οὐ
οὐάοὐ, dev. une voy.
οὐκ, dev. une voy. avec
esprit rude οὐχ, nég. non, ne, ne... pas :
A Sens : οὐ s’emploie :
I pour nier un fait (p. opp. à
μή qui sert à nier une
possibilité), dev. un mot isolé, avec
lequel il forme une sorte de mot unique négatif :
1 dev.
un subst. ἡ τῶν γεφυρῶν οὐ
διάλυσις, Thc. 1, 437, la non-rupture, c. à
d. le maintien des ponts ; ἡ οὐ
περιτείχισις, Thc. 3, 95, la non-construction de fortifications tout
autour ; cf. Thc. 5, 35 et 50 ;
γάμος οὐ γάμος (v. ce
mot) ||
2 dev.
un adj. οὐ πολὺν χρόνον,
Soph. Ph.
348, non pendant longtemps ;
ὄνειδος οὐ καλόν, Soph. Ph. 475, un reproche honteux ||
3 dev.
un adv. οὐ μάλα, Xén. Hier. 1, 12, non tout à fait ; οὐχ
ἧσσον, Thc. 1,
82, non moins ; οὐχ ἥκιστα,
Thc. 1, 68, non
le moins, le plus possible ||
4 avec
un verbe : οὔ φημι,
Il. 7, 393, je
ne dis pas oui, c. à d. je nie ;
οὐκ ἐῶ, Il.
2, 132, etc. ;
Att. je défends, je retiens, j’empêche ;
οὐκ ἐθέλω, Il.
1, 112 ; Att.
je refuse ; οὐκ ἀξιῶ, Thc. 289, je désapprouve ;
οὐ συμϐουλεύω, Hdt. 7, 46, je
déconseille ; οὐ ποιῶ, Xén. An. 3, 1, 28, je néglige, etc. ; — dans ces diverses
construct. οὐ sert souv. à redoubler une
idée déjà exprimée sous forme d’affirmation directe :
πολλάκις τε κοὐχ ἅπαξ, Soph. O.R. 1275, souvent et non une fois ; βαιοῦ κοὐχὶ μυρίου χρόνου, Soph. O.C. 398 (il va venir) dans un instant et non dans un
temps éloigné ||
II dans les propos. princip. avec l’ind. τὴν δ’ ἐγὼ οὐ λύσω, Il.
1, 29, je ne la relâcherai pas ;
οὔ με μάλα ῥέα νικήσει, Il. 20, 101, il ne me
vaincra pas très facilement ; particul. dans les
propos. interrog. soit à l’opt. avec ἄν
pour marquer une affirmation adoucie : κείνοισι δ’ ἂν οὔ τις μαχέοιτο, Il. 1, 271, nul ne pourrait
lutter contre eux ; cf. Il. 1, 301, etc. ; Hdt. 6, 63 ; Eschl. Pr. 979, etc. ; supposant une réponse
affirmative : οὔ νυ καὶ ἄλλοι ἔασι
νεώτεροι; Il. 10, 165, n’y en a-t-il pas aussi d’autres plus
jeunes ? οὐκ ἐρεῖς; Soph. Ph. 730, ne parleras-tu pas ? de même
dans des propos. interrog. avec ἄν
impliquant l’idée d’une invitation ou d’un ordre :
οὐκ ἂν δὴ τόνδ’ ἄνδρα μάχης ἐρύσαιο;
Il. 5, 456, ne
voudrais-tu donc pas éloigner cet homme de la bataille ?
c. à d. éloigne cet homme de la
bataille ; οὐκ ἂν φράσειας; Soph. Ph. 1218, ne pourrais-tu me dire ? c.
à d. dis-moi donc ||
III dans les propos. dépendantes, lorsque le fait est énoncé
comme une opinion ou une supposition :
1 dans
les propos. relat. soit à l’ind. : ἃ
οὐκ ἐᾶτε ἡμᾶς τοὺς παῖδας ποιεῖν, ταῦτα αὐτοὶ ἐποιεῖτε,
Xén. Cyr.
