ψυχεμπορική

ψυχή

Ψυχή
ψυχή, ῆς () []
A souffle : οὐκ ἐᾷ ἡμᾶς οὐδὲ ψυχῆς λαχεῖν, Phryn. (Bkk. 73) il ne nous laisse même pas reprendre haleine ||
B p. suite, souffle de la vie, d’où :
I âme, comme principe de vie : joint à μένος, Il. 5, 296 ; 8, 123, 315 ; à αἰών, Od. 9, 523 ; à θυμός, Il. 11, 334 ; Od. 21, 154, 170 ; ἀπὸ ψυχὰν (dor.) λιπών, Pd. P. 3, 101, ayant rendu le souffle ; invers. τὸν ἔλιπε ψυχή, le souffle, c. à d. la vie l’abandonna, Il. 16, 453 ; Od. 18, 19 ; ou simpl. en parl. d’une faiblesse, Il. 5, 696 ; ἀποπνεῖν ψυχάς, Pd. N. 1, 47, ou ἐκπνεῖν ψυχήν, Eur. Or. 1163, exhaler son âme ; de même, rendre son âme par une blessure, Il. 14, 518 ; ψυχὴν Ἄϊδι διδόναι, Il. 5, 654, etc. ; ou Ἀΐδᾳ τελεῖν, Pd. I. 1, 99, rendre son âme à Hadès ; ψυχὴν ἀφιέναι, Eur. Or. 1171, m. sign. ; p. ext. :
1 vie, en parl. de pers. : ἀπαιτεῖν τὴν ψυχήν τινος, Spt. 1 Reg. 19, 4 ; NT. Luc. 12, 20, réclamer la vie de qqn ; ψυχὴν παραιτεῖσθαι, Hdt. 1, 24, demander sans l’obtenir d’avoir la vie sauve ; en parl. d’animaux, Od. 14, 426 ; Hés. Sc. 173 ; Pd. N. 1, 70 ; chez les poètes, qqf. au plur. Pd. O. 8, 51 ; en prose, en parl. de la vie de plus. pers. Xén. Cyr. 3, 3, 44 ; ψυχῆς αἷμα, Soph. El. 786, le sang de la vie ; ἀφελέσθαι ψυχήν, Eschn. 39, 43, enlever la vie ; σωτηρίας τῆς ψυχῆς ἀποστερεῖν τινα, Thc. 1, 136, litt. priver qqn du salut de la vie, c. à d. être cause de la mort de qqn ; περὶ ψυχῆς μάχεσθαι, Od. 22, 245, combattre pour sa vie ; ou κινδυνεύειν, Thc. 8, 50 ; Ant. 115, 15, s’exposer au péril de sa vie ; ou ἀγωνίζεσθαι, Xén. Hipp. 1, 19, soutenir des luttes pour sa vie ; περὶ ψυχῆς δρόμον δραμεῖν, Ar. Vesp. 376, courir le risque de la vie ; ψυχῆς ἀφειδεῖν, Soph. El. 980, ne pas épargner sa vie ; ψυχῆς φείδεσθαι, Eur. H.f. 1146, épargner sa vie ; ψυχὴν παρθέμενος, Od. 3, 74 ; 9, 255, ayant risqué sa vie ; τῆς ψυχῆς πρίασθαι, Xén. Cyr. 3, 1, 36, acheter au prix de sa vie que, etc. ; τὴν ψυχήν τινος ζημιοῦσθαι, Hdt. 7, 39, payer au prix de la vie de qqn ; τὴν ψυχὴν ἐκπίνειν, Ar. Nub. 712, boire l’âme ou la vie, c. à d. le sang de qqn ; ποινὴν τῆς τινος ψυχῆς ἀνελέσθαι, Hdt. 2, 134, recevoir l’amende due pour la mort de qqn ||
2 un être vivant, une personne : ψυχὴ Ὀρέστου, Soph. El. 1127, la personne d’Oreste ; abs. ψυχή, Soph. Ant. 559, etc. être, personne ; au plur. Il. 13, 763 ; 24, 168 ; Eschl. Ag. 1457 ; Ar. Th. 864, etc. ||
3 t. d’affection, être chéri : ὦ ἀγαθὴ καὶ πιστὴ ψυχή, Xén. Cyr. 7, 3, 8, ô chère âme, bonne et fidèle ; p. ext. objet le plus cher, le plus précieux, ce qui est l’âme ou la vie d’une personne, d’une cité, etc. Hés. O. 684 ; Eur. Andr. 419 ||
