καθώς

καί

καιάδας
καί, conj. et adv.
A conj.
I et : s’emploie :
1 dans une même propos. pour unir deux mots de même catégorie (noms, adj., verbes, etc.) : αἱ βάλανοι τῶν φοινίκων θαυμάσιαι ἦσαν τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος, Xén. An. 2, 3, 15, les dattes étaient merveilleuses de beauté et de grosseur ; δεινόν τινα λέγεις καὶ θαυμαστὸν ἄνδρα, Plat. Rsp. 586c, tu parles là d’un homme bien habile et merveilleux ; même si les deux mots expriment une idée contraire, dans ce cas καί équivaut à notre « mais » : εἰ δέ τι τυγχάνει ἀηδὲς καὶ ὠφέλιμον, Plat. Gorg. 502b, et s’il se trouve qu’une chose est à la fois désagréable et utile (c. à d. mais utile) ; particul. pour attirer l’attention sur une partie d’un tout : θεῶν ἁπάντων ᾤετο καὶ Ποσειδῶνος κρατήσειν, Eschl. Pers. 749, il pensait devoir être plus fort que tous les dieux et que Poseidôn en particulier ; pour exprimer avec plus de précision une idée générale : πρὸς δῶμα Διὸς καὶ μακρὸν Ὄλυμπον, Il. 5, 398, vers la demeure de Zeus, vers le vaste Olympe ; cf. Hh. Ap. 17 ; après l’adj. πολύς, pour rattacher à l’idée de nombre une idée de qualité : πολλοὶ καὶ ἀγαθοὶ φίλοι εἰσὶν ἐμοί, Xén. Cyr. 5, 2, 11, j’ai beaucoup de bons amis ; ὑμᾶς εἶδον εἰς πολλὰ καὶ ἀμήχανα ἐμπεπτωκότας, Xén. An. 2, 3, 18, j’ai vu que vous étiez tombés dans de graves et nombreux embarras ; — après les adj. ou adv. qui marquent la parité ou la ressemblance : εἰ τοίνυν ἐκεῖνοι γνώμῃσι ἐχρέοντο ὁμοίῃσι καὶ σύ, Hdt. 7, 50, si donc ils avaient les mêmes sentiments que toi ; σεϐίζω σ’ ἴσα καὶ μάκαρας, Eur. El. 994, je t’honore à l’égal des bienheureux ; cf. Soph. O.R. 612, O.R. 1187 ; Thc. 2, 60 ; 3, 14, etc. ; αἱ δαπάναι οὐχ ὁμοίως καὶ πρίν, ἀλλὰ πολλῷ μείζους καθέστασαν, Thc. 7, 28, les dépenses étaient non plus les mêmes qu’auparavant, mais bien plus considérables ; — après les adj. ou adv. qui marquent une idée de différence (v. ἄλλος et ἄλλως, ἕτερος et ἑτέρως) : πᾶν τοὐναντίον ἔχει νῦν τε καὶ ὅτε, Plat. Leg. 967a, c’est maintenant tout le contraire du temps où, etc. ||
2 pour unir deux propos. : ὁ ἵππος πίπτει εἰς γόνατα, καὶ μικροῦ κἀκεῖνον ἐξετραχήλισεν, Xén. Cyr. 1, 4, 8, le cheval tombe sur les genoux, et peu s’en fallut qu’il ne précipitât Cyrus ; même si les deux propos. expriment une idée contraire : γιγνώσκειν ὅστις τε εὐδαίμων ἐστὶ καὶ ὅστις μή, Plat. Gorg. 472d, apprendre qui est heureux et qui ne l’est pas ; cf. Plat. Theæt. 176b ; — pour marquer une conséquence de l’idée exprimée dans la première propos. : σμικρὸν λαϐὲ παράδειγμα καὶ πάντα εἴσει ἃ βούλομαι, Plat. Theæt. 