φύω
φῶφύω (impf.
ἔφυον, f.
φύσω [ῠ] ao.
ἔφυσα [ῡ] ao. 2
ἔφυν [ῡ] pf.
πέφυκα [ῡ] pl. q. pf.
ἐπεφύκειν [ῡ] ; pass. f.
φυήσομαι, ao. 2
ἐφύην) [ῠ
dev. une voy. excepté dans les poètes
postér.]
I tr. pousser, faire naître, faire croître :
τινά, Xén.
Mem. 2, 3,
19 ; Œc. 7,
16 ; Plat. Euthyd. 299a, etc. faire naître qqn ;
τι καί τινα, Hdt. 9, 122, des
productions et des hommes ; ὁ φύσας,
Batr. 13 ;
Soph. Tr.
1034 ; Eur.
Med. 1126,
etc. ou
ὁ φ. πατήρ, Eur.
Hel. 86, le
père ; οἱ φύσαντες, Eur. Ph. 34 ; Ar. Vesp. 1464, ceux qui ont
engendré, les parents ; en prose,
Lys. 10, 8 ;
οἱ (θεοὶ)
φύσαντες καὶ κλῃζόμενοι πατέρες,
Soph. Tr.
1268, les dieux qui l’ayant engendré et
ayant été appelés pères ; p. suite, joint
à γεννᾶν, Plat. Pol. 274a ; à τρέφειν, Plat. Rsp. 621a, etc. ; ἥδ’ ἡμέρα φύσει σε καὶ
διαφθερεῖ, Soph. O.R. 438, ce jour te fera
naître à la fois et périr, c. à d.
montrera d’où tu tires ton origine et en même temps sera ta perte ;
particul. :
1 en
parl. de végétaux : φ. φύλλα καὶ
ὄζους, Il. 1,
235 ; 6, 148 ; 14, 347 ; Od. 7, 119, etc. pousser des
feuilles et des rejetons ||
2 en
parl. du corps de l’homme ou des animaux : φ. τρίχας, Od. 10, 393, produire ou faire
pousser des cheveux ; πώγωνα,
Hdt. 8, 104,
pousser de la barbe ; γλῶσσαν οὐκ ἔφυσε,
Hdt. 2, 68,
litt. il n’a pas poussé de langue,
c. à d. il n’a pas de langue ;
πτερά, Ar.
Av. 106,
etc. ; Plat.
Phædr. 251c, pousser des ailes ;
cf. Xén.
Cyr. 5, 2,
15 ; Arstt. H.A. 9, 37, 2,
etc. ; σάρκας,
Plat. Leg.
797e ;
σάρκα, Plat.
Tim. 74,
pousser de la chair ; avec double
acc. : φῦσαί τινα δόλον,
Hh. Cer.
8, faire pousser une fleur (le narcisse)
pour tromper ||
3 fig.
avec un suj. de pers. : φ.
νοῦν, Soph. fr.
602, ou φρένας, Soph. O.C. 804, pousser de la
raison, devenir sage, c. à d. grandir en
intelligence, en raison ; ou en sagesse,
Soph. El.
1463 ; ou, en parl.
des dieux, φ. ἀνθρώποις φρένας,
Soph. Ant.
683, faire naître, donner la raison aux
hommes ||
II intr. naître, croître, pousser : ὣς ἀνδρῶν γενεὴ ἣ μὲν φύει, ἣ δ’ ἀπολήγει,
Il. 6, 149,
ainsi de la race des hommes une génération naît, l’autre disparaît
||
Moy. φύομαι (f. φύσομαι, ao. 2 ἔφυν [ῡ], d’où inf. φῦναι, part. φύς, pf. πέφυκα [ῡ])
A intr.
I naître, croître :
1 en
parl. de végétaux, Il. 4, 483 ; 14, 288 ;
21, 352 ; Od.
5, 238, 241, 477 ; 7, 114, 128 ; 9, 109,
141, etc. ; τὰ
φυόμενα ἐκ τῆς γῆς, Xén.
