μή
Μήδαμή, particule nég. marque
la négation en un sens hypothétique, pour signifier que la chose
dont on parle est incertaine, conjecturale ou inadmissible, tandis
que οὐ marque la négation absolument ;
μή s’emploie comme simple négation, comme
particule au sens final, comme particule
d’interrogation :
A μή particule de simple
négation :
I dans les propos. principales :
1 pour
marquer une défense, un conseil de ne pas faire qqe ch. avec
l’impér. ou avec les modes de même signif. que l’impér.
(sbj. inf. ou ind.) : avec l’impér. prés. : μή μ’
ἐρέθιζε, Il. 1,
32, ne m’irrite pas ; avec l’impér. ao.
ou pf. μὴ ὁμοίῃ ἔνθεο τιμῇ,
Il. 4, 410, ne
place pas (nos pères) sur le même rang d’honneur (que nous) ;
surt. à la 3e
pers. μή τις ἀκουσάτω,
Od. 16, 301,
que personne n’apprenne que, etc. ;
μή τις ὀπίσσω τετράφθω, Il. 12, 273, que nul ne
tourne en arrière ; cf. Eschl. Pr. 712 ; Soph. Aj. 1181, etc. ; avec le sbj.
μὴ δή με ἕλωρ Δαναοῖσιν ἐάσῃς κεῖσθαι,
Il. 5, 684, ne
souffre pas que je devienne la proie des Grecs ; μή σε, γέρον, κοίλῃσιν ἐγὼ παρὰ νηυσὶ κιχείω,
Il. 1, 26,
vieillard, que je ne te rencontre pas auprès de nos creux
vaisseaux ; μὴ ἴομεν (épq. p. ἴωμεν) Il. 12, 216, n’allons pas
(combattre, etc.) ; μή
τις οἴηται, Plat. Leg. 861e, que l’on ne croie pas, etc. ; avec l’inf.
μὴ δή μοι ἀπόπροθεν ἰσχέμεν ἵππους,
Il. 17, 501, ne
tiens pas les chevaux éloignés de moi ; μὴ πρὶν
ἐπ’ ἠέλιον δῦναι, Il. 2, 413, fais que le soleil ne se couche pas avant
que, etc. ; avec
l’ind. μὴ νῦν μοι νεμεσήσετε,
Il. 15, 115, ne
vous irritez pas en ce moment contre moi ; dans
ces sortes de construct. le verbe peut être sous-entendu, particul.
dans le dialogue, lorsque l’on supplée un verbe qui vient d’être
exprimé : εἰ χρή, θανοῦμαι. — μὴ σύ
γε (s. e. θάνῃς) Soph. O.C. 1441, s’il le faut,
je mourrai. — toi, non certes ! ou lorsque le
contexte indique suffisamment quelle sorte de verbe peut être
suppléée : μὴ τριϐὰς ἔτι
(s. e. ποιεῖσθε
ou ἐμϐάλλετε)
Soph. Ant.
577, plus de retards ! (litt. ne causez plus de retards) ; μή μοι οὕτως, μή μοι, Plat.
Prot. 318b, ne me dis pas cela,
non pas cela ! cf. Plat. Prot. 331c ; Ar. Ach. 345, Vesp. 1179, etc. ||
2 dans
une propos. où se trouve déjà exprimée une négation, soit par un
mot négatif, soit par deux, au sens de « il n’est pas
possible que, il n’arrivera pas que », etc. : σὺ δὲ οὐ μὴ ἐκπλαγῇς
οὐδὲ μὴ αἰσχυνθῇς, Plat.
Gorg. 494a, mais toi, il n’y a
pas à craindre que tu te troubles ni que tu rougisses ;
οἱ Ἀρμένιοι οὐ μὴ δέξωνται τοὺς
πολεμίους, Xén. Cyr. 3, 2, 8, il n’est pas
à supposer que les Arméniens soutiennent le choc de l’ennemi ;
οὐδέποτ’ οὐδὲν ἡμῖν μὴ γένηται τῶν
δεόντων, Dém. 4, 44 Baiter-Sauppe, il ne saurait jamais se
produire pour nous rien de ce qu’il faudrait ; sur un autre emploi de οὐ μή, v.
ci-dessous ||
3 pour
marquer un souhait, avec l’opt. ; particul. pour exprimer le
souhait qu’une chose n’arrive pas, d’ord. avec l’ao.
μὴ σέ γ’ ἐν ἀμφιάλῳ Ἰθάκῃ βασιλῆα Κρονίων
ποιήσειε, Od. 1, 386, mais puisse le fils de Kronos ne jamais te
faire roi dans Ithaque entourée par les flots ; qqf. avec le prés. ; cf.
Eschl. Ag.
341, Eum.
938 ||
4 pour
marquer un souhait se rapportant au passé et par suite ne pouvant
se réaliser, c. à d. pour exprimer le regret qu’une chose soit
arrivée : εἴθε μὴ ἐγένετο
τοῦτο, Att., plût aux dieux que
cela ne fût pas arrivé ! μή ποτ’ ὤφελον λιπεῖν
τὴν Σκῦρον, Soph. Ph. 969, plût aux dieux
que je n’eusse jamais quitté Skyros ! c. à
d. je n’aurais jamais dû quitter Skyros, cf. Il. 9, 698 ; Soph. O.R. 1217, etc. ; Xén. Cyr. 4, 6, 3, etc. ||
5 pour
exprimer une affirmation sous forme d’une sorte de
serment : μὴ μὲν τοῖς ἵπποισιν ἀνὴρ
ἐποχήσεται ἄλλος, Il. 10, 330, jamais un autre homme ne sera porté par ces
chevaux ; cf. Il. 15, 41 ; Ar. Av. 194, etc. ||
6 dans
des interrog. avec le sbj. lorsque celui qui parle s’adresse à
lui-même une question comme pour marquer son doute :
πότερον βίαν φῶμεν εἶναι, ἢ μὴ φῶμεν;
Xén. Mem.