154c, prends un petit exemple et tu sauras tout ce que je veux dire ; — pour marquer un rapport de simultanéité entre deux propos. : καὶ ἤδη τε ἦν περὶ πλήθουσαν ἀγορὰν καὶ ἔρχονται παρὰ βασιλέως κήρυκες. Xén. An. 2, 1, 7, c’était l’heure où le marché est plein, lorsque arrivèrent des hérauts de la part du grand roi ; καὶ ἥκομεν καὶ ἡμῖν ἐξελθὼν ὁ θυρωρὸς εἶπε, Plat. Phæd. 59e, nous étions arrivés : alors le portier sortit et nous dit ; οἱ Λακεδαιμόνιοι οὐκ ἔφθασαν τὴν ἀρχὴν κατασχόντες καὶ τοῖς Θηϐαίοις εὐθὺς ἐπεϐούλευσαν, Isocr. 8, 98 Baiter-Sauppe, les Lacédémoniens ne furent pas plus tôt en possession du pouvoir qu’ils tendirent des embûches aux Thébains ||
3 au commenc. d’une phrase : καὶ ὁ Σωκράτης ἔφη, Plat. Phæd. 60a, alors Socrate dit ; particul. dev. un impér. pour marquer un mouvement d’affection ou d’encouragement au sens du franç. « et maintenant » ou « allons ! » : καί μοι δὸς τὴν χεῖρα, Il. 23, 75, allons ! donne-moi la main ; καί μοι λέγε, Plat. Euthyphr. 3a, allons ! dis-moi, etc. ;dans les interrog. pour donner plus de vivacité à la phrase : καὶ ταῦτα δρᾶν νοεῖς; Soph. Ph. 921, et tu penses à faire cela ? κἄπειτ’ ἔκανες; Eur. Med. 1398, et c’est par suite de cet amour (c. à d. parce qu’ils te sont chers) que tu les as tués ? — Rem. Au sens de « et » καί se construit en relation avec un autre καί au sens de « et... et » : ἐπολιόρκει Μίλητον καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν, Xén. An. 1, 1, 7, il assiégeait Milet et par terre et par mer ; καὶ τότε καὶ νῦν, Plat. Phil. 60c, et alors et maintenant ; au sens de « aussi bien que », « non seulement… mais encore » : ἐν τῇ Κύρου ἀρχῇ ἐγένετο καὶ Ἕλληνι καὶ βαρϐάρῳ μηδὲν ἀδικοῦντι ἀδεῶς πορεύεσθαι ὅπῃ τις ἤθελεν, Xén. An. 1, 9, 13, dans le gouvernement de Cyrus, il était loisible à tout Grec ou barbare qui ne faisait rien de mal d’aller sans crainte par où il voulait ; dans cette construct. le second καί peut avoir une valeur restrictive, au sens de notre « et cependant » : σὺ καὶ δέδορκας, κοὐ βλέπεις ἵν’ εἶ κακοῦ, Soph. O.R. 413, toi tu vois (la lumière du jour) et cependant tu ne vois pas l’étendue de ton malheur. Dans une énumération, καί est répété autant de fois qu’il y a de termes dans l’énumération : Ἀγησιλάῳ ἑαυτὸν καὶ τὴν γυναῖκα καὶ τὰ τέκνα καὶ τὴν δύναμιν ἐνεχείρισε, Xén. Ages. 3, 3 (le Perse Spithridatès) se remit à la discrétion d’Agésilas avec sa femme, ses enfants et toute sa fortune ; αἱ δὲ ἔλαφοι καὶ δορκάδες καὶ οἱ ἄγριοι οἶες καὶ οἱ ὄνοι οἱ ἄγριοι, Xén. Cyr. 1, 4, 7, les biches, les chevreuils, les brebis sauvages et les onagres ; ainsi répété quatre fois, Soph. O.R. 1091 ; cinq fois, Soph. Ant. 354 ; dans ce cas, le dernier καί peut être remplacé par δέ, lorsqu’on veut appeler l’attention particulièrement sur ce dernier terme (v. δέ) ; avec τε antérieur pour relier plus étroitement deux mots d’une propos. : ἀεί τε καὶ τότε, Plat. Phædr. 