χαίρω
Χαίρωνχαίρω (impf.
ἔχαιρον, f.
χαιρήσω, ao.
inus., pf. κεχάρηκα [χᾰ]; pass. f. inus., ao. 2
ἐχάρην [ᾰ],
pf. κεχάρημαι
et κέχαρμαι,
pl. q. pf. ἐκεχαρήμην [ᾰρη])
I se réjouir, être
joyeux, Il. 3,
76, etc. ; Od. 24, 513, etc. ; χ. θυμῷ,
Il. 7, 191 ;
14, 156 ; ἐν
θυμῷ, Il. 13,
609 ; φρεσὶν ᾗσιν, Il. 24, 491, se réjouir
dans son cœur ; χ. φρένα, Il. 6, 481, m. sign. ; en parl. du cœur
lui-même, Il. 23, 647 ; Od. 4, 260 ; 20, 90,
etc. ; νόῳ
χαίρειν, Od. 8,
78, se réjouir dans son cœur, c. à
d. secrètement ; χ. ἐν θυμῷ,
Od. 22, 411,
m. sign. ; en parl.
des animaux, Plut. M. 162e ; p. opp. à λυπεῖσθαι, Eschl.
fr. 218 ; Soph.
Aj. 555 ;
Eur. I.A.
31 ; Plat.
Gorg. 498a, etc. ; à δακρύεσθαι, Eschl.
Sept. 796 ;
à ἀλγεῖν,
Soph. Tr.
1119 ; joint à
ἥδεσθαι, Hdt.
7, 101 ; Ar.
Pax 291,
etc. ; ttef. distinct
de ἥδεσθαι, Plut. M. 449a ; part. χαίρων, joyeux, gai,
content, réjoui, Il. 1, 446 ; Od. 15, 128, 130 ; 17, 83 ;
20, 336, etc. ; part. pf.
κεχαρηκώς, dans le
même sens, Hdt. 3, 29, 42 ; 5, 1 ;
7, 13 ; au sens
de volontiers ou de bon cœur,
Plat. Leg.
941b,
ou volontiers, de bon cœur de la part
d’autrui, c. à d. impunément,
Hdt. 9, 106 ;
Plat. Gorg.
510d ;
Plut. Syll.
26, etc. ;
subst. τὸ
χαῖρον, la joie, Plat. Rsp. 606a, etc. ; χαῖρον τῆς ψυχῆς, Plut.
M. 136c, 1089e, la joie de l’âme
||
II se réjouir
d’ordinaire, se plaire d’ordinaire à ou
dans, avec un dat. : χαίρει ὑφάμμοις χωρίοις, Th.
H.P. 1, 6, 12,
elle aime les contrées un peu sablonneuses, en
parl. d’une plante ; avec un part.
χαίρουσι χρεώμενοι, Hdt. 7, 236, ils aiment à
se servir de, etc. ; cf. Xén. Hell. 6, 4, 23 ;
Plat. Prot.
318d,
346c,
etc. ||
III avoir sujet de se
réjouir, d’ord. avec la nég. c. à d.
n’avoir pas sujet de se réjouir, avoir à regretter, à se repentir,
avec le fut. : οὐδέ τιν᾽ οἴω Τρώων χαιρήσειν, Il. 20, 363, et je ne pense
pas qu’aucun Troyen ait sujet de se réjouir ; cf. Il. 15, 98 ; Od. 2, 249 ; Ar. Pl. 64, etc. ; à l’ao. :
οὐκ ἐχαίρησεν ἀλλ’ ἀπετέτμητο τὴν
κεφαλήν, Plut. Luc. 25, il n’eut pas
sujet de se réjouir, loin de là, il eut la tête tranchée ;
au prés. avec sens d’un fut. Dém. p. 437, 7 ;
au part. : οὐ
χαίρων ἐρεῖς, Soph. O.R. 363, tu n’auras pas
sujet de te réjouir de dire ; cf.
Soph. Ant.
759, etc. ;
Ar. Ach.
563, etc. ;
Xén. An.
5, 6, 32, etc. ; au part. fut. :
οὔ τι χαιρήσων γε σύ, Ar. Vesp. 186, m. sign. ;
avec un rég. au dat. se réjouir de,
prendre plaisir à, trouver son plaisir ou
sa joie en, en parl. de choses :
χ. ἄγρῃ, Od.