1, 3, 10, ce que vous ne nous permettez,
pas de faire à nous enfants, vous étiez les premiers à le faire ;
soit à l’opt. avec ἄν : ἐν μέσῳ ποταμός ἐστι, ὃν
οὐκ ἂν δυναίμεθα ἄνευ πλοίων διαϐῆναι, Xén. An. 2, 2, 3, au milieu est un fleuve que nous ne
pourrions pas franchir sans embarcations ; particul. dans les locut. οὐκ
ἔστιν ὅστις οὐ, Eur. Tr. 1051, etc. ; οὐδείς ἐστιν ὅστις
οὐ, Isocr. Antid. § 180,
etc. il n’y a personne qui ne,
etc. ; de même dans
les propos. où la construct. avec un relat. est remplacée par un
part. : οἱ οὐκ ἐθέλοντες,
Ant. 144, 27,
ceux qui ne veulent pas ; τῶν οὐ
βουλομένων, And. 2, 21, de ceux qui ne veulent pas ; cf. Thc. 1, 74 ; Soph. O.C. 929, etc. ||
2 dans
les propos. explicatives, annoncées par ὅτι ou ὡς, après les verbes
signifiant dire, savoir, etc.
Od. 4, 376 ;
avec l’ind. accompagné de ἄν : ἀπελογοῦντο ὡς οὐκ ἄν
ποτε οὕτω μωροὶ ἦσαν, Xén.
Hell. 5, 4,
22, ils alléguaient pour leur défense qu’ils n’auraient
jamais été fous à ce point ; ou avec l’opt.
accompagné de ἄν, Thc. 1, 40, etc. ; avec l’opt. sans
ἄν dans le disc. indir.
Thc. 1, 38 ;
Xén. Hell.
6, 1, 1, etc. ; de même lorsque la propos.
explicative est construite à l’inf. λέγοντες οὐκ εἶναι αὐτόνομοι, Thc. 1, 67, disant qu’ils
n’étaient pas indépendants ; cf.
Thc. 1, 39,
etc. ; Xén.
Cyr. 1, 5, 9,
etc. ; Plat.
Rsp. 348c, etc. ; ou au part.
εἶ δῆλος οὐκ εἰδώς, Soph. O.R. 1008, il est évident que tu ne sais pas ;
cf. Thc.
2, 3 ; Eur.
Hec. 316,
etc. ; dans les
propos. construites à l’inf. si le verbe de la propos. princip. est
οἴομαι, φημί, νομίζω ou ἀξιῶ, le négat. qui retombe sur l’inf. se joint
d’ord. à ces verbes : Κᾶρας καὶ
Κίλικας καὶ Παφλαγόνας οὔ φασιν ἕπεσθαι (au lieu de φασὶ μὴ ἕπεσθαι)
Xén. Cyr.
2, 1, 5, ils annoncent que les Cariens,
les Ciliciens et les Paphlagoniens ne suivent pas ; ἡμεῖς δὲ οὐκ ἀξιοῦμεν δοῦλοι οὐδὲ δεσπόται ἀλλήλων
εἶναι, Plat. Menex. 239a, nous estimons que nous ne sommes les esclaves ni
les maîtres les uns des autres ; cf.
Xén. Hell.
2, 4, 30, etc. ; lorsque la propos. princ.
est suivie de deux propos. à l’inf. elles peuvent être construites
l’une avec οὐ l’autre avec μή, selon que l’on nie avec certitude ou avec
doute, Soph. Ph. 1058 ; Plat. Prot. 319b ; avec l’inf. employé subst. la négat. est seul.
μή, Thc.
1, 3, etc. ;
Xén. Cyr.
1, 3, etc. ;
Xén. Cyr.
1, 4, 5, etc.
||
3 dans
les propos. tempor. : ἦν ποτε χρόνος
ὅτε θεοὶ μὲν ἦσαν, θνητὰ δὲ γένη οὐκ ἦν, Plat. Prot. 322b, il y eut un temps
où les dieux existaient et où les races mortelles n’existaient pas
||
4 dans
les propos. causales : ἄχθεται ὅτι
οὐ κάρτα θεραπεύεται, Hdt.
3, 80, il est mécontent de n’être pas
traité avec de justes égards ; νῦν δ’, ἐπειδὴ
οὐκ ἐθέλεις, εἶμι, Plat.
