οὖν
οὑνοὖν, adv. et conj. touj.
après un mot :
I sans doute,
réellement, en effet, joint à d’autres
particules : μὲν οὖν,
particul. dans les réponses :
ἆρ’ οὐ τόδε ἦν τὸ δένδρον, ἐφ’ ὅπερ ἦγες ἡμᾶς; —
τοῦτο μὲν οὖν αὐτό, Plat.
Phædr. 230a, n’est-ce pas là
l’arbre vers lequel tu nous conduisais ? précisément, c’est
celui-là ; δ’ οὖν, mais réellement, mais
il est certain que : Θηϐαῖοι μὲν ταῦτα
λέγουσι... ; Πλαταιῆς δ’ οὐχ ὁμολογοῦσι·
ἐκ δ’ οὖν τῆς γῆς ἀνεχώρησαν οἱ Θηϐαῖοι, Thc. 2, 5, voilà ce que
disent les Thébains ; les Platéens n’en conviennent pas, mais il
est certain qu’ils décampèrent ; cf.
Hdt. 3, 80,
etc. ; Thc.
1, 63, etc. ;
Xén. An.
1, 2, 12, etc. ; μειράκιον, ὡς μὲν ἐγᾦμαι,
καλόν τε κἀγαθὸν τὴν φύσιν, τὴν δ’ οὖν ἰδέαν πάνυ καλός,
Plat. Prot.
315e, jeune
homme, à ce que je crois, d’une belle et bonne nature, mais à coup
sûr de très belle apparence ; particul. pour
rappeler en forme de conclusion, ce qui
vient d’être dit, au sens du franç. comme
on l’a dit, dis-je, comme on peut voir : τὸν δ’ οὖν Ἁρμόδιον ἀπαρνηθέντα τὴν πείρασιν,
Thc. 6, 56,
Harmodios ayant donc repoussé les avances (pour
rappeler la mention de ces avances au ch. 54) ; cf. Thc. 1, 3, etc. ; de même avec une conj. antér. : εἰ δ’ οὖν, mais si (donc) réellement, Eschl. Ag. 676, etc. ; Plat. Ap. 34d, etc. ; ἀλλ’ οὖν, pourtant
certainement, mais pourtant, Eur.
Ion 1345 ;
particul. dans le 2e
membre de phrase d’une hypothèse : εἰ καὶ σμικρά, ἀλλ’ ὦν ἴση γε χάρις ὁμοίως, ὡς εἰ νῦν κοθέν
τι μέγα λάϐοιμι, Hdt. 3, 140, quand même le présent serait petit, ma
reconnaissance serait pourtant certainement la même que si je
recevais en ce moment qqe grand bienfait ; cf. Plat. Phæd. 91b ; Eur. Ph. 498, etc. ; καὶ οὖν, et en
effet, Plat. Prot. 309b ; γὰρ οὖν, car vraiment,
car en fait, Od. 2,
123 ; ttef. au sens de ainsi donc,
Il. 2, 350 ;
11, 754, etc. ; dans les
répliques : sans doute, sans contredit :
οὔτ’ οὖν..., οὔτε, Il. 17, 20 ; Od. 2, 200, etc. ; Hdt. 9, 26, etc. ni à la
vérité..., ni, etc. ; οὔτε..., οὔτ’ οὖν, Od.
11, 200 ; Eschl. Ag. 358, etc. ; Soph. O.R. 90, etc. ni..., ni à la
vérité ; οὖν s’ajoute
ainsi à la négat. selon qu’on veut renforcer le 1er ou le 2e membre de
phrase ; de même joint à εἴτε dans les interrogations
disjonctives : εἰ..., εἴτ’
οὖν, Eur. Alc. 141, si, ou si réellement ; εἴτ’ οὖν εἴτε
μή, Eur. Her. 149, si..., ou si
non, si..., ou non ; avec répét. de
εἴτ’ οὖν : εἴτ’
οὖν ἀληθὲς εἴτ’ οὖν ψεῦδος, Plat.
Ap. 34e, (après cela) que ce
soit vrai, que ce soit faux ; cf.
Eschl. Ch.
682 ; avec
ὥσπερ dans les propos.
parenthét. : εἰ δ’ ἔστιν, ὥσπερ οὖν
ἔστι, θεός, Plat. Phædr. 242e, s’il est un dieu, comme cela est en effet ;
οὗτος μὲν οἴεταί τι εἰδέναι οὐκ εἰδώς, ἐγὼ δ’
ὥσπερ οὖν οὐκ οἶδα, οὐδὲ οἴομαι, Plat. Ap. 21d, il croit savoir qqe
ch. bien que ne sachant rien ; moi, je ne crois pas savoir, comme
en fait je ne sais rien ; en ce sens joint aux
pron. et adv. relat. ; οἷόσπερ
οὖν, tel qu’en fait, Eschl.
