ὁ
ὅὁ, ἡ, τό
(gén. τοῦ, τῆς,
τοῦ ; dat. τῷ,
τῇ, τῷ ; acc. τόν, τήν, τό ; plur. nom.
οἱ, αἱ, τά ; gén. τῶν pour les trois genres ; dat. τοῖς, ταῖς, τοῖς ;
acc. τούς, τάς,
τά ; duel nom.-acc. τώ, τά, τώ, att.
τώ pour les trois
genres ; gén.-dat. τοῖν, ταῖν, τοῖν, att.
τοῖν pour les trois
genres) primitiv. pronom
démonstratif (en ce sens accentué
ὅ, ἥ, τό ; plur. οἵ, αἵ, τά)
postér. chez les Att. article :
A pronom démonstratif : usité en ce sens dans Homère et
les Tragiques, qqf. en prose att., mais qqf. avec la signification
de l’article proprement dit, particul. :
I
1 devant un substantif auquel il donne soit une signification
plus précise : τελεύτησεν δὲ τὸν
ὅρκον, Il. 14,
280, après qu’elle eut achevé de prononcer ce serment ;
καί μοι δὸς τὴν χεῖρα, Il. 23, 75, cette main,
c. à d. ta main que voilà, donne-la-moi ;
soit un sens emphatique :
ὁ Τυδείδης, Il.
11, 660, ce fils de Tydée si connu ;
τὸν Χρύσην ἠτίμησε, Il. 1, 11, ce vénérable
Khrysès il l’a outragé ; en ce sens qqf. en
apposit. après le nom : Νέστωρ ὁ
γέρων, Il. 11,
637, Nestor, ce vénérable vieillard ; cf. Il. 13, 698, etc. ;
qqf. séparé du nom par un ou plusieurs
mots : τὸν Ἕκτορι μῦθον
ἐνίσπες, Il. 11, 186, dis ces paroles à Hector ; τῶν ὁ γέρων ἐπέων κεχολωμένος, Il. 11, 703, le vieillard
irrité de ces paroles ||
2 sans
substantif, comme ὅδε, οὗτος,
ἐκεῖνος : ὃ γὰρ ἦλθε,
Il. 11, 12, car
celui-ci vint ; en ce sens ὅ,
ἥ, τό devient souv. synonyme de οὗτος comme pron. de la 3e
pers. : Κῦρος δίδωσι Κλεάρχῳ μυρίους
δαρεικούς· ὃ δὲ λαϐών, etc.
Xén. An.
3, 1, 9, Cyrus offre à Cléarque dix
mille dariques ; celui-ci les ayant prises, etc. ; particul. chez les
Trag. : καὶ τὸν οὐκ
ἐκλύσεται, Eschl. Eum. 174, et celui-ci il
ne le lâchera pas ; cf. τό, Eschl. Suppl. 1048 ; τῆς, Soph. O.R. 1113 ; τῷ, Soph. O.R. 1082 ; τῶν, Eschl. Sept. 197 ; τούς, Eschl. Sept. 912, etc. ; s’il est précédé de deux
substantifs, il renvoie tantôt comme le français
celui-ci au plus
rapproché, tantôt comme le français celui-là au plus éloigné ;
v. Il.
15, 417, etc.
||
3 au
lieu de précéder le substantif, il se place après lui devant un ou
plusieurs mots qui déterminent ce substantif :
Τρώεσσιν ἀνάξειν τιμῆς τῆς Πριάμου,
Il. 20, 181,
devoir régner sur les Troyens avec la puissance (litt. celle) de Priam ; ἄντυγες αἱ
περὶ δίφρον, Il. 11, 535, etc. les cercles
qui entourent le char (litt. ceux autour
du char) ; παῖδες τοὶ μετόπισθε
λελειμμένοι, Il. 24, 687, tes enfants, ceux que tu as laissés à la
maison ; πεδίον τὸ Τρωϊκόν, Il. 10, 11, la plaine de
Troie (litt. celle de Troie) ;
dev. une propos. commençant par un relat.
ὅς, ὅσος, οἷος : κέρδεα, οἷ’ οὔπω τίν’ ἀκούομεν οὐδὲ παλαιῶν, τάων αἳ πάρος
ἦσαν ἐϋπλοκαμῖδες Ἀχαιαί, Od.
2, 118, des ruses telles que nous n’en
avons pas encore ouï attribuer de pareilles, même aux femmes du
passé, aux Achéennes aux belles boucles qui vivaient jadis ;
ἐφάμην σε περὶ φρένας ἔμμεναι ἄλλων, τῶν ὅσσοι
Λυκίην ναιετάουσιν, Il.
17, 172, je pensais que tu surpassais en
intelligence les autres je veux dire ceux, autant qu’il y en a, qui
habitent la Lycie, Il. 5, 332 ; Od. 1, 116 ; 10, 74,
etc. ||
4 dev.
le pron. possess. : τὸ σὸν
μένος, Il. 6,
407, ta force, litt. cette force
qui est tienne ; de même avec
ἐμός, Il.