Cyr. 8, 8, 14,
ce qui naît ou pousse de la terre ;
πεφυκότα δένδρα, Xén. Cyr. 4, 3, 5, arbres plantés, c. à
d. qui ne bougent pas ; ὑπὸ φηγῷ
πεφυκυΐῃ, Hdt. 2, 56, sous un chêne qui se trouvait planté ||
2 en
parl. du corps : κέρα ἐκ κεφαλῆς
πεφύκει, Il. 4,
109, des cornes avaient poussé de sa tête ; de même, en parl. de cheveux, Xén. Cyr. 1, 6, 6 ; κεφαλὴ θριξὶ
πεφυκυῖα, DS. 2, 50, tête couverte de cheveux ||
3 en
parl. de pers. naître, et à l’ao. ou au
pf. être né : ἔκ τινος,
Eschl. Pr.
871 ; Soph.
O.R. 458 ;
Eur. H.f.
326 ; Xén.
Mem. 2, 3, 4 ;
Plat. Conv.
197a,
etc. ; ἀπό
τινος, Soph. O.R. 1359, etc. ; Eur. I.T. 610 ; Xén. Cyr. 5, 4, 30, etc. ;
Plat. Phædr.
251b,
etc. ; τινός,
Eschl. Sept.
1022 ; Soph.
O.R. 1082,
etc. ; Eur.
H.f. 299,
etc. ; Xén.
Cyr. 5, 5, 8,
etc. ; Plat.
Leg. 772e, etc. de qqn ||
4 en
parl. de ch. : πρᾶγμα φυόμενον ἐν τῇ
Ἑλλάδι, Xén. Hell. 5, 2, 12, événement
qui se développe dans la Grèce ||
II croître sur,
d’où s’attacher à, au
pf. être attaché à, adhérent à : ἔν
τ’ ἄρα οἱ φῦ χειρί, Il.
6, 253, elle s’attacha à sa main, lui
serra la main ; ἐν χείρεσσι φύοντο,
Od. 24, 410,
ils se serraient les mains ; ὀδὰξ ἐν χείλεσι
φύντες, Od. 1,
381 ; 18, 410 ; 20, 268, s’étant serré les lèvres avec leurs dents,
s’étant mordu les lèvres ||
B tr. :
1 (seul. au part. ao. 2 chez les écriv. réc.)
ὁ φύς, Hld.
2, 16, celui qui a engendré, le père
(chez les Att. au sens intr. le fils)
||
2 (à
l’ao. 2 ἔφυν et
au pf. πέφυκα) être né dans telle
condition, avec telle disposition ou
telle qualité ; p. suite, au sens d’un
prés. être de naissance ou par
nature, être naturellement (le pl. q. pf.
ἐπεφύκειν équivaut de même à un
impf.) : ἄνθρωπος πεφυκώς,
Xén. Cyr.
1, 1, 3, étant né homme, quand on est
homme ; τὰ φύσει πεφυκότα, Lys. 193, 21, les
productions naturelles ; cf. Plat. Crat. 383a, 389c ; ὡς πέφυκε, Xén. Cyn. 6, 15 ; Dém. 1122, 18 ;
Plut. M.
129b,
926c,
991b, comme
il est naturel ; εἰ μὴ κακὸς πέφυκα,
Soph. Ph.
558, si je ne suis pas naturellement
méchant ; πεφυκὼς σοφός, Soph. Ph. 1244, étant naturellement rusé ; εὐχροώτεροι ὁρῷντο ἢ πεφύκασι, Xén. Cyr. 8, 1, 41 (de façon à) paraître plus brillants qu’ils
ne sont naturellement ; de même,
mais rar. avec l’ao. 2 :
πᾶσι θνατοῖς ἔφυ μόρος, Soph. El. 860, la mort est le sort de tous les mortels ;
χαίρειν πέφυκεν οὐχὶ τοῖς αὐτοῖς ἀεί,
Soph. Tr.