1, 2, 45, dirons-nous que c’est de la
violence ou que ce n’en est pas ? μὴ οὕτω
φῶμεν; Plat. Rsp. 335c, ne devons-nous pas dire de même ? cf. Plat. Rsp. 337b ; Dém. 21, 35, etc. ;
particul. dans la locut. ellipt.
τί μή : ἄρχοντές
εἰσιν, ὥσθ’ ὑπεικτέον· τί μή ; (s.
e. ὑπείκωμεν) Soph. Aj. 668, ils sont les chefs, il faut obéir ; pourquoi
non? litt. pourquoi n’obéirions-nous pas?
cf. Eschl.
Ag. 677,
etc. ; de même, avec
l’opt. accompagné de ἄν,
Xén. Mem.
3, 1, 10, etc. ; Plat. Leg. 867c, Gorg. 510d ; avec l’ind. dans les questions qui peuvent impliquer une
réponse négative, au sens du lat. num (p. opp. à οὐ au sens du lat.
nonne) ἦ μή πού τινα
δυσμενέων φάσθ’ ἔμμεναι ἀνδρῶν; Od.
6, 200, pensez-vous donc que ce soit un
ennemi ? μὴ τὸν Ἀχιλλέα οἴει φροντίσαι θανάτου
καὶ κινδύνου; Plat. Ap. 28d, crois-tu donc qu’Achille s’inquiétait de la mort
et du danger ? cf. Eschl. Pr. 247, etc. ; ἦ μή, m. sign. ;
de même, ἆρα
μή, m. sign. Soph. El. 446 ; Plat. Rsp. 405a, etc. ; ou μῶν (= μὴ οὖν) v. ce mot ;
avec l’ind. fut. dans les questions où l’on
emploie soit les deux négat. οὐ μή pour
exprimer l’idée d’un ordre ou d’une invitation
pressante : οὐ μὴ λαλήσεις;
Ar. Nub.
505, ne cesseras-tu pas de bavarder ?
οὐ μὴ ’ξεγερεῖς τὸν ὕπνῳ κάτοχον;
Soph. Tr.
978, litt. ne
prendras-tu pas garde de ne pas éveiller ce dormeur ? c. à d. garde-toi d’éveiller ce dormeur ;
soit la seule nég. μή
dans des propos. où elle se rattache à l’aide d’une particule
καί, δέ, etc. à une propos. antér.
annoncée par οὐ, de telle sorte que
οὐ retombe sur μή : οὐχὶ συγκλῄσεις
στόμα καὶ μὴ μεθήσεις αὖθις αἰσχίστους λόγους; Eur. Hipp. 498, ne fermeras-tu pas ta bouche et ne cesseras-tu
pas de prononcer des paroles si honteuses ? c. à
d. ferme la bouche et cesse de, etc. ; cf. Soph. Aj. 75, Tr. 1183, etc. ; dans des questions se rapportant à une invitation antérieure
de ne pas faire qqe ch. (si l’invitation
n’était pas négative, on mettrait οὐ) : τί μὴ ποιήσω,
Soph. El.
1276, que veux-tu de moi ? (litt. que veux-tu que je ne fasse pas ?) ||
II dans des propos. subord. :
1 dans
les propos. conditionnelles ou hypothétiques annoncées par une des
conj. εἰ, ἐάν, ἤν, d’où
εἰ μή, ἐὰν μή, ἢν μή (v. εἰ, ἐάν, ἤν),
ou construites au participe :
κακὸς μὴ δρῶν ἂν εἴην πάνθ’ ὅσ’ ἂν δηλοῖ
θεός, Soph. O.R. 77, je serais
coupable, si je ne faisais pas tout ce que le dieu fera
comprendre ; οὐκ ἔστι μὴ νικῶσι σωτηρία,
Xén. An.
6, 3, 18, sans victoire point de salut,
litt. il n’y a pas de salut pour nous, si
nous ne, etc., à moins que nous ne,
etc. ||
2 dans
les propos. finales énoncées par ἵνα, ὡς,
ὅπως, etc. (v. ces
mots) : τὰ πλοῖα Ἀϐροκόμας
κατέκαυσεν, ἵνα μὴ Κῦρος διαϐῇ, Xén. An. 1, 4, 18, Abrokomas brûla les bateaux, pour empêcher
Cyrus de passer ; cf. ἵνα μή, Il. 19, 349, etc.,
δοκεῖ μοι κατακαῦσαι τὰς ἁμάξας, ἵνα μὴ τὰ ζεύγη
ἡμῶν στρατηγῇ, ἀλλὰ πορευώμεθα ὅπῃ ἂν τῇ στρατιᾷ συμφέρῃ,
Xén. An.