22, 306, se réjouir d’une capture ;
ἔργῳ, Xén.
Cyn. 2, 3,
dans une occupation ; διαίτῃ,
Xén. Mem.
2, 1, 15, dans un genre de vie ;
γέλωτι, Xén.
Cyr. 8, 1, 33,
aimer à rire ; τῷ καταμανθάνειν,
Plat. Rsp.
475d, aimer à
s’instruire ; τῷ γυμνάζεσθαι,
Plut. Per.
4, aimer à s’exercer ; en parl. de pers. mettre sa joie ou son plaisir en qqn, d’ord. en y
ajoutant le part. : χαῖρε δ’ Ἀθηναίη
πεπνυμένῳ ἀνδρὶ δικαίῳ, Od.
3, 52, Athèna se réjouissait de la
sagesse et de la justice du jeune homme ; cf. Il. 5, 682 ; 7, 54 ;
24, 706 ; Plat.
Hipp. ma. 285e ; de même χ. ἐπί τινι,
en parl. de choses, Xén. Cyr. 8, 7, 12 ; Mem.
2, 6, 35 ; Plat. Leg. 729d, etc. ; en parl. de pers.
avec un part. ; Eur. Bacch. 1032 ; χ. ἔν τινι,
Soph. Tr.
1118 ; Plat.
Rsp. 603c, etc. ; avec l’acc.
Il. 21, 347 ;
particul. avec l’acc. accompagné du part. au
lieu de la prop. inf. : τοὺς γὰρ
εὐσεϐεῖς θεοὶ θνῄσκοντας οὐ χαίρουσι, Eur. Hipp. 1340, car les dieux n’aiment pas voir mourir ceux
qui les vénèrent ; cf. Eur. Rhes. 390, etc. ; avec un acc. plur. neutre employé adv. :
ταὐτὰ λυπεῖσθαι καὶ ταὐτὰ χαίρειν,
Dém. 323, 7,
s’affliger des mêmes choses et se réjouir des mêmes choses ;
cf. Soph.
Aj. 112,
El. 1456 ;
χ. χαράν, Plut.
M. 1091e, éprouver de la
joie ; avec un part. : χαίρω ἀκούσας, Il.
19, 185 ; ἰδών, Il. 11, 73, je me réjouis d’avoir entendu, d’avoir vu,
etc. ; χαίρουσιν
βίοτον ἔδοντες, Od. 14, 377, ils se plaisent à manger leurs biens ;
cf. Od.
12, 380 ; 14,
377 ; Xén. Cyr. 1, 5, 12,
etc. ; avec
ὅτι, Od.
14, 52, 526, etc. ; ou οὕνεκα, Od. 8, 200 ; avec ὡς, Il. 7, 312 ; avec εἰ, Soph. El. 1457 ; Plut. M. 191f, se réjouir de ce
que ou si, etc.
||
Moy. (v. les formes ci-dessous) se réjouir de, trouver son
plaisir en, dat. A.
Rh. 2, 1159, de te réjouir,
sans nég. dans une interrog. Plut. Alex. 51 ||
IV se réjouir dans
certaines formules :
1 en b.
part, à l’impér. χαῖρε,
réjouis-toi, c. à d. joie à toi ! salut à
toi ! Dieu te protège ! bénédiction sur toi ! de
même au plur. et au duel χαίρετε,
χαίρετον, comme souhait de bienvenue dans les
rencontres : Il. 9, 197 ; Od. 13, 229, etc. ;
joint à φιλήσεαι, Il. 1, 123 ; à οὖλε, Od. 24, 402 ; renforcé par
μοι, Il.
23, 19 ; Soph.
O.C. 1137 ;
répété, Eschl.
Eum. 996,
1014 ; Soph. Aj. 91, etc. ; en ce sens pour saluer la
terre natale, Eschl. Ag. 508 ; le soleil, Soph.
Ph. 1450,
etc. ; qqf. suivi de
χαίρω dit en réponse par
l’interlocuteur : κῆρυξ Ἀχαιῶν
χαῖρε· — χαίρω, Eschl. Ag. 538, héraut des Grecs,
salut ! — j’accepte le souhait, cf.