254a, et toujours et alors en particulier ; ἐθήρευεν ἀπὸ ἵππου, ὁπότε γυμνάσαι βούλοιτο ἑαυτόν τε καὶ τοὺς ἵππους, Xén. An. 1, 2, 7, Cyrus chassait à cheval, toutes les fois qu’il voulait s’exercer lui et ses chevaux ; particul. entre πολύς ou ὀλίγος et un autre adj. : πολλάς τε καὶ εὐδαίμονας καὶ μεγάλας πόλεις οἰκοῦσιν, Xén. An. 3, 2, 23, (les Mysiens) habitent un grand nombre de villes florissantes et considérables ; πολλὰ καὶ κακά, πολλά τε καὶ ἀνόσια, Plat. Rsp. 615d, beaucoup de mauvaises choses, et aussi beaucoup de choses impies ; dans cette construct. la propos. commençant par καί peut être anacoluthique : ἔρχεται δὲ αὐτὴ ἡ Μανδάνη πρὸς τὸν πατέρα καὶ τὸν Κῦρον τὸν υἱὸν ἔχουσα, Xén. Cyr. 1, 3, 1 (pour καὶ ὁ Κῦρος ὁ υἱὸς μετ’ αὐτῆς ἔρχεται), Mandane arrive chez son père amenant avec elle son fils Cyrus ; cf. Hdt. 9, 104, etc. ;avec τε postérieur, Soph. Ph. 421, 581, etc. (v. τε) ||
II et même, même :
1 entre deux adj. dont le second renchérit sur le sens du premier, « et même », « et de plus », « et en outre » : ἀλλὰ παρῆσάν τινες καὶ πολλοί γε, Plat. Phæd. 58d, mais il y en avait là quelques-uns et même en grand nombre ; ἡ ἀνθρωπίνη σοφία ὀλίγου τινὸς ἀξία ἐστὶ καὶ οὐδενός, Plat. Ap. 23a, la sagesse humaine a bien peu de valeur ou même elle n’en a aucune ; dans cette construct. dev. un compar. ou un superl. ἐχθροὶ καὶ ἔχθιστοι, Thc. 7, 68, ennemis et même ennemis acharnés ||
2 dans les locut. καὶ τοῦτο, καὶ ταῦτα, au sens du franç. « et cela » (cf. lat. idque), « et en même temps » : γελᾶν ἀναπείθων, καὶ ταῦθ’ οὕτω πολέμιον ὄντα τῷ γέλωτι, Xén. Cyr. 2, 2, 16, (en) lui persuadant de rire, et cela quand il est un ennemi déclaré du rire ; σὺ δέ μοι δοκεῖς οὐ προσέχειν τὸν νοῦν τούτοις, καὶ ταῦτα σοφὸς ὤν, Plat. Gorg. 508a, il me semble que tu ne fais pas attention à cela, tout sage que tu es (litt. et cela bien que tu sois sage) ||
3 dev. un adv. marquant l’affirmation ou placé dev. un adj. pour lui donner la valeur d’un superl. καὶ πάνυ, Att. ; καὶ μάλα ; Il. 13, 237, etc. ; καὶ λίην, Od. 1, 46 ; 11, 180, etc. même tout à fait ||
III et en outre : παντάπασιν ἀπόρων ἐστὶ καὶ ἀμηχάνων καὶ ἀνάγκῃ ἐχομένων, καὶ τούτων πονηρῶν, Xén. An. 2, 5, 21, c’est un moyen digne de gens absolument dépourvus de ressources, impuissants, pressés par la nécessité, et en outre pervers ||
IV et ensuite, puis : μικρὸς καὶ μέγας, Soph. O.R. 1082, petit d’abord, grand ensuite ||
V ou : ὁμοίως καὶ παραπλησίως, Dém. 36, commenc. semblablement ou d’une façon très rapprochée ; particul. entre deux n. de nombre : ἕνα καὶ δύο, Il. 2, 346, un ou deux ; δύο καὶ τρία βήματα, Xén. An. 4, 7, 10, deux ou trois pas ; avec le plus petit nombre le dernier : ἐν ἓξ καὶ πέντε σταδίοις, Pol. en cinq ou six stades ||
B adv. aussi, même :
I aussi, de même : ἔστι δὲ καὶ βασίλεια ἐν Κελαιναῖς, Xén. An. 1, 2, 8, il y a aussi un château royal à Kélænes, c. à d. un autre château royal ; particul.