3, 2, 27, je suis d’avis que nous
brûlions nos chariots, afin que les équipages ne règlent pas notre
marche, mais que nous nous portions où l’exigera l’intérêt de
l’armée ; καὶ ἅμα ταῦτ’ εἰπὼν ἀνέστη, ὡς μὴ
μέλλοιτο, Xén. An. 3, 1, 47, et tout en
disant cela il se leva pour que l’on ne différât point ;
cf. ὡς μή,
Il. 8, 37 ;
Eschl. Pr.
53, etc. ;
ὅπως μή, Dém.
814, 20, etc. ; ὄφρα μή,
Il. 1, 118,
etc. ; de même,
avec ἄν : ὡς ἂν μή, Od. 4, 749 ; Hdt. 1, 5, etc. ; ὅπως ἂν μή, Plat.
Gorg. 481a, etc. afin que... ne, de telle sorte que... ne,
etc. ; dans les
propos. finales construites avec τοῦ et
l’inf. : τὰς αἰτίας προὔγραψα καὶ
τὰς διαφορὰς τοῦ μή τινα ζητῆσαί ποτε, Thc. 1, 23, j’ai exposé
d’abord les motifs (de cette rupture) et (l’origine) du différend
afin qu’on ne se demande pas un jour, etc. ||
3 dans
les propos. relatives au sbj. ou à l’opt. sans ἄν où l’on exprime une pensée avec
réserve : λέγονθ’ ἃ μὴ δεῖ,
Soph. Ph.
583, disant ce qu’il ne faudrait pas
dire, litt. des choses telles qu’il
faudrait ne les point dire ; dans les propos.
relat. à l’indic. où l’on exprime une supposition :
λόγοις τοιούτοις οἷς σὺ μὴ τέρψει κλύων,
Soph. Ant.
691, des paroles telles que tu ne seras
pas, je suppose, réjoui de les entendre ; particul. dans les construct. ὅ τι μή,
ὅσον μή, ὅσα μή pour marquer une certaine réserve de la
pensée : « en tant que... ne pas », « sauf que », «
excepté que », etc. ; ὅ τι μὴ πᾶσα ἀνάγκη, Plat.
Phæd. 67a, sauf nécessité
absolue ; καθ’ ὅσον μὴ πολλὴ ἀνάγκη,
Plat. Phæd.
64d, sauf une
nécessité pressante ; φυλάσσειν τὴν νῆσον, ὅσα
μὴ ἀποϐαίνοντας, Thc. 4, 16 (les Athéniens continueraient à) garder l’île,
mais sans pouvoir y descendre (litt. en
tant que n’y descendant pas) ||
4 dans
les propos. temporelles construites avec le sbj. ou
l’opt. : μεγίστη γίγνεται σωτηρία,
ὅταν γυνὴ πρὸς ἄνδρα μὴ διχοστατῇ, Eur. Med. 15, c’est le plus sûr salut (d’une maison) quand la
femme n’est pas en désaccord avec le mari ; ὅποτε μὴ φαῖεν, Thc.
3, 68, lorsqu’ils répondaient
négativement ||
5 qqf.
dans les propos. causales où l’on allègue une raison attribuée à
autrui, avec διότι μή,
Luc. D. mar. ;
de même avec ἐπεὶ
μή, Luc. H.
conscr. 3 ; avec ὅτι et ὡς au sens de « que » : εἶδες οἷα ἐποίησεν (ἡ Ἔρις)
διότι μὴ καὶ αὐτὴ ἐκλήθη ἐς τὸ συμπόσιον,
Luc. H. conscr.
29, tu as vu ce qu’a fait la Discorde
sous le prétexte qu’elle n’avait pas été conviée elle aussi au
banquet ||
6 dans
les propos. consécutives construites avec ὥστε et l’inf. : οἶμαι
μὲν ἀρκεῖν σοί γε καὶ τὰ σ’ ἀλγήμαθ’, ὥστε μὴ τὰ τῶν πέλας
στένειν, Soph. Ph. 340, tu as bien assez,
je pense, de tes propres souffrances, sans gémir encore sur celles
du prochain ||
7 dans
les propos. exprimant l’idée d’une négation avec
serment : ὄμνυθι μὴ μὲν ἑκὼν τὸ ἐμὸν
δόλῳ ἅρμα πεδῆσαι, Il. 23, 585, etc. jure que tu
n’as pas volontairement et par artifice embarrassé mon char ;
ttef. dans les inscr. att. la nég. οὐ reste même après un verbe exprimant une idée de
serment dans la locut. οὐκ ἐᾶν
(v. οὐ)
||
8 dans
les propos. construites au participe où l’affirmation implique
l’idée d’une éventualité incertaine ou conditionnelle :
τὸ μαντεῖον προῄδει μὴ ἐπ’ ἀγαθῷ ποτε αὐτὸ
κατοικισθησόμενον, Thc.
2, 17, l’oracle prévoyait qu’il ne
serait pas bon que ce lieu fût jamais occupé ; ὃν ἂν γνῶσι δυνάμενον μὲν χάριν ἀποδιδόναι, μὴ ἀποδίδοντα
δέ, κολάζουσι καὶ τοῦτον ἰσχυρῶς, Xén. Cyr. 1, 2, 7, celui qu’ils ont pu reconnaître pouvant
témoigner sa reconnaissance, mais ne la témoignant pas
(c. à d. s’il ne la témoigne pas),
celui-là aussi ils le punissent fortement ; cf. Soph. O.C. 656, 797,
etc. ||
9 dans
les propos. dépendant d’un verbe exprimant l’idée de
nier : καταρνεῖ μὴ δεδρακέναι
τάδε; Soph. Ant. 442, nies-tu avoir
fait cela ? cf. Plat. Hipp. ma. 288c ; et d’ord. après les verbes exprimant une idée négative telle
que défendre, empêcher, s’abstenir, se garder de,
etc. : ἀπαγορεύειν, Xén.
