Σεῦτλος

σεύω

σεφθείς
σεύω (seul. prés. et ao. ἔσευα) pousser vivement, d’où :
1 chasser devant soi, poursuivre, acc. Il. 6, 133 ; Anth. 9, 371 ||
2 pousser en avant : ἵππους, Il. 15, 681, des chevaux ; avec un inf. pousser en avant pour, Od. 6, 89 ; avec idée d’hostilité, fig. pousser à, exciter à, avec πρός et l’acc. Anth. 1, 93 ; précipiter, lancer : κύνας ἐπὶ συΐ, Od. 14, 35, lancer des chiens contre un sanglier ||
3 repousser, Il. 20, 189 ||
4 emporter vivement : Αἰνείαν ἔσσευεν ἀπὸ χθονός, Il. 20, 325, il lança Énée loin de la terre ||
5 faire jaillir : αἷμα, Il. 5, 208, du sang ||
Pass.-moy. σεύομαι (ao. poét. σευάμην, d’où 3 sg. σεύατο ; ao. pass. ἐσύθην [] ou ἐσσύθην [] ; pf. au sens d’un prés. ἔσσυμαι [], pl. q. pf. au sens d’un impf. ἐσσύμην [])
I tr.
1 chasser devant soi, poursuivre, Il. 3, 26 ; 11, 415 ; 15, 272 ||
2 précipiter, lancer : ἀπ’ ἠϊόνος πεδίονδε, Il. 20, 148, du rivage dans la plaine ; fig. σ. κακότητα ἀπὸ καρήνου, Hh. 7, 12, détourner la lâcheté de sa propre tête ||
II intr. (surt. aux deux ao. et au pf.) s’élancer, se précipiter : ἐπὶ τεύχεα, Il. 2, 808, vers ses armes ; παρ’ ἐρινεόν, Il. 11, 167, près d’un figuier sauvage ; κατ’ ἀμαξιτόν, Il. 22, 146, sur la route ; ἀνὰ ἄστυ, Il. 6, 505, à travers la ville ; ἀμφ’ Ὀδυσῆα, Il. 11, 419, autour d’Ulysse ; κατὰ γῆς, Eschl. Eum. 1007, à terre ; πάλιν, Soph. O.C. 1724, en arrière, c. à d. pour retourner en hâte ; συθεὶς ἐκτόπιος, Soph. O.C. 119, qui est parti du lieu en hâte ; ἀφ’ ἑστίας, Eschl. Pers. 867, qui est parti de son foyer ; avec un suj. de chose : σύτο δ’ αἷμα, Il. 21, 167, le sang se précipita, c. à d. jaillit avec force ; avec un inf. : σ. διώκειν, Il. 17, 463, s’élancer pour poursuivre ; ὄφρα ὕλη σεύαιτο καήμεναι, Il. 23, 198, afin que le bois se hâte de brûler, c. à d. brûle vite ; fig. bondir d’impatience ; θυμὸς δέ μοι ἔσσυται, Od. 10, 484, mon cœur bondit d’impatience ; part. ἐσσύμενος, η, ον, qui s’est élancé, d’où impétueux, Il. 6, 518, etc. ; Od. 15, 73 ; fig. impatient, avec un gén. : ἐσσύμενος ὁδοῖο, Od. 4, 733, impatient de se mettre en route ; πόλεμοιο, Il. 13, 315, impatient de combattre ; avec un inf. ἐσσ. πολεμίζειν, Il. 11, 717, impatient de combattre ||
E Act. prés. inf. épq. σευέμεναι, Orph. Lith. 723. Impf. itér. 3 sg. σεύεσκε, Q. Sm. 2, 353. Ao. épq. ἔσσευα, Il. 5, 208 ; 14, 413 ; ou σεῦα, Il. 20, 189. Pass. ao. poét. ἐσσύθην, Soph. Aj. 294, et σύθην, Eschl. Pr. 135. Moy. ind. 3 sg. σεῦται, Soph. Tr. 645 ; ao. 3 pl. ἐσσεύαντο, Il. 11, 549 ; 15, 272. Ao. 2 poét. ἐσσύμην, ἔσσυο, ἔσσυτο, Il. 14, 519 ; 16, 585 ; Od. 9, 447, etc. ; 3 sg. σύτο, Il. 21, 167 ; Pd. O. 1, 20 ; part. σύμενος, Eschl. Eum. 1007 ; fém. dor. συμένα, Eschl. Ag. 746. D’un thème parallèle σου- prés. σοῦμαι, d’où 3 pl. σοῦνται, Eschl. Pers. 25 ; impér. 2 sg. σοῦ, Ar. Vesp. 209 ; 3 sg. σούσθω, Soph. Aj. 1414 ; 2 pl. σοῦσθε, Eschl. Sept. 31 ; Ar. Vesp. 458, etc. ; inf. σοῦσθαι, Plut. M. 362d.
Étym. R. indo-europ. *kieu-, se mettre en mouvement ; cf. κινέω, κίω, sscr. cyávate.