1 dans une propos. en corrélation avec une propos. conditionn. : ἐὰν τριγώνου αἱ δύο γωνίαι ἴσαι ἀλλήλαις ὦσι, καὶ αἱ ὑπὸ τὰς ἴσας γωνίας ὑποτείνουσαι πλευραὶ ἴσαι ἀλλήλαις ἔσονται, Eucl. Elem. 1, 6, si deux angles d’un triangle sont égaux entre eux, les côtés opposés aux angles égaux seront également égaux entre eux ||
2 dans les périodes qui expriment une comparaison, et où καί s’emploie : dans la propos. démonstrative seule : γίγνεται γὰρ δὴ καὶ παισὶ πρὸς ἀλλήλους ὥσπερ ἀνδράσιν ἐγκλήματα, Xén. Cyr. 1, 2, 6, car parmi les enfants les uns à l’égard des autres, comme parmi les hommes, naissent des accusations ; — dans les deux propos. (démonstrative et relative) : σκέψαι δὴ ἐὰν ἄρα καὶ σοὶ ξυνδοκῇ ἅπερ καὶ ἐμοί, Plat. Phæd. 64c, examine donc si toi aussi tu penses comme moi ; ἀπάγγελλε τοίνυν ὅτι καὶ ἡμῖν ταὐτὰ δοκεῖ ἅπερ καὶ βασιλεῖ, Xén. An. 2, 1, 22, retourne donc annoncer que nous sommes du même avis que le roi ; δεῖ ὑμᾶς, ὥσπερ καὶ τιμῶν μεθέξετε, οὕτω καὶ τῶν κινδύνων μετέχειν, Xén. Hell. 2, 4, 9, il faut que, partageant les honneurs, vous partagiez de même les périls ; — dans la propos. relative seule : βασιλεὺς ὥσπερ καὶ ἐν πολέμῳ ἡγεμών ἐστιν αὐτοῖς, Xén. Cyr. 1, 2, 10, le roi les conduit là (à la chasse) absolument comme à la guerre ; même lorsqu’il semblerait que καί se rattache plutôt à la propos. démonstrative : ὅσ’ οἶδα κἀγὼ πάντ’ ἐπιστήσει κλύων, Soph. O.C. 53, écoute, et tout ce que je sais moi-même, tu le sauras (pour ὅσ’ οἶδ’ ἐγὼ καὶ σὺ ἐπιστήσει, tout ce que je sais, tu le sauras toi-même) ; cf. Soph. O.C. 77 ; Xén. Cyr. 4, 2, 22 ; An. 7, 7, 47 ||
3 dans les locut. εἴ τις καὶ ἄλλος, etc. ; ὥς τις καὶ ἄλλος, etc. ; εἴ τις καὶ ἄλλος ἀνήρ, καὶ Κῦρος ἄξιός ἐστι θαυμάζεσθαι, Xén. Cyr. 5, 1, 6, si qqn est digne d’admiration, c’est bien Cyrus ; εἴπερ τις καὶ ἄλλος, Plat. Phæd. 66a, si jamais il en fut ; cf. Plat. Phæd. 58e : ἱκανὸς ὥς τις καὶ ἄλλος φροντίζειν ἦν ὅπως ἔχοι ἡ στρατιὰ τὰ ἐπιτήδεια, Xén. An. 2, 6, 8, il était capable autant que personne d’imaginer les moyens de fournir des vivres à l’armée ||
4 devant les pron. αὐτός et οὗτος : καὶ αὐτός, lui-même aussi (lat. ipse quoque) ; καὶ οὗτος, celui-ci aussi (lat. hic quoque) : ἐπειδὴ σαφῶς ἀπιόντας ἤδη ἑώρων οἱ Ἕλληνες, ἐπορεύοντο καὶ αὐτοὶ ἀναζεύξαντες, Xén. An. 3, 4, 37, lorsque les Grecs virent (les barbares) s’éloigner sans qu’on en pût douter, ils levèrent le camp eux aussi et se mirent en marche ; ῥεῖ ὁ Μαίανδρος διὰ τῆς πόλεως· ἔστι δὲ καὶ βασίλεια ἐν Κελαιναῖς ἐπὶ ταῖς πηγαῖς τοῦ Μαρσύου ποταμοῦ· ῥεῖ δὲ καὶ οὗτος διὰ τῆς πόλεως, Xén. An. 1, 2, 8, le Méandre coule à travers la ville ; il y a aussi un château royal à Kélænes aux sources du Marsyas ; ce fleuve aussi coule à travers la ville ||
5 devant les pron. ἐγώ, ἡμεῖς, σύ, etc. : ἦ καὶ ἐγὼ εἴπω ὅ τι γιγνώσκω; Xén. Cyr. 2, 4, 8, et moi aussi dirai-je ce que je pense ? cf. κἀγώ, Soph. Ph. 192, etc. ; κἀμοῦ, Soph. O.R. 575, etc. ; κἀμοί, Soph. O.R. 1356, etc. ; κἀμέ, Soph. Ph. 1255, etc. ; χἠμεῖς, Soph. O.C. 1037, etc. ; καὶ σύ, Soph. Ph. 248, etc. ; καὶ σοί, Soph. O.R. 1294, etc. ; devant les pron. réfléchis : κἀμαυτήν, Soph. El. 332, moi-même aussi ; devant les pron. démonstrat. : κἀκείνῳ, Soph. El. 459, à celui-là aussi ; devant les pron. possessifs : κἀμὸν γένος, Soph. El. 965, ma race aussi ||