II
1 âme, p. opp. au corps, Isocr. 2c ; ψυχὴ καὶ σῶμα, Xén. Mem. 1, 3, 5 ; An. 3, 2, 20, l’âme et le corps, c. à d. l’homme tout entier ; ἀνθρώπου ψυχὴ ἀθάνατός ἐστι, Hdt. 2, 123, l’âme de l’homme est immortelle ; cf. Plat. Phædr. 245c, Prot. 313, etc. ; particul. : l’âme comme siège des sentiments, des passions, Pd. O. 2, 125, etc. ; Hdt. 3, 14 ; Thc. 2, 40 ; Xén. Cyr. 6, 2, 33 ; ἐκ τῆς ψυχῆς, Xén. Ap. 18 ; Conv. 4, 41 ; Œc. 10, 4 ; An. 7, 7, 43 ; ἀπὸ ψυχῆς, Luc. Ind. 27, du fond de l’âme ; κατὰ ψυχήν, Spt. Sir. 7, 26 ; κατὰ τὴν ψυχήν, Spt. 1 Reg. 19, 3 ; πρὸς τὴν ψυχήν, Spt. 1 Reg. 27, 16, etc. selon le cœur ; ἀπ’ ὀρθῆς καὶ δικαίας ψυχῆς, Dém. 325, d’une âme droite et juste ; ὅλῃ τῇ ψυχῇ, Xén. Mem. 3, 11, 10, de toute son âme ; ψυχῇ μιᾷ, Pol. 8, 5, 3 ; 8, 9, 7 ; 9, 22, 1, etc. ; Plut. Cato mi. 73, etc. d’une seule âme, d’un seul cœur ; τίνα οἴεσθε αὐτὴν ψυχὴν ἕξειν; Dém. 842, 15, quels sentiments pensez-vous qu’elle éprouvera ? p. suite, caractère, nature, tempérament, génie : ἡ τοῦ Λυσίου ψυχή, DH. Lys. 11, le caractère ou le talent de Lysias ; en parl. d’animaux, Hés. Sc. 173 ; Xén. Eq. 1, 1 ; Cyn. 4, 4 ; Plat. Hipp. mi. 375a, etc. : θηρίων τὰς ψυχὰς ἡμεροῦν, Isocr. 17b, apprivoiser la nature fougueuse des bêtes sauvages ||
2 âme comme siège de l’intelligence, d’où intelligence, esprit, Hdt. 5, 124 ; Soph. O.C. 1207, etc. ; Xén. Hier. 7, 12 ; Plat. Crat. 400a, etc. ||
3 âme comme siège des désirs, Eschl. Pers. 841 ; Thcr. Idyl. 16, 24 ; particul. appétit matériel : ἡ ψυχὴ ἀναπαύσεται, Xén. Cyr. 6, 2, 28, le besoin de nourriture se calmera, c. à d. l’estomac sera satisfait ; d’où estomac, Xén. Cyr. 8, 7, 4 ; Spt. Prov. 18, 8 ; Esaï. 32, 6 ; désirs des sens, Xén. Mem. 1, 3, 14 ||
III âme séparée du corps et descendue dans les Enfers, âme d’un mort, ombre, Il. 1, 3 ; 23, 65, 72, 100, 104 ; Od. 11, 207, 213, 222 ; 24, 14, etc. ||
IV papillon, symbole de l’immortalité de l’âme chez les anciens, à cause de la transformation de la chenille ou de la chrysalide en papillon, Th. H.P. 2, 4, 4 ; C.P. 5, 7, 3 ; Plut. M. 636c, etc. ; γίγνονται αἱ καλούμεναι ψυχαὶ ἐκ τῶν καμπῶν, Arstt. H.A. 5, 19, 5, les insectes qu’on appelle papillons naissent des chenilles ||
V autre n. de la plante τριπόλιον, Diosc. Noth. 4, 135 ||
E Dor. ψυχά [] Pd. ll. cc. ; Eschl. Pr. 693, etc. ; Plut. M. 236e; Thcr. l. c. ; gén. pl. ion. ψυχέων dissyll. Od. 22, 245.
Étym. pré-grec ; p.-ê. apparenté à ψυχρός.