σῴζουσα

σῴζω

Σωθί
σῴζω (f. σώσω, ao. ἔσωσα, qqf. ἔσῳσα, pf. σέσωκα ; pass. ao. ἐσώθην, pf. σέσῳσμαι ou σέσωμαι) conserver sain et sauf, d’où :
1 mettre à l’abri d’un danger, préserver ou tirer d’un danger, sauver : τινά ou τι, Il. 4, 83, etc. ; Od. 9, 430, etc. ; Att. qqn ou qqe ch. ; avec double rég. : σ. υἷά τινι, Od. 4, 675, sauver le fils de qqn ; τινὶ τὸν βίον, Plat. Prot. 357a, sauver la vie à qqn ; τινὰ ἔκ τινος, Il. 5, 469 ; 11, 752 ; 22, 175, etc. ; Od. 4, 753, etc. ; Xén. Œc. 11, 11 ; An. 3, 2, 11, etc. ; Plat. Gorg. 511c, etc. ; ou ἀπό τινος, Eschl. Ag. 603 ; ou simpl. avec un gén. de chose : τινός, Soph. Ph. 919, tirer qqn de qqe danger ; avec un gén. de pers. : ἐχθρῶν Καδμείαν χθόνα, Soph. Ant. 1162, délivrer la terre de Kadmos de ses ennemis ; avec un inf. : τινὰ σῴζειν θανεῖν, Eur. Ph. 600, sauver qqn de mourir ; abs. Dém. 66, 27 ; ἡ σῴζουσα (s. e. ψῆφος) Luc. Harm. 3, le suffrage qui sauve, qui acquitte ; au pass. être sauvé, se sauver, échapper au danger, Il. 17, 228 ; Od. 3, 185, etc. ; Eschl. Ag. 618 ; Xén. Cyr. 3, 3, 51, etc. ; en parl. de malades, être rétabli, se tirer d’affaire, Hpc. 138b ; Is. 36, 12 ; fig. être sauvé moralement, être amendé, Ar. Nub. 930 ; Plut. M. 74c ; p. suite, être en vie, continuer de vivre, exister, Pol. 6, 9, 4 ; σῴζεο, Dieu te conserve ! porte-toi bien ! d’où adieu, Call. Del. 150 ; Anth. 5, 241 ; 9, 171, etc. ; μόγις ou μόλις σ. Plat. Ep. 322c ; DS. 2, 48, etc. n’être sauvé ou ne s’en tirer qu’avec peine ; χαλεπῶς σ. Thgn. 695, m. sign. ; avec un n. de chose comme suj. : πόλις σῴζεται, Eschl. Sept. 820 ; Thc. 3, 80, etc. la cité est sauvée ; cf. Dém. 118, 19 ; avec un gén. de chose : σωθῆναι κακῶν, Eur. Or. 779, être délivré de ses maux ||
2 ne pas tuer, laisser vivre, épargner, Od. 22, 357 ||
3 ne pas perdre, conserver : σ. σπέρμα πυρός, Od. 5, 490, conserver des charbons allumés sous la cendre ; σ. φάρμακον, Soph. Tr. 686, conserver, tenir en réserve un poison ; σ. τὰ τόξα, Soph. Ph. 766, garder les flèches ; σ. τὰ σκεύη, οἶκον, χρήματα, etc. Ar. Pax 730 ; Av. 380, 1062, conserver son mobilier, sa maison, sa fortune, etc. ; θοἰμάτιον, Ar. Eccl. 544, sauver le vêtement (empêcher qu’il ne soit volé) ; σ. τὰ ὑπάρχοντα, Thc. 1, 70, conserver ce qui existe ; τὰ ἑαυτῶν, Xén. Cyr. 3, 3, 45, conserver son bien ; πόλιν, Hdt. 8, 34 ; Eschl. Sept. 749 ; Soph. Ant. 1058, conserver ou sauver la cité ou l’État ; τὰ πράγματα, Thc. 1, 74, maintenir les affaires en bonne situation ; σῷζε τὸν παρόντα νοῦν, Eschl. Pr. 392, garde cette opinion, reste fidèle à cette opinion ; avec double rég. : σ. θᾶκόν τινι, Ar. Ran. 1517, réserver la place de qqn ; σ. τὰς πόλεις Φαρναϐάζῳ, Xén. Hell. 3, 1, 15, conserver les cités à Pharnabaze, faire qu’elles ne lui fassent pas défection ||