6 devant l’article : χὠ, Soph. El. 1030, et le... aussi, etc. ||
7 devant un adv. : κἀνταῦθα, Soph. Ph. 429, et là aussi ; καὶ νῦν, Soph. Ph. 1011, etc. maintenant encore ; καὶ ὡς, Att. de cette manière aussi ; particul. devant un adv. de temps et en corrélation avec une conj. antérieure marquant une idée de temps, pour exprimer une idée de simultanéité, surt. chez les Épq. : ἦμος δ’ ἠέλιος μέσον οὐρανὸν ἀμφιϐεϐήκει, καὶ τότε δὴ χρύσεια πατὴρ ἐτίταινε τάλαντα, Il. 8, 68, mais quand le soleil fut monté au milieu du ciel, juste à ce moment le maître des dieux tendit ses balances d’or ; de même ὅτε... καὶ τότε : ἀλλ’ ὅτε δή... καὶ τότε δή, Il. 1, 494, mais lorsque... alors, etc. ; cf. Il. 24, 31 ; ou simpl. sans être construit devant un autre adv., pour marquer une corrélation avec une conj. antérieure exprimant soit une idée de temps, soit une condition : ἐπεὶ... καί : αὐτὰρ ἐπεὶ δείπνησε, καί οἱ δῶκε σκύφος, Od. 14, 111, quand il eut achevé son repas, alors (Eumée) lui donna la coupe ; cf. Od. 3, 130 ; εἰ δέ τευ ἐξ ἄλλου γε θεῶν γένευ, καί κεν δὴ πάλαι, etc. Il. 5, 897, mais si tu étais né de quelque autre dieu, sans doute il y a longtemps que, etc. ||
II même :
1 en gén. : Ἀγησίλαος καὶ ὁπότε εὐτυχοίη, οὐκ ἀνθρώπων ὑπερεφρόνει, ἀλλὰ θεοῖς χάριν ᾔδει, Xén. Ages. 11, 2, Agésilas, même dans la prospérité, ne méprisait pas les hommes, et quant aux dieux, il leur rendait grâces ; particul. dev. un superl. pour en augmenter encore la valeur : σκέψασθε εἰ ἄρα τοῦτο καὶ μωρότατον πεποιήκασιν οἱ βάρϐαροι, Xén. An. 3, 2, 22, voyez si par hasard ce ne serait même pas là la plus grande folie qu’auraient faite les barbares ; οὗτοι οἱ λόγοι καὶ μάλιστα ἐνδύονται ταῖς ψυχαῖς τῶν ἀκουόντων, Xén. Cyr. 2, 1, 13, ces discours s’enfoncent profondément dans l’esprit de ceux qui les entendent ; cf. Plat. Epin. 985c, etc. ;dev. τοῦτο ou ταῦτα : ἀλλ’ ἀρκεῖ καὶ τοῦτο, Plat. Gorg. 498a ou ἀλλὰ καὶ ταῦτα ἀρκεῖ, Plat. Phæd. 108e, mais cela (même) suffit ; après εἴπερ et ἵνα : εἴπερ καὶ νῦν, Plat. Parm. 155d, si toutefois maintenant ; ἵνα καὶ εἰδῶ ὅ τι λέγεις, Plat. Gorg. 467c, afin que je sache ce que tu veux dire ; cf. Plat. Theæt. 163c, Rsp. 450c, etc. En ce sens, construit dev. un part. καί équivaut à « quoique » : πὰρ δύναμιν δ’ οὐκ ἔστι καὶ ἐσσύμενον πολεμίζειν, Il. 13, 787, même (c. à d. quoique) emporté par son ardeur, un guerrier ne peut combattre au delà de ses forces ; ἐγὼ σκοτώσω βλέφαρα καὶ δεδορκότα, Soph. Aj. 85, j’obscurcirai ses paupières même ouvertes à la lumière du jour ; particul. dev. un n. de nombre : γενομένης καὶ δὶς ἐκκλησίας, Thc. 1, 44, litt. une assemblée ayant été tenue jusqu’à deux fois ||
2 même, au sens de « seulement » : ἱέμενος καὶ καπνὸν νοῆσαι, Od. 1, 58, (Ulysse) qui souhaiterait voir seulement la fumée (s’élever de la terre natale) ||
C Rem.