Prot. 335c, eh bien, puisque tu
ne veux pas, je vais aller, etc. ;
avec l’opt. sans ἄν : Ἀθηναῖοι Περικλέα
ἐκάκιζον ὅτι στρατηγὸς ὢν οὐκ ἐπεξάγοι ἐπὶ τοὺς πολεμίους,
Thc. 2, 21, les
Athéniens reprochaient à Périclès de ne pas user de ses pouvoirs de
général pour les mener à l’ennemi ; de même dans
les propos. causales construites au part. :
τῶν βαρϐάρων οἱ πολλοὶ ἐν τῇ θαλάσσῃ
διεφθάρησαν, νέειν οὐκ ἐπιστάμενοι, Hdt. 8, 89, la plupart des
barbares périrent dans la mer parce qu’ils ne savaient pas nager
||
5 dans
les propos. conditionnelles, lorsque la conjonction marque, sous la
forme adoucie d’une hypothèse, une affirmation :
ἐὰν οὐ φῆτε, Plat. Ap. 25b, si vous le niez,
c. à d. puisque vous le niez ;
εἰ τοὺς θανόντας οὐκ ἐᾷς θάπτειν,
Soph. Aj.
1131, si tu empêches d’enterrer les
morts, c. à d. puisque, etc. ; μὴ θαυμάσῃς, εἰ πολλὰ τῶν
εἰρημένων οὐ πρέπει σοι, Isocr.
11d, ne
t’étonne pas, si beaucoup des choses dites ne sont pas de ton
goût ; de même dans les propos. conditionnelles
où la conjonction marque une hypothèse réalisable,
ἔαν μὲν οὖν φάσκῃ, ἔαν δ’ οὐ φάσκῃ,
Lys. 137, 3, si
donc il le dit..., et s’il ne le dit pas ; ou
dans les propos. hypothétiques au part. : ὡς οὐχὶ συνδράσουσα νουθετεῖς τάδε, Soph. El. 1025, tu me conseilles ces choses avec l’idée de ne
pas collaborer avec moi ; cf.
Hdt. 7, 99 ;
Thc. 1, 2,
etc. ; Soph.
Ph. 884,
etc. ||
6 dans
les propos. consécutives avec ὥστε, quand
le verbe se trouve à l’ind. ou à l’opt. avec ἄν : οὕτως εὐτελὴς ἦν ὁ
Σωκράτης, ὥστ’ οὐκ οἶδα εἰ, etc.,
Xén. Mem.
1, 3, 5, Socrate était si simple que je
ne sais si, etc. ; cf. Xén. Hell. 6, 1, 7,
etc. ; Soph.
O.R. 411,
etc. ; de même avec un
verbe à l’opt. accompagné de ἄν : οὕτως αὐτοὺς ἀγαπῶμεν,
ὥστε οὐκ ἂν ἐθελήσαιμεν, Isocr.
168c, nous
les aimons à ce point que nous ne voudrions pas ; cf. Dém. 236, 1, etc. ;
avec un verbe à l’inf. si la négation implique
l’idée d’un fait certain : ὥστε οὐκ
αἰσχύνεσθαι, Dém. 440, 1, au point de ne pas rougir ; cf. Thc. 5, 40, etc. ; Xén. Hell. 6, 2, 6, etc. ;
Soph. El.
780, etc.
||
B Place de la négation οὐ :
I La
négat. se place d’ord. devant le mot sur lequel elle doit
porter : θεός τις, οὐκ
ἄνθρωπος, Eschl. Ag. 663, qqe dieu, non un
homme ; ἐκεῖνος ἥμαρτ’, οὐκ ἐγώ,
Eur. Or.
596, c’est lui qui a failli, non moi ;
ἐγὼ οὐ χαλεπὴν ὑμῖν εἶναι νομίζω τὴν πορείαν,
ἀλλὰ παντάπασιν ἀδύνατον, Xén.
An. 5, 6, 10,
pour moi je pense que le trajet vous est non seulement difficile,
mais tout à fait impossible ; lorsque c’est sur
la propos. entière que retombe la négation, c’est dev. le verbe
qu’elle se place (v. les ex.
ci-dessus), excepté dans les propos.,
interrog. où elle est d’ord. au commenc. de la propos.
(v. les ex. ci-dessus) ||
II ttef.
1 en
poésie la nég. est qqf. séparée du mot auquel elle se
rattache : οὐ ψεύδεϊ τέγξω
λόγον, Pd. O. 4, 17, je ne teindrai
pas mon discours des couleurs du mensonge ; cf. Pd. O. 8, 79, etc. ||
2 même
en prose dans les propos. où une opposition est fortement marquée
au moyen des particules μέν et
δέ ou μέντοι la
négation se place immédiat. après, la particule et
s’accentue οὔ : βούλονται μέν, δύνανται δ’ οὔ, Thc. 6, 38, ils veulent
bien, mais ne peuvent pas ; cf.