Cyr. 1, 4, 13,
etc. ; Plat.
Prot. 334c, etc. ; ἀποκωλύειν,
Xén. An.
6, 4, 24 ; ἐναντιοῦσθαι, Plat.
Ap. 32b ; de même après les verbes ἀντιλέγειν, contester ; ἀμφισϐητεῖν, mettre en doute, etc. ; ttef. en poésie
οὐ peut se maintenir après un verbe de
défense, et même en prose att. ces verbes se construisent qqf.
directement avec l’inf. : κωλύσουσι
μάχεσθαι, Xén. Cyr. 6, 2, 18, ils
t’empêcheront de combattre ; cf.
Xén. An.
1, 3, 16 ; 2, 5,
7, etc. ; ttef.
lorsque l’inf. est employé substantiv., il est touj. construit
avec μή : εἴργειν τὸ μή, etc.
Thc. 3, 1,
empêcher que, etc. ; ἐμποδὼν γίγνεσθαι τοῦ μή, Xén. Cyr. 2, 4, 23, s’opposer à ce que, etc. ; ὁ ἀσκὸς δύο ἄνδρας ἕξει τοῦ
μὴ καταδῦναι, Xén. An. 3, 5, 11, l’outre
empêchera deux hommes d’être submergés ||
III dans les constructions équivalentes à une propos. subord.,
c. à d. dans les propos. où les idées de défense, d’éventualité
incertaine, de condition, etc., sont exprimées au moyen d’un
subst., d’un adj., d’un adv. représentant une propos.
subordonnée : ὁ μὴ ἰατρός,
Plat. Gorg.
459b, celui
qui n’est pas médecin ; ἡ μὴ ’μπειρία,
Ar. Eccl.
115, le manque d’expérience ;
σὺ δ’ εἰπέ μοι μὴ μῆκος, ἀλλὰ συντόμως,
Soph. Ant.
446, parle-moi non longuement, mais en
peu de mots ; μὴ χαῖρ’, Ἀτρείδη, κέρδεσιν τοῖς
μὴ καλοῖς, Soph. Aj. 1349, ne te réjouis
pas, Atride, d’avantages qui ne sont pas honnêtes ; ὅρα μὴ τοὐμόν, ἀλλὰ καὶ τὸ σόν, Soph. Aj. 313, songe non pas à moi, mais à toi-même ;
de même avec les participes qui représentent une
propos. conditionnelle : μὴ
θέλων, Eschl. Pr. 504, si tu ne veux
pas ; μὴ δρῶν, Soph. O.R. 77, etc. si je ne faisais
pas, etc. ; avec le
part. précédé de l’art. ὁ μὴ
λεύσσων, Soph. Tr. 829, celui qui ne voit
plus (la lumière) ; cf. Plat. Leg. 762a ; avec une prép. οὐκ ἂν τάδ’ ἔστη
τῇδε μὴ θεῶν μέτα, Soph.
Aj. 950, sans
les dieux, il n’en serait pas ainsi (comme s’il
y avait μὴ μετασχόντων θεῶν
ou εἰ μὴ μετέσχον
θεοί) ; ἡμεῖς μέν γε οὔτε ἐμμεῖναι
δυνατοὶ μὴ μεθ’ ὑμῶν, Thc.
6, 86, nous du moins nous sommes dans
l’impossibilité de rester ici sinon avec votre concours
(comme s’il y avait μὴ
μεθ’ ὑμῶν γενόμενοι, ou
ἢν μὴ μεθ’ ὑμῶν γενώμεθα) ||
B μή particule au sens final
(cf. lat. ne) : en ce sens μή équivaut à ἵνα μή avec
le sbj. ou l’opt. ; avec le sbj. si le verbe de la propos.
principale est à un temps principal ou à l’impératif ; avec l’opt.
si le verbe de la propos. principale est à un temps secondaire ou à
l’opt. : σὺ μὲν νῦν αὖτις ἀπόστιχε,
μή τι νοήσῃ Ἥρη, Il. 1, 522, maintenant éloigne-toi et retourne, de peur
que Hèrè ne t’aperçoive ; ὁ Κῦρος δὲ ἐνταῦθα
λέγεται εἰπεῖν ὅτι ἀπιέναι βούλοιτο, μὴ ὁ πατήρ τι ἄχθοιτο,
Xén. Cyr.
1, 4, 25, Cyrus, dit-on, répondit alors
qu’il voulait s’en aller, de peur que son père ne fût quelque peu
peiné ||
C μή particule d’interrog. indir. au
sens de « si... ne pas » :
I après les verbes exprimant l’idée de « se garder de
», « prendre garde que, etc. »,
ceux qui marquent un doute (penser,
réfléchir, supposer, conjecturer, etc.)
ou le désir de dissiper une incertitude
(regarder, examiner, chercher à reconnaître, etc.) :
1 avec
le sbj. si celui qui parle exprime le fait sans se prononcer sur le
plus ou moins de vraisemblance qu’offre ce fait :
φυλάττου ὅπως μὴ ποιήσῃς, Xén. Mem. 1, 3, 27, prends garde de faire, etc. ; cf. Xén. Mem. 2, 2, 14, etc. ;
ὄφρα ἴδωμεν μή τοι κοιμήσωνται,
Il. 10, 98,
pour voir si (vaincus par le sommeil) ils ne dorment pas ;
cf. Il.