4 conserver avec soi, garder dans sa mémoire : λόγον, Eschl. Pr. 524, un discours ; cf. Eur. Hel. 266 ; Plat. Rsp. 486c ; d’où conserver, en gén. ; au pass. être conservé, en parl. d’ouvrages, d’écrits, Lgn fr. 5, 4 ; DC. 70, 2 ; en gén. δι’ ὧν τὰ προειμένα σωθήσεται, Dém. 57, 22, par quoi nous pourrons sauver ou conserver ce qui a été abandonné ; τὸ ἄπραγμον οὐ σῴζεται, Thc. 2, 63, le repos ne peut pas subsister ; avec le dat. de celui à qui qqe ch. est consacré, Xén. An. 7, 7, 56 ; Ar. fr. 1022, Mosch. 4, 3 ; avec un rég. de mouv. ramener sain et sauf : σ. τινὰ πόλινδε, Il. 5, 224, ramener qqn sain et sauf à la ville ; ἐς ὅμιλον, Il. 19, 401, dans l’assemblée ; ἐς οἴκους, Soph. Ph. 311, dans sa maison ; avec double rég. : σ. τινὰ ἐκ πολέμου ἐπὶ νῆας, Il. 17, 452, ramener qqn sain et sauf du combat vers les vaisseaux ; ἐξ Αἰγίνης δεῦρο, Plat. Gorg. 511d, d’Égine ici ; au pass. σῴζεσθαι δεῦρο πάλιν, Eur. Ph. 725, revenir ici sain et sauf ; ἐς οἶκον, Hdt. 4, 97 ; οἴκαδε, Xén. Hell. 1, 6, 7, revenir sain et sauf dans sa maison, dans sa patrie. ; πρὸς τὸ στρατόπεδον, Xén. Cyr. 5, 4, 16, revenir sain et sauf vers le camp ; ἐπὶ θάλατταν, Xén. An. 6, 5, 20, arriver sain et sauf à la mer ||
5 observer : τοὺς νόμους, Soph. Ant. 114 ; Eur. Suppl. 313, 527, les lois ; ἐφετμὰς χρηστηρίους, Eschl. Eum. 241, les ordres de l’oracle ||
Moy.
1 conserver pour soi, acc. Soph. El. 994 ; Eur. Hipp. 635, etc. ; Xén. Hell. 4, 5, 1, etc. ||
2 conserver dans son esprit, dans son souvenir, acc. Att. Soph. Tr. 682 ; Eur. Bacch. 793, etc. ; Plat. Theæt. 153b, etc. ||
E σῴζω (non σώζω) p. *σωΐζω, seule orthogr. us. dans les inscr. att. CIA. 1, 397, 4 (av. 444 av. J.-C.), etc. ; v. Meisterh. p. 142, 26 ; mais pour les temps autres que le prés. et l’impf. on rencontre deux écritures : 1o d’un th. vb. σω- : f. σώσω, ao. ἔσωσα, ao. pass. ἐσώθην, pf. σέσωμαι ; 2o d’un th. avec allongem. σῳδ-, d’où vient σῴζω p. *σῴδϳω, des formes vulg. d’ao. ἔσῳσα, d’où 3 sg. ἔσῳσεν, CIA. 2, 605, 6 (200/180 av. J.-C.) ; v. Meisterh. p. 145, § 65, 3 ; et de pf. pass. σέσῳσμαι, d’où 3 sg. σέσῳσται ; mais la forme σέσῳμαι conservée dans le cps. διασεσῳμένους (inscr. après 319 av. J.-C. ; v. Meisterh. p. 148, § 69, 3) est incorrecte et doit être écrite σέσωμαι, d’où 3 sg. σέσωται, Plat. Criti. 109d ; Eur. I.T. 607 var. ou σέσῳσμαι. On trouve encore dans les inscr. att. un fut. σωῶ, p. *σωιῶ, CIA. 1, 2 b, 7 (av. 456 av. J.-C.) ; v. Meisterh. p. 143, § 64, 1 ; dans Hom. seul. le part. prés. σῴζων, Od. 5, 490 ; cf. σώω ou σαόω.
Étym. p. *σωΐζω, v. σάος.