Thc. 3, 101 ;
Plat. Theæt.
144b,
etc. : particul.
lorsque le 2e membre de phrase n’a pas de
verbe et qu’il faut sous-entendre le verbe du premier :
οὗτος δ’ ἦν καλὸς μέν, μέγας δ’ οὔ,
Xén. An.
4, 4, 3, c’était un bel homme, mais pas
grand ; τὸ Πέρσας μὲν λέληθε, ἡμέας μέντοι
οὔ, Hdt. 1,
139, cela a échappé aux Perses, mais non à nous ;
souv. dans la construc. ὃ μέν, ὃ δέ : οὐ πάσας χρὴ
τὰς δόξας τιμᾶν, ἀλλὰ τὰς μέν, τὰς δ’ οὔ, οὐδὲ πάντων, ἀλλὰ τῶν
μέν, τῶν δ’ οὔ, Plat. Crit. 47a, il ne faut pas priser toutes les opinions, mais
seulement les unes, et les autres non, ni celles de tous les
hommes, mais seulement des uns, et des autres non ; cf. Plat. Ap. 24e, etc. ; si c’est le premier membre de phrase qui est négatif,
μέν est de même suivi de
οὔ : ἦν ὁ ποταμὸς
δασὺς δένδρεσι παχέσι μὲν οὔ, πυκνοῖς δέ, Xén. An. 6, 8, 2, le fleuve était couvert d’arbres pas gros,
mais rapprochés ; cf. Hdt. 7, 208 ; Xén. An. 6, 4, 20, etc. ;
ttef. si la particule adversative est
accompagnée d’un adj. ou d’une autre particule, la nég. est rejetée
après : τοῖς μὲν ἐδόκει βέλτιστον
εἶναι καταμεῖναι, τοῖς δὲ πολλοῖς οὔ, Xén. An. 5, 6, 19, les uns jugeaient préférable de rester,
mais non le plus grand nombre ; οἳ μὲν
ἐνετύγχανον, οἳ δὲ καὶ οὔ, Xén.
An. 5, 2, 17,
les uns se présentaient, mais aussi les autres non ; dans cette construct. οὐ ne
devient pas οὐκ dev. une
voy. : τό τε... οὐ τῷ μὲν προσῆκον,
τῷ δ’ οὔ, ἀλλὰ πᾶσι, Xén.
Cyr. 2, 3, 8,
ce n’est pas la chose qui convienne pour l’un, et non pour l’autre,
mais bien qui convient pour tous ; cf.
Xén. Cyr.
5, 5, 35 ; 7, 2,
21 ; 8, 1, 5 ; en poésie la nég. est qqf. rejetée à la fin de la propos.
même sans qu’il y ait de μέν ou de
δέ pour marquer avec plus de force
l’intention négative, Pd.
O. 7, 48 ;
Soph. Aj.
545 ||
C Répétition de οὐ :
οὐ peut être répété
dans une seule et même propos. quand on veut marquer fortement la
négation, de sorte que le second οὐ forme
pour ainsi dire une apposition au premier :
οὐ γὰρ ὀΐω, οὔ σε θεῶν ἀέκητι γενέσθαι,
Od. 3, 27, je
ne pense pas, assurément pas, que tu sois né malgré les dieux ;
οὔ μοι δοκεῖ, ὦ Ἱππία, οὔκ, Plat. Hipp. ma. 292b, je ne le crois pas,
Hippias, certainement pas ; le second
οὐ est qqf. renforcé par une autre
particule : οὐ γὰρ ἂν δυναίμην, οὐ
μέντοι, Plat. Conv. 199a, car je ne pourrais pas, certainement pas ;
particul. dans les formules de
serment : οὐ δῆτα, μὰ τὸν Δί’
οὔ, Ar. Ran. 28 ; οὐ μὰ Δί’, οὔκ,
Xén. Œc.