11, 608, etc. ; avec σός, Il. 16, 40, etc. ;
avec ὅς, son,
Il. 15, 58 ;
17, 193 ||
5 apr.
le pronom démonstr. ὅγε :
ᾗ ῥ’ ὅγ’ ὁ λυσσώδης ἡγεμονεύει Ἕκτωρ,
Il. 13, 53, là
où commande celui-ci, je veux dire le furieux Hector ||
6 dev.
un adj., un participe ou un n. de nombre ne formant pas apposition
à un nom précédent : ἀποκτείνων τὸν
ὀπίστατον, Il. 13, 178, tuant le dernier (litt. celui-là dernier) ; τὸν
προὔχοντα, Il. 23, 325, celui qui précède ; τῷ
πρώτῳ..., τῷ δευτέρῳ..., τῷ τριτάτῳ..., τῷ δὲ τετάρτῳ..., πέμπτῳ
δέ, Il. 23,
265, le premier, le second, le troisième, puis le quatrième,
enfin un cinquième ||
7 dev. ἄλλος :
τὸν ἄλλον λαόν, Il. 11, 189, le reste du
peuple ; τῶν ἄλλων Δαναῶν, Il. 17, 280, le reste des
Troyens ; subst. τοῖς
ἄλλοισιν, Il. 23, 342, aux autres ||
8 dev.
des adj. neutres ou des adv. employés adverbialement :
τὸ πρῶτον, τὸ τρίτον, Il. 23, 733, premièrement,
troisièmement ; τὸ πρίν, Il. 24, 543, auparavant ;
τὸ πρόσθεν, Il.
23, 583, auparavant, etc. ||
9 dev.
un adv. au sens d’un adj. : κάρτιστος ἀνδρῶν τῶν τότε, Il. 9, 559, le plus brave
d’entre ceux des mortels qui vivaient alors ||
II en
gén.
1 joint
à μέν et δέ
sans adjonction d’un subst. : ὃ
μέν..., ὃ δέ, celui-ci..., celui-là ; οἳ
μέν..., οἳ δέ, ceux-ci..., ceux-là, etc. ; οἳ μὲν αὐτῶν ἐτόξευον, οἳ
δ’ ἐσφενδόνων, Xén. An. 3, 3, 7, les uns
lançaient des flèches, les autres lançaient des pierres au moyen de
frondes ; ὃ μὲν..., ὃ δέ, οἳ μὲν..., οἳ
δέ peuvent être placés en apposition soit
à un subst. ou pron. plur. au gén. : ἔνθα μὲν ἠΐθεοι καὶ παρθένοι ὠρχεῦντο· τῶν δ’ αἳ μὲν λεπτὰς
ὀθόνας ἔχον, οἳ δὲ χιτῶνας εἵατο, Il. 18, 593, là dansaient
des jeunes gens et des jeunes filles ; celles-ci étaient couvertes
de tissus légers, ceux-là de tuniques ; soit à
un subst. ou pron. plur. au même cas que l’article :
ἐπεὶ ἴδον υἷε Δάρητος, τὸν μὲν ἀλευάμενον, τὸν
δὲ κτάμενον παρ’ ὄχεσφιν, Il.
5, 28, lorsqu’ils virent les deux fils
de Darès, l’un fuyant, l’autre tué près du char ; cf. Il. 6, 147 ; 7, 306 ;
16, 317 ; Od.
12, 73, 101 ; 18,
95 ; 19, 230 ; Soph. Ant. 21 ; Eur. Ph. 292, 951, 1295 ;
soit à un subst. au sg. ; dans ce cas, le subst.
peut être considéré comme exprimant une idée collective qui se
décompose en diverses parties : ἡ
στρατιὰ ἣ μὲν πρὸς τὴν πόλιν ἐχώρουν, ἣ δὲ πρὸς τὸ σταύρωμα,
Thc. 6, 100,
l’armée s’avançait en partie vers la ville, en partie vers la
palissade ; les deux termes de l’apposition
annoncée par ὃ μέν et ὃ δέ sont qqf. opposés à πᾶς,
πάντες ; dans ce cas, ils sont accompagnés d’une négation et
se suivent immédiatement, en se faisant antithèse l’un à l’autre,
tout en formant par leur juxtaposition une antithèse d’ensemble
avec πας ou πάντες :
τὸν φιλόσοφον σοφίας ἐπιθυμητὴν εἶναι οὐ τῆς μὲν
τῆς δ’ οὔ, ἀλλὰ πάσης, Plat. que le
philosophe aime non pas telle sagesse à l’exclusion de telle autre,
mais toute sagesse ; οὐ πάσας χρὴ τὰς δόξας τῶν
ἀνθρώπων τιμᾶν, ἀλλὰ τὰς μὲν τὰς δ’ οὔ· οὐδὲ πάντων, ἀλλὰ τῶν μὲν
τῶν δ’ οὔ, Plat. il ne faut pas
avoir en honneur toutes les opinions des hommes, mais seulement les
unes, et les autres non ; ni de tous les hommes, mais seulement des
uns, et des autres non ; si le nom dont il
s’agit ne doit pas être déterminé avec une précision entière, les
Att. ajoutent à μέν et à δέ le pron. indéfini τις (ὃ μέν τις, ὃ δέ
τις) : ἔλεγον ὃ μέν τις τὴν σοφίαν,
ὃ δὲ τὴν καρτερίαν, ὃ δὲ τὴν πρᾳότητα, ὃ δέ τις καὶ τὸ κάλλος καὶ
τὸ μέγεθος, Xén. Cyr. 3, 1, 41, ils
disaient, l’un (litt. un quelconque) la
sagesse, l’autre la force, un autre la douceur, un autre la beauté
et la grandeur ; au lieu de ὃ δέ, ὃ μέν peut avoir pour
correspondant soit le mot même que ὃ δέ
rappellerait : οἳ μὲν ἄρ’
ἐσκίδναντο, Μυρμιδόνας δ’ οὐκ εἴα ἀποσκίδνασθαι Ἀχιλλεύς,
Il. 23, 4,
parmi les Grecs, les uns se dispersèrent, mais Achille ne permit
pas aux Myrmidons de se séparer ; soit
ἄλλος δέ : φύλλα
τὰ μέν τ’ ἄνεμος χαμάδις χέει, ἄλλα δέ θ’ ὕλη φύει,
Il. 6, 147, les
unes (les feuilles) tombent à terre abattues par le vent, mais la
forêt en produit d’autres ; soit chez les
Att. ἕτερος δέ, ὁ δὲ ἕτερος,
CIA. 4,b, 27,b, 51 (439 av. J.-C. ;
v. Meisterh.
