ὠς

ὡς

ὧς
ὡς, adv. et conj. :
A adv. relat. marquant :
I une comparaison :
1 comme, de même que, en corrélat. avec un antécéd. exprimé : ὡς..., ὥς, Il. 1, 512, etc. comme..., ainsi ; de même que..., de même ; ὡς δέ..., ὥς, Il. 5, 161 ; 11, 113 ; 22, 93, etc., m. sign. ; ὡς..., τώς, Eschl. Sept. 465 ; ὡς..., οὕτω, Il. 13, 825 ; Soph. Ant. 421, Tr. 1132, m. sign. ; ὧδε..., ὡς, Soph. Ant. 1108, ainsi... que ; οὕτως..., ὡς, Soph. El. 802 ; Xén. An. 7, 1, 17, etc. ; αὕτως..., ὡς, Soph. Tr. 1039, m. sign. ; l’antécéd. peut être s. e. : κινήθη δ’ ἀγορὴ ὡς κύματα μακρὰ θαλάσσης, Il. 2, 144, l’assemblée fut agitée comme les longs flots de la mer ; dans la prop. à laquelle il appartient ὡς se construit avec un verbe soit à l’ind. prés. : ὡς δ’ ἄνεμος ἄχνας φορέει..., ὣς τότ’ Ἀχαιοί, etc. Il. 5, 499, comme le vent emporte la paille, ainsi alors les Grecs, etc. ; cf. Il. 9, 4 ; 16, 364 ; ou à l’ind. ao. Il. 3, 33 ; 4, 275 ; 16, 823, etc. ; soit au sbj. prés. ou ao. : ὡς δὲ δράκων ἄνδρα μένῃσιν..., ὣς Ἕκτωρ, etc. Il. 22, 93, comme un serpent attend un homme, ainsi Hector ; cf. Il. 5, 161 ; 10, 183, 485 ; 13, 314 ; dans ce cas qqf. avec ἄν : ὡς δ’ ὅτ’ ἄν, Il. 11, 269 ; 17, 520 ; elliptiq. ὡς peut se construire avec un suj. sans verbe : ὡς κύων νεϐρὸν ἐκμαστεύομεν, Eschl. Eum. 247, ainsi comme le chien poursuit un faon nous poursuivons le sang, etc. ; dans ce cas, il se place souv. après le suj. et s’écrit ὥς : θεὸς δ’ ὣς τίετο, Il. 5, 78, il était honoré comme un dieu ; βόες ὣς ἀγελαῖαι, Od. 22, 299, comme un troupeau de génisses ; cf. Od. 6, 20 ; 15, 479, etc. ; en ce sens ὡς est qqf. pléonast. : ἔλαυνεν ὡς οὐκ ἀΐοντι ἐοικώς, Il. 23, 430, il poussait ses chevaux comme s’il n’entendait pas, litt. comme semblable à un homme qui n’entend pas ; invers. dans ces sortes de comparaisons ὡς est qqf. omis : κεῖνος Ἄτλας οὐρανῷ προσπαλαίει, Pd. P. 4, 515, (comme) Atlas, celui-ci heurte le ciel, c. à d. autre Atlas, il heurte le ciel ; — avec un subst. accompagné d’un adj. : ὡς ποιμὴν ἀγροϐότας, Soph. Ph. 214, comme un berger qui fait paître ses troupeaux dans les champs ; σύες ὣς ἀργιόδοντες, Od. 11, 413, comme des porcs aux dents blanches ; — avec un pron. : ὡς ἐγώ, Soph. O.R. 60, comme moi ; — suivi de ὅτε : ἤριπε δ’ ὡς ὅτε τις δρῦς ἤριπε, Il. 13, 389, il tomba comme lorsque tombe un chêne ; cf. Il. 2, 394 ; avec ellipse du verbe après ὡς ὅτε : ἤριπε δ’ ὡς ὅτε πύργος, Il. 4, 462, il tomba comme lorsque tombe une tour ||
2 comme, tandis que, en même temps que : ὡς ἥψατο γούνων, ὥς, etc. Il. 1, 512, comme elle avait touché ses genoux, de même, etc. ; ὡς ἴδεν, ὥς, etc. Il. 14, 294, dès qu’il la vit, aussitôt, etc. ; ὡς πρὸς ἀστρονομίαν ὄμματα πέπηγεν, ὣς πρὸς ἐναρμόνιον φορὰν ὦτα παγῆναι, Plat. Rsp. 530d, en même temps que ses yeux sont fixés vers le cours des astres, les oreilles sont immobiles, tendues vers les accords qui leur arrivent ||