I conj. ou adv. καί se joint à diverses particules :
1 καὶ ἄν (v. ἄν) ||
2 καὶ γάρ, et en effet ; en ce sens καί se rapporte à ce qui suit immédiatement, Il. 3, 188 ; cf. Od. 18, 261, etc. ; Xén. An. 2, 1, 5, etc. ; — car aussi bien, avec un second καί ayant le sens de notre « que » dans la locut. « aussi bien... que », Xén. An. 1, 9, 10 ; — et en effet, pour rattacher plus étroitement la propos. à ce qui précède, particul. pour annoncer un développement de preuves, Xén. An. 2, 6, 2 ;καὶ γὰρ οὖν, ainsi donc, par conséquent, Xén. An. 1, 9, 8 et 9καὶ γάρ τοι, m. sign. Isocr. 7, 30 Baiter-Sauppe ;καὶ γὰρ δή (v. γάρ) ; — καὶ γὰρ δὴ τότε, Il. 16, 810, et en effet certes ; — καὶ γάρ ῥα, Il. 1, 113, m. sign. ;καὶ γὰρ... τε, Il. 1, 63, et en effet... aussi ||
3 καί γε, et certes : καὶ καλῶς γε, ἔφη, λέγεις, Plat. Rsp. 314d, et vraiment tu parles bien, dit-il ; cf. Plat. Rsp. 335b ||
4 καὶ... δέ, et... aussi, et... de plus : Δαρεῖος Κῦρον σατράπην ἐποίησε, καὶ στρατηγὸν δὲ ἀπέδειξεν, Xén. An. 1, 1, 2, Darius fit Cyrus satrape, et le nomma en outre chef d’armée ||
5 καὶ δή, et déjà, et voilà que, Il. 1, 161 ; 2, 135 ; 15, 251 ; Od. 9, 496 ; 10, 30 ; 22, 249 ;καὶ δὴ καί, Plat. Phæd. 59d, et naturellement aussi ; cf. Plat. Phæd. 112e, Pol. 268e, Rsp. 618a ||
6 καὶ εἰ ou κεἰ, même si, quand même, quand bien même : Μυσοῖς βασιλεὺς πολλοὺς μὲν ἡγεμόνας ἂν δοίη καὶ ὁδοποιήσειέ γ’ ἂν αὐτοῖς, καὶ εἰ σὺν τεθρίπποις βούλοιντο ἀπιέναι, Xén. An. 3, 2, 24, le grand roi donnerait aux Mysiens beaucoup de guides, et irait jusqu’à leur frayer des routes, même si c’était avec des chars attelés de quatre chevaux qu’ils voulaient se retirer ; dans Hom. καὶ εἰ se construit soit avec l’indic. Il. 13, 316 ; 15, 51, etc. ; soit avec le sbj. Il. 5, 351 ; Od. 16, 98, etc. ; soit avec l’opt. Il. 4, 347 ; 9, 318 ; Od. 13, 292, etc. ;εἰ καί ou ἢν καί, m. sign. : πάντες ποταμοί, εἰ καὶ πρόσω τῶν πηγῶν ἄποροί εἰσι (var. ἢν καὶ... ὦσι) προσιοῦσι πρὸς τὰς πηγὰς διαϐατοὶ γίγνονται, Xén. An. 3, 2, 22, tous les fleuves, alors même qu’on ne les peut traverser à quelque distance de leur source, deviennent guéables dans le voisinage des sources ; dans Hom. εἰ καί se construit d’ord. avec l’ind. Il. 3, 215 ; 5, 410 ; Od. 6, 313, etc. ; qqf. avec l’opt. Od. 8, 117, 139 ; la construct. καὶ εἰ est qqf. remplacée par καί suivi d’un part. : Ἕκτορα καὶ μεμαῶτα μάχης σχήσεσθαι ὀΐω, Il. 9, 655, je pense que, malgré son ardeur (litt. quoique ardent) Hector se retirera du combat ; cf. Il. 13, 787 ; 16, 627 ; Od. 2, 343 ; et souvent chez les Att. ||