p. 209, 5), τινὲς δέ, ἔνιοι δέ, et autres
semblables. Inversement au lieu de
ὃ μέν, on rencontre μὲν εἷς : ἄλλοθι γεωργὸς μὲν
εἷς, ὃ δὲ οἰκοδόμος, ἄλλος δέ τις ὑφάντης, Plat. Rsp. 369d, l’un est un
agriculteur, l’autre un maçon, qqe autre un tisserand ;
ὃ δέ peut être seul
exprimé sans correspondant antér. : δύο σφραγῖδε λιθίνω, χρυσοῦν ἔχουσα τὸν δακτύλιον, ἡ δ’
ἑτέρα ἀργυροῦν, CIA. 2, 652, a, 45 (398 av. J.-C.), deux sceaux de pierre, ayant anneau
l’un en or, l’autre en argent, v.
Meisterh. p. 209, 6 ; τῇ ῥα
παραδραμέτην φεύγων, ὃ δ’ ὄπισθε διώκων, Il. 22, 157, tous deux
passèrent en courant le long de la fontaine, l’un fuyant, l’autre
le poursuivant par derrière. Enfin à
ὃ μέν ou à ὃ δέ
peut s’ajouter en appos. le subst. exprimant l’idée à laquelle se
rapporte ὃ μέν ou ὃ δέ : ὃ μὲν οὔτασ’ Ἀτύμνιον ὀξέϊ δουρί, Ἀντίλοχος, Μάρις
δέ, Il. 16,
317, l’un, Antilokhos, blessa Atymnios de sa lance aiguë,
Maris, etc. ||
2 joint
seul. à δέ (ὃ
δέ, οἳ δέ, etc.) sans que ὃ μέν précède, au sens de : mais lui, mais eux,
etc. : λύκος
ἀμνὸν ἐδίωκεν· ὃ δὲ εἰς ναὸν κατέφυγε, Es. un loup poursuivait un agneau ; mais celui-ci se
réfugia dans un temple ; particul. lorsque
ὃ δέ commence un second membre de phrase,
précédé d’une propos. relative, il a une signification
emphatique : ὅστις ἦν θακῶν ἀταρϐὴς
τῆς θέας, ὃ δ’ ἂν λέγοι, Soph.
Tr. 22, celui
qui était là spectateur sans crainte, celui-là pourrait raconter
||
3 précédé de καί : καὶ ὅς, καὶ ἥ, καὶ
οἵ (v. ὅς), ou dans la propos.
inf. καὶ τόν, καὶ τήν,
etc. : καὶ τὸν
κελεῦσαι δοῦναι, Xén. Cyr. 1, 3, 9, et celui-ci
commanda de donner (la coupe) ; particul. dans
la locut. τὸν καὶ τόν, tel et tel,
τὸ καὶ τό, τὰ καὶ τά, ceci et cela,
seul. à l’acc. par allusion à une personne ou à
une chose que l’on ne veut pas appeler par son nom,
Plat. Leg.
784c,
874a,
etc. ; Dém.
128, 17 ; 308,
4, etc. ; joint
à un subst. : ζημιοῦσθαι χρήμασί τε
καὶ ἀτιμία· χρήμασι μὲν τόσοις καὶ τόσοις, τῇ καὶ τῇ δὲ
ἀτιμίᾳ, Plat. Leg. 721b, être condamné à une amende et à l’atimie ; à
une amende de telle ou telle somme, à l’atimie dans telle ou telle
condition ; abs. οὔτε
τοῖς οὔτε τοῖς, Plat. Leg. 701e, ni à tels ni à tels, c. à
d. ni aux uns ni aux autres ; ce pron.
démonstr. est qqf. employé dans Homère à un autre genre que celui
du nom auquel il se rapporte : δουρὶ
σάκος βάλεν, ἣ δέ... (comme si le nom
sous-entendu était ἐγχείη)
Il. 21, 164, il
frappa le bouclier de sa lance, mais celle-ci... ; τέξεις ἀγλαὰ τέκνα· σὺ δὲ τοὺς... (comme s’il y avait auparavant παῖδας) Od. 11, 249, tu engendreras de beaux enfants, et
ceux-ci... ; cf. Il. 22, 80, etc. ||
4 abs.
au sens adv. : τοῦ, c’est
pourquoi, à cause de cela, Od.
24, 425 ; cf.
τῷ, c’est pourquoi, aussi ; comme relatif par attraction, au sens de parce que,
Plat. Phæd.
60b ;
ou de cette façon, de cette manière,
ainsi, Il. 2,
373 ; 4, 290 ; 7, 158 ; 13, 57 ;
ou alors, après une
propos. annoncée par εἰ marquant une
condition, Od. 1, 239 ; 3, 224, 258 ;
4, 733 ; 8,
467 ; — acc. τό, comme τῷ, à cause de cela, Il.
3, 176 ; 7,
239 ; 17, 404 ; 19, 213 ; Od. 8, 332 ; τὸ μὲν..., τὸ δέ,
propr. par rapport à l’un..., par rapport
à l’autre ; en ce qui regarde l’un..., en ce qui regarde l’autre ;
d’où adv. d’une
part..., d’autre part ; une fois..., alors, Thc. 7, 36 ; Xén. Ath. 2, 12 ; plus souv.