3 tandis que, tant que, aussi longtemps que : ὡς ἂν οὗτος ἥλιος αἴρῃ, Soph. Ph. 1330, aussi longtemps que ce soleil s’élèvera dans le ciel ; ὡς ἂν ᾖς οἷόσπερ εἶ, Soph. Aj. 1117, tant que tu seras tel que tu es ; postér. au sens de ἕως, NT. Joh. 12, 35, 36, etc. ||
4 comme, autant que : ἑλὼν κρέας ὥς οἱ χεῖρες ἐχάνδανον, Od. 17, 344, ayant pris de la viande autant que ses mains en pouvaient contenir ; ὡς εἶχε ποδῶν (v. πούς) autant qu’il avait de vitesse ; τὼς δέ σ’ ἀπεχθήρω, ὡς νῦν σ’ ἔκπαγλ’ ἐφίλησα, Il. 3, 415, et que je te haïsse autant que je t’ai étrangement aimée jusqu’à présent ; cf. Hh. Cer. 172 ; Soph. O.C. 1124, etc. ; particul. après construit avec un comparat. : βραχύτερα ἠκόντιζον ἢ ὡς ἐξικνεῖσθαι τῶν σφενδονητῶν, Xén. An. 3, 3, 7, ils ne lançaient pas leurs javelots assez loin pour pouvoir atteindre les frondeurs ; avec omiss. de  : μᾶσσον ὡς ἐμοὶ γλυκύ, Eschl. Pr. 630, plus qu’il ne m’est agréable ; προθυμότερον ὡς, Lys. 111, 6, avec plus d’empressement que, etc. ; Plat. Rsp. 526c ; Dém. 25, 53, etc. ; ||
II une relation :
1 comme, de la façon que : οὕτω νῦν καὶ ἐγὼ νοέω ὡς σὺ ἐΐσκεις, Od. 4, 148, moi aussi je pense maintenant comme tu penses toi-même ; οὕτως ὡς πάντες ἐπίστασθε, Xén. An. 7, 1, 17, ainsi que vous le savez tous ; ou simpl. : ὡς πάντες ἐπιστάμεθα, Xén. Hier. 10, 4, comme nous le savons tous ||
2 comme, selon que, suivant que : ὡς ὁ μάντις φησίν, Eschl. Sept. 24, selon ce que dit le devin ; ὡς φάτις ἀνδρῶν, Soph. Ant. 828, comme disent les hommes ; τὴν ἐπιστολὴν δίδωσι πιστῷ ἀνδρί, ὡς ᾤετο, Xén. An. 1, 6, 3, il donne la lettre à un homme sûr, pensait-il (litt. selon ce qu’il pensait); avec un gén. abs. : προηγόρευε τὰ μὲν ποιεῖν, τὰ δὲ μὴ ποιεῖν, ὡς τοῦ δαιμονίου προσημαίνοντος, Xén. Mem. 1, 1, 4, il conseillait de faire ceci, de ne pas faire cela, selon que la divinité le signifiait d’avance ; avec l’inf. dans une prop. dépendant d’une prop. subordonnée : ὡς σφίσι δοκέειν, Hdt. 2, 124, etc. selon leur avis ; après ὥς φησιν, ὡς λέγουσιν, ὡς οἶμαι et autres constructions de ce genre, le verbe de la prop. principale devient comme le rég. de ces verbes et peut se construire à l’inf. : ὡς δὲ Σκύθαι λέγουσι νεώτατον ἁπάντων ἐθνέων εἶναι τὸ σφέτερον (pour ἐστίν, ὡς λέγουσι) Hdt. 4, 5, la nation des Scythes, selon ce qu’ils disent eux-mêmes, est la plus récente de toutes ; cf. Hdt. 1, 58, 65 ; ἀνὴρ ὅδ’ ὡς ἔοικεν οὐ νέμειν (pour οὐ νέμει, ὡς ἔοικε), Soph. Tr. 17, 38, cet homme, à ce qu’il paraît, n’accorde pas, etc. ; ὡς γὰρ ἤκουσα εἶναι αὐτόν, Hdt. 4, 76, car, à ce que j’ai appris, il est, etc. ; la prop. commençant par ὡς peut être la dernière : ἐκφυγεῖν ἄνακτ’ ὡς ἀκούομεν (pour ἐξέφυγεν ὡς ἀκούομεν) Eschl. Pers. 557, le roi s’est enfui, comme nous l’apprenons ; la prop. principale peut être construite avec ὅτι : ὡς γὰρ ἤκουσά τινος ὅτι, Xén. An. 6, 2, 18, car, comme je l’ai entendu dire, etc. ||
