δύο
δυογόνδύο, gén.-dat.
δυοῖν (v. ci-dessous
la décl. ; indécl. dans Homère)
1 n. de
n. deux, avec un subst. masc. fém. ou
neutre, d’ord. au duel, Hom.
Att. ; qqf. au plur.
dans Homère (δύο ἄνδρες,
Il. 18, 498 ;
δύ’ οἴους, Od.
3, 424 ; 12,
154 ; δύο ἤματα, Od. 10, 142) ; et dans les Att. (δύο
κριούς, Soph. Aj. 237 ; δύο ψυχάς, Eur. Alc. 900 ; δύο ἡλίους, Eur.
Bacch. 916 ;
δύο ἄνδρας, Xén.
An. 4, 1, 12 ;
δύο τέχνας, Plat. Gorg. 464b ; δυοῖν μιασμάτων, Eschl.
Eum. 600 ;
δυοῖν οἰμώγμασιν, Eschl. Ag. 1384 ; etc.) ;
pour l’emploi du duel ou du pluriel avec
δύο dans les inscr.
att. on peut distinguer cinq périodes : 1o jusqu’en 409 av. J.-C. le duel
seul us. ; — 2o
de 409 à 378 av. J.-C. le plur. qqf. us. ; — 3o de 378 à 329 av. J.-C. le plur.
plus us. que le duel (dans une inscr. de
373 av. J.-C. un accus. duel, 21 nom. ou accus. plur.) ; —
4o de 329 à 30 av.
J.-C. (époque macédonienne)
le plur. presque seul us. ; —
5o à l’époque romaine,
par imitation des écrivains classiques, le duel redevient la forme
usuelle (v. Meisterhans, p. 161 et
suiv.). Lorsque δύο est précédé d’un n. de nombre
au plur. le subst. se construit au duel : πεντακοσίαις εἴκοσι δυοῖν δραχμαῖν, CIA. 1, 273 f, 31 (426/422 av.
J.-C.) 522 drachmes (v.
Meisterhans, p. 161) ; ἕνα καὶ
δύο, Il. 2,
346 ; ou δύ’ ἢ
τρεῖς, Ar. Pax 829 ; δύο ἢ τρεῖς, Xén.
Hell. 3, 5,
20 ; δύο ἢ τρία, Xén. Cyr. 5, 4, 4, un ou deux, deux ou trois, pour marquer une petite quantité indéterminée ;
εἶς δύο, Xén.
Cyr. 7, 5,
17 ; δύο δύο, Spt. Gen. 7, 2, deux par deux ; δυοῖν
θάτερον ἤ... ἤ... Dém. 274, 10, de deux choses l’une, ou... ou... ;
δυοῖν... ἢ γὰρ... ἤ, Dém. 388, 16, de deux
choses l’une : en effet, ou... ou, etc. ; δύο ποιεῖν τὴν
πόλιν, Arstt. Pol. 5, 9, 10, diviser
l’État en deux partis, y créer des divisions ||
2 abs.
pour marquer deux parties (sur trois), c.
à d. les deux tiers, Thc.
2, 2, etc.
||
E Poét. δύω, Il. 1, 16 ; Hés. O. 12 ; Thgn. 955 ; Thcr. Idyl. 22, 137 ;
Anth. 13, 14 ;
Luc. Trag.
212. δύο
(poét. δύω)
indécl. dans Hom. Hdt. et qqf. les Att.: gén.
δύο μοιράων, Il.
10, 253 ; δύω
ποταμῶν, Od. 10, 515 ; μετὰ δύο τῶν
σφετέρων, Hdt. 7, 149 ; δύο νηῶν,
Hdt. 8, 82 ;
δύο νεῶν, Thc.
3, 89 ; ἐτῶν δύο καὶ
τριῶν, Thc. 1,
82 ; dat. δύω
κανόνεσσι, Il. 13, 407 ; δύο ζεύγεσι,
Hdt. 3, 130 ;
δύο μναῖν, Xén.
Mem. 2, 5, 2 ;
δύο συνέργοις, Pol. 2, 38, 8 ;
etc. — Décl. régul.:
nom. δύο, poét. δύω (v. ci-dessus). — Gén.
δυοῖν (ποδῶν
δυοῖν, Pd. N. 8, 82 ; δυοῖν μιασμάτων, Eschl.
Eum. 600,
etc. cf. ci-dessus) ; ion. δυῶν, Hdt. 1, 94, 130,
etc. dout. ; dans les inscr. att.
(v. Meisterhans, p. 124,
§ 60), δυοῖν seul us. j. en 329 av. J.-C. ; de 329 à 229 av. J.-C.
δυεῖν CIA.
2, 167, 78 (pas av.
307 av. J.-C.) ; 2, 281, 5
(époque macédonienne) ; 1138, 7 (302 av. J.-C.) ;
380, 27 (229 av.
J.-C.) ; à l’époque romaine
δύο, CIA.
3, 1443, etc. ; de même δύο en poésie, KE. 149, 5. — Dat. δυοῖν (πόλεσι δυοῖν, Plat.
Leg. 638e ; δυοῖν ὀνόμασι, Plat.
Pol. 291e, etc.) ; ion. δυοῖσι, Hdt. 1, 32, 7, 104 dout. ;
dans les inscr. att. δυοῖν seul us. j. en 329 av.
J.-C. ; de 329 à 229 av. J.-C.
δυεῖν (contrair. à la
doctrine de Phryn. 210 ; du Sch.-Eur. Hec. 45) CIA. 2, 591, 4 (av. 300 av.
J.-C.) ; à l’époque romaine
δυσί, CIA.
2, 467, 27 ; 469,
76 (1er siècle
av. J.-C.) ; etc. ; déjà us. depuis Aristote, Arstt. Pol. 3, 6, 7 ; etc. et en
poésie, KE. 199, 3. — Acc.
δύο, poét.
δύω (δύο
κρίους, Soph. Aj. 237 ; δύο ἄνδρας, Xén.
An. 4, 1, 12 ;
δύω κακά, Thgn.
955 ; cf.
ci-dessus). — δυοῖν monosyll. Soph. O.R. 640.
Étym.
indo-europ. *duu̯o, *duu̯-eh₃-, deux ; cf. δίς, lat. dŭŏ.