Ag. 607 ;
ὁστισοῦν, qui que ce soit en réalité ;
de même ὁσοσοῦν, Hdt. 1, 99 ; ὁποιοσοῦν, ὁποσοσοῦν,
ὁποτεροσοῦν, ὁποτερωσοῦν, ὁπωσοῦν, etc. (v. ces mots) ||
II donc, eh bien :
1 pour
marquer la continuation d’un récit ou d’un
raisonnement : οἱ δ’ ἐπεὶ οὖν
ἤγερθεν, Il. 1,
57, quand donc ils eurent été convoqués ; cf. Il. 3, 21, 154 ; 13, 1,
etc. ; particul. en ce
sens dans la locut. μὲν οὖν,
Od. 13, 122,
etc. ||
2 pour
rappeler ce qui vient d’être dit, au sens du lat. dico ou inquam, comme
on l’a dit, dis-je ; particul. après une
parenthèse ou un membre de phrase développé, pour ramener
l’attention sur le fait énoncé, dont le développement a été
interrompu : ὁ Πρόξενος, ἔτυχε γὰρ
ὕστερος προσιὼν καὶ τάξις αὐτῷ ἑπομένη τῶν ὁπλιτῶν, εὐθὺς οὖν εἰς
τὸ μέσον ἔθετο τὰ ὅπλα, Xén.
An. 1, 5, 14,
Proxénos, car il se trouvait s’avancer le dernier avec le corps
d’hoplites qui le suivait, Proxénos, dis-je, fit aussitôt poser les
armes ; cf. Hdt.
1, 69, etc. ;
Thc. 2, 16,
etc. ; Xén.
Cyr. 3, 3, 9,
etc. ; en ce sens,
chez Hérodote, dans un second membre de phrase après un premier
membre court, Hdt. 1, 144 ; 9, 48 ;
particul. entre une prépos. et un verbe au sens
de alors ou aussitôt :
ἐπεὰν τοὺς κλυστῆρας πλήσωνται, ἐν ὦν
ἔπλησαν, Hdt. 2, 87, après avoir rempli leurs seringues..., alors
ils remplissent, etc. ; ἐπικαλέει τὸν θεόν, καὶ ἔπειτα βρόχῳ περὶ ὦν ἔϐαλε τὸν
αὐχένα, Hdt. 4,
60, il invoque le dieu et ensuite il jette donc un lacet
autour du cou (de la victime) ; rar. ainsi
construit chez les Att. Ar.
Ran. 1047 ;
cf. Epich.
(Ath. 277f) ; Anth. 12, 226 ||
III pour marquer la conséquence : par suite, d’après
cela, en conséquence, donc (lat.
ergo, itaque) : ἤτοι νόστος ἀπώλετο
πατρὸς ἐμοῖο· οὔτ’ οὖν ἀγγελίῃσ’ ἔτι πείθομαι, οὔτε,
etc. Od.
1, 414, en vérité, le retour de mon père
est perdu ; c’est pourquoi ni je ne me fie à des messages ni,
etc. ; ἐμοὶ γὰρ ἦν
πρόφαντον· ὅδ’ οὖν ὁ θὴρ Κένταυρος, ὡς τὸ θεῖον ἦν πρόφαντον, οὕτω
μ’ ἔκτεινεν, Soph. Tr. 1162, cela m’avait été
prédit ; en conséquence ce monstre, ce Centaure, comme l’oracle du
dieu l’avait annoncé, me tua ainsi ; en ce sens
joint à des particules : καὶ
οὖν, et ainsi, et c’est pourquoi, Xén. Cyr. 4, 1, 20 ; καὶ γὰρ οὖν, et
par suite donc, Xén. An. 1, 9, 8 ; δὴ οὖν, Plat. Conv. 191c ; οὖν δή, Soph. Aj. 873, etc. ; dans les interr. pour rappeler ce qui précède :
τίς οὖν ὁ λύσων σ’ ἐστίν; Eschl. Pr. 773, ainsi donc qui est celui qui doit te délivrer ?
cf. Soph.
Tr. 1191 ;
Eur. Alc.
534 ; Plat.
Phæd. 57a, etc. ; en ce sens οὖν se met parfois avant la propos. dont il exprime
la conclusion, Soph. O.C. 980 ||
E Ion. ὦν, Hdt. ll. cc.
Étym.
Étymol. inconnue.