ὑπεπίτριτος

ὑπέρ

ὑπέρα
ὑπέρ [] adv. et prép. :
A adv. au-dessus : ὑπὲρ μὲν ἄγαν, Eur. Med. 627, beaucoup trop ; écrit ὑπεράγαν, Str. 147 ; El. N.A. 3, 38, etc. ; postér. en prose : διάκονοι Χριστοῦ εἰσιν ; ὑπὲρ ἐγώ, NT. 2 Cor. 11, 23, ils sont serviteurs du Christ ? eh bien moi encore plus ||
B prép. avec le gén. et l’acc. : au-dessus de, sur : avec le gén. :
I au-dessus de, c. à d. :
1 sur, sans mouv. : avec idée de contact, ἕστηκε ξύλον αὖον ὑπὲρ αἴης, Il. 23, 327, au-dessus du sol, c. à d. émergeant du sol se dresse une tige sèche ; ὑπὲρ γῆς, au-dessus de la terre, sortant du sol, Th. C.P. 3, 3, 1, etc. ; p. opp. à ἐπὶ γῆς et à ὑπὸ γῆς, Th. Ign. § 1 ; c. ἐπὶ γῆς, sur la terre, Luc. Luct. 9, Cat. 9, etc. ; Σικελοὶ οἱ ὑπὲρ τῶν ἄκρων, Thc. 4, 25, ceux des Sicules qui occupaient les hauteurs ; ὑπὲρ κεφαλῆς, Il. 2, 20, au-dessus de sa tête, au haut de sa tête ; στέρνον ὑπὲρ μαζοῖο, Il. 4, 528, la poitrine au-dessus du sein ; πασάων δ’ ὕπερ ἥ γε κάρη ἔχει, Od. 6, 107, elle dépasse toutes les autres de la tête ; ὑπὲρ πόλιος ἦα κιών, Od. 16, 471, j’étais dans ma marche sur les hauteurs qui dominent la ville ; ὑπὲρ τῆς κώμης γήλοφος ἦν, Xén. An. 1, 10, 11, au-dessus du village s’élevait une colline ; avec mouv. : avec ou sans contact, au-dessus de, par-dessus : κῦμα νηὸς ὑπὲρ τοίχων καταϐήσεται, Il. 15, 382, le flot se précipite par-dessus les parois du vaisseau ; τοξεύειν ὑπὲρ τῶν πρόσθεν, Xén. Cyr. 6, 3, 24, lancer des flèches par-dessus les rangs de devant ; ἐκκυϐιστᾶν ὑπὲρ τῶν ξιφῶν, Xén. Conv. 2, 11, faire la culbute par dessus les épées ; τάφρων ὕπερ πηδᾶν, Soph. Aj. 1279, sauter par-dessus des fossés ||
2 par-dessus, de l’autre côté de, au delà de : τηλοῦ ὑπὲρ πόντου, Od. 13, 257, loin au delà de la mer ; de même avec le gén., en prose réc. : ὑπὲρ ποταμοῦ οἰκεῖν, DC. 36, 37, habiter de l’autre côté du fleuve (cf. ci-dessous ὑπέρ avec l’acc.) ||
3 en gén. au delà, plus loin (dans l’intérieur d’un pays) : Αἰθιοπία ἡ ὑπὲρ Αἰγύπτου, Thc. 2, 48, l’Éthiopie au-dessus (ou au delà) de l’Égypte ; cf. Hdt. 1, 175 ; Thc. 1, 104, etc. ; Xén. An. 2, 6, 2, etc. ||
II pour, c. à d. :
