βαϊνός

βαίνω

βαΐον
βαίνω (impf. ἔϐαινον, f. βήσομαι, ao. 1 ἔϐησα au sens trans., ao. 2 ἔϐην, pf. βέϐηκα ; v. ci-dessous)
A intr.
I propr. écarter les jambes :
1 abs. ἀμφὶ δούρατι, Od. 5, 371 ; περὶ τρόπιος, Od. 5, 130, enfourcher une poutre, une quille de navire, en parl. de naufragés ||
2 écarter les jambes pour marcher, d’où, avec l’inf., les locut. βῆ δ’ ἰέναι, Il. 4, 199, etc. ; βῆ δ’ ἴμεν, Il. 5, 167, etc. il se mit en marche pour aller ; βῆ δὲ θέειν, Il. 2, 183, il se mit en marche pour courir, il se mit à courir ||
II p. suite, marcher, d’où :
1 aller, en gén., avec les préposit. marquant le mouvement : ἐς κλισίην, Il. 19, 241, aller dans une tente ; ἐς δίφρον, Il. 5, 837, ou ἐφ’ ἵππων, Il. 18, 532, monter sur un char ; ἐπὶ νηός, Od. 11, 533, monter sur un navire ; προτὶ ἄστυ, Il. 22, 21, aller vers la ville ; κατὰ νῆας, Il. 2, 47, descendre vers les navires ; μετ’ ἴχνια, Od. 2, 406, suivre les pas ; δόμον Ἄϊδος εἴσω, Il. 24, 246 ; Od. 11, 150, 627, aller dans la demeure d’Hadès ; avec un acc. suivi du suff. -δε : οἶκόνδε, Il. 4, 180, aller dans sa maison ; avec un acc. seul, Soph. O.R. 152 ; O.C. 378 ; avec un participe : ἔϐη ἀΐξασα, Il. 4, 74, elle s’élança (litt. elle alla s’étant élancée) ; avec un participe fut. pour marquer l’intention : βῆ ῥ’ Ἶσον ἐξεναρίξων, Il. 11, 101, il alla pour tuer Isos ; avec un neutre adv. σαῦλα ποσὶν βαίνειν, Hh. Merc. 28, avancer lentement, en parl. d’une tortue ; ἁϐρὸν β. Eur. Med. 1164, marcher avec grâce ; μεγάλα β. Luc. D. mort. 29, 1, marcher d’un grand air, d’un air hautain ; ἴσα τινί, Dém. 442, 15 ou ὁμοίως τινί, Xén. Eq. 1, 3, marcher du même pas ou de la même allure que qqn ; avec idée d’hostilité : β. ἐπί τινι, Il. 11, 460 ; 16, 751, marcher contre qqn (mais β. ἐπί τινι, Il. 17, 574, se dresser au-dessus d’un cadavre pour le défendre) ; avec l’acc. du lieu : β. κέλευθον, Pd. fr. 201 ; χῶρον, Phil. 1, 84, aller par un chemin, par un lieu, etc. ; avec un n. de chemin pour sujet : πόροι ἐκ μιᾶς ὁδοῦ βαίνοντες, Eschl. Ch. 72, chemins qui partent d’une seule et même route ; fig. avec un sujet de chose : καὶ νῦν μ’ ὀδύνα βαίνει, Eur. Hipp. 1371, et maintenant la douleur vient sur moi, c. à d. m’atteint ; αἶνον ἔϐα κόρος, Pd. O. 2, 105, l’envie s’est attaquée à la gloire ||
