ἀφανής
ἀφανίαἀ·φανής, ής, ές
[ᾰᾰ] non apparent, d’où :
I qu’on ne voit pas,
c. à d.
1 invisible, en parl. du Tartare, Pd.
fr. 223 ; ἡ ἀφ.
θεός, Soph. O.C. 1556, la déesse
invisible (Perséphonè) ; ὁ ἀφ. πόλος,
Arstt. Cæl.
2, 2, 15, le pôle invisible,
c. à d. le pôle sud ||
2 qui n’est pas en
vue : ἀφ. χωρίον, Thc. 4, 29, place hors de
portée de la vue ||
3 caché, secret :
ἀφ. ξιφίδιον, Thc. 8, 69, poignard
caché ; ἀφ. νεῦμα, Thc. 1, 134, signe secret ;
avec un part. μαντικῇ
χρώμενος οὐκ ἀφανὴς ἦν, Xén.
Mem. 1, 1, 2 ;
on savait bien qu’il s’occupait de divination ; adv. ἐν ἀφανεῖ,
Thc. 1, 42,
etc. ; Plat.
Leg. 954d, dans l’obscurité
ou dans le secret ; ἐκ
τοῦ ἀφανοῦς, Thc. 1, 51, etc. ; ἐξ ἀφανοῦς, Eschl.
fr. 55, en secret ||
4 inconnu, obscur :
ἀφ. νόσος, Hdt.
2, 84, maladie inconnue ou obscure ; ἀφ. ἐλπίς,
Thc. 5, 103,
espérance incertaine ; ἀ. λόγος,
Soph. O.R.
656, assertion sans preuves ;
τὸ τῆς τύχης ἀφανές, Eur. Alc. 785, l’incertitude de la fortune ; en parl. de pers. Eur.
Tr. 1244,
1322 ; Thc. 3,
57 ||
II qu’on ne voit
plus : ἀφανῆ γίγνεσθαι, Hdt. 3, 104 ; Eur. I.T. 757 ; Plat. Rsp. 359e, devenir invisible, disparaître ; ἀφ. ἦν, Hdt. 7, 37, il était disparu ; οἱ
ἀφανεῖς, Thc. 2, 34, les soldats disparus (dans une bataille)
||
III qui est ou qu’on peut rendre invisible : ἀφ. οὐσία, Lys. fr. 47 ; ἀφ. πλοῦτος,
Ar. Eccl.
602, fortune mobilière, litt. celle qu’on ne voit pas ou qui peut être dissimulée, p.
opp. aux biens-fonds (οὐσία
φανερά) ; ἀφανῆ καταστῆσαι τὴν
οὐσίαν, Lys. 160, 8, placer sa fortune en valeurs mobilières, en
argent (ttf. au sens propre de «
invisible, caché » πλοῦτος ἀφ. ὃν σὺ κατορύξας
ἔχεις, Mén. dans Stob. Fl. 16, 13, cette fortune
invisible que tu gardes enfouie, p. opp.
à φίλος ἐμφανής) ||
Cp. ἀφανέστερος, Phil.
V.M. 1.
Sup. ἀφανέστατος, Hpc.
295, 53 ; Thc.
1, 23 ; Xén.
Cyr. 3, 3,
28.
Étym.
ἀ, φαίνω.