1, 7, non par Zeus, non certes ;
de même οὐ peut être
suivi de οὐδέ : οὔ μιν ὀΐομαι οὐδὲ πεπύσθαι λυγρῆς ἀγγελίης,
Il. 17, 641, je
ne pense pas qu’il soit informé de cette pénible nouvelle, non je
ne le pense pas ; cf. Od. 8, 280 ; Hdt. 1, 49 ; Thc. 7, 24, etc. ; de même,
οὐ μὴν οὐδέ, Thc. 1, 3, etc. ; Xén. Mem. 1, 2, 5 ;
οὐ γὰρ οὐδέ, Thc. 7, 24 ; Plat. Leg. 821a, etc. ; de même οὐ peut être suivi dans une même propos. d’un ou
plus. autres mots négatifs : οὐκ
ἔστιν οὐδείς, Soph. O.R. 1501, il n’y a
personne ; οὐκ οἶδεν οὐδείς, Eschl. Ag. 618, nul ne le sait ; οὔ σ’
ἐγείνατ’ οὔτ’ ἐκεῖνος οὔτ’ ἐγώ, Soph. O.R. 1020, ce n’est pas lui ni moi qui t’avons engendré ;
οὐ γάρ ἐστιν οὐδαμοῦ οὐδαμῶς,
Plat. Leg.
875d, car
cela n’est nulle part d’aucune façon ||
D οὐ pléonastique :
οὐ est qqf. ajouté par
pléonasme :
1 dans
la propos. qui suit un verbe impliquant une idée négative
(douter, nier, réfuter, etc.),
pour marquer le caractère négatif de cette
propos. : ἐὰν ἀμφισϐητῇ, ὡς οὐκ
ἀληθῆ λέγομεν, Plat. Rsp. 476d, s’il doute que nous disions la vérité
(v. ἀμφισϐητέω) ; ὡς μὲν οὐκ ἀληθῆ
ταῦτ’ ἐστὶν οὐχ ἕξετ’ ἀντιλέγειν, Dém. 97, 20, vous ne
pourrez pas contester que ce soit la vérité ; de
même après ἀρνέομαι, Xén. Ath. 2, 17 ; Dém. 124, 29, etc. ;
ἀπιστεῖν, Plat.
Men. 89d ; ἀντειπεῖν, Isocr.
125e,
etc. (v. ces
mots) ||
2 dans
la propos. annoncée par la particule de comparaison ἤ après le comparatif μᾶλλον : ἥκει γὰρ ὁ Πέρσης
οὐδέν τι μᾶλλον ἐπ’ ἡμέας ἢ οὐ καὶ ἐπ’ ὑμέας, Hdt. 4, 118, car le Perse
n’est pas venu plus contre nous que contre vous ; cf. Hdt. 5, 94, etc. ; Thc. 2, 62, etc. ; de même après
πλήν, Xén.
Lac. 15, 6 ;
Dém. 241, 4
||
E οὐ elliptique :
οὐ se rencontre qqf.
sans verbe :
I dans la seconde de deux propos. marquant une opposition,
lorsqu’on peut sous-entendre le verbe exprimé dans la
première : ἐκεῖνος ἥμαρτ’,
οὐκ ἐγώ, Eur.
Or. 596, c’est
lui qui a failli, non moi ; cf.
Ar. Pl.
59, etc.
||
II dans les formules de serment : οὐ τὸν Ὄλυμπον, Soph.
O.R. 1088,
non, par l’Olympe ; οὐ μὰ τὴν δέσποιναν
Ἄρτεμιν, Soph. El. 626, non par la
souveraine Artémis ||
III dans certaines propos. où il se trouve exprimé
seul :
1 dans
la seconde de deux propos. marquant une alternative par
opposition : ἐὰν μὲν..., εἰ δὲ μή,
οὐ, Plat. Theag. 130e, si..., si non, non ; ἄλλοθι δ’
οὔ, Xén. Hell. 2, 2, 2, autrement,
non ; σκόπει εἰ... ἢ οὔ, Plat. Crit. 48b, examine si... ou non
||
2 dans
les réponses : οὐκ ἄν γε ἐμοὶ
πείθῃ, Plat. Phæd. 89b, non du moins s’il veut m’en croire ; ἆρα μὴ ἄλλο τι ᾖ ὁ θάνατος ἢ τοῦτο; οὐκ ἀλλὰ τοῦτο,
Plat. Phæd.
64c, est-ce
que la mort serait autre chose que cela ? non, elle est cela ;
cf. Thc.
5, 101 ; Xén.
Conv. 6, 2 ;
Soph. Tr.