2 p. ext. venir, arriver : ὡς ἀκμαῖος, εἰ βαίη, ἂν μόλοι, Soph. Aj. 921, comme il arriverait à point, s’il venait ! cf. Soph. O.R. 80 ; fig. en venir à ; ἐς τόδε τόλμης, Soph. O.R. 125 ; ἐς τοσοῦτον ἐλπίδων, Soph. O.R. 772, en venir à ce degré d’audace, réduit à cette unique espérance ||
3 s’en aller : ἐξ οἴκου, Od. 21, 188, etc. hors de la maison ; ἀπὸ πύργου χαμᾶζε, Il. 21, 529, descendre d’une tour à terre ; κατ’ Οὐλύμποιο καρήνων, Il. 4, 74 ; Od. 1, 102, etc. descendre des sommets de l’Olympe ; ἐν νηυσὶ ἐς πατρίδα, Il. 12, 16, s’en retourner sur des navires dans sa patrie ; abs. avec un part. ἔϐαν ἄγοντες, Il. 1, 391, ils sont partis emmenant, etc. ; βῆ φεύγων, Il. 2, 665, il s’enfuit (litt. il s’en alla fuyant) ; en parl. de morts : ἐκ βροτῶν βῆναι, Soph. disparaître d’entre les mortels ; d’où abs., c. synon. de θνῄσκω, θανάσιμος βέϐηκεν, Soph. O.R. 959 (cf. Soph. Ph. 494 ; O.C. 1678), mortel il s’en est allé ; βεϐᾶσι, Eschl. Pers. 1002, ils sont partis, c. à d. ils sont morts ; en parl. de choses : ἐννέα βεϐάασι ἐνιαυτοί, Il. 2, 134, neuf années se sont écoulées ; πῆ ὅρκια βήσεται; Il. 2, 339, où s’en iront les serments ? ||
4 venir sur, monter, saillir, en parl. d’animaux, avec l’acc. Plat. Phædr. 250e ; Arstt. H.A. 6, 21, 1, etc. ; ἵπποι βαινόμεναι, Hdt. 1, 192, cavales que l’on fait saillir ||
5 aller pas à pas à travers, d’où p. anal. scander (un vers), acc. DH. Comp. 21 ; A. Quint. p. 50, 53, etc. ; au pass. Arstt. Metaph. 11, 6, 7 ||
6 (au pf. βέϐηκα et βέϐαα, et au pl. q. pf. ἐϐεϐήκειν), être venu, d’où se trouver, être : ἐν χώρῳ, Soph. O.C. 52, dans un lieu ; fig. φρόνει βεϐώς, Soph. Ant. 996, sache que tu es ; βεϐώς, Soph. Tr. 247, qui séjourne ; β. ἐν τέλει, Hdt. 9, 106 ; Soph. Ant. 67, être en charge, exercer une charge ; ἐν κακοῖς, Soph. El. 1057, être dans le malheur ; p. suite, être établi, être fixé : βεϐηκυίας τῆς οἰκίας ἐν δαπέδῳ, Xén. Œc. 8, 17, la maison une fois bien assise dans le sol ; en parl. de statues, Eub. Philstr. etc. ; fig. τυραννὶς εὖ βεϐηκυῖα, Hdt. 7, 164, royauté solidement établie ; βεϐηκυῖα μάχη, Plut. Phil. 120, etc. combat de pied ferme ||
B tr. (seul. ao. 1 ἔϐησα) faire aller, acc. Il. 11, 756 ; Pd. O. 6, 24 ; Thcr. Idyl. 25, 213 : τινα ἀφ’ ἵππων, Il. 16, 810, ou ἐξ ἵππων, Il. 5, 164, faire tomber ou renverser un guerrier de son char ||
Moy. (seul. ao. 3 sg. ἐϐήσετο ou βήσετο, v. ci-dessous)
1 tr. faire aller : δίφρον, Il. 3, 262, son char (près de qqn) ||
2 intr. aller, Od. 3, 481 ||
