ἅπτω (impf. ἧπτον, f. ἅψω, ao. ἧψα, pf. inus. ;
pass. ao. ἥφθην, ao. 2 ἥφην, pf. ἧμμαι) ajuster, attacher, nouer : τι, Od. 21, 408, qqe ch. ; βρόχῳ ἅ.
δέρην, Eur. Hel. 136, ou βρόχους ἅ. κρεμαστούς,
Eur. Or.
1036, attacher un lacet à son cou pour
se pendre : ἅ. χορόν, Eschl. Eum. 307, former (litt. nouer)
un chœur de danse ; ἅ. πάλην τινί,
Eschl. Ch.
868, engager une lutte avec qqn ;
abs. λύουσ’ εἴθ’
ἅπτουσα, Soph. Ant. 40, déliant
ou attachant, c. à
d. quoi que je fasse, sorte de
proverbe ||
Moy. ἅπτομαι (impf. ἡπτόμην, f. ἅψομαι, ao. ἡψάμην, pf. ἧμμαι)
I attacher pour
soi : βρόχον ἀπὸ μελάθρου,
Od. 11, 278, un
lacet au plafond (pour se pendre) ||
II toucher, d’où :
1 atteindre, gén. : ἀμφοτέρων βέλε’
ἥπτετο, Il. 8,
67, les traits les atteignirent tous deux ; ἅ. τῆς γῆς, DS. 4, 48, toucher terre : rar. avec le dat.
Pd. P.
10, 28 ; I.
3, 30 ; fig.
τῆς ἀληθείας, Plat. Phæd. 65b, etc. parvenir à la vérité ; τοῦ
τέλους, Plat. Conv. 211b, toucher au but, atteindre le but ; p. ext. saisir par les sens ou par l’esprit, percevoir, Soph. O.C. 1550 ; Plat. Phæd. 99e ||
2 toucher, se mettre en
contact avec, d’où avoir des relations
intimes avec, gén. Eur. Ph. 953 ; Plat. Rsp. 701b, etc. ||
3 toucher pour prendre,
en parl. de nourriture :
ἅ. βρώμης, ποτῆτος, Od. 10, 379, prendre de la
nourriture, de la boisson ; ὅσα ὄρνεα καὶ
τετράποδα ἀνθρώπων ἅπτεται, Thc.
2, 50, toutes les espèces d’oiseaux et
de quadrupèdes qui se nourrissent de chair humaine ; particul. toucher en suppliant : ἅ. γούνων, Il. 1, 512, ou γονάτων, Pd. Eur. ; χειρῶν, Il. 10, 377 ; γενείου, Od. 19, 473, toucher les genoux, les mains, la barbe de
qqn en suppliant ||
4 avec
idée d’hostilité, porter la main sur, s’attaquer à,
τινος, Eschl.
Ag. 1608 ;
Soph. O.C.
830 ; Plat.
Rsp. 465b, etc. porter la main sur qqn ; τῶν
ἀλλοτρίων, Plat. Rsp. 360b, s’attaquer au bien d’autrui ; d’où, en parl. de troupes,
d’armées, attaquer, Xén.
Hell. 5, 4,
43, etc. ; Pol. 2, 34 ; fig. πόνοι ἅπτονται τοῦ
σώματος, Xén. Cyr. 1, 6, 25, la fatigue
envahit le corps ; en parl. de maladies, de
fléaux : ἅ. τῶν ἀνθρώπων,
Thc. 2, 48,
s’attaquer aux hommes ; cf. Thc. 2, 50 ; Soph. Tr. 1009 ; de même attaquer en
paroles, par des reproches ou des
injures, Hdt. 5, 92,
3 ; sans idée de violence,
ἅ. τῶν λόγων, Plat. Phæd. 86d, Rsp. 497e, s’attaquer aux arguments d’autrui, les discuter
||
5 fig. mettre la main à, se mettre à, s’adonner
à : ἔργου, Xén. Hell. 1, 4, 5 ; πράγματος,
Dém. 564, 26 ;
πολέμου, Thc.
5, 61, s’attacher à une œuvre, à une
affaire, à une guerre, c. à d.
entreprendre une œuvre, etc. ;
λόγων, Eur.
Ion 544 ;
Plat. Rsp.
539a, nouer
un entretien (mais v. ci-dessus
4, ἅ. τῶν
λόγων) ; φιλοσοφίας, Plat. Phæd. 64a, s’adonner à
l’éloquence, à la philosophie ; en mauv.
part : φόνου, Eur. I.T. 381 ; Plat. Phæd. 108b ; ἀσεϐημάτων,
Pol. 7, 13,
commettre un meurtre, des actes d’impiété ; abs. se mettre à la besogne, Ar. Eccl. 582 ||
6 fig. se rattacher à, être en rapport avec :
τινος, Plat.
Soph. 261c, Parm. 165d, etc. avec qqe ch.
||
E Pass. ao. 1 ion. ἅφθην,
Hdt. 1, 19.
Ao. 2 subj. 3 sg. ἁφῇ, Arstt. H.A. 8, 4, 8 ;
inf. ἁφῆναι,
D. Chr. 36,
p. 93 Reiske. Pf. ion. ἇμμαι,
Hdt. 1, 86. —
Moy. impf. ion. ἁπτόμην, Il. 2, 171 (vulg.)
Hdt. 3, 137 ;
6, 70. Ao.
ion. ἁψάμην, Il. 10, 377 ; 23, 666 ; Sim. am.
fr. 1, 18 ; Hdt. 1, 19.
Étym. R.
indo-europ. *h₂ep-, joindre, approprier ; cf. ἁφή, lat. aptus ; l’aspiration initiale étant second., d’après R.
*sep-, v.
ἕπω.