10, 101 ; Od.
21, 395, etc. ; Περικλῆς ὑποτοπήσας μὴ
Ἀρχίδαμος τοὺς ἀγροὺς αὐτοῦ παραλίπῃ καὶ μὴ δῃώσῃ προηγόρευεν ἐν τῇ
ἐκκλησίᾳ, Thc. 2, 13, Périclès ayant soupçonné qu’Arkhidamos
pourrait bien épargner ses propres terres et les préserver de la
dévastation déclara d’avance dans l’assemblée, etc. ; οὐδέ τι ἴδμεν μή πως καὶ
διὰ νύκτα μενοινήσωσι μάχεσθαι, Il.
10, 101, et nous ne savons pas s’ils ne
sont pas capables de nous attaquer même pendant la nuit ||
2 avec
l’ind. si celui qui parle veut indiquer qu’il n’y a pour lui aucun
doute sur la réalité du fait qu’il indique :
ὅρα μὴ παίζων ἔλεγεν, Plat. Theæt. 145b, fais attention
qu’il parlait en plaisantant ; cf.
Plat. Lach.
196c,
etc. ||
3 avec
l’opt. accompagné ou non de ἄν, si la
propos. annoncée par μή exprime une
hypothèse subordonnée à une condition elle-même exprimée au moyen
de l’opt. : τῶν Ἑλλήνων μάλα
ἠθύμησάν τινες ἐννοούμενοι, μὴ τὰ ἐπιτήδεια, εἰ καίοιεν, οὐκ ἔχοιεν
ὁπόθεν λαμϐάνοιεν, Xén.
An. 3, 5, 3,
parmi les Grecs qqes-uns furent tout à fait découragés en pensant
que, s’ils brûlaient leurs vivres, ils ne sauraient plus où en
prendre ||
4 dans
le second membre d’une propos. relat. ou interr. disjonctive
(ὅ... τι, ὅ...
τι ; εἰ... ἤ, εἰ... εἰ ; εἴτε... εἴτε)
la négation peut être μή comme οὐ si le verbe du
premier membre est répété ; elle est μή
si le verbe n’est pas répété : γνῶναι ὅ τι ἀλλοτρία γῆ δύναται φέρειν καὶ ὅ τι μὴ
δύναται, Xén. Œc. 16, 3, reconnaître ce
que peut et ce que ne peut pas produire le terrain d’autrui ;
νῦν ἔμαθον ὃ λέγεις· εἰ δὲ ἀληθὲς ἢ μή,
πειράσομαι μαθεῖν, Plat.
Rsp. 339a, maintenant je me
suis rendu compte de ce que tu dis ; seulement cela est-il vrai ou
non ? c’est ce que je vais tâcher de comprendre ; cf. Eschl. Eum. 468, 612 ;
Xén. Cyr.
2, 1, 7 ; Plat.
Ap. 18a, etc. ||
II après les verbes qui expriment une idée de crainte ou de
préoccupation : avec le sbj. ou l’opt. selon que le verbe de
la propos. principale est à un temps principal ou
secondaire :
1 au
sbj., qqf. au sbj. prés. Soph.
O.R. 747,
etc. ; Plat.
Prot. 314a, etc. ; d’ord. au sbj. ao.
φοϐεῖται μὴ τὰ ἔσχατα πάθῃ, Xén. Cyr. 3, 1, 22, (ton père) craint d’avoir à subir les
derniers malheurs ; δέδοικα μή σε
παρείπῃ, Il. 1,
555, j’ai bien peur qu’elle ne t’ait séduit ; δέδοικα μὴ ἐπιλαθώμεθα τῆς οἴκαδε ὁδοῦ, Xén. An. 3, 2, 25, j’ai peur que nous n’oubliions le chemin
du retour dans la patrie ; cf.
Il. 9, 244 ;
11, 470 ; 13,
745, etc. ; au
sbj. pf. δέδοικα μὴ περαιτέρω πεπραγμέν’
ᾖ μοι πάνθ’ ὅσ’ ἀρτίως ἔδρων, Soph.
Tr. 663, je
crains bien d’avoir été trop loin dans ce que je viens de faire ;
cf. Hdt.
3, 119, etc. ;
Soph. Ph.
494, etc.
||
2 à
l’opt. prés. Soph. Tr. 482, etc. ; ao. Od. 11, 635, etc. ; pf. ἐδεδοίκειν μὴ ἐν τῷ κρατῆρι φάρμακα μεμιγμένα εἴη,
Xén. Cyr.
1, 3, 10, je craignais qu’il n’y eût du
poison mêlé dans la coupe ; qqf. par except.
dans deux propos. consécutives dépendant d’un même verbe à l’ao.,
avec l’opt. prés. dans la première, ao. dans la
seconde : ἔδεισαν οἱ Ἕλληνες μὴ
προσάγοιεν πρὸς τὸ κέρας καὶ περιπτύξαντες ἀμφοτέρωθεν αὐτοὺς
κατακόψειαν, Xén. An. 1, 10, 9, les Grecs
craignirent que l’ennemi s’avançant ne les prît en flanc, et les
enveloppant de toutes parts ne les taillât en pièces ||
3 qqf.