3 en tant que, autant que, dans la mesure où, avec une nuance d’indétermination : ellipt. dans les locut. ὡς ἕκαστος, ὡς ἕκαστοι, Hdt. 1, 29, 114 ; Thc. 1, 3, etc. chacun pour soi, litt. selon que chacun, etc. ; d’ord. avec l’inf. : ὡς ἐμὲ εὖ μεμνῆσθαι, Hdt. 2, 125, autant qu’il m’en souvient bien ; ὥς γέ μοι δοκεῖν, Ar. Pl. 736, autant qu’il me semble ; ὡς σάφ’ εἰκάσαι, Soph. O.C. 16, autant qu’on le peut clairement conjecturer ; οὐκέτι πολλὸν χωρίον ὡς εἶναι Αἰγύπτου, Hdt. 2, 8, l’espace n’est plus assez grand pour qu’on l’appelle Égypte (litt. en tant que cela était de l’Égypte) μεγάλα ἐκτήσατο χρήματα ὡς ἂν εἶναι Ῥοδώπι, Hdt. 2, 135, elle acquit de grandes richesses pour une (femme comme) Rhodôpis ; elliptiq. ὡς ἐμοί, Soph. Ant. 1146 ; Plat. Soph. 226c ; ou ὥς γ’ ἐμοί (s. e. δοκεῖν) Att. autant qu’il me semble ; ὡς ἐμῇ δόξῃ, Xén. Vect. 5, 2, à mon avis ; εἶ γενναῖος ὡς ἰδόντι, Soph. O.C. 76, à te voir, tu es d’un sang généreux ; particul. dev. une prép. : ὡς ἀπ’ ὀμμάτων (s. e. εἰκάσαι) Soph. O.C. 15, à en juger par les yeux ; ὡς ἐκ τῶν δυνατῶν, Thc. 2, 3, autant que cela est possible ; ὡς ἐκ τῶν ὑπαρχόντων, Thc. 7, 76, eu égard aux circonstances ; ὡς τὸ πολύ, Plat. Rsp. 330c ; ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, Plat. Rsp. 377b, le plus souvent ; ὡς ἐπὶ πλεῖστον, Thc. 2, 35, le plus possible ; ὡς ἐπὶ τὸ πλῆθος, Plat. Rsp. 364a ; ὡς πλήθει, Plat. Rsp. 389d, pour la plus grande part ; ὡς τὸ ἐπίπαν, Hdt. 7, 50, en général ; ἦσαν ὡπλισμένοι ὡς ἐν ὄρεσιν ἱκανῶς πρὸς τὸ ἐπιδραμεῖν, Xén. An. 4, 3, 31, ils étaient armés de manière à pouvoir facilement courir, et fuir dans les montagnes ; ὡς πρὸς τὸ μέγεθος τῆς πόλεως, Thc. 3, 113, eu égard à la grandeur de la ville. À cette construct. se rattache l’emploi de ὡς dev. un adv. : ὡς ἀληθῶς, Plat. Phædr. 234e, etc. aussi véritablement que possible ; ὡς ἐτύμως, Eschl. Eum. 534 ; ὡς ἐτητύμως, Soph. El. 1444, m. sign. ; avec inversion : θαυμαστῶς ὡς, Plat. Phæd. 92a ; θαυμασίως ὡς : Att. étonnamment ; ὑπερφυῶς ὡς, Plat. Gorg. 496c, Conv. 173c, extraordinairement, prodigieusement ; θαυμαστῶς ὡς παρὰ δόξαν, Plat. Phæd. 95a, d’une façon étrangement paradoxale ; ὑπερφυῶς δὴ τὸ χρῆμα ὡς, Plat. 2 Alc. 147c, chose extraordinaire, certes ! Cette construct. se rencontre qqf. avec un compar. : ὡς ἀληθεστέρως, Plat. Rsp. 347e, en toute vérité ; ὡς ἑτέρως, Plat. Phædr. 276c, tout autrement ; surt. avec un superl. : ὡς μάλιστα, Att. le plus possible ; ὡς τάχιστα, Att. le plus promptement possible ; ὡς βέλτιστος, Att. le meilleur possible ; avec la locut. complète : ὡς ἠδύναντο ἀδηλότατα, Thc. 7, 50, le plus secrètement possible ; ὡς ἂν δυνώμεθα κράτιστα, Xén. An. 3, 2, 6, le plus courageusement possible ; ὡς οἷόν τε μάλιστα, Plat. Rsp. 527b, le plus possible ; qqf. avec ὡς suivi de ὅτι : ὡς ὅτι βέλτιστον, Plat. Conv. 218d, le mieux possible ; ou avec une prép. : ὡς ἐς ἐλάχιστον χωρίον, Thc. 1, 63, sur l’espace le plus resserré possible ; ὡς ἐν βραχυτάτοις, Ant. 113, 21, le plus brièvement possible ; ὡς ἐν ἐχυρωτάτῳ, Xén. Cyr. 1, 6, 26, dans la situation la plus forte possible ||