E Act. prés. part. fém. dor. βαίνοισα, Pd. N. 10, 18. — Impf. poét. βαῖνον, Od. 3, 70 ; 7, 38 ; Pd. I. 2, 10. — Impf. itér. réc. βαίνεσκον, Sib. 1, 37. — Fut. dor. βάσομαι [] Eschl. Suppl. 862 ; Soph. Ph. 834 ; Eur. Ion 689 ; ou βασοῦμαι [] Cléob. Epist. (Hercher), ou βασεῦμαι [] Thcr. Idyl. 2, 8 ; 4, 26. Ao. 1 poét. βῆσα, Il. 16, 810 ; dor. ἔϐασα [βᾱ] Eur. Med. 209 ; sbj. 1 pl. dor. βάσομεν [] Pd. O. 6, 24. — Ao. 2 ἔϐην ; poét. βῆν, Il. 13, 297 ; Hés. O. 153 ; 3 pl. poét. ἔϐαν, Il. 23, 58 ; Thgn. 1136 ; Pd. O. 2, 34 ; ou βάν, Il. 20, 32 ; duel rar. avec augm. ἐϐήτην, Il. 6, 40 ; d’ord. βήτην, Il. 14, 281 ; Od. 8, 49, ou βάτην [], Il. 9, 192 ; 19, 47 ; Od. 24, 361 ; ao. 2 dor. ἔϐαν [] Pd. O. 13, 97 ; Soph. Ph. 1216 ; Eur. H.f. 429. Les autres modes de l’ao. 2 se forment ainsi : impér. βῆθι (dor. βᾶθι, Soph. Ph. 1196 ; Eur. Suppl. 271 ; Alc. 872 ; 3 sg. βάτω [] Soph. Aj. 1414) ; sbj. βῶ, Eur. Alc. 864 (1 pl. dor. βᾶμες, Thcr. Idyl. 15, 22 ; 3 pl. βῶσι, Od. 14, 86) ; sbj. épq. βείω, Il. 6, 113 ; opt. βαίην, Il. 24, 246 ; Soph. O.R. 832 ; Eur. Rhes. 238 ; Ar. Av. 1396 ; inf. βῆναι, Soph. Tr. 195 ; DH. Dem. 26 ; épq. βήμεναι, Od. 8, 518 ; 14, 327 ; 19, 296 ; dor. βᾶμεν, Pd. P. 4, 39 ; part. βάς, Il. 6, 65 ; Hdt. 2, 47 ; 3, 148 ; Soph. Tr. 927. — Pf. βέϐηκα (dor. βέϐακα [ϐᾱ] Pd. I. 4, 41 ; Eschl. Ag. 407 ; Soph. Tr. 529 ; Eur. Andr. 1026) — Pl. q. pf. ἐϐεϐήκειν, Il. 11, 296, ou βεϐήκειν, Il. 6, 495. — Pf. 2 βέϐαα, d’où 3 pl. βεϐάασι [ᾰᾱ] Il. 2, 134 ; par contr. βεϐᾶσι, Eschl. Pers. 1002 ; Eur. Tr. 835 ; inf. épq. βεϐάμεν, Il. 17, 359 ; βεϐάναι, Eur. Her. 610 ; part. βεϐαώς, Il. 14, 477 ; Hés. Sc. 307 ; fém. βεϐαυῖα, Hom. Ep. 15, 10 ; par contract. βεϐώς, Eschl. Eum. 76 ; Soph. Ant. 996 ; Eur. H.f. 965 ; Bacch. 646 (d’où acc. βεϐῶτα, Hpc. 3, 282 ; plur. βεϐῶτες, Plat. Tim. 63) ; fém. βεϐῶσα, Od. 20, 14 (acc. βεϐῶσαν, Plat. Phædr. 254). — D’où pl. q. pf. *ἐϐεϐάειν, d’où 3 pl. sync. βέϐασαν [ϐᾰ] Il. 17, 286. — Pass. prés. ind. 3 sg. βαίνεται, Arstt. Metaph. 13, 6, 7 ; inf. βαίνεσθαι, Arstt. H.A. 5, 14, 26 ; part. plur. fém. βαινόμεναι, Hdt. 1, 192. — Moy. fut. βήσομαι ; ao. ἐϐησάμην, d’où 2 sg. ἐϐήσαο, Hh. 1, 141 ; 3 sg. ἐϐήσατο, Hh. 1, 49 ; Hés. Sc. 338. Autre ao. ἐϐησόμην, d’où 3 sg. ἐϐήσετο, Il. 14, 229 ; Od. 7, 135 ; 13, 75, ou sans augm. βήσετο, Il. 3, 262, 312 ; Od. 3, 481.
Étym. R. indo-europ. *gwem-, aller ; cf. lat. veniō, gotique qiman.