7 καὶ μέν, et en outre, d’ord. avec une ou plusieurs particules : καὶ μὲν δή, Plat. Gorg. 507b, et en outre, bien plus ; καὶ μὲν δὴ... γε, m. sign. Plat. Theæt. 155e, Pol. 287d, Conv. 197a, etc. ||
8 καὶ μήν pour affirmer avec plus de force : et certes, et en vérité, Plat. Phæd. 84d, 88e ; Theæt. 143e ; — pour marquer une objection : et pourtant, usuel en ce sens chez les Att. ;ou simpl. pour ajouter à ce qui vient d’être dit : « d’ailleurs », « en outre », « mais de plus », Xén. An. 1, 9, 10 ;καὶ μήν γε, pour affirmer avec plus de force, Plat. Pol. 328d ||
9 καί νύ κε δή, et alors en ce moment même, avec idée d’un conditionnel, Il. 7, 273 ; 23, 490 ; Od. 21, 128 ||
10 καί περ (v. καίπερ) ||
11 καί ῥα pour lier plus étroitement deux propos. et donc, et alors, Il. 1, 360 ; cf. Od. 2, 362 ||
12 καί τε, et même, Il. 1, 521 ; cf. Od. 23, 13 ; καί τ’ οὔνομα (vulg. καὶ τοὔνομα) Il. 3, 235, et (je dirais) même le nom (de chacun d’eux) ; particul. au commencement d’une période, Od. 17, 485 ||
13 καί τοι (v. καίτοι) ||
II En poésie καί se réduit qqf. par élision à κ’ : εἰ δέ κ’ ἔτι, Il. 23, 526, et si même (la course était) encore (plus longue) ; cf. Od. 18, 318 (dans ces passages, beaucoup d’édd. prennent κ’ p. κέ, cf. κέν, E, 5) ||
III καί se contracte par crase :
1 avec l’art. : χὠ, Soph. Aj. 456, O.R. 401, etc. ; χἠ, Soph. El. 1042, Ph. 326, etc. ; χοἰ, Soph. O.R. 275, etc. ||
2 avec des subst. ; κεὐγένειαν = καὶ εὐγένειαν, Eschl. Pers. 442, etc. ||
3 avec des adj. κἀγαθός, Soph. Ph. 119, etc. (v. ἀγαθός) ; κἀδάκρυτος, Soph. Tr. 1200 ; καἰσχρῶν ou κᾀσχρῶν = καὶ αἰσχρῶν, Eschl. Sept. 685 ; χἄτερος = καὶ ἕτερος (v. ἕτερος) Soph. O.C. 1192, etc. ; κἀφανής = καὶ ἀφανής, Soph. O.C. 77 ; κἄλλος = καὶ ἄλλος (v. ἄλλος) Soph. Ph. 658, etc. ||