III l’intention, le but :
1 avec l’intention de, dans le dessein de, en vue de, avec un part. fut. : ἐλάμϐανε τὸ τόξον ὡς κατατοξεύσων αὐτόν, Hdt. 3, 36, il prenait son arc afin de le frapper d’une flèche ; συλλαμϐάνει Κῦρον ὡς ἀποκτενῶν, Xén. An. 1, 1, 3, il fait arrêter Cyrus pour le tuer ; παρεσκευάζοντο ὡς πολεμήσοντες, Thc. 2, 7, ils se préparaient en vue de faire la guerre ; avec un part. abs. au gén. ou au nom. : προσέθηκε δρέπανα, ὡς ἐμϐαλούντων εἰς τοὺς ἐναντίους, Xén. Cyr. 6, 1, 17, il ajouta des faux pour qu’ils pussent se jeter sur l’ennemi ; δρέπανα περὶ τοῖς ἄξοσι προσήρμοσται ὡς ἐλῶντες καὶ οὗτοι εἰς τὰς τάξεις, Xén. Cyr. 6, 2, 17, en outre des faux sont ajustées aux essieux pour que ces combattants puissent eux aussi s’élancer dans les rangs ||
2 comme, en guise de : ὡς σιτίον καὶ φάρμακον διδόναι, Xén. An. 4, 2, 17, donner même du poison en guise d’aliment ; avec un part. δεδίασιν ὡς εἰδότες, Plat. Ap. 29a, ils craignent comme s’ils savaient ; εὔχονται ἀεὶ ὡς ἄθλιοι ὄντες ἀποθανεῖν, Xén. Cyr. 5, 1, 7, ils souhaitent sans cesse de mourir, se trouvant malheureux ; ὡς εἰς Πισίδας βουλόμενος στρατεύεσθαι, Xén. An. 1, 1, 11, disant qu’il voulait faire une expédition en Pisidie ; avec un part. abs. au nom. : ἐξ ὀμμάτων δ’ ἤστραπτε γοργωπὸν σέλας, ὡς τὴν Διὸς τυραννίδ’ ἐκπέρσων βίᾳ, Eschl. Pr. 356, ses yeux étincelaient d’un éclat terrible, à l’idée qu’il allait détruire la domination de Zeus ; avec une prép. συσκευάζεσθαι ὡς εἰς στρατείαν, Xén. Hell. 3, 4, 11, faire leurs préparatifs comme pour une expédition ; ἀπέπλεον ὡς ἐς τὰς Ἀθήνας, Thc. 6, 61, ils partirent faisant voile comme pour aller à Athènes ; ἀνήγοντο ὡς ἐπὶ ναυμαχίαν, Xén. Hell. 1, 1, 8, ils gagnèrent la haute mer comme pour un combat naval ; φρύγανα συλλέγοντες ὡς ἐπὶ πῦρ, Xén. An. 4, 3, 11, ramassant des broussailles pour allumer du feu ||
3 en qualité de, avec un subst. ou un adj. : ὡς πολεμίοις αὐτοῖς χρῶνται, Xén. Cyr. 3, 1, 22, ils les traitent en ennemis ; cf. Xén. Cyr. 3, 2, 25 ; ἦν δὲ οὐδὲ ἀδύνατος ὡς Λακεδαιμόνιος εἰπεῖν, Thc. 4, 84, il n’était même pas incapable de parler pour un Lacédémonien, c. à d. il ne manquait pas d’éloquence ; ὡς γυνή, Soph. O.R. 1078, en qualité de femme ; μακρὰν ὡς γέροντι ὁδόν, Soph. O.C. 20, longue route pour un vieillard ; cf. Soph. O.C. 385, Ant. 62 ; avec ἄν : ὡραῖον παῖδα ὡς ἂν Αἰγύπτιον, El. bel enfant pour un Égyptien ; p. suite avec un part. parce que, vu que, attendu que : κατεγέλων τῆς πολιορκίας ὡς ἔχοντες τὰ ἐπιτήδεια, Xén. Cyr. 7, 5, 13, ils se moquaient du siège, parce qu’ils avaient les provisions nécessaires ; θαυμάζονται ὡς σοφοὶ γεγενημένοι, Xén. Cyr. 1, 1, 1, ils sont admirés comme ayant été sages ; ὡς οἰόμενος εἰδέναι, Thc. 6, 32, parce qu’il croyait savoir ; avec un part. abs. au gén. ou à l’acc. : παρήγγειλεν