à l’ind. (pf. ao. ou fut.)
si ce qu’on craint peut être considéré comme
réalisé : φοϐούμεθα μὴ ἀμφοτέρων
ἡμαρτήκαμεν, Thc. 3, 53, nous craignons bien d’avoir manqué (à la
fois) les deux buts ; δείδω μὴ δὴ πάντα θεὰ
νημερτέα εἶπεν, Od. 5, 300, je crains que la déesse n’ait dit exactement
la vérité ; avec l’opt. fut. dans le disc.
indir. Xén. Hell. 6, 4, 27,
etc. ; Plat.
Euthyphr. 15e, etc. ; par exception aux
constructions précédentes, μή peut se
construire avec le sbj. après un temps secondaire, si l’objet de la
crainte est indiqué comme présent : ἔνθα δὴ Κῦρος, δείσας μὴ ὄπισθεν γενόμενος κατακόψῃ τὸ
Ἑλληνικόν, ἐλαύνει ἀντίος, Xén.
An. 1, 8, 24,
alors Cyrus ayant craint que l’ennemi prenant les Grecs à dos ne
les taillât en pièces, pousse en avant ; ἐφοϐεῖτο Θεμιστοκλῆς μὴ οἱ Λακεδαιμόνιοι, ὁπότε σαφῶς
ἀκούσειαν, οὐκέτι ἀφῶσιν, Thc.
1, 91, Thémistocle craignant que les
Lacédémoniens, une fois instruits de la vérité, ne les laissassent
plus partir ; cf. Thc. 1, 50 ; 2, 101 ; 3, 79,
etc. ; dans ces
constructions le verbe ou la locution qui marque la crainte peuvent
n’être pas exprimés : οὐδὲ γὰρ αὐτῷ
ὕπνος ἐπὶ βλεφάροισιν ἐφίζανε, μή τι πάθοιεν Ἀργεῖοι,
Il. 10, 26, car
le sommeil ne se posait pas sur ses paupières par la crainte (tant
il craignait) que les Grecs n’eussent quelque mal à souffrir ;
cf. Il.
2, 195 ; Plat.
Gorg. 462e ||
D Remarques :
I Place de μή :
quand la négation porte sur l’ensemble de la
propos. elle précède le verbe ; quand elle porte sur une idée
particulière de la propos. elle précède immédiatement le mot qui
exprime cette idée (v. les exemples
ci-dessus) ; ttef. lorsqu’une phrase
marquant une idée de commandement comprend deux propos. dont une
seule est négative, la négation ne se joint qu’à cette dernière et
se place après le verbe : ὄλοιντο μή
τι πάντες οἱ κακοί, τὰ δὲ λαθραῖ’ ὃς ἀσκεῖ μὴ πρέποντ’ αὐτῷ
κακά, Soph. Tr. 383, périssent sinon
tous les méchants, du moins celui qui trame en secret une indigne
perfidie ; de même, en poésie, si μή se trouve joint à une particule de sens indéfini,
au lieu de précéder le verbe, elle le suit :
φράσῃς μὴ πέρα, Soph. Ph. 332, ne parle pas davantage ; cf. Soph. Ph. 961 ||
II Répétition de μή :
μή peut dans les
propos. disjonctives où le verbe n’est pas exprimé, se trouver le
dernier mot (εἰ... ἢ μή,
etc. ; v.
ci-dessus, C, I, 4) ; être répété deux et trois fois pour marquer
l’insistance : μὴ μὴ καλέσῃς,
Ar. Vesp.
1418, non, n’appelle pas ; μή με, μὴ μή μ’ ἀνέρῃ, Soph.
O.C. 210, non,
non, ne m’interroge pas ||
III Crase de μή :
1 μή fait disparaître par aphérèse
l’ε initial suiv. :
μὴ ’γώ p.
μὴ ἐγώ, Soph.
Ph. 910 ;
μὴ ’κ p.
μὴ ἐκ, CIA.
1, 61, 10 (409 av.
J.-C.) ; v. Meisterh. p. 55, 2 ;
μὴ ’μϐαίνῃς, Soph. O.C. 400 ; μὴ ’πόθουν,
Soph. Aj.
962 ; même en prose
att. μὴ ’κεῖνος p. μὴ ἐκεῖνος ||
2 μὴ se joint par crase à un
ἀ initial suiv. :
μἀδικεῖν, Eschl.
Eum. 85
(sel. d’autres, μὴ
ἀδικεῖν en réunissant par synizèse μή et l’α initial
suiv.) ou à οὐ dans μῶν (v. ce mot)
p. μὴ οὖν
||
3 μή forme synizèse avec
εἰ et οὐ : μὴ εἰδέναι,
Soph. O.R.
13 ; μὴ οὐ,
Soph. O.R.
221, etc.
||
IV Liaison de μή avec d’autres
particules :
1 μὴ ἀλλά dans le dialogue en
réponse à une question, non pas, mais au contraire,
Plat. Men.
75b,
etc. ; Ar.