4 avec des pron. κἀγώ (v. ἐγώ) ; κἀμοῦ, Soph. Aj. 520, O.R. 575, etc. ; κἀμοί, Soph. Aj. 392 ; O.R. 630, etc. ; κἀμέ, Soph. Aj. 497, etc. ; χἠμεῖς ou χἡμεῖς (sel. Dind. χ’ ἡμεῖς) = καὶ ἡμεῖς, Il. 2, 238 ; χὐμεῖς = καὶ ὑμεῖς, Eschl. Eum. 1003 ; καὐτός, καὐτοῦ = καὶ αὐτός, καὶ αὐτοῦ (v. αὐτός) Od. 3, 255 ; Soph. Aj. 347, etc. ; χαὐτοῦ = καὶ ἑαυτοῦ, Soph. O.R. 234, etc. ; χοὗτος = καὶ οὗτος, Soph. Ph. 435 ; χᾦ = καὶ ᾧ, Eschl. Pr. 915 ; κἀκεῖνος = καὶ ἐκεῖνος, Soph. Aj. 1035, etc. ||
5 avec des verbes : κἄστιν ou κἀστίν = καὶ ἔστιν ou ἐστίν, Soph. Aj. 1157, O.R. 1045, etc. ; κἀνάγει = καὶ ἀνάγει, Soph. Aj. 131 ; κἀναθεῖσα = καὶ ἀναθεῖσα, Soph. Aj. 476 ; χἀρπάσαι = καὶ ἁρπάσαι, Soph. Ph. 644 ; κἀποδύρομαι = καὶ ἀποδύρομαι, Soph. El. 1122 ; κἀπόλωλα = καὶ ἀπόλωλα, Soph. Ph. 978, etc. ||
6 avec des mots invariables : adverbes : κἀθέως = καὶ ἀθέως, Soph. O.R. 354, El. 1181 ; κἄτι = καὶ ἔτι, Soph. O.R. 272, etc. ; κἀχθές = καὶ ἐχθές, Soph. Ant. 456 ; κἀκεῖ = καὶ ἐκεῖ, Soph. Aj. 855 ; κἄνθεν = καὶ ἔνθεν, Soph. Aj. 725 ; κἀντεῦθεν = καὶ ἐντεῦθεν, Soph. El. 728 ; καὖθις = καὶ αὖθις. Soph. Aj. 1359 ; κἆτα = καὶ εἶτα, Soph. O.R. 544, Ant. 1019, etc. ; ou κἆθ’ dev. un esprit rude, Soph. O.R. 1023, etc ;prépositions : κἀνά = καὶ ἀνά, Eschl. Sept. 1028 ; κἀπό = καὶ ἀπό, Soph. Aj. 1230, etc. ; ou κἀφ’ dev. un esprit rude, Soph. O.R. 351 ; κἀν = καὶ ἐν, Soph. O.R. 757, O.C. 1410, etc. ; κἀκ = καὶ ἐκ et κἀξ = καὶ ἐξ, Soph. O.R. 458, 563, etc. ; El. 264, etc. ; κἀπί = καὶ ἐπί, Soph. Aj. 48, etc. ;conj. : χὤτι = καὶ ὅτι, Soph. Aj. 1041, O.R. 933, etc. ; χὤτε = καὶ ὅτε, Soph. O.C. 1035, Ph. 1271 ; χὤταν = καὶ ὅταν, Soph. O.C. 1530, etc. ; χὤπως = καὶ ὅπως, Soph. O.R. 1251, etc. ; κεἰ = καὶ εἰ, Soph. O.R. 227, etc. ; dor. καἰ = καὶ αἰ (p. καὶ εἰ) Thcr. 29, 16 ;particules : κἄν = καὶ ἄν, Soph. Aj. 45, etc. ; ou = καὶ ἐάν, Soph. Aj. 15, 1068, etc. ; particul. avec la nég. οὐ, οὐκ : κοὐ, Soph. Aj. 33, etc. ; κοὐκ, Soph. O.R. 58, etc. ; et avec les dérivés : κοὐδέ = καὶ οὐδέ, Soph. Ant. 1034 ; κοὐδείς = καὶ οὐδείς, Soph. O.R. 63, etc. ; κοὔτε = καὶ οὔ τε et καὶ οὔτε, Soph. Aj. 1232, etc. ; κοὔπω = καὶ οὔπω, Soph. Tr. 461, etc. ; κοὔποτε = καὶ οὔποτε, Soph. O.C. 628, etc. (pour un grand nombre de formes analogues, rares ou difficiles, v. le mot à son rang alphabétique).
Étym. indo-europ. *ḱm̥t-, avec, le long de, vers le bas ; p. *κατι, d’où *κασι, κάς (chypriote), cf. κασίγνητος.