αὐτοῖς παρασκευάζεσθαι ὡς μάχης ἐσομένης, Xén. Hell. 7, 5, 20, il leur ordonna de se préparer, parce que le combat allait commencer ; ὡς ἀδύνατον ὄν, Att., parce que cela est impossible ; la prop. commençant par ὡς exprime souv. non un fait, mais une simple possibilité, une conjecture, une opinion : ἀγανακτοῦσιν ὡς μεγάλων τινῶν ἀπεστερημένοι (c. à d. ἡγούμενοι μεγάλων τινῶν ἀπεστερῆσθαι) Plat. Rsp. 329a, ils s’indignent estimant qu’ils sont privés de grands biens ; διέϐαλλον ὡς λυμαινόμενον τὴν πολιτείαν, Xén. Hell. 2, 3, 16, ils l’accusaient de perdre l’État ; αἰτεῖ αὐτοῦ μισθὸν ὡς οὕτω περιγενόμενος ἂν τῶν ἀντιστασιωτῶν, Xén. An. 1, 1, 10, il lui demanda une solde, se faisant fort de pouvoir ainsi triompher de la faction contraire ; λέγουσιν ἡμᾶς ὡς ὀλωλότας, Eschl. Ag. 672, ils parlent de nous comme si nous étions morts ; ὡς μηδὲν εἰδότ’ ἴσθι μ’ ὧν ἀνιστορεῖς, Soph. Ph. 253, sache que je ne sais rien des choses que tu rappelles ; avec un part. abs. au gén. ou à l’acc. : νῦν δέ, ὡς οὕτως ἐχόντων, στρατιὴν ἐκπέμπετε, Hdt. 8, 144, et maintenant, les choses étant ainsi, faites partir au plus vite l’armée ; ἐρώτα ὅ τι βούλει ὡς τἀληθῆ ἐροῦντος, Xén. Cyr. 3, 1, 9, demande ce que tu veux, sûr que je dirai la vérité (comme s’il y avait πιστεύων με ἐρεῖν) ; μισθὸν αἰτοῦσιν ὡς οὐχὶ αὐτοῖσιν ὠφέλειαν ἐσομένην, Plat. Rsp. 345e, ils demandent un salaire, estimant qu’il n’y aura pour eux aucun avantage (comme s’il y avait ἡγούμενοι ὡς οὐχὶ ὠφέλεια ἔσται) ; cf. Thc. 7, 25 ; Plat. Rsp. 604b, etc. ; Soph. Aj. 281 ||
4 en quelque sorte, à peu près, environ, litt. comme (si c’était), comme (qui dirait) : ὡς τὸ τρίτον μέρος, Thc. le tiers environ, litt. comme le tiers ; ὡς δύο παρασάγγας, Xén. Cyr. 6, 3, 10, environ deux parasanges ; ἀπέθανον ὡς πεντακόσιοι, Xén. An. 1, 6, 1, environ cinq cents moururent ; σὺν ἀνθρώποις ὡς εἴκοσι, Xén. An. 3, 3, 5, avec vingt hommes environ ; avec l’addit. de μάλιστα : ὡς πέντε μάλιστα, Hdt. 7, 30, environ cinq ; de même avec des mots formés d’un n. de nombre : παῖς ὡς ἑπταετής, Plat. Gorg. 471c, un enfant d’environ sept ans ; δρέπανα ὡς διπήχη, Xén. Cyr. 6, 1, 30, des faux d’environ deux coudées ; cf. Xén. An. 5, 4, 12 ||
IV une exclamation : avec un adj. : ὡς ἄνοον κραδίην ἔχες, Il. 21, 441, quel esprit imprudent tu as ! ὡς καλός μοι ὁ πάππος, Xén. Cyr. 1, 3, 2, comme mon grand-père est beau ! ὡς ἀστεῖος ὁ ἄνθρωπος, Plat. Phæd. 116d, quel charmant homme ! avec un verbe : ὥς μοι δέχεται κακὸν ἐκ κακοῦ αἰεί, Il. 19, 290, comme un malheur succède toujours pour moi à un malheur ! ὡς ἄρα ἐφλυαροῦμεν, Xén. Cyr. 1, 4, 11, comme nous faisions des choses puériles ! cf. Od. 3, 196 ; 24, 194, etc. ; particul. pour marquer l’impatience : ἀλλ’ ὡς ἀπὸ τοῦ τείχους πάρεστιν ἄγγελος οὐδείς, Ar. Av. 1119, mais comment ne vient-il du rempart aucun messager ! ||