440, se réjouir n’est pas toujours donné
aux mêmes ; cf. Xén. Cyr. 4, 3, 19 ; Dém.
1394, 8 ; avec un
adv. ἱκανῶς πεφυκότες,
Ant. 115, 3,
étant naturellement suffisants pour la tâche ; οἱ καλῶς πεφυκότες, Soph.
El. 989, ceux
qui ont une bonne nature ; οἱ βέλτιστα
φύντες, Plat. Rsp. 341c, ceux qui ont une nature excellente ; cf. Lys. 192, 22 ; οὕτως πεφυκότων
(πραγμάτων) Xén.
Hell. 7, 1, 7,
les choses étant ainsi ; cf. Plat. Leg. 807d, etc. ; avec une
prép. : εὖ πεφυκέναι πρός τι,
Xén. Mem.
4, 1, 12 ; ou
κατά τι, Dém.
982, 21, avoir d’heureuses dispositions
pour qqe ch. ; πεφυκέναι ἐπί τινι,
Eur. Med.
928, etc. ;
ἐπί τι, Plat.
Rsp. 509e ; εἴς τι, Plat. Rsp. 433a, etc. ; πρός τι, Xén. Hell. 7, 1, 3 ;
Plat. Rsp.
547e,
etc. être disposé pour qqe ch.
ou porté à qqe ch. ; avec un inf. πεφύκασι δ’ ἅπαντες
ἁμαρτάνειν, Thc. 3, 45, tous les hommes ont une disposition naturelle
à commettre des fautes ; πεφύκασιν ὑπὸ τούτων
κρατεῖσθαι, Xén. Cyr. 5, 1, 11, les hommes
sont naturellement faits pour être dominés par ces besoins (la
faim, la soif, etc.) ; cf. Thc. 2, 64 ; 3, 39 ;
4, 61, etc. ;
pléonast. avec φύσει : ἔξοιδα φύσει σε μὴ
πεφυκότα τοιαῦτα φωνεῖν, Soph.
Ph. 79, je
sais que tu n’es pas d’une nature à dire de telles choses ;
cf. Xén.
Cyr. 5, 1,
23 ; 8, 7, 13 ; Plat. Crat. 383a, 389c, etc. ||
E Act. prés. ind. 3 pl. dor. φύοντι, Thcr. Idyl. 4, 24 ; 7, 75 ; Mosch. 3, 103 ; impf. 3 sg. poét.
φύεν, Il.
14, 347. Fut.
réc. φυήσω, Spt. Esaï. 37, 31, ou φυήσομαι, Geop. 2, 37, 1. Ao. 2, 3 pl.
ἔφυν [ῡ] Od. 5, 481 ou ἔφυν [ῠ]
Pd. P.
1, 42 ; opt.
φύην, Thcr.
Idyl. 15, 94 ;
inf. φύμεναι,
Thcr. Idyl.
25, 39 ; part.
φύς, Od.
18, 410 ; Plat.
Rsp. 396c, 461a, etc. ; fém. éol.
φοῦσα (p.
φῦσα) Corinn.
21 Bgk. Pf. part.
fém. ion. πεφυκυίη, Hdt. 2, 56 ; pf. épq. πέφυα,
d’où 3 pl.
πεφύασι [ᾱ] Il. 4, 484 ; Od. 7, 128 ; Hés. Th. 728 ; part. acc. pl. πεφυῶτας,
Od. 5, 477.
Pl. q. pf. 1 sg. poét. πεφύκειν, Il. 4, 109 ; 3 pl. poét.
ἐπέφυκον [ῡ] (p.
ἐπεφύκεσαν) Hés.
Th. 152,
O. 149,
Sc. 76.
Ne pas confondre ἔφυσαν, 3 pl. ao. 1,
Soph. O.R.
436, et
ἔφυσαν, 3 pl. ao.
2, Hh. Ven. 265 ; Thcr. Idyl. 22, 213.
Étym. R.
indo-europ. *bheh₂u-, croître,
naître, être ; cf. lat. fuī.