ἅν

ἀνά

ἄνα
ἀνά [ᾰᾰ]
I adv.
1 en haut : μέλανες ἀνὰ βότρυες ἦσαν, Il. 18, 562, en haut étaient des grappes de noir raisin ; pléon. ἀνὰ δ’ ἀνίστατο, Il. 23, 709, il se leva, cf. Il. 3, 268 ; 7, 168 ; 11, 755, etc. ; Od. 3, 390 ; 8, 115, etc. ||
2 en haut, d’où en avant (d’une machine de jet) dont la partie culminante était de ce côté, Héron ||
II prép. en haut de :
1 avec le gén. : ἀνὰ νηὸς βαίνειν, Od. 2, 416 ; 9, 177, etc. monter sur un vaisseau, s’embarquer ||
2 avec le dat. : au haut de, sur : ἀνὰ σκήπτρῳ, Il. 1, 15, sur le sceptre ; ἀνὰ ναυσίν, Eur. I.A. 754, sur des vaisseaux ||
3 avec l’acc. : Κενταύρων ἀν’ ὄρος, Eur. I.A. 1046, sur la montagne des Centaures, c. à d. sur le Pélion, d’où : de bas en haut, en remontant : ἀνὰ ποταμὸν πλεῖν, Hdt. 2, 96, remonter un fleuve ; d’où en gén. par, à travers : ἀνὰ δῶμα, Il. 1, 570, à travers le palais (de Zeus), cf. Il. 2, 36 ; avec idée de temps : ἀνὰ νύκτα, Il. 14, 80, pendant la nuit ; ἀνὰ τὸν πόλεμον, Hdt. 8, 123, pendant la guerre ; au sens distributif : ἀνὰ πᾶσαν ἡμέρην, Hdt. 2, 37 et 130 ; 6, 61 ; 9, 38, chaque jour ; ἀνὰ πᾶν ἔτος, Hdt. 1, 136 ; 3, 160 ; 2, 99, chaque année ; ἔλαϐον ἀνὰ δηνάριον, NT. Matth. 20, 9, ils reçurent chacun un denier ; de même avec un plur. : ἀνὰ πάντα ἔτεα, Hdt. 8, 65, chaque année ; ἀνὰ πέντε παρασάγγας, Xén. An. 4, 6, 4, par étapes de cinq parasanges ; ἀνὰ ἑκατὸν ἄνδρας, Xén. An. 5, 4, 12, par groupes de cent hommes ; avec un nom abstrait : ἀνὰ κράτος, Xén. Cyr. 4, 2, 30, etc. de toute sa force ||
III en compos. ἀνὰ signifie :
1 de bas en haut (v. ἀνίστημι, ἀναϐαίνω, etc.) ||
2 en arrière (v. ἀναχωρέω, etc.) ||
3 p. suite, « faire le contraire » (v. ἀναλύω, etc.) ||
4 p. ext. « faire de nouveau » (v. ἀναϐιόω, ἀναϐλαστάνω, etc.) ||
E En poésie, ἀνά se place qqf. après son rég. Od. 13, 32. Il se réduit qqf. par apocope à ἀν (mieux que ἄν) : ἀν δόνακας, Od. 14, 474, parmi les roseaux ; ἀν στόμα, Od. 7, 72, par la bouche ; cf. Od. 20, 319 ; Hés. O. 189 ; devant une labiale ἀν devient ἀμ : ἀμ βώμοισι, Il. 8, 441, sur l’estrade où Poseidôn pose le char de Zeus ; ἀμ πεδίον, Il. 5, 87, à travers la plaine (cf. ἄμϐασις, etc.) ; devant une gutturale, il devient ἀγ : ἀγ γύαλα, Eschl. Suppl. 550, à travers les plaines.
Étym. cf. ἀγκλίνω, etc.