V un souhait, avec l’opt. : ὡς ἔρις ἀπόλοιτο, Il. 18, 107, puisse la discorde cesser ! ὡς ἀπόλοιτο καὶ ἄλλος, Od. 1, 47, puisse un autre périr aussi ! ὡς ὁ τάδε πορὼν ἀπόλοιτο, Soph. El. 126, périsse celui qui a fait cela ! avec une négat. : ὡς μὴ θάνοι, Od. 15, 359, puisse-t-il ne pas mourir ! avec l’opt. accompagné de ἄν ou de κε, Il. 6, 28 ; 9, 444 ; avec un verbe marquant l’idée d’un souhait : ὡς ὤφελες αὐτόθ’ ὀλέσθαι, Il. 3, 428, plût aux dieux que tu eusses péri là même ; cf. Od. 11, 548 ||
VI une interrog. indir. : avec un adj. ou un adv. : διελέγοντο πρὸς ἀλλήλους ὡς μνημονικὸς ὁ Κῦρος, Xén. Cyr. 5, 3, 17, ils se disaient les uns aux autres combien Cyrus avait bonne mémoire ; θαυμάζω ὡς ἡδέως καθεύδεις, Plat. Crit. 43b, j’admire comme tu dors paisiblement ; cf. Plat. Phæd. 89a ; avec un verbe : ἀπαίδευτοι ὡς χρὴ συμμάχοις χρῆσθαι, Xén. Cyr. 1, 5, 7, n’ayant pas appris comment il faut en user avec des alliés ; particul. après un verbe marquant une idée d’incertitude : μερμήριζε ὡς Ἀχιλῆα τιμήσειε, Il. 2, 3, il méditait dans son esprit comment il honorerait Achille ; après un verbe marquant une idée de crainte : μὴ φοϐοῦ ὡς ἀπορήσεις, Xén. Cyr. 5, 2, 11, ne crains pas de manquer de ressources ; μηκέτ’ ἐκφοϐοῦ ὥς σε μητρῷον λῆμα ἀτιμάσει, Soph. El. 1426, et ne crains plus que l’outrage de ta mère te déshonore ; cf. Xén. Cyr. 6, 2, 30 ; Dém. 141, 2 ; de même dans les locut. : οὐκ ἔσθ’ ὡς, Soph. Ant. 750, il n’est pas possible que ; οὐκ ἔσθ’ ὡς οὐ, Soph. Ph. 196, il n’est pas possible que... ne ; sur la locut. οἶσθ’ ὡς ποίησον, Soph. O.R. 543, v. οἶδα ; abs. ὡς ἂν ποιήσῃς, Soph. Aj. 1369, quoi que tu puisses faire, quoi que tu fasses ||
B conj.
I que, avec l’ind. : ὡς εἴσ’ ἀληθεῖς οἶδα, Soph. Ph. 320, je sais qu’ils sont sincères ; ὡς δ’ ἀληθῆ λέγω, κάλει μοι τοὺς μάρτυρας, Lys. litt. comme quoi je dis la vérité, appelle-moi les témoins ; οὔποτ’ ἐρεῖ οὐδεὶς ὡς ἐγὼ τὴν τῶν βαρϐάρων φιλίαν εἱλόμην, Xén. An. 1, 3, 5, jamais personne ne dira que j’ai préféré l’amitié des barbares ; avec l’opt. conditionnel accompagné ou non de ἄν : βοᾷ δὲ χοὖτος, ὡς οὐδ’ ἂν Ἄρης σφ’ ἐκϐάλοι, Eschl. Sept. 468, et il crie lui aussi qu’Arès lui-même ne le renverserait pas ; ἔλεξε παιδὶ σῷ Ξέρξῃ τάδε, ὡς Ἕλληνες οὐ μενοῖεν, Eschl. Pers. 357, il dit à ton fils Xerxès que les Grecs ne resteraient pas ; avec l’opt. : λέγων ὡς μεγάλα εἴη ταῦτα ἔθνη, Xén. Cyr. 1, 5, 3, disant que c’étaient de grandes nations ; ἤδη καὶ ἄλλων ἤκουσα ὡς οὐ δέοι τοῦτο ποιεῖν, Plat. Phæd. 61e, j’ai déjà entendu dire à d’autres qu’il ne faut pas faire cela ; διαϐάλλει τὸν Κῦρον ὡς ἐπιϐουλεύοι αὐτῷ, Xén. An. 1, 1, 3, il accuse Cyrus de conspirer contre le roi ; avec un part. prés. ou fut. : ὡς ἐμοῦ ἰόντος ὅπῃ ἂν καὶ ὑμεῖς, οὕτω τὴν γνώμην ἔχετε, Xén. An. 1, 3, 6, sachez ceci, c’est que j’irai partout où vous irez ||