1 pour la défense de (sens qui se rattache au préc., l’idée de défense impliquant celle de combattants qui couvrent de leurs bras ou de leur armure un compagnon d’armes, ou de retranchements une ville assiégée ; cf. une relation d’idées semblable pour ἀμφί, περί, πρό) : τεῖχος τειχίσασθαι νεῶν ὕπερ, Il. 7, 449 ; ou ποιήσασθαι, Il. 12, 12, établir un retranchement pour protéger le camp, pour le camp ; ἀντιστῆναι ὑπὲρ γῆς, Soph. Ant. 518, défendre le pays ; μάχεσθαι ὑπέρ τινος, Plat. Ap. 32b, etc. combattre pour qqn ou qqe ch. ; κινδυνεύειν ὑπέρ τινος, Thc. 2, 20, etc. s’exposer à un danger pour qqe chose ; βοηθεῖν ὑπὲρ τῆς χώρας, Xén. An. 3, 5, 4, venir au secours du pays ; θνῄσκειν ou ἀποθνῄσκειν ὑπέρ τινος, Soph. Tr. 708 ; Eur. Hec. 314 ; Plat. Conv. 179b, etc. mourir pour qqn ou qqe ch. ; p. anal. ὁ ὑπέρ τινος λόγος, Plat. Rsp. 359c, apologie de qqn ; λέγειν ὑπέρ τινος, Xén. An. 5, 5, 13 ; Soph. El. 554, etc. parler en faveur de qqn, parler pour qqn (v. ci-dessous un autre sens II, 2) ; ἑκατόμϐην ῥέξαι ὑπέρ τινος, Il. 1, 444, offrir une hécatombe pour qqn ; θύειν ὑπέρ τινος, Xén. Mem. 2, 2, 13, offrir un sacrifice en faveur de qqn ; en ce sens dans les inscr. att. : ἄρχοντες ὁπόσοι ὑπὲρ τοῦ κοινοῦ τῶν Θετταλῶν ἄρχουσιν (inscr. de 369 av. J. C.) tous les magistrats qui gèrent les intérêts communs des Thessaliens ; v. Meisterh. p. 182, 49 ||
2 à la place de, au nom de : λέγειν ὑπέρ τινος, Xén. An. 5, 5, 13, parler pour qqn, au nom de qqn ; ἀποκρίνεσθαι ὑπέρ τινος, Plat. Rsp. 590a, répondre au nom de qqn, pour qqn ; προλέγειν ὑπέρ τινος, Xén. An. 7, 7, 3, annoncer au nom de qqn ; cf. Plat. Menex. 248e, Crit. 45e, etc. ; chez les écriv. réc. au lieu de ἀντί, El. N.A. 4, 26 ; 7, 42 ||
3 à cause de : εὐδαιμονίζειν τινὰ ὑπέρ τινος, Xén. An. 1, 7, 3, estimer qqn heureux à cause de qqe ch. ; φοϐεῖσθαι ou δεδιέναι ὑπέρ τινος, Soph. O.R. 989 ; Plat. Rsp. 387c, etc. être inquiet, soucieux pour qqn ou qqe ch. ; θαρρεῖν ὑπέρ τινος, Xén. Cyr. 7, 1, 17, être sans inquiétude pour qqn ; ἀγανακτεῖν ὑπέρ τινος, Plat. Phæd. 115e, être hors de soi à cause de qqn ; στένειν ὑπέρ τινος, Eschl. Pr. 66, gémir de qqe ch. ; avec des verbes impliquant l’idée d’une peine ou d’une récompense : δίκην δοῦναι ὑπέρ τινος, Att. être puni pour qqe ch. ; δίκην λαϐεῖν ὑπέρ τινος, Att. punir pour qqe ch. ; τιμωρεῖν τινα ὑπέρ τινος, Lys. 13, § 41 et 42 ; ou τιμωρεῖσθαί τινα ὑπέρ τινος, Xén. An. 1, 3, 4, punir qqn pour qqe ch. ; χάριν ἀποδοῦναι ὑπέρ τινος, Isocr. Evag. § 56, se montrer reconnaissant pour qqe ch. ; τιμᾶν τινα ὑπέρ τινος, Isocr. Evag. § 57, rendre honneur à qqn pour qqe ch. ; de même avec les verbes impliquant une idée d’effort, pour désigner ce que l’on s’efforce d’obtenir ou ce dont on veut préserver : νῦν ὑπὲρ πάντων ἀγών, Eschl. Pers. 405, maintenant il s’agit d’un combat pour