τὰ μὲν..., τὰ δέ, Hdt. 1, 173 ; Soph. Tr. 534 ; de même,
τὸ μέν τι..., τὸ δέ τι, Luc. Macr. 14 ; τὰ μέν τι..., τὰ δέ,
Xén. An.
4, 1, 15 ; τὰ μέν...,
τὸ δὲ πλέον, Thc. 1, 90 ; μὲν..., τὸ δέ τι,
Thc. 1, 118 ;
τὸ μέν..., πρότερον δέ, Luc. Abd. 22 ; qqf. τὸ δέ, τὰ δέ, sans que
τὸ μέν, τὰ μέν précède,
Thc. 1, 107 ;
7, 48 ; avec idée de
temps (cf. lat. nunc... nunc) :
τὸ μέν (τὰ
μέν), τὸ δέ (τὰ
δέ), Hdt. 3,
85, tantôt..., tantôt ; τῇ :
avec idée de lieu, là, là même, ici,
là-bas, par ce chemin, Il. 5, 752, 858 ; 6, 393 ;
8, 327 ; 11, 499,
808 ; τὸ μὲν τῇ, τὸ δὲ τῇ,
Xén. Ath.
2, 12 ; avec idée de
mouvement vers un but, là, là-bas, Il. 10, 531 ; 11, 149 ; 12, 124 ;
15, 46 ; Hés.
O. 206 ;
fig. τῇπερ
τελευτήσεσθαι ἔμελλεν, Od.
8, 510, c’est de cette façon, c’est
ainsi que cela aurait dû être accompli ; τῇ
μὲν..., τῇ δέ, d’une part..., d’autre part, Eur. Or. 350 ; Plat. Conv. 211a, Theæt. 158a, etc. ||
5 avec
des prépos. ἐκ τοῦ, épq. ἐκ τοῖο, Il. 1, 493 ; 15, 601, à partir de là, désormais, après cela,
depuis, à partir de ce moment ; πρὸ τοῦ
ou προτοῦ,
Hdt. 1, 103 ;
5, 55 ; 9,
1 ; Eschl. Eum. 440 ; Thc. 1, 103, etc., auparavant, autrefois, anciennement,
αἱ προτοῦ ἡμέραι, Hdt. 7, 2 ; ἐν τῷ προτοῦ χρόνῳ, Thc.
1, 32.
B article : comme article,
ὁ, ἡ, τὸ s’emploie pour désigner soit un
objet (personne ou chose)
isolé, individuel, soit une espèce ou une
catégorie entière : il désigne un objet isolé, lorsque cet
objet est déjà connu et que l’article suffit à le
rappeler : ὅτε ἐκ τῆς Ἑλλάδος
ἡττηθεὶς τῇ μάχῃ ἀπεχώρει, Xén.
An. 1, 2, 9,
en revenant de la Grèce où il (Xerxès) avait été vaincu dans la
(célèbre) bataille (de Salamine) ; τοῖς τρισὶ
δακτύλοις, Xén. Cyr. 1, 3, 8, les
échansons perses présentent la coupe en la tenant avec les trois
doigts (que chacun sait) ; de même, lorsque
l’objet est distingué d’autres semblables par une qualification
particulière : βλέψον πρὸς τὰ ὄρη
καὶ ἰδὲ ὡς ἄϐατα πάντα ἐστί, Xén.
An. 4, 1, 20,
regarde les montagnes (que voici) et vois comme elles sont toutes
inaccessibles ; il désigne une espèce ou une
catégorie devant un nom (substantif,
adjectif, participe) pluriel, lorsque les
personnes ou les choses dont on parle sont indiquées comme formant
une catégorie spéciale : οἱ
ἄνθρωποι, les hommes ; οἱ θεοί,
les dieux ; οἱ ἀθάνατοι, les immortels,
etc. ; devant un nom
singulier, pour marquer que la personne ou la chose dont on parle
représente en qqe sorte l’espèce ou la catégorie des objets
semblables : ὁ ἄνθρωπος,
l’homme en général ; ὁ σοφός, le sage,
c. à d. tout homme sage ; δεῖ τὸν στρατιώτην φοϐεῖσθαι μᾶλλον τὸν ἄρχοντα ἢ τοὺς
πολεμίους, Xén. An. 2, 6, 10, le soldat
doit craindre son général plus que l’ennemi ; soit qu’il désigne un objet isolé ou une catégorie entière,
l’article se place :
I devant un mot auquel il se rapporte immédiatement,
particul. :
1 devant un subst. : ὁ
ἄνθρωπος, l’homme ; ἡ ἡμέρα, le
jour ; τὸ γένος, la race ; particul. devant les n. propres connus :
ὁ Κῦρος, Xén.
An. 1, 3, 21,
Cyrus ; ttef. si le n. propre est mentionné deux
fois de suite, on n’exprime l’article que la seconde
fois : Φαίδων ὁ Φαίδων ἐστίν,
Plat. Phæd.
102c, Phédon
est Phédon, c. à d. le Phédon qu’on
sait ; de même si le n. propre est déterminé par
une qualification particulière on n’exprime l’article que devant le
nom qui marque cette qualification : Σωκράτης ὁ φιλόσοφος, Socrate le philosophe ;
l’article qu’on rencontre devant certains noms
de lieux et de pays comme ἡ Ἑλλάς,
Xén. An.