II afin que, pour que, en vue de, avec le sbj. après un temps principal : κρῖν’ ἄνδρας, ὡς φρήτρη φρήτρῃφιν ἀρήγῃ, Il. 2, 363, choisis les hommes pour que les tribus se portent secours les unes aux autres ; ἀκούσαθ’ ὡς μάθητε διὰ τέλους τὸ πᾶν, Eschl. Pr. 273, écoutez pour apprendre le tout jusqu’à la fin ; elliptiq. ὡς τί (s. e. γένηται); Eur. Or. 796, en vue de quoi ? pourquoi ? avec l’opt. après un temps second. : ἱκόμην ὡς μάθοιμι, Soph. El. 33 (lorsque) j’allai pour apprendre ; τύμϐον χεύαμεν ὥς κεν τηλεφανὴς εἴη, Od. 24, 83, nous élevâmes un tombeau en amoncelant de la terre, de façon qu’on pût le voir de loin ; εἶχον δρέπανα ὡς διακόπτοιεν, Xén. An. 1, 8, 10, ils avaient des faux pour faucher (tout ce qu’ils rencontreraient) ; avec l’ind. ; τί μ’ οὐ λαϐὼν ἔκτεινας εὐθύς, ὡς ἔδειξα μήποτε ἐμαυτὸν ἀνθρώποισιν ἔνθεν ἦ γεγώς; Soph. O.R. 1392, pourquoi m’ayant pris ne m’as-tu pas tué tout de suite, pour m’empêcher de révéler aux hommes le secret de ma naissance ? τὰ ἐνέχυρα λαϐεῖν, ὡς μηδ’ εἰ ἐϐούλετο ἐδύνατο ἐξαπατᾶν, Xén. An. 7, 6, 23, prendre des gages, afin qu’il ne pût pas tromper même s’il le voulait ; avec l’inf. : κώθωνα ὡς ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ ἀρύσασθαι, Xén. Cyr. 1, 2, 8, une tasse pour puiser au fleuve ; particul. dans les locut. : ὡς ἔπος εἰπεῖν, Att. ; rar. ὡς εἰπεῖν ἔπος, Plat. Leg. 967c ; El. N.A. 4, 36 ; ou simpl. ὡς εἰπεῖν, Hdt. 6, 95 ; 7, 24, pour ainsi dire ; ὡς λόγῳ εἰπεῖν, Hdt. 2, 53, m. sign. ; ὡς συντόμως εἰπεῖν, Xén. Œc. 12, 19 ; ὡς συνελόντι εἰπεῖν, Xén. Mem. 3, 8, 10, pour le dire en peu de mots, bref ; ὡς ἐν πλέονι λόγῳ δηλῶσαι, Hdt. 2, 25, pour le montrer plus longuement, etc. ||
III de telle sorte que, avec l’inf. : εὖρος ὡς δύο τριήρεις πλέειν ὁμοῦ, Hdt. 7, 24, d’une largeur telle que deux trirèmes pussent y naviguer de front ; ἐνετύγχανον τάφροις πλήρεσιν ὕδατος ὡς μὴ δύνασθαι διαϐαίνειν, Xén. An. 2, 3, 10, ils rencontraient des fossés pleins d’eau, de telle sorte qu’ils ne pouvaient les traverser (sans ponts); avec l’inf. et le nom. : οὕτως ὡπλισμένοι ὡς ὅτι προσωτάτω ταχθέντες μάχεσθαι, Xén. Cyr. 2, 1, 11, armés de façon à combattre en ligne le plus loin possible ; avec ind. : οὕτως ἐμοὶ ἐϐοήθησας ὡς νῦν σέσωσμαι, Xén. Cyr. 5, 4, 6, tu m’as secouru de telle sorte, que me voilà sauvé ; νομίζω οὕτως ἔχειν, ὡς ἀποστήσονται αὐτοῦ αἱ πόλεις, Xén. Hell. 6, 1, 4, les choses sont telles, que les villes, je pense, se détacheront de lui ; cf. Eschl. Pr. 155, Pers. 72 ; Xén. Cyr. 3, 1, 38 ; avec l’impér. : ὡς κυκάτω πάντα, Ar. Pax 320, ainsi donc qu’elle (la guerre) mette tout sens dessus dessous. Lorsque l’antécéd. οὕτως (v. les ex. préc.), τοῖόσδε ou autre semblable se trouve exprimé dans la 1re prop., ὡς est qqf. s. e. dans la 2e, particul. chez Hérodote : οὕτω ἰσχυραὶ (ὡς) μόγις ἂν λίθῳ παίσας διαρρήξειας, Hdt. 3, 12, tellement dures, qu’à peine on pourrait les briser à coups de pierres ; ῥώμη σώματος τοιήδε (ὡς) ἀεθλοφόροι ἤσαν ἀμφότεροι, Hdt. 1, 31, une telle force corporelle, que tous deux remportaient le prix de la lutte ||
