Ἀθηνᾶ
ἈθηναγόραςἈθηνᾶ, ᾶς
(ἡ) [ᾰθ]
1 Athèna, n. de Pallas, comme déesse protectrice d’Athènes, fille de
Zeus qui l’enfanta de sa propre tête, d’où elle s’élança tout
armée ; p. suite, sel. les mythographes
modernes, personnification de l’éclair. Elle est à la fois déesse
guerrière et protectrice des arts de la paix : déesse
guerrière, c’est elle qui tue la Gorgone, image du nuage orageux,
et c’est la tête de la Gorgone qui devient l’ornement de
l’égide (v. αἰγίς) symbole de la nuée
d’orage ; au même titre, Athèna est une des divinités qui jouent un
rôle actif dans l’épopée homérique ; elle inspire aux héros la
bravoure calme et réfléchie qui s’oppose aux fureurs d’Arès et elle
descend dans la mêlée où elle triomphe d’Arès lui-même ; aussi les
monuments de l’art hellénique la représentent debout, le casque en
tête, le bouclier dans la main gauche, le bras droit brandissant un
javelot. La déesse belliqueuse qui donne la victoire est par là
même celle qui assure les bienfaits de la paix ; aussi à Athènes en
particulier préside-t-elle aux décisions des assemblées
(βουλαία), et
inspire-t-elle l’éloquence des orateurs (ἀγοραία). Elle est la déesse
protectrice des arts manuels, des travaux des champs ; c’est elle
qui enseigne la plantation et la culture de l’olivier, l’arbre qui
devient l’une des principales sources de richesse de l’Attique, et
dont le rameau est comme le symbole du caractère pacifique de la
déesse. Elle personnifie le travail inventif de l’esprit,
l’activité de l’intelligence hellénique ; elle est la source des
plus hautes inspirations de la poésie grecque, des plus nobles
créations de l’art athénien, des spéculations les plus profondes de
la philosophie et de la science, et devient ainsi comme la
personnification de la race privilégiée dont les chefs-d’œuvre dans
les lettres comme dans les arts demeurent pour les hommes un
perpétuel sujet d’admiration. Athèna est la déesse vierge par
excellence ; c’est cette idée de jeunesse virginale qu’exprime
vraisemblablement le nom de Pallas apparenté à πάλλαξ : à ce titre, les
Athéniens lui avaient élevé un sanctuaire magnifique, le
Parthénon (v. παρθένος) et dressé une statue, le
Palladion, qui la représentait avec les attributs d’une déesse
guerrière et qui devint pour les cités comme le symbole de la
protection de la déesse. Les Athéniens honoraient Athèna par des
solennités dont la plus considérable était celle des
Panathénées : on y portait en grande pompe le péplos
(v. πέπλος)
richement brodé, au milieu d’un cortège que
formaient le prêtre et les serviteurs du culte, une troupe de
jeunes filles dans une attitude recueillie, portant les objets
sacrés (v. κανηφόρος), des groupes de
musiciens, d’hommes armés, de chars, etc. ; des concours de poésie
et des représentations scéniques ajoutaient à la splendeur de cette
fête qui attirait des visiteurs de la Grèce entière et de
l’étranger et où les Athéniens réunissaient en l’honneur de leur
divinité protectrice toutes les magnificences de la pompe
religieuse et toutes les séductions de l’art le plus achevé
||
2 Athènes, Od. 7, 80 (ion. -ήνη) ; Eur. Hipp. 1121 (dor. Ἀθάνα) ||
E La série des formes est : 1o Ἀθηναία,
us. dans les inscr. att. des 6e, 5e et 4e siècles av. J.-C., dans les écriv. att.
(Eschl. Eum.
289, etc. ;
Xén. An.
7, 3, 39 ; Plat. Crat. 417e, etc.), puis, par un retour à la
forme archaïque, sous l’empire romain. À cette forme correspondent
le dor. Ἀθαναία [ᾱν] Pd. O. 7, 66 ; l’épq. et ion. Ἀθηναίη,
Il. 2, 371 ;
Hdt. 4, 180,
etc. — 2o Ἀθηνάα, forme réduite de la préc. également us. dans les inscr. att.
des 6e, 5e et
4e siècles av. J.-C. À cette forme correspond l’éol. Ἀθανάα, Alc. 9 ; Thcr. Idyl. 28, 1. —
3o Ἀθηνᾶ, contract.
d’Ἀθηνάα, comme
les deux formes préc. us. dans les inscr. att. dès le 6e siècle, et qui devient dominante depuis 362 av. J.-C.
À cette forme correspondent l’ion. Ἀθήνη, Il. 2, 547, etc. ;
le dor. Ἀθάνα
[ᾱν] Pd.
O. 13, 115 ;
Eschl. Eum.
235 ; Soph.
Aj. 74,
etc. ; le lac.
Ἀσάνα [ᾱν]
Ar. Lys.
980, 1300. — Sur les
formes des inscr. att. v. Meisterh. p. 24, note
138 ; p. 25, 2 ;
p. 97, 19.