Ran. 103,
etc. ||
2 μὴ
γὰρ dans des propos. marquant une idée de
commandement, eh bien donc... ne pas, Thc. 1, 81 ; elliptiq. entre parenthèses pour écarter une
objection, Eschn. 49, 23 ; cf. Dém. 295, 9 ; ou dans des réponses supposant le verbe exprimé dans la
question, Plat. Theæt. 177e, Soph. 255b, etc. ||
3 μηδέ (v. ce mot) ||
4 μὴ
δή, certes... ne pas, Il.
1, 545, etc. ;
μὴ δῆτα, m.
sign. Soph. O.R. 830, etc. ||
5 μὴ
μήν, vraiment... ne pas, Att. ;
épq. et ion. μὴ
μέν, Il. 10,
330, etc. ; Hdt. 2, 118, etc. ; dor. μὴ μάν, Il. 8, 512 ; 15, 476,
etc. ||
6 μὴ
ὅπως ou μὴ
ὅτι, elliptiq. p. μὴ λέγε ὅτι, ne dis pas que, qu’on ne dise pas que,
etc. ; p. opp. soit à
un membre de phrase postér. commençant par ἀλλά : μὴ ὅτι ἰδιώτην τινά,
ἀλλὰ τὸν μέγαν βασιλέα, Plat.
Ap. 40d, non seulement un
simple particulier, mais le grand roi ; μὴ ὅπως
ὀρχεῖσθαι ἐν ῥυθμῷ, ἀλλ’ οὐδ’ ὀρθοῦσθαι ἐδύνασθε,
Xén. Cyr.
1, 3, 10, non seulement vous ne pouviez
pas danser en mesure, mais vous ne pouviez même pas vous tenir
droit ; soit à un membre de phrase antér.
commençant par οὐδέ ou
καὶ οὐ : οὐδὲ
ἀναπνεῖν, μὴ ὅτι λέγειν τι δυνάμεθα, Xén. Conv. 2, 26, nous ne pouvons pas même respirer, loin de
pouvoir dire qqe ch., ou à plus forte
raison ne pouvons-nous dire qqe ch. ; de
même καὶ οὐ... μὴ ὅτι,
Plat. Phædr.
204d ;
cf. Plat.
Phædr. 240d, Theæt. 161d, etc. ||
7 μὴ
οὐ pour exprimer la négat. avec doute,
tandis que οὐ μή exprime la négation
d’une façon absolue : après les verbes qui marquent une idée
de crainte ou de préoccupation avec le sbj. ou l’opt. :
δείδω, μὴ οὔ τίς τοι ὑπόσχηται τόδε
ἔργον, Il. 10,
39, je crains que personne ne te promette un pareil
service ; οὐ τοῦτο δέδοικα, μὴ οὐκ ἔχω ὅ τι δῶ
ἑκάστῳ τῶν φίλων, ἀλλὰ μὴ οὐκ ἔχω οἷς δῶ, Xén. An. 1, 7, 7, je ne crains pas de ne pas avoir de quoi
donner à chacun de mes amis, mais bien de ne pas avoir à qui
donner ; si la propos. annoncée par μή exprime l’opinion non de la pers. qui parle, mais
de celle dont on parle, au lieu de οὐ on
emploie un second μή :
ἐθαύμαζε δ’, εἴ τις φοϐοῖτο μὴ ὁ γενόμενος καλὸς
κἀγαθὸς τῷ τὰ μέγιστα εὐεργετήσαντι μὴ τὴν μεγίστην χάριν
ἕξοι, Xén. Mem. 1, 2, 7, il
s’étonnait de voir craindre qu’un honnête homme ne témoignât point
à celui qui lui avait rendu les plus grands services la plus grande
reconnaissance ; après les verbes qui marquent
une négation : τίνα οἴει
ἀπαρνήσεσθαι μὴ οὐχὶ καὶ αὐτὸν ἐπίστασθαι τὰ δίκαια καὶ ἄλλους
διδάξειν; Plat. Gorg. 461c, penses-tu qu’il y ait qqn disposé à reconnaître
qu’il n’a aucune notion de la justice et qu’il n’est pas en état de
l’enseigner aux autres ? un doute
(penser, réfléchir, supposer, etc.)
ou le désir de dissiper une incertitude
(regarder, examiner, chercher à reconnaître, etc.) avec le sbj. ou
l’opt. : ὑποπτεύομεν ὑμᾶς μὴ οὐ
κοινοὶ ἀποϐῆτε, Thc. 3, 53, nous soupçonnons que vous ne serez pas
impartiaux ; cf. Xén. Cyr. 1, 1, 3, etc. ;
Plat. Gorg.
495b,
etc. ; qqf. avec
l’ind. lorsque la négat. équivaut à une affirmation :
ὅρα, ὦ μακάριε, μὴ οὐχ οὕτως ταῦτ’ ἔχει,
Plat. 2 Alc.
139d, prends
garde, fortuné ami, qu’il n’en est point ainsi ; μὴ οὐ s’emploie qqf. sans verbe
antérieur ; on l’explique dans ce cas en suppléant ὅρα ou σκόπει,
Plat. Phæd.
67b,
69a ;
Conv. 194c, etc. ; après les verbes
signifiant défendre, empêcher, différer, etc., qui se construisent avec
μή et l’inf. dans une propos. affirm.,
avec μὴ οὐ et l’inf. dans une propos.
négat. ou interrog. : οὐκέτι
ἀνεϐάλλοντο μὴ οὐ τὸ πᾶν μηχανήσασθαι, Hdt. 6, 88, ils
n’hésitaient plus à employer tous les moyens possibles ;
οὐδὲν ἐδύνατο ἀντέχειν μὴ οὐ χαρίζεσθαι,
Xén. Cyr.
