κρατέω-ῶ
κράτημακρατέω-ῶ (f.
ήσω, ao.
ἐκράτησα, pf.
κεκράτηκα) [ᾰ]
I être fort, puissant,
Il. 16, 172,
etc. ||
II p.
suite, être le maître, d’où :
1 dominer, régner :
Ἤλιδα ὅθι κρατέουσιν Ἐπειοί, Od. 13, 275, l’Élide où
dominent les Épéies ; ἅπας τραχὺς ὅστις ἂν νέον
κρατῇ, Eschl. Pr. 35, tout maître est
rude, qui exerce le pouvoir depuis peu ; ὁ
κρατῶν, Soph. Ant. 738, le maître ;
οἱ κρατοῦντες, Eschl. Ch. 265 ; Soph. El. 340, les maîtres, les
puissants ; ἡ κρατοῦσα, Eschl. Ch. 734, la maîtresse de la maison ; τὸ κρατοῦν, Eur.
Andr. 133 ;
Plat. Leg.
714c,
etc. la puissance souveraine, la
domination ; avec le gén. κρ. Ἀργείων, Il.
1, 79 ; πάντων, Il. 1, 288, régner sur les Argiens, sur tous ;
avec le dat. κρ.
ἀνδράσι καὶ θεοῖσι, Od.
16, 265, régner sur les hommes et sur
les dieux ; κρ. νεκύεσσιν, Od. 11, 485, régner sur les
morts ; avec une prép. κρ. ἐν Ἰδαίᾳ χθονί, Eur.
El. 4, régner
sur la terre de l’Ida ||
2 être le maître
ou le possesseur de, gén. Soph. Aj. 1337 ; κρατῶ τοῦδε, je suis maître de cela, cela
m’appartient, j’y ai droit, Soph.
O.R. 409
||
3 abs. commander, ordonner, Eschl. Ag. 10 ; Eur. Hec. 282 ; t. techn. avec un rég. de chose : κρ. στελεοῦ, Phil. byz.
peser sur le manche d’un outil, le faire basculer ; au pass. κρατεῖσθαι, être
commandé ou actionné, en parl. d’une pièce mise en mouvement par une autre,
Phil. byz. ||
4 contraindre, forcer,
DH. 9, 52
||
III devenir le maître,
d’où :
1 se rendre maître de,
s’emparer de, avec le gén. :
τῆς ἀρχῆς, Hdt.
1, 92, du pouvoir ; τῆς θαλάττης, Plat.
Menex. 239e, de la mer ;
avec l’acc. : κρ.
πᾶσαν αἶαν, Eschl. Suppl. 255, de toute la
terre, etc. ; p.
suite, saisir, tenir fortement : τινα, Batr. 63, 236, qqn ; τινα τῆς
χειρός, NT. Marc. 1, 31, etc. qqn par la main ; retenir, conserver en son
pouvoir : κέρατα τοῦ ὄρους,
Xén. An.
5, 6, 7, les crêtes de la montagne ;
fig. conserver dans son souvenir,
Ath. 275b ; soutenir, empêcher
de tomber, DH. 4,
88 ; contenir, maîtriser : κρ.
ἑαυτοῦ, Luc. Nec. 17, se maîtriser ;
κρ. ἡδονῶν καὶ ἐπιθυμιῶν, Plat. Conv. 196c, régler ses plaisirs
et ses désirs ; au pass. τροφὴ κρατηθεῖσα, Plut.
M. 654b, nourriture qu’on
s’est assimilée, qu’on a digérée ; cf.
Mnésith. (Ath.
54b,
etc.) ||
2 être le plus fort,
l’emporter sur, Hdt. 5, 77 ; Thc. 3, 62 ; avec un dat. de moyen ou
d’instrument : κρ. τῇ μάχῃ,
Eur. H.f.
612, l’emporter dans le combat ;
κρ. πάλᾳ, ἱπποδρομίᾳ, Pd. O. 8, 28 ; I. 3, 21, l’emporter dans la palestre, dans la course
de chars ; κρ. γνώμῃ, Hdt. 9, 42, faire prévaloir
un avis ; avec l’acc. κρ. τὴν μάχην, DS.
18, 30, l’emporter dans le combat ;
τὸν ἀγῶνα, Dém.
520 fin, dans la lutte ; avec une conj. κρ. ὥστε μὴ τὰς
πύλας ἀνοίγεσθαι, Thc. 4, 104, obtenir que l’on n’ouvre pas les portes ;
d’où vaincre, avec un
acc. de pers. : τινα τῇ μάχῃ,
Thc. 6, 2 ;
τινα τῷ πολέμῳ, Eschn. 32, 14, qqn dans le
combat, dans la guerre ; rar.
avec le gén. de la pers. τινος τὸν ἀγῶνα, Philstr.
677, qqn dans la lutte ; avec un gén. de chose : κρ.
τῆς διαϐολῆς, Lys. 156, 28, réfuter l’accusation ; au pass. κρατεῖσθαι ὕπνῳ,
Eschl. Eum.
184 ; ὑπὸ τοῦ
ὕπνου, Hdt. 2,
121, être vaincu par le sommeil ; ὑπὸ τῶν
ἡδονῶν, Plat. Leg. 633e, se laisser vaincre par les plaisirs ;
abs. ὁ κρατῶν,
Att. le vainqueur ; ὁ
κρατούμενος, Att. le vaincu
||
3 prévaloir, dominer,
prendre force de loi, devenir une règle ou une coutume, Thc.
6, 5 ; κρατεῖ
φήμη, Pol. 9,
26, 11, le bruit s’accrédite ||
4 avoir raison,
Plat. Phædr.
272a ||
E Prés. ind. 2 sg. ion. κρατέεις, Od. 11, 484 ; 3 sg.
κρατέει, Il.
1, 78 ; 3 pl.
κρατέουσι, Od.
16, 265 ; inf.
κρατέειν, Il.
1, 288 ; Hdt.
9, 42 ; part.
κρατέων, Il.
16, 172. Impf.
itér. κρατέεσκον, Anth. 5, 294 ou κράτεσκον, Pd. N. 3, 52. Ao. part. dor.
κρατήσαις, Pd.
P. 10, 23.
Moy. fut. κρατήσομαι au sens pass.
Arstd. 39,
501.
Étym.
κράτος.