6, 6, 34, etc.
la Grèce ; ἡ Ἀττική, Thc. 2, 47, l’Attique,
s’explique par cette raison que ces noms étaient
primitiv. des adjectifs dont le sens s’est particularisé ;
l’article s’ajoute de même aux n. de fleuves soit suivis de
ποταμός : ὁ
Εὐφράτης ποταμός, le fleuve Euphrate, l’Euphrate ;
soit seuls : ὁ
Εἱλισσός, l’Heilissos (Ilissus) ; ὁ
Νεῖλος, le Nil ; il se place de même
devant les n. de montagnes : ὁ
Ὄλυμπος, l’Olympe ; si l’on ajoute au nom
de montagne le substantif ὄρος, on
n’exprime l’article qu’une fois devant le n. propre, s’il est du
même genre que ὄρος :
τὸ Αἰγάλεων ὄρος, Thc. 2, 19, le mt Ægaléôn ;
autrement on le répète devant chacun des deux
noms : ἡ Αἴτνη τὸ ὄρος, le mt
Etna ||
2 devant tout mot (nom ou
verbe) employé en un sens
absolu : ἔχουσι τὸ σεμνὸν ὄνομα
τοῦτο τὸ καλός τε κἀγαθός, Xén.
Œc. 6, 14, ils
portent ce nom vénérable d’honnête homme ; ἐγώ
εἰμι ὁ ὑμᾶς σῴζων, Xén.
Mem. 2, 7, 14,
(le chien dit aux brebis) : je suis celui qui vous garde,
c’est moi qui vous garde ; λέγειν ἔξεστι τῷ
βουλομένῳ τῶν πολιτῶν, Xén.
Ath. 1, 2, il
est permis à tout citoyen qui le désire de parler ; particul. dev. l’inf. employé substantiv. en un sens
abstrait ; dans ce cas l’article peut être employé à tous les cas,
et l’inf. devient un véritable subst. décliné, quoique demeurant
par sa forme invariable : ὁ θεὸς τοῦ
στέργειν τὰ νεογνὰ βρέφη πλεῖον τῇ γυναικὶ ἐδάσατο ἢ τῷ
ἀνδρί, Xén. Œc. 7, 24, Dieu a donné à
la femme plus qu’à l’homme d’aimer ses nouveau-nés ; si l’inf. est accompagné d’un sujet et que le contexte
implique l’emploi d’une propos. infinitive, ce sujet se construit à
l’acc. : τὸ μὴ ζητοῦντα ἐπιτυχεῖν
τινι τῶν δεόντων εὐτυχίαν οἶμαι εἶναι, Xén. Mem. 3, 9, 14, trouver qqe ch. du nécessaire sans le
chercher me paraît être une bonne fortune ; l’article ainsi construit, surt. au gén., avec une propos.
négative (τοῦ μή) marque qqf. le but : ἐτειχίσθη ἡ νῆσος τοῦ μὴ λῃστὰς κακουργεῖν τὴν
Εὔϐοιαν, Thc. 2, 32, l’île fut fortifiée pour empêcher les pirates
d’incommoder l’Eubée ; de même construit à
l’acc. abs. il signifie qqf. pour ce qui regarde, quant
à : τὸ πείθεσθαι τοῖς ἄρχουσιν, οὗτοι μὲν
κράτιστοι κατὰ γῆν, ὑμεῖς δὲ κατὰ θάλατταν, Xén. Hell. 7, 1, 8, quant à obéir aux chefs, (les
Lacédémoniens) y excellent sur terre et vous sur mer ||
3 au
même sens devant une propos. entière : ὅτι μὲν δὴ δεῖ βοηθεῖν πάντες ἐγνώκαμεν, καὶ βοηθήσομεν, τὸ
δὲ ὅπως, τοῦτο λέγε, Dém.
3, 10 Baiter-Sauppe, qu’il faille porter
secours, nous le savons tous et nous porterons secours, mais
comment ? dis-le ; τὸ μηδένα εἶναι τῶν ζωόντων
ὄλϐιον, Hdt. 1,
86, l’assertion qu’aucun être vivant n’est tout à fait
heureux ; Ἰσχόμαχος ἐγέλασεν ἐπὶ τῷ «
τί ποιῶν καλὸς κἀγαθὸς κέκλησαι ; »
Xén. Œc.
7, 3, Iskhomakhos sourit à cette
question : « Que fais-tu pour être appelé honnête homme ? »
||
4 devant un relat. : τῇ ᾗ φῂς
σὺ σκληρότητι, Plat. Crat. 435a, par la dureté dont tu parles ; pour préciser l’application qu’on fait de ce relat. à la
pers. ou à la chose dont on parle : τῶν ὅσοι ἂν ἀγαθοὶ κριθῶσι, Plat. Rsp. 469b, de tous ceux qu’on
peut juger bons ; ἐκ γῆς καὶ πυρὸς καὶ τῶν ὅσα
πυρὶ καὶ γῇ κεράννυται, Plat.
Prot. 320d, de terre et de feu
et de tous les éléments qui se mêlent au feu et à la terre ||
5 dev.
un pronom, particul. dev. un pron. démonstr. αὐτός, οὗτος, ἐκεῖνος (v. ces
mots) ; dev. le pron. pers. de la
1re et de la 2e
pers. pour désigner cette pers. avec plus de
précision : τὸν ἐμέ, τὸν σέ,
Plat. Phædr.
258a, moi en
personne, toi en personne ; inversem. dev. le
nom qui sert d’apposit. à un pron. pers. de la 1re ou de la 2e pers. si
l’article était nécessaire au cas où le pron. serait
supprimé : ἡμεῖς οἱ στρατηγοὶ
ἠχθόμεθα τοῖς γεγενημένοις, Xén.
An. 5, 7, 20,
nous, les chefs étions consternés de ce qui était arrivé ;
dev. un pron. interr. (τίς, ποῖος, etc.)
pour marquer qu’il a été déjà question de la
pers. ou de la chose au sujet de laquelle on interroge,
Eschl. Pr.
249 ; Ar.
fr. 696 ; en ce sens
avec τίς l’article ne s’emploie qu’au
neutre sg. (τὸ τίς ;) ou plur. si le relat. corresp. est au neutr. plur.
