont le verbe est à un temps princip. quand le but est indiqué comme existant seul. dans l’esprit de celui qui agit : βασιλεὺς αὐτός τε θηρᾷ καὶ τῶν ἄλλων ἐπιμελεῖται, ὅπως ἂν θηρῷεν, Xén. Cyr. 1, 2, 10, le roi chasse lui-même et en même temps veille à ce que les autres chassent aussi. — Rem. En ces divers sens, ὅπως dans les inscr. att. est touj. accompagné de ἄν dans la période class. ; seul. à partir du 2e siècle av. J.-C. l’emploi de ὅπως sans ἄν devient dominant ; sel. Meisterh. la proport. est la suiv. : au 5e siècle av. J.-C. 16 ex. de ὅπως ἄν, aucun de ὅπως seul ; au 4e siècle 37 de ὅπως ἄν, 1 de ὅπως seul ; au 3e siècle 22 de ὅπως ἄν, 2 de ὅπως seul ; au 2e siècle, 3 de ὅπως ἄν, 9 de ὅπως seul ; au 1er siècle, 3 de ὅπως ἄν, 10 de ὅπως seul (v. Meisterh. p. 212, 31) ||
II (avec idée de temps) quand, lorsque (seul. en poésie et dans Hérodote) :
1 avec l’ind. Τρῶες δ’ ἐρρίγησαν, ὅπως ἴδον αἰόλον ὄφιν, Il. 12, 208, les Troyens frissonnèrent lorsqu’ils virent le serpent aux reflets changeants ; cf. Od. 3, 373 ; 22, 22 ; Eschl. Pers. 198 ; Soph. El. 749, etc. ||
2 avec l’opt. pour marquer une idée de répétition, toutes les fois que : ὅκως μὲν εἴη ἐν τῇ γῇ καρπὸς ἁδρός, Hdt. 1, 17, toutes les fois que le fruit était mûr ; cf. Hdt. 1, 68, 100, etc. ||
E Épq. ὅππως (v. ci-dessus) ; ion. ὅκως (v. ci-dessus).
Étym. corrélat. de πῶς.