ἀκμαστικός

ἀκμή

ἀκμηνός
ἀκμή, ῆς () []
I partie aiguë d’un objet :
1 pointe : ἔγχεος, Pd. P. 1, 20 ; λόγχης, Eur. Suppl. 316 ; Plut. Æmil. 19, d’une javeline, d’une lance ; p. anal. en parl. des extrémités du corps : ποδοῖν ἀκμαί, Soph. O.R. 1034, la pointe des pieds ; ἀμφιδεξίοις ἀκμαῖς, Soph. O.R. 1243, avec les deux mains ; fig. ἀ. ὀμμάτων, El. (Suid.) ; cf. Plat. Conv. 219a, regard perçant (cf. lat. acies oculorum) ||
2 tranchant : ξυροῦ ἀκμή, le tranchant d’un rasoir (v. ξυρόν) ||
II fig.
1 le plus haut point (de force, de puissance, etc.) : ἀκμὴ τοῦ βίου, Xén. Cyr. 7, 2, 7, ou τοῦ ζῆν, Ath. 266c, la fleur de la vie, la force de l’âge ; ἥϐης, Soph. O.R. 741, la fleur de l’âge ; σώματός τε καὶ φρονήσεως, Plat. Rsp. 461a, la pleine vigueur du corps et de l’intelligence ; ἐν ἀκμῇ εἶναι, Plat. Phædr. 230b, être dans toute sa force ; plur. ἐν αὐταῖς ταῖς ἀκμαῖς, Isocr. 147a, dans la force même de l’âge ; ἀκμὴ θέρους, Xén. Hell. 5, 3, 19, le cœur de l’été ; p. suite, force, puissance : χερῶν ἀκμή, Eschl. Pers. 1017, vigueur des bras ; fig. vigueur du style, Hermog. 3, 249, 9 Walz ; périphr. ἀ. Θησειδᾶν, Soph. O.C. 1066, la force des Théséides ||
2 le moment où une chose est à point, le moment opportun : ἀ. γὰρ οὐ μακρῶν λόγων, Soph. Ph. 12, car c’est le moment d’agir, non de longs discours ; avec un inf. κοὐκέτ’ ἦν μέλλειν ἀ. Eschl. Pers. 407, ce n’était plus le moment de différer, mais bien celui d’agir vivement ; εἰς ἀκμὴν ἐλθεῖν, Eur. H.f. 532 ; ἐπὶ τὴν ἀκμὴν ἥκειν, Dém. 52, 7, être arrivé au comble ; ἀκμὴν λαμϐάνειν, Isocr. 404, saisir l’occasion ; ἀκμὴν παριέναι, Plat. Rsp. 460c, ou διαφθείρειν, Plut. Nic. 14, laisser se passer ou perdre l’occasion ; adv. ἀκμήν : au moment même, Xén. An. 4, 3, 26, ou il n’y a qu’un instant, tout récemment, jusqu’à ce moment, Pol. 1, 13, 12, etc. Thcr. Idyl. 4, 60, etc. ||
E Dor. ἀκμά, Pd. N. 3, 68, etc. ; d’où adv. ἀκμάν, Thcr. Idyl. l. c.
Étym. R. indo-europ. *h₂eḱ-, pointu.