τὰ τί ; à cause de
οἷα précéd. Ar. fr. 693 ; avec ποῖος, il peut s’employer à
tous les genres : ὁ ποῖος ;
Eur. Ph.
1718 ; τῆς
ποίας ; Dém. 246, 10 ; τὸ ποῖον, τὰ
ποῖα, Att. ; — devant les pron. τοιοῦτος, τοιόσδε,
τηλικοῦτος, etc. (v. ces
mots) ; — sur l’article avec ἕκαστος, ἑκάτερος, πᾶς, v. ces mots ; —
sur la différence de signification entre
ἄλλοι, ἕτεροι, πολλοί et
οἱ ἄλλοι, οἱ ἕτεροι, οἱ πολλοί,
v. ἄλλος, ἕτερος,
πολύς ; — devant un n. de nombre
cardinal, quand d’un total on énonce une partie :
τῶν πέντε τὰς δύο μοίρας, Thc. 1, 10, les deux
cinquièmes, litt. deux parties sur cinq ;
ou quand on marque une évaluation
approximative : ἐναυμάχησαν ναυσὶν
ἑϐδομήκοντα ὧν ἦσαν αἱ εἴκοσιν στρατιώτιδες, Thc. 1, 116 (les Athéniens)
attaquèrent soixante-dix vaisseaux dont une vingtaine portaient des
soldats ; surt. avec les prépos.
ἀμφί, περί, etc. ; ἔμειναν ἡμέρας ἀμφὶ τὰς
τριάκοντα ἐν ταῖς τῶν Κόλχων κώμαις, Xén. An. 4, 8, 22, ils demeurèrent environ trente jours dans
les villages de la Colchide ||
II devant un substantif ou un pronom au gén. ; dans ce cas,
l’emploi du gén. marque que la personne ainsi désignée se rattache
par un lien d’origine qconque à celle que désigne l’article ; par
exemple :
1 avec
un n. propre : Ἡρακλῆς ὁ
Διός, Hèraklès, le fils de Zeus ; Ἄρτεμις
ἡ Λητοῦς, Artémis, la fille de Lètô ; le
rapport d’origine ainsi marqué par l’emploi de l’article est
d’ordin. celui de fils ou de
fille ; mais il peut être aussi celui
d’époux, d’épouse, de frère, de sœur, de disciple, de partisan,
etc. ; c’est le sens
du passage qui en détermine la nature particulière ||
2 l’article au neutre dev. un gén. marque d’une manière
générale le fait d’avoir rapport à, de concerner,
d’appartenir à : τὰ τῶν πολεμίων
ἐδαπανᾶτε, Xén. An. 7, 6, 31, vous avez
vécu aux dépens de l’ennemi ; de même
τὰ τῆς πόλεως, ce qui concerne l’État,
les affaires de l’État ; τὰ τῶν Ἑλλήνων,
ce qui concerne les Grecs, leurs affaires, leur puissance,
etc. ; l’article ainsi
construit au neutre peut être suivi d’un pron. du même genre et au
même cas équival. au gén. d’un pron. possessif :
τὸ ἐμόν, τὸ σόν, Att. ce qui me (ou te)
concerne, ce qui m’ (ou t’) appartient ;
d’où ma personne, ta personne ||
III devant un subst. au dat. particul.
1 dev.
un n. de lieu : οἱ Μαραθῶνι καὶ
Σαλαμῖνι, Dém. les hommes de
Marathon et de Salamine ||
2 en
gén. τὰ φύσει, Att. ce qui est de la nature ||
IV devant un mot invariable (préposition, adverbe, etc.) pour
donner la valeur d’un subst. au rapport d’idées qu’exprime la
prépos. avec son rég. ou à l’adv. :
1 avec
une prépos. : οἱ ἐν πόλει,
ceux qui se trouvent dans la ville : οἱ σύν
τινι, ceux qui sont de la suite de qqn, ses proches, ses
partisans ; οἱ ἀμφί τινα, οἱ περί τινα,
les compagnons, partisans, disciples, amis de qqn ; et postér. la personne elle-même (v. ἀμφί, περί) ;
particul. avec l’article au neutre :
τὸ ἐς τὴν Χίον, Thc. 8, 41, le projet
d’aller à Chio ; τὸ παρ’ ἐλπίδα,
Thc. 4, 67, ce
qui arrive contre l’attente, l’imprévu ; τὸ καθ’
ἡμέραν, Thc. 3,
82, les besoins quotidiens ; surt. au
plur : τὰ ἀπὸ τοῦ
καταστρώματος, Thc. 7, 70, le combat du haut du pont ; τὸ ἐπ’ ἐκείνοις εἶναι ἀπωλώλειτε, Xén. Hell. 3, 5, 9, autant qu’il dépendait d’eux, vous étiez
perdus ; τὰ παρ’ ἐμοί, Xén. An. 1, 7, 4, les avantages que l’on trouve auprès de moi
||
2 joint
à des adv. au sens d’un subst. : οἱ
πλησίον, ceux qui se trouvent dans le voisinage ;
οἱ νῦν, ceux qui vivent maintenant ;
οἱ πάλαι, les hommes d’autrefois,
etc. ; οἱ πάνυ τῶν
στρατιωτῶν, Thc. 8, 1, les principaux d’entre les soldats ;
de même avec un subst. entre l’article et
l’adverbe : οἱ τότε ἄνθρωποι,
les hommes d’alors ; ἡ ἄνω πόλις, la
haute ville ; qqf. avec omission du
subst. : ἡ αὔριον
(s. e. ἡμέρα)
le jour du lendemain ; ttef. dans beaucoup de
locut. l’article τὸ se joint à des adv.
ou à des neutres adverbiaux, sans que la valeur de l’adverbe soit
modifiée : τὸ νῦν,
maintenant, propr. en ce qui concerne le
temps actuel ; τὸ δὲ νῦν εἶναι τὴν συνουσίαν
διαλύσωμεν, Plat. Lach. 201c, pour le moment, rompons l’entretien ;
de même : τὸ
πρίν, le temps d’auparavant, auparavant ; τὸ πρῶτον, en premier lieu, d’abord ; τὸ πάλαι, autrefois, etc. ;
τούτῳ τῷ οἰκήματι πρὸ τοῦ μὲν ὡς ταμιείῳ ἐχρῆτο
Ἱππόνικος, νῦν δὲ..., Plat.