1, 4, 2, (Astyage) ne pouvait s’empêcher
d’être agréable (à Cyrus) ; cf.
Xén. An.
3, 1, 13 ; Plat. Phæd. 87a, Conv. 197a, etc. ; avec l’inf. employé substantiv. on construit de même
μὴ οὐ : οὐκ
ἐναντιώσομαι τὸ μὴ οὐ, etc.
Eschl. Pr.
787, je ne m’opposerai pas à ce que,
etc. ; μὴ παρῇς τὸ μὴ
οὐ φράσαι, Soph. O.R. 283, ne néglige pas
de dire, c. à d. garde-toi de taire ;
cf. Xén.
Cyr. 7, 5,
42 ; Plat. Phil. 13a, etc. ; après les mots ou locut. nég. ne vouloir pas, ne
pouvoir pas, être impossible, être injuste, indigne, honteux, avoir
honte, etc. : οὐδεὶς οἷός τ’ ἐστὶν ἄλλως λέγων μὴ οὐ καταγέλαστος
εἶναι, Plat. Gorg. 509a, aucun d’eux ne peut éviter d’être ridicule en
parlant autrement : πᾶσιν αἰσχύνη ἦν μὴ οὐ
συσπουδάζειν, Xén. An. 2, 3, 11, tous
auraient eu honte de ne pas s’associer au zèle de (Cléarque) ;
αἰσχρόν ἐστι μὴ οὐκ, Xén. Lac. 6, 2, il est honteux de ne pas, etc. ; après une propos.
principale négat. suivie de ὥστε, on
emploie μὴ οὐ au lieu de μή : πείσομαι γὰρ οὐ
τοσοῦτον οὐδὲν ὥστε μὴ οὐ καλῶς θανεῖν, Soph. Ant. 96, car je ne souffrirai rien de si terrible que je
ne meure avec gloire ; après une propos.
principale négat. suivie d’une propos. au participe :
οὔκων δίκαιον (ἀνδριάντα) ἱστάναι μὴ οὐκ
ὑπερϐαλλόμενον τοῖσι ἔργοισι, Hdt.
2, 110, il n’est donc pas juste que
(Darius) érige (sa statue) en avant de celle d’un homme qu’il n’a
point surpassé par ses exploits ||
8 μή
ποτε, adv. au sens de « jamais »
après ὡς, εἰ,
etc. Eschl.
Pr. 203,
etc. ; après
οἷος, Plat.
Criti. 44b ; avec l’inf. Eschl.
Eum. 977,
etc. ; dans les
serments, Il. 9, 133, 275, etc. ;
dans le disc. indir. pour citer les paroles d’un
autre, Hés. O. 86 ; pour empêcher, avec le sbj. Od. 19, 81, etc. ; avec l’inf. pour
l’impér. Od. 11, 441 ; postér. au sens
de « je ne sais si... ne pas, peut-être » Arstt. Nic. 10, 1, 3 ; ou conj. au sens
de afin que jamais, Od.
21, 324 ||
9 μή
που, afin que... ne pas en qqe façon, Od. 2, 71 ||
10 μή
πω, pas encore, Od. 22, 431 ; Soph.
O.R. 1110,
etc. ; pas plus, Od. 23, 59 ; Soph. O.R. 740 ; suivi de
πρίν : μή πω
πρίν, pas avant que, Il.
18, 134 ; Soph.
Ph. 961,
etc. ; jamais, Il. 17, 422 ; Soph. El. 403, etc. ; afin que... ne
pas dorénavant, Od. 9,
102 ||
11 μηπώποτε, jamais encore, Soph. Ant. 1094 ||
12 μήπως, afin que... ne pas en qqe façon, avec le sbj. Il.
5, 10, 65, 348, etc. ; sans propos. principale
antér. Il. 5,
487 ; 8, 510, etc. ; si... ne pas en qqe ch. Il. 10, 101 ; après les verbes marquant une préoccupation au sens
de que... en qqe sorte, Il.
5, 298 ; 11,
509 ||
13 μήτε (v. ce mot) ||
14 μή
τι ou μήτι avec l’impér. ou le sbj. et
l’inf. au sens de l’impér. « ne pas... donc », « certes...
ne pas », Il. 1,
550 ; 5, 130, etc. ; Od. 2, 303 ; Eschl.
Pers. 698,
etc. ; avec l’opt.
pour exprimer un souhait « ne pas... en qqe ch. »,
Soph. Tr.
383 ; renforcé par
une particule : μή τί γε,
seulement certes... pas, Plat.
Demod. 383d, etc. ; μή τί γε δή,
évidemment certes pas, Dém. Ol. 2, § 23 ;
ces diverses construct. peuvent se traduire en
franç. par « bien loin que, encore moins » ||
15 μή
τοι ou μήτοι, d’ord. suivi de
γε, vraiment pas, certes pas, pourtant
certes pas, Soph. Aj. 472 ; Plat. Rsp. 352c, etc. ; dans les propos.
construites à l’impér. et au sbj. avec la valeur d’un impér.
certes... ne pas, ne pas... pourtant, Soph. O.C. 1348, etc.
Étym.
indo-europ. *meh₁, anc. nég.
prohibitive, cf. sscr. mā́.