ὡσπεροῦν

ὥστε

ὠστέος
ὥσ·τε, adv. et conj. :
I adv.
1 comme (seul. en poésie et en prose ion.) Il. 2, 289 ; 9, 14 ; 10, 154, etc. ; Pd. O. 11, 86 ; P. 4, 64 ; 10, 54 ; N. 7, 71 ; Soph. Ant. 1033, 1084 ; Aj. 300 ; O.C. 344 ; Hdt. 1, 8 ; 6, 94 ; ὥστε μύρμηκες, Eschl. Pr. 450, comme des fourmis ; qqf. séparé : ὥς τίς τε λέων, Il. 17, 133, comme un lion ; qqf. après le mot auquel il se rapporte : κόρακες ὥστε, Eschl. Suppl. 751, comme des corbeaux, joint à περ : ὥστε περ, Il. 18, 518, de même que ||
2 comme, en qualité de (seul. dans Hom. et dans la prose ion.) ὥστε θεός, Il. 3, 381, en qualité de déesse ; cf. Il. 2, 289 ; 9, 14, etc. ; Hdt. 5, 83, 101 ; 6, 94 ; 8, 118, etc. ; avec un part. attendu que, vu que : ὥστε φυλασσομένων τῶν ὁδῶν, Hdt. 5, 35, attendu que les routes étaient gardées ; elliptiq. ὥστε περὶ ψυχῆς, Od. 9, 423, attendu qu’il s’agissait de la vie ||
II conj. :
1 de telle sorte que, avec l’ind. : καὶ εἰς μὲν τὴν ὑστεραίαν οὐχ ἧκεν, ὥσθ’ οἱ Ἕλληνες ἐφρόντιζον, Xén. An. 2, 3, 25, et le lendemain il ne revint pas, de sorte que les Grecs étaient soucieux ; avec un temps secondaire de l’ind. (impf. ou ao.) accompagné de ἄν pour marquer l’idée d’une conséquence éventuelle dépendant d’un fait qui aurait pu se produire, mais qui ne s’est pas produit : ὥστ’ εἰ φρονῶν ἔπρασσον, οὐδ’ ἂν ὦδ’ ἐγιγνόμην κακός, Soph. O.C. 271, de telle sorte que si j’avais agi avec réflexion, je ne serais pas devenu méchant ; ὥστε οὐκ ἂν ἔλαθεν αὐτόθεν ὁρμώμενος, Thc. 5, 6, de telle sorte que son départ n’aurait pas échappé à l’attention ; avec l’inf. ao. ὥστε ἀποπλησθῆναι τὸν χρησμόν, Hdt. 8, 96, de sorte que l’oracle fut accompli ; avec l’opt. conditionn. : ὥστε ὁ βίος ἀϐίωτος γίγνοιτ’ ἄν, Plat. Pol. 299e, de sorte que la vie deviendrait intolérable : en ce sens sans prop. antér. exprimée, de telle sorte que ὥστε se rattache à ce qui précède pour marquer une sorte de conclusion : ὥστ’ ὄλωλα καὶ σὲ προσδιαφθερῶ, Soph. Ph. 75, de sorte que je suis perdu, et en outre je te perdrai avec moi ; avec un impér. : ὥστε μὴ λίαν στένε, Soph. El. 1172, ainsi ne te lamente pas trop ; ὥστε θάρρει, Xén. Cyr. 1, 3, 18, ainsi courage ! p. suite, au commenc. d’une phrase, de sorte que, c’est pourquoi, Att. ||