Prot. 315d, cette chambre
auparavant servait de dépense à Hipponikos, mais maintenant,
etc. ; au gén.
ἐκ τοῦ παραχρῆμα, ἀπὸ τοῦ παραχρῆμα,
aussitôt, sur-le-champ (v. παραχρῆμα) ; au plur.
τὰ νῦν, maintenant (v. νῦν) ; τὰ λοιπά, à l’avenir (v.
λοιπός) ||
V Particularités de construction : l’article peut être
séparé du nom auquel il se rapporte :
1 par
un gén. dépendant du nom : τὸν
Ἀθηναίων δῆμον, Plat. Gorg. 502d, le peuple athénien etc.
||
2 par
un adj. s’accordant avec le nom : ἡ
ἀληθὴς αἰτία, le véritable motif ; ὁ
ἀγαθὸς ἀνήρ, l’homme de bien, etc.
||
3 par
un rég. dépendant du nom : ἡ ἐν
Σαλαμῖνι ναυμαχία, le combat naval de Salamine ||
4 par
une ou plusieurs particules : μέν,
δέ, δή, ἄρα, γάρ, γέ, οὖν, τέ, τοί, μὲν οὖν, μὲν γάρ,
etc. ; dans ce cas, si
l’article est précédé d’une préposition, la particule peut se
trouver, selon le sens ou par raison d’euphonie, ou immédiatement
après la préposition, ou après l’article, ou seulement après le
nom : ἐν μὲν τῷ πολέμῳ, ἐν τῷ μὲν
πολέμῳ, ἐν τῷ πολέμῳ μέν ||
5 chez
Hérodote par le pron. indéfini τις : τῶν τις ἱερέων
(v. τίς)
||
6 chez
les Att. par οἶμαι en
parenthèse : ἡ δέ γε, οἶμαι, φύσις
αὐτὴ ἀποφαίνοι ἄν, etc. la nature
elle-même, je pense, démontrerait, etc.
||
7 par
un autre article accompagné du nom auquel il se
rapporte : ὁ τοῦ Διὸς παῖς,
l’enfant de Zeus ; même par deux articles
accompagnés chacun d’un subst., de telle sorte que les trois
articles consécutifs se déterminent par l’addition du nom auquel
chacun d’eux se rapporte dans l’ordre inverse à celui où ces noms
se présentent : τὴν τοῦ τῷ ὄντι
ῥητορικοῦ τέχνην, Plat.
Phædr. 269c, l’art de celui qui
est réellement expert dans la parole ||
8 sur
la construction de l’article avec les pron. αὐτός et οὗτος, v. ces
mots ||
VI Répétition de l’article : Si le régime dépendant du nom
précédé de l’article se trouve après ce nom, on répète d’ordin.
l’article devant ce régime : ὁ δῆμος
ὁ Ἀθηναίων, Plat. Gorg. 481e, le peuple athénien ; αἱ ἄλλαι
αἱ κατὰ τὸ σῶμα ἡδοναί, Plat.
Rsp. 328d, les autres
plaisirs, ceux du corps ||
VII Article employé elliptiquement : l’article s’emploie
elliptiquement dans certaines locut. où le sens général indique
clairement le nom à suppléer : μὰ
τόν, μὰ τήν (v. μά) : πορεύεσθαι τὴν πρὸς
Ἀθήνας, s. e. ὁδόν (v. ὁδός) s’avancer par la route qui conduit à Athènes ;
κρίνασθαι τὴν ἐπὶ θανάτῳ, s. e. κρίσιν (v. θάνατος) condamner à
mort ; κατὰ τὴν ἐμήν, s. e. γνώμην (v. γνώμη) à mon avis
||
VIII Omission de l’article : l’article est
omis :
1 dev.
certains noms communs usuels assimilés à des noms
propres : βασιλεύς
au sens du « grand roi », « roi de Perse
» (v. βασιλεύς) ; ἄστυ,
au sens de « Athènes » ||
2 devant certains noms communs employés en un sens
général : πάντων μέτρον ἄνθρωπός
ἐστιν, Plat. Theæt. 178b, l’homme est la mesure de toutes choses ;
cf. θεός, σῶμα,
ψυχή, etc. ||
3 devant les noms qui expriment des relations de parenté,
particul. lorsqu’on les emploie en un sens général :
γονέας τιμᾶν, honorer ses parents ;
cf. πατήρ, μήτηρ,
παῖς, etc. ; ou
dans une énumération : γυναῖκες
ἄνδρες, hommes et femmes (v.
καί) ||
4 devant certains noms abstraits, particul. les noms de
vertus, de vices, d’arts, etc. ἀρετὴν
ἀσκεῖν, pratiquer la vertu ; ἰατρικὴν
μανθάνειν, apprendre la médecine ; cf. λόγος, μουσική,
etc. ||
5 devant les accus. de relation : γένος Ἀθηναῖος, Athénien de naissance ; Ἀλκιϐιάδης ὄνομα, Alcibiade de son nom ; cf. μέγεθος, εὖρος, ὕψος,
πλῆθος, etc. ||
6 dans
certaines locutions qui expriment une idée de lieu ou de
temps : κατὰ γῆν καὶ κατὰ
θάλατταν (v. γῆ, θάλαττα) sur terre et sur mer ; ἐν δεξιᾷ, à droite (v.