le tout ; φιλονεικεῖν ὑπέρ τινος, Isocr. aimer à se quereller pour qqe ch. ; ἀμφισϐητεῖν ὑπέρ τινος, Isocr. Panath. § 54, être en dissentiment pour qqe ch. ; de même pour ce dont on veut préserver : ἴδετε παρθένων ἱκέσιον λόχον δουλοσύνας ὕπερ, Eschl. Sept. 107, jetez un regard sur la troupe des jeunes filles qui implorent pour être préservées de l’esclavage ; τὴν ψῆφον φέρειν ὑπὲρ τῆς αἰσχύνης τοῦ δήμου, Eschn. Ctes. § 10 Baiter-Sauppe, prendre une décision pour détourner la honte du peuple ; de même avec les verbes signifiant prier, implorer, pour citer l’objet en faveur duquel on implore : λίσσεσθαί τινα ὑπέρ τινος, Il. 15, 660, 665, etc. ; Od. 15, 261, supplier qqn pour une personne ou une chose ; de même dans la locut. ὑπὲρ τοῦ avec l’inf. au sens d’une prop. finale : ὑπὲρ τοῦ μηδένα βιαίῳ θανάτῳ ἀποθνῄσκειν, Xén. Hier. 4, 3, afin que personne ne meure d’une mort violente ; cf. Isocr. Areop. § 64, Panath. § 80 ||
4 au sujet de : ὅθ’ ὑπὲρ σέθεν αἴσχε’ ἀκούω, Il. 6, 524, lorsque j’entends des diffamations sur ton compte ; διαλέγεσθαι ὑπέρ τινος, Plat. Ap. 39e, discourir de qqe ch. ; βουλεύεσθαι ὑπέρ τινος, Att. délibérer sur qqe ch. ; en ce sens, dans les inscr. att. à partir du 3e siècle av. J. C. : dans une inscr. de 335 à 332 av. J. C. seul. περί ; dans une inscr. de 290, ὑπέρ à côté de περί : περὶ ὧν ἀπαγγέλλει ὁ ἀγωνοθέτης ὑπὲρ τῶν θυσιῶν (inscr. de 290 av. J. C.) au sujet de la déclaration de l’agonothète sur les sacrifices ; postér. ὑπέρ se substitue tout à fait à περί : ὑπὲρ ὧν ἀπαγγέλλουσιν ὑπὲρ τῶν θυσιῶν (inscr. de 200 av. J. C.) au sujet des déclarations sur les sacrifices ; v. Meisterh. p. 182, 50 ||
III au delà de, par-dessus, plus loin que, plus que, mieux que, Pd. O. 11, 72 ; N. 9, 54, etc. ; Soph. Ant. 11, 38 ||
C Avec l’acc. :
I au delà de, avec mouv. : ὑπὲρ ὦμον ἤλυθ’ ἀκωκὴ ἔγχεος, Il. 5, 16, la pointe de la javeline arriva au-dessus de l’épaule (sans l’atteindre) ; ὑπὲρ οὐδὸν ἐϐήσετο δώματος εἴσω, Od. 7, 135, il franchit le seuil et entra dans la maison ; ἀποπλαγχθέντες ὑπὲρ μέγα λαῖτμα θαλάσσης, Od. 9, 260, ballottés au delà du grand gouffre de la mer ; ἀλαλῆσθαι ὑπεὶρ ἅλα, Od. 3, 73, errer sur la mer ; ὑπὲρ πόντον ἐλθεῖν, Eschl. Eum. 250, aller au delà de la mer, traverser la mer, etc. ; sans mouv. ὑπὲρ Ἡρακλείας στήλας κατοικεῖν, Plat. Criti. 