2 à ce point que, d’ord. avec un antécéd. οὕτω, τηλίκος, etc. ; avec l’ind. : οὐχ οὕτω φρενοϐλαϐέες ἦσαν ὥστε ἐϐούλοντο, Hdt. 2, 120, ils n’auraient pas été insensés au point de vouloir, etc. ; οὕτως ἥσθη τῇ θήρᾳ ὥστε ἀεὶ συνεξῄει τῷ Κύρῳ, Xén. Cyr. 1, 4, 15, il prit tant de plaisir à la chasse qu’il sortait toujours avec Cyrus ; cf. Hdt. 3, 12 ; Soph. O.R. 533, O.C. 82 ; Xén. An. 1, 9, 28, Mem. 2, 2, 3 ; avec l’inf. : οὐ τηλίκος εἰμὶ ὥστε σημάντορι πάντα πιθέσθαι, Od. 17, 21, je ne suis pas d’âge à obéir en tout à un maître ; avec l’inf. sans ἄν, si la prop. annoncée par ὥστε exprime un fait réel ; avec ἄν, si elle marque l’idée d’une chose qui pourrait être, mais qui n’est pas : ἤδη γὰρ ὑπέφαινέ τι ἡμέρας, ὥστε καταφανῆ αὐτὸν γενέσθαι, Plat. Prot. 312a, en effet, le jour commençait à poindre assez pour qu’on pût commencer à le voir ; τὰ ἐντὸς οὕτως ἐκάετο ὥστε μήτε ἄλλο τι ἢ γυμνοὶ ἀνέχεσθαι, ἥδιστά τε ἂν ἐς ὕδωρ ψυχρὸν σφᾶς αὐτοὺς ῥίπτειν, Thc. 2, 49, l’intérieur du corps était brûlé par le feu de la maladie au point qu’ils ne pouvaient supporter d’être autrement que nus, et que c’eût été pour eux une jouissance extrême de se jeter dans l’eau froide ; οἱ θεοὶ ἐν τοῖς ἱεροῖς ἐσήμηναν ὥστε καὶ ἰδιώτην ἂν γνῶναι, Xén. An. 5, 10, 31, les dieux le firent entendre assez clairement pour que même un profane pût le comprendre ; cf. Hés. O. 44 ||
3 pour que, avec l’inf. : εἰ δέ τοι αὐτῷ θυμὸς ἐπέσσυται ὥστε νέεσθαι, ἔρχεο, Il. 9, 42, si ton cœur te pousse à retourner, va ; surt. après un compar. : μέζω κακὰ ἢ ὥστε ἀνακλαίειν, Hdt. 3, 14, 159 maux trop grands pour qu’on les déplore en plaintes bruyantes ; μεῖζον ἢ ὥστε φέρειν δύνασθαι κακόν, Xén. Mem. 3, 5, 17, malheur trop grand pour qu’on puisse le supporter ; en ce sens ὥστε est qqf. s. e. : νόσημα μεῖζον ἢ φέρειν, Soph. O.R. 1293, mal trop grave pour qu’on le supporte ; après un positif : ψυχρὸν ὥστε λούσασθαι, Xén. Mem. 3, 13, 3, eau trop froide pour s’y baigner ; ἡμεῖς γὰρ ἔτι νέοι ὥστε τοσοῦτον πρᾶγμα διελέσθαι, Plat. Prot. 314b, car nous sommes bien jeunes pour décider une si grande affaire ; cf. Eur. Andr. 80 ; en ce sens ὥστε est qqf s. e. : ὀλίγους εἶναι στρατιῇ τῇ Μήδων συμϐάλλειν, Hdt. 6, 109, trop peu nombreux pour en venir aux mains avec l’armée des Mèdes ; cf. Thc. 1, 50 ; 2, 61 ; Plat. Menex. 239b ; p. suite, à la condition que : ἐκήρυξάν τε, εἰ βούλοιντο, τὰ ὅπλα παραδοῦναι Ἀθηναίοις ὥστε βουλεῦσαι ὅτι ἂν ἐκείνοις δοκῇ, Thc. 4, 37, ils firent demander par un héraut s’ils voulaient livrer leurs armes aux Athéniens, en laissant ces derniers prononcer sur leur sort comme ils l’entendraient ; εἰδὼς ἃ ἐπαγγέλλοιντο, ὥστε ἐκπλεῖν, Xén. An. 5, 6, 26, sachant ce qu’ils proposeraient, à condition de s’éloigner par mer.
Étym. ὡς, τε.
ὥστε, dor. c. οὕστε, acc. pl. de ὅστε.