Soph. O.R.
596 ; de même pour
prendre congé (cf. lat. salve ou vale), adieu,
Od. 5, 205 ;
13, 59 ; Eschl.
Pers. 840 ;
particul. en parl. de
mourants, Soph. Tr. 923, Aj. 863 ; Xén. Cyr. 8, 7, 28 ; Plat.
Phæd. 116,c, d ; dans les repas pour inviter à manger, Od. 4, 60 ; ou pour porter la santé de qqn, analogue à :
grand bien vous fasse ! à votre santé ! Od. 18, 122 ; 20, 199 ; dans les prières et les
supplications au sens de : agréez ma prière,
Od. 13, 358 ;
Hh. 8, 7 ;
pour tranquilliser ou calmer qqn, laissez
donc ! ayez bon courage ! Il. 1, 334 ; Od. 8, 408 ; au part. :
ἀλλὰ τὺ μὲν χαίροισα ποτ᾽ Ὠκεανὸν τρέπε
πώλους. Thcr. Idyl. 2, 163, adieu donc
et dirige les coursiers en bas vers l’Océan ; cf. Od. 15, 128 ; Eur. Ph. 920, etc. ; à l’inf. au sens
de : salut ! Plat.
Charm. 164e ; Plut. Phoc. 17 ; etc. ; χαίρειν δὲ τὸν κήρυκα προὐννέπω, Soph. Tr. 227, je souhaite la bienvenue au héraut ;
cf. Xén.
Hell. 4, 1,
13 ; Mem. 3,
13, 1, etc. ; p. suite, au commenc. des lettres, χαίρειν (s. e. λέγει ou κελεύει) salut ! Κῦρος Κυαξάρῃ
χαίρειν, Xén. Cyr. 4, 5, 27, Cyrus à
Cyaxare, salut ! Thcr. Idyl. 14, 1 ; Spt. 2 Macc. 9, 19, etc. ||
2 en
mauv. part : χαιρέτω,
Hdt. 4, 96,
qu’il se réjouisse ! salut à lui ! c. à
d. bien le bonjour ! qu’il aille se promener ; cf. Plat. Conv. 199a, Leg. 636d, etc. ; joint à μεθείσθω, Plat. Leg. 886d ; en parl. de
choses : χαιρέτω τὸ χρυσίον
Luc. Gall.
33, adieu l’or ! χαιρέτω βουλεύματα, Eur.
Med. 1044,
adieu les projets d’autrefois ! au part.
ἑρπέτω χαίρουσα, Soph. Tr. 821, qu’elle aille se promener ! χαίρειν ἐᾶν τινα ou
τι, envoyer promener qqn ou qqe ch., litt. dire à
une personne ou à une chose de se bien
porter, Hdt. 9,
41 ; Ar. Pl. 1187 ; Xén. An. 7, 3, 23 ; Plat.
Prot. 347e, etc. ; de même χαίρειν κελεύειν τινά, Xén.
Cyr. 7, 5, 42,
etc. ; χαίρειν λέγειν
τινά, Eur. Hipp. 1059 ; τινὰ χαίρειν εἰπεῖν, Luc.
Dem. enc. 50 ;
ou προσαγορεύειν, Plat.
Leg. 771a, etc. m. sign. ;
τινὰ πολλὰ χαίρειν λέγειν, Eur. Hipp. 113, ou πολλὰ χαίρειν εἰπεῖν, Plat.
Theæt. 188a, souhaiter beaucoup
de prospérités à qqn, c. à d. l’envoyer
promener ; avec le n. de pers. au
dat. : τινὶ χαίρειν,
avec τινὶ
εἰπεῖν ou φράζειν, Plat. Phædr. 272e, Phæd. 64c ; Ar. Nub. 609 ; d’ordin. avec
πολύ ou
πολλά, Plut.
M. 25c, 1069d ; Luc. Rh. præc. 9, etc. ; τινὶ χαίρειν κελεύειν, Ar.
Ach. 200 ;
τινὶ χαίρειν λέγειν, Diph. (Ath. 157a); Luc. As. 46, etc. ; τινὶ χαίρειν καταξιῶ, Eschl.
Ag. 572,
m. sign. ||