108e, habiter au delà des colonnes d’Hercule ; avec idée de temps : ὑπὲρ τὸ ὕδωρ λέγειν, Luc. Im. 29, parler au delà du temps accordé (v. ὕδωρ) ; ὑπὲρ τὸν Τιθωνὸν ζῆν, Luc. D. mort. 7, 1, vivre plus longtemps que Tithôn ; ὁ ὑπὲρ τὰ Μηδικὰ πόλεμος, Thc. 1, 41, la guerre d’avant les guerres Médiques ; avec un n. de nombre : ἔπεσον ὑπὲρ τεσσεράκοντα ἄνδρας, Hdt. 5, 64, il tomba plus de quarante hommes ; ὑπὲρ τριάκοντα ἔτη γεγονώς, Plat. Leg. 664d, âgé de plus de trente ans ; ὑπὲρ τὰ στρατεύσιμα ἔτη γεγονώς, Xén. Cyr. 1, 2, 4, au delà de l’âge où l’on est soumis au service militaire ||
II au-dessus de : πρυμνὸν ὕπερ θέναρος, Il. 5, 339, au-dessus du poignet ; οὔθ’ ὑπὲρ γῆν οὔθ’ ὑπὸ γῆν, Plut. Arist. 10, ni sur terre, ni sous terre ; καθίζεσθαι ὑπέρ τινα, Plut. Artax. 5, être assis au-dessus de qqn ; ὑπερίσχειν τὰς κεφαλὰς ὑπὲρ τὸ ὑγρόν, Pol. 3, 84, 9, laisser dépasser les têtes au-dessus de l’eau ; fig. μεγέθει καὶ ῥώμῃ ὑπὲρ τοὺς ἄλλους, Plat. Rsp. 488a, surpasser les autres en grandeur et en force ; ὑπὲρ ἄνθρωπον εἶναι, Plat. Leg. 839d, être surhumain, dépasser les proportions humaines ; εἴ τι ὑπὲρ τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἀκούει, Thc. 2, 35, s’il entend dire qqe ch. qui dépasse sa portée, ce qu’il est capable de faire lui-même ; ἀρετὴ ἡ ὑπὲρ τοὺς ἰδιώτας, Arstt. Pol. 4, 9, 1, une vertu trop élevée pour les hommes ordinaires ; ὑπὲρ ἄνθρωπον εἶναι, Luc. V. auct. 2, être plus qu’un homme ; ὑπὲρ δύναμιν, Thc. 6, 16, au-dessus des forces ; ὑπὲρ τὴν οὐσίαν, Plat. Rsp. 372b, plus que les moyens d’existence ne le permettent ; ὑπὲρ τὴν ἀξίαν, Eur. H.f. 146, au-dessus du mérite ; ὑπὲρ ἐλπίδα, Soph. Ant. 366, au delà de l’attente ; ὑπὲρ ἄνθρωπον φρονεῖν, Xén. Cyr. 8, 7, 3, avoir des sentiments qui dépassent la nature humaine, c. à d. trop ambitieux ; p. suite en mauv. part : ὑπὲρ αἶσαν, Il. 3, 59, au dessus ou au delà de ce qui convient ; ὑπὲρ μοῖραν, Il. 20, 336, au-dessus du sort, c. à d. contre la décision du sort ; ὑπὲρ ὅρκια, Il. 3, 299, etc. contre le serment ; ὑπὲρ θεόν, Il. 17, 327, contre la volonté de la divinité ||
E
I ὑπέρ se place qqf. en poésie après son rég. : il s’accentue alors ὕπερ, Il. 5, 339 ; Od. 19, 450, etc. ||
II En composition, ὑπέρ marque :
1 l’idée de au-dessus, v. ὑπεράνω, ὑπέργειος, etc. ||
2 l’idée de au delà, v. ὑπερϐαίνω, ὑπερϐάλλω, ὑπερπόντιος, etc. ||
3 l’idée de protection, v. ὑπερμαχεῖν, ὑπεραπολογεῖσθαι ||
4 l’idée de au delà de la mesure, v. ὑπεράγαν, ὑπέραισχρος, ὑπερήφανος ||
III épq. ὑπείρ, Il. 23, 227, etc. ; Od. 3, 73, etc.
Étym. indo-europ. *uper(i)-, sur, au-dessus de ; cf. lat. super, sscr. upári.