248, etc.
||
F Omission de οὐ :
οὐ est qqf. omis en
poésie dans un membre de phrase corrélatif d’un autre également
négatif : ναυσὶ δ’ οὔτε
πεζός, Pd. P. 10, 29 ; (ni) sur des
navires ni par terre ; cf. Eschl. Ag. 532, Ch. 472, etc. ||
G οὐ joint à d’autres
particules : οὐ forme avec d’autres particules diverses
locutions :
I οὐκ
ἄρα, non certes, non en vérité, Il.
16, 33 ; avec
interrog. Od. 11, 553 ||
II οὐ
γάρ :
1 car ne... pas, certes en
effet ne... pas (v. γάρ) ; οὐ γὰρ οὐδέ
(v. ci-dessus C) ||
2 dans
les propos. interrog. οὐ γάρ;
n’est-ce pas ? (v. γάρ) ||
3 dans
les répliques : il est vrai... pas, sans doute... pas,
Plat. Phædr.
276c,
etc. ; οὐ γὰρ
οὖν, sûrement pas, en effet pas, Plat. Euthyphr. 2b, etc. ||
4 οὐ
γὰρ ἀλλά, non car..., loin de là, (οὐ
γάρ impliquant la négation de ce qui
vient d’être dit et ἀλλά la raison de
cette négation) : μὴ σκῶπτέ μ’· οὐ
γὰρ ἀλλ’ ἔχω κακῶς, Ar.
Ran. 58, ne te
moque pas de moi, car (il n’y a pas de quoi, loin de là) je suis
mal à l’aise ; de même οὐ γὰρ μὰ Δί’ ἀλλά, Ar.
Lys. 55, non
certes, tout au contraire ; οὐ γάρ τοι
ἀλλά, Plat. Euthyd. 284c, m. sign. ||
5 οὐ
γὰρ ἄν, Soph. O.R. 82, etc. non en effet, certes non, vraiment non ;
οὐ γὰρ ἄν γε, m.
sign. Soph. O.R. 845, Ph. 947 ; οὐ γὰρ ἄν ποτε, certes non, jamais, jamais en effet,
Soph. O.R.
1456, O.C.
98 ; οὐ γὰρ ἄν ποτέ
γε, m. sign. Soph. Ph. 412 ; οὐ γὰρ ἄν που,
certes non, en aucune façon, Att. ;
οὐ γάρ γέ πω, m.
sign. Soph. O.R. 105 ; οὐ γὰρ δή, οὐ γὰρ δή που, οὐ γὰρ δή γε, m. sign. Att. ; οὐ γὰρ οὖν, car d’après cela non certes, Att. ; οὐ γάρ ποτε, car
jamais, jamais en effet, Soph.
O.C. 909,
etc. ; οὐ γάρ
που, car ne... pas en qqe mesure, Att. ; οὐ γάρ τοι, car
certes non, Od. 21,
172 ||
III οὐ δή, non certes, vraiment non, Att. ; avec interrog. est-ce
que vraiment ne... pas ? Od. 7, 239 ; οὐ δή που γε, non
certes, Att. ; οὐ
δήπουθεν, m. sign. Att. ||
IV οὐ
δῆτα, non certes, pas du tout, Att.
||
V οὐ
θήν, non certes, Od. 3, 352, etc. ||
VI οὐ
μά (v. ci-dessus) ||
VII οὐ μάν (v. μήν) ||
VIII οὐ μέν, véritablement pas, assurément pas
(v. μέν) ;
οὐ μὲν οὖν, véritablement et certes pas,
Plat. Conv.
201c,
etc. ||
IX οὐ
μέντοι :
1 assurément pas, certes
pas, Il. 8,
294 ; 21, 370 ; Xén. Cyr. 8, 3, 29, etc. ;
p. opp. à une propos. précéd. cependant
pas, pourtant pas, Hdt. 1, 104 ; Thc. 1, 111, etc. ;
οὐ μέντοι ἀλλά, mais cependant,
Plat. Phæd.
62b ||
2 dans
les propos. interrog. vraiment... pas ? ne... pas ?
Xén. Cyr.
5, 3, 8 ; Plat.
Prot. 309a, etc. ||
X οὐ
μή :
1 locut. ellipt. pour οὐ
φόϐος (ἐστι) μή locut. qui se rencontre qqf.
complète, Xén. Mem. 2, 1, 25,
etc. ; ou
οὐ δεινόν (ἐστι) μή, locut. qui se rencontre égal. qqf. complète,
Hdt. 1, 84 ;
Plat. Phæd.
84b, il n’y a
pas à craindre que, il n’y a pas de danger que, etc. ; avec le sbj. ao.