δεξιός) : ἐν
ἀριστερᾷ, à gauche (v.
ἀριστερός) ; ἅμ’
ἡμέρᾳ, avec le jour (v.
ἡμέρα) ; διὰ
νυκτός, pendant toute la nuit (v.
νύξ), etc.
||
7 devant le superl. employé au sens relat. :
δύναμιν ἔχοντες μεγίστην τῶν Ἑλλήνων,
Thc. 4, 60,
ayant la puissance la plus considérable des Grecs ||
IX Crase de l’article : l’article se contracte par crase
avec un grand nombre de mots usuels : avec des
subst. : ὁ ἄνθρωπος
devient ἅνθρωπος, dor. et ion.
ὤνθρωπος (v.
ἄνθρωπος) ; ὁ
ἀνήρ = att. ἁνήρ, ion. ὤνηρ ; gén. τοῦ ἀνδρός = τἀνδρός ;
τῷ ἀνδρί = τἀνδρί ; οἱ ἄνδρες =
ἅνδρες, ion.
ὤνδρες (v.
ἀνήρ) ; τὸ
ὄνομα = τοὔνομα ; τὸ ἔργον = τοὔργον ;
τὸ ἱμάτιον = θοἰμάτιον, etc. ;
avec des adj. : τὸ ἀληθές = τἀληθές ;
τὰ ἄλλα = τἄλλα
(v. ἄλλος) ;
ὁ ἕτερος = att.
ἅτερος, ion.
οὔτερος, dor.
ὤτερος ; ἡ
ἑτέρα = att. ἁτέρα ou ἡτέρα ; τὸ ἕτερον =
θάτερον, ion.
τοὔτερον, dor.
θώτερον ; τοῦ
ἑτέρου = att. θατέρου, ion. τοὐτέρου, dor. θατέρω ou θωτέρω ; τῷ ἑτέρῳ =
att. θατέρῳ ;
τῇ ἑτέρᾳ = att.
θατέρᾳ ou
θητέρᾳ, ion.
τἠτέρῃ ; οἱ
ἕτεροι = ἅτεροι ; τὰ ἕτερα — θάτερα,
etc. (v.
ἕτερος) ; dev. des
pron. : ὁ ἐγώ = ὡγώ (v. ἐγώ) ; ὁ αὐτός =
αὑτός ; τὸ αὐτό
= ταὐτό ; τοῦ
αὐτοῦ = ταὐτοῦ, τῷ αὐτῷ =
ταὐτῷ (v.
αὐτός) ; ὁ ἐμός
= οὑμός ; ἡ ἐμή
= ἡμή ; τὸ ἐμόν
= τοὐμόν ; τοῦ
ἐμοῦ = τοὐμοῦ, dor. τὠμῶ ; τῷ ἐμῷ = τὠμῷ ;
τῇ ἐμῇ = τἠμῇ
(v. ἐμός),
etc. ; dev. des
infinitifs employés substantiv. : τὸ
ἀδικεῖν = τἀδικεῖν, etc. ; dev. des mots
invariables : ὁ ἐξ =
οὑξ (v.
ἐξ) ; τὰ ἐν =
τἀν (v.
ἐν) ; τὰ ἐπί =
τἀπί (v.
ἐπί), etc. ;
τὰ ἐκεῖθεν = τἀκεῖθεν, Eschl.
Sept. 40 ;
τὰ ἐντεῦθεν = τἀντεῦθεν, Eschl.
Eum. 60,
etc. ||
E Formes poét. et dialect. :
1 formes épq. et ion. : sg. gén. τοῖο (au sens démonstratif)
Il. 4, 28 ;
11, 322 ; 21,
255 ; 24, 164, etc. ; plur. nom. masc.
τοί (au sens
démonstr.) Il. 1, 447 ; 3, 74,
etc. ; fém.
ταί (au sens
démonstr.) Il. 4, 9 ; Od. 6, 100 ; gén. fém.
τάων [ᾱ]
Il. 4, 46 ;
5, 332, etc. ;
Od. 2, 119,
etc. ; dat.
masc. τοῖσι, Il. 15, 42 ; τοῖσιν, Il. 16, 157, etc. ;
Od. 1, 9,
etc. ; fém.
τῇσι, Il.
13, 2 ; Od.
6, 101 ; τῇς,
Il. 18, 275 ;
Od. 4, 721
(ταῖς seul. dans le
composé ταῖσδε, Hh. Merc. 200) ; duel gén. dat.
τοῖϊν, Od.
18, 34 ||
2 formes dor. avec thème en ἁ
et τα-
[ᾱ], pour le
fém. ἡ et τη- ; sg. ἁ, τᾶς, τᾷ, τάν ;
plur. gén. τᾶν ; acc. plur. masc.
τώς, Thcr.
Idyl. 1, 121
||
3 formes poét. τοί, Eschl. Pers. 584, etc. ; τοῖσιν, Eschl. Pr. 234, etc. ||
4 formes att. au duel, seul. τώ et τοῖν pour les trois
genres ; v. Meisterh. p. 96e.
Étym.
indo-europ. masc. *so,
fém. *seh₂, neutre
*tod, celui-ci, celle-ci ;
cf. sscr.
sá(ḥ), sā́, tád, anc.
lat. sa-psa p. ipsa, -tud dans istud.