IV lorsque, après que, et avec εὐθύς ou τάχιστα, dès que, avec l’ind. : ὡς ἴδον Ἥφαιστον, Il. 1, 600, lorsqu’ils virent Hèphæstos ; ὡς δὲ εἶδεν ἔλαφον, Xén. Cyr. 1, 4, 8, lorsqu’il eut vu une biche ; εὐθὺς ὡς ἤκουσεν, Eschl. Pers. 361, dès qu’il eut appris ; ὡς δὲ τάχιστα ἀφίκετο, εὐθύς, etc. Xén. Cyr. 1, 3, 2, dès qu’il fut arrivé, aussitôt, etc. ; ὡς εἶδον αὐτούς, εὐθὺς ἔφυγον, Xén. Cyr. 3, 1, 4, lorsqu’ils les virent, ils prirent la fuite ; avec l’inf. dans le disc. indir. : ὡς ἄρα μιν προσστῆναι τοῦτο, ἐς τρὶς ὀνομάσαι Σόλωνα, Hdt. 1, 86 (on raconte que), aussitôt que ce souvenir lui fut revenu, il prononça trois fois le nom de Solon ; avec le subj. ou l’opt. pour marquer l’idée de répétition : toutes les fois que, chaque fois que : ὡς δὲ εἰς τὴν Μιλησίην ἀπίκοιτο, Hdt. 1, 17, toutes les fois qu’il arrivait en Milésie ; τῶν δὲ ὡς ἕκαστός οἱ μιχθῇ, διδοῖ δῶρον, Hdt. 4, 172, à mesure que chacun d’eux s’est uni à la femme, il fait un présent ||
V parce que, puisque, car, avec l’ind. : τί ποτε λέγεις, ὦ τέκνον; ὡς οὐ μανθάνω, Soph. Ph. 914, que veux-tu dire, enfin, mon enfant ? car je ne comprends pas ; μὴ καὶ λάθῃ με προσπεσών, ὡς μᾶλλον ἂν ἕλοιτό μ’ ἢ τοὺς πάντας Ἀργείους λαϐεῖν, Soph. Ph. 46, de peur qu’il ne tombe sur moi à l’improviste, car il aimerait mieux s’emparer de moi que de tous les Grecs ; φυλάξασθαι δεῖ τὸ ἐφ’ ἁρπαγὴν τραπέσθαι, ὡς ὁ τοῦτο ποιῶν οὐκέτ’ ἀνήρ ἐστιν, Xén. Cyr. 4, 2, 25, il faut se garder de se laisser entraîner au rapt, puisque (car) celui qui fait cela n’est plus un homme ||
E Dans Hom. la finale brève du mot qui précède ὡς est allongée : ὄρνιθες ὥς, πέλεκυς ὥς, θεὸς ὥς, ὡς étant pour *ϳώς, comme ὅς pour *ϳός.
Étym. ὡς « comme » : indo-europ. *Hio-, anc. instrum.-abl. du pron. rel. ὅς, cf. sscr. yā́t ; ὥς démonstr. « ainsi » : instrum. de *so-, *to-, pron. démonstr., v. .
ὡς, prép. avec l’acc. vers, primit. et en poésie avec un nom de pers. : αἰεὶ τὸν ὁμοῖον ἄγει θεὸς ὡς τὸν ὁμοῖον, Od. 17, 218 (seul ex. de de cet emploi dans Homère) toujours un dieu pousse le semblable vers son semblable ; ὡς ὑμᾶς, Soph. Tr. 530, vers vous ; ὡς τὸν Δία, Ar. Pax 104, vers Zeus ; ὡς τὴν θυγατέρα, Hdt. 2, 121, vers sa fille ; ὡς Ἆγιν ἐπρεσϐεύσαντο, Thc. 8, 5, ils envoyèrent des députés vers Agis, etc. ; si le verbe de mouv. se trouve avoir pour régimes à la fois un n. de pers. et un n. de lieu, le premier se construit avec ὡς, le second avec εἰς : ναῦς ἐς τὸν Ἑλλήσποντον ὡς Φαρνάϐαζον πέμπειν, Thc. 8, 81, envoyer des vaisseaux dans l’Hellespont contre Pharnabaze ; ἀφίκετο ὡς Περδίκκαν καὶ ἐς τὴν Χαλκιδικήν, Thc. 4, 79, il alla vers Perdiccas et dans la Chalcidique ; cf. Thc. 8, 39, etc. ; postér. et en prose avec un n. de lieu : ὡς τὸν Μίλητον, Thc. 8, 36, vers Milet ; ὡς Ἄϐυδον, Thc. 8, 102, vers Abydos ||
E Dans les inscr. att. cinq ex. seul. devant des n. de pers. : ὡς βασιλέα, ὡς αὐτὸν (envir. 370 av. J.-C.); v. Meisterh. p. 183, 54.
Étym. Étymol. obscure.