2 : οὐ μή ποτε ὑμῖν Πελοποννήσιοι ἐς
τὴν χώραν ἐσϐάλωσιν, Thc.
4, 95, il n’y a pas à craindre que les
Péloponnésiens se jettent jamais sur votre territoire ;
cf. Xén.
An. 5, 10, 4 ;
Soph. Ph.
103, etc. ;
avec le sbj. ao. 1 : οὐ μή ποτε ἐλεγχθῶ, Plat.
Hipp. ma. 287e, il n’y a pas à
craindre que je sois jamais convaincu ; οὐ μὴ
παύσωμαι φιλοσοφῶν, Plat.
Ap. 29d, il n’y a pas de
danger que je cesse de philosopher ; cf.
Xén. Cyr.
3, 2, 8, etc. ; avec le sbj. prés. ;
οὐ μὴ οἷός τ’ ᾖς, Plat. Rsp. 341c, il n’y a pas de
danger que tu sois capable de, etc. ;
οὐ μὴ δύνηται, Xén. An. 2, 2, 12, il n’y a pas de danger qu’il puisse, il ne
pourra certes pas ; cf. Xén. Hier. 11, 15, etc. ;
avec l’indic. fut. : οὔ σοι μὴ μεθέψομαί ποτε, Soph. El. 1052, je ne te suivrai assurément pas ; cf. Hdt. 3, 62 ; Plat. Crit. 44b ; particul. pour dissuader
d’une manière adoucie : οὐ μὴ
δυσμενὴς ἔσει φίλοις, Eur.
Med. 1151, il
n’y a pas à craindre que tu sois mal disposée pour des amis,
c. à d. ne sois pas malveillante pour des
amis ||
2 dans
les propos. dépendantes pour marquer la négat. avec plus de
force : ἐθέσπισε ... ὡς οὐ μή ποτε
πέρσοιεν, Soph. Ph. 611, il a prédit que
jamais, non jamais ils ne parviendraient à détruire, etc. ; cf. Eur. Ph. 1390, etc. ||
XI οὐ
μήν, véritablement pas, certainement pas, Eschl. Ag. 1068, etc. ; οὐ μὴν οὐδέ, Thc.
1, 3, etc. pas
du tout en vérité ; οὐ μὴν... γε
après une propos. nég., à plus forte
raison pas, loin de, Ar. Pax 41, etc. ; sur οὐ μὴν ἀλλά, v.
ἀλλά ||
XII οὔ νυ, non certes, Il.
10, 165, etc. ; pour renforcer une
interrog. négative, Il.
4, 242 ||
XIII οὔ περ (v. περ) ||
XIV οὐχ ὅπως (v. ὅπως) ||
XV οὐχ ὅτι, locut. ellipt. p.
οὐ λέγω ὅτι :
1 je ne dis pas que, mais
même aussi, c. à d. non seulement...,
mais encore : καὶ οὐχ ὅτι ὁ Κρίτων ἐν
ἡσυχίᾳ ἦν, ἀλλὰ καὶ οἱ φίλοι αὐτοῦ, Xén. Mem. 2, 9, 8, et non seulement Criton était en paix, mais
même aussi ses amis ||
2 je ne dis pas que, mais
pas même : οὐχ ὅτι ἐν τῇ Εὐρώπῃ, ἀλλ’
οὐδέ, Thc. 2,
97, non seulement en Europe, mais pas même, etc. ||
3 quoique litt. (sans se préoccuper) de ce que, Plat. Prot. 336e ||
H Crase de οὐ :
οὐ se fond par crase
avec καί : κοὐ = καὶ οὐ (v. καί) ; s’il est précédé de ἤ les deux
sons forment synizèse en poésie, Il. 5, 349 ; Od. 1, 398 ; de même μὴ οὐ et ἐγὼ οὐ forment synizèse chez les Épq. et les
Att. ||
E Ion. οὐκ devant toutes les voyelles, Hdt. (v. ci-dessus) ;
épq. et ion. οὐκί Il. 2, 238, etc. ;
Att. οὐχί,
Eschl. Ag.
273, etc. ;
Eur. I.A.
859, etc.
Étym.
p.-ê. indo-europ. *h₂eiu-,
durée de la vie, longue période, de
l’expression *ne h₂oui kwid, avec transfert de la
nég. de phrase *ne
au deuxième élément ; cf. αἰών.