ἰδιοπρόσωπος

ἴδιος

ἰδιόσημος
ἴδιος, α ou ος, ον [ῐδ]
I qui appartient en propre à qqn ou à qqe ch., c. à d. propre, particulier (p. opp. à ἀλλότριος, qui appartient à autrui, étranger) : εἰ δεῖ τοὐμὸν ἴδιον εἰπεῖν, Isocr. 117d, s’il faut dire mon sentiment particulier ; τὸ ἐμὸν ἴδιον, Luc. M. cond. 9, pour ma part ; subst. τὸ ἴδιον, Att. ; τὰ ἴδια, Thc. 1, 141, les biens propres à chacun ; ἡ ἴδιος ou ἰδία (s. e. γῆ) Pol. 3, 99, 4, le domaine qui appartient en propre à qqn, sa propriété ; en parl. de pers. ἴδιοί τινος, Pol. 21, 4, 4, ceux qui sont personnellement attachés à qqn ; p. suite, dans les inscr. att. du 1er siècle (69 av. J.-C.) ἴδιος est employé au sens de ἑαυτοῦ, ἑαυτῶν : οἱ ἔφηϐοι κάλλιστον ὑπόδειγμα τῆς ἰδίας φιλαγαθίας τοῖς μεθ’ ἑαυτοὺς ἀπολείποντες, CIA. 2, 470, 71 et 80, les éphèbes laissant à ceux qui viendront après eux une preuve magnifique de leur zèle (cf. CIA. 3, 488, etc. ; v. Meisterh. p. 194, 3) ||
II p. suite, qui a un caractère ou une nature à soi, d’où :
1 particulier, séparé, distinct ; ἔθνος ἴδιον, Hdt. 4, 18 ; πόλεις ἴδιαι, Dém. 289, 19, race, villes qui ont un caractère propre ; ἑκάστῳ ἴδιος οὐσία, Plat. Prot. 349b, manière d’être propre à chacun ; ἴδιον ἢ ἄλλοι, Plat. Gorg. 481c; ἴδιον παρὰ τὰ ἄλλα, Th. H.P. 6, 4, 10, particulier et différent des autres ou des autres choses ||
2 spécial, singulier, original, en parl. de choses, joint à παράδοξος et πέριττος, Plut. M. 1068b ; en parl. de pers. ἴδιος ἄνθρωπος, Plut. M. 57e, Them. 18, homme singulier, extraordinaire ||
3 qui convient particulièrement à : ἴδιον ὄνομα, Plat. Rsp. 580e, nom propre d’une chose, le mot propre ; p. opp. à ὄνομα περιέχον, terme général, Arstt. Rhet. 3, 5, 3 ; ἴδιοι λόγοι, Plat. Rsp. 366e, discours en termes propres, simples, c. à d. la prose ||
III qui a un caractère particulier, privé, p. opp. à δήμιος, public, Od. 3, 82 ; 4, 314 ; à δημόσιος, public, Hdt. 5, 63 ; Thc. 1, 80 ; à κοινός, commun, Eur. Hec. 740, Plat. Rsp. 535b, etc. ; τὰ ἴδια, les affaires privées, les intérêts particuliers, Hdt. 8, 109 ; Thc. 1, 82 ; 2, 61, etc. ou qqf. la demeure particulière, le chez soi, Pol. 2, 57, 5 ; οἱ ἴδιοι, Plat. Soph. 225b, les simples particuliers, ou qqf. les amis particuliers ; κατ’ ἰδίαν, Plut. M. 120e, en particulier ; κατ’ ἰδίαν λαμϐάνειν τινά, Pol. 4, 84, 8, prendre qqn à part ; κατ’ ἰδίαν εἰπεῖν τινι, DS. 1, 21, parler à qqn en particulier ; adv. ἰδίᾳ :
1 d’une manière privée, pour soi, Ar. Eq. 467 ||
2 en particulier, séparément, à part, Hdt. 1, 132 ; p. opp. à ἐν κοινῷ, Thc. 1, 141 ; à δημοσίᾳ, Thc. 3, 45 ; ἰδίᾳ ἕκαστος, Thc. 8, 1, chacun en particulier ; avec le gén. séparément de, indépendamment de, sans, Ar. Ran. 102 ||
3 en prose, p. opp. à ὑπὸ ποιητῶν, Plat. Rsp. 366e ||
Cp. ἰδιώτερος, Isocr. 247c ; Th. H.P. 3, 17, 1 ; 4, 3, 7 ; Arstd. t. 2, 340 ; ou ἰδιαίτερος, Arstt. P.A. 2, 10, 8. Sup. ἰδιώτατος, Dém. 641, 17 ; Th. H.P. 1, 14, 2 ; ou ἰδιαίτατος ; Th. H.P. 6, 31 ||
E Fém. -ος, Plat. Prot. 349b ; Arstt. H.A. 4, 8, 1, etc. Dans des inscr. att. du milieu du 3e siècle av. J.-C. on trouve l’écriture ἵδιος dans la locut. καθ’ ἱδίαν (v. Meisterh. p. 67, 4).
Étym. p. *ϝίδιος, de hέδιος, de indo-europ. *sue, cf. ἕ, pron. réfl.