οὖδασδε

οὐδέ

οὐδείς
οὐ·δέ, nég.
1 et ne, et non, par opp. à un premier terme annoncé par μέν : γυνὴ μὲν οὐδ’ ἀνὴρ ἔφυς, Soph. El. 997, tu es née femme et non homme ; ἄλλοις μὲν πᾶσιν ἑήνδανεν, οὐδέ ποθ’ Ἥρῃ οὐδὲ Ποσειδάων’ οὐδὲ γλαυκώπιδι κούρῃ, Il. 24, 25, cela plaisait à tous les autres, mais non à Hèrè, ni à Poseidôn, ni à la jeune vierge aux yeux brillants ; cf. Il. 5, 138 ; 24, 418 ; sans μέν, Il. 5, 21 ; en prose att. cette opposit. est marquée d’ord. par ἀλλ’ οὐ ||
2 et ne, pour marquer une simple liaison entre deux propos. : Κίρκη δ’ ὡς ἐνόησεν ἔμ’ ἥμενον οὐδ’ ἐπὶ σίτῳ χεῖρας ἰάλλοντα, Od. 10, 375, lorsque Circé s’aperçut que je restais assis sans toucher à la nourriture ; après une propos. de sens nég. : ὃν ἠτίμησ’ Ἀγαμέμνων, οὐδ’ ἀπέλυσε θύγατρα, Il. 1, 95, qu’Agamemnon outragea et dont il ne délivra pas la fille ; cf. Eschl. Pr. 716 ; Soph. O.C. 39, etc. ; après une nég. exprimée : οὐκ ἔγωγε αὐτοὺς διώξω, οὐδ’ ἐρεῖ οὐδεὶς ὡς, Xén. An. 1, 4, 8, pour moi je ne les poursuivrai pas, et personne ne dira que, etc. À cette construct. se rattache l’emploi de οὐδὲ..., οὐδέ, pour marquer soit une corrélat. : ὥσπερ οὐδὲ γεωργοῦ ἀργοῦ οὐδὲν ὄφελος, οὕτως οὐδὲ στρατηγοῦ ἀργοῦντος οὐδὲν ὄφελος εἶναι, Xén. Cyr. 1, 6, 18, comme on ne peut tirer aucun parti d’un cultivateur négligent, de même d’un général négligent il n’y a aucun parti à tirer ; soit une énumérat. : en ce cas, le sens est : pas même..., et... ne pas, Xén. An. 3, 1, 27 ; ou : et... ne pas..., aussi... ne pas, Il. 1, 372 ; οὐδ’ ἡ ἐπιτείχισις οὐδὲ τὸ ναυτικόν, Thc. 1, 142, ni les fortifications ni la flotte ; cf. Hdt. 4, 18 ; etc. ; ce rapport peut être encore exprimé par οὔτε..., οὐδέ, Att. ou par τε... οὐδέ, Eur. I.T. 697 ||
3 et... non pas même, ni même (lat. ne... quidem) ; ἀλλ’ οὐδ’ ἐσιδεῖν δύναμαί σε, Soph. O.R. 1303, mais je ne puis même pas te contempler ; οὐδὲ εἷς, Thc. 2, 87 ; Xén. Cyr. 2, 3, 10, pas même un ; οὐδ’ εἰ, Att. pas même si ; οὐδ’ ἠϐαιόν, Il. 2, 386, etc. pas même un peu ; οὐδ’ ὡς, Il. 7, 263, etc. pas même ainsi ; de même οὐδέ γ’, Plat. Phæd. 97a ; οὐδέ γ’ αὖ, Plat. Rsp. 499a ; οὐδὲ μήν, Xén. Cyr. 3, 3, 50 ; épq. οὐδὲ μέν, Il. 9, 374, etc. ; en ce sens οὐδέ est qqf. en corrélat. avec un οὔτε antér. : οὔτε γιγνῶσκον τὸ βρέφος ὑφ’ ὅτου εὖ πάσχει, οὐδὲ σημαίνειν δυνάμενον ὅτου δεῖται, Xén. Mem. 2, 2, 5, l’enfant ne sachant d’où lui viennent ces bons traitements et ne pouvant pas même faire comprendre de quoi il a besoin ; invers. le membre de phrase annoncé par οὐδέ peut précéder en poésie, mais non chez les Att. celui annoncé par οὔτε, Il. 1, 115 ; Hh. Cer. 22 ||
4 οὐδέ est qqf. répété dans une même propos. pour donner plus de force à l’idée nég. : οὐδὲ μὲν οὐδὲ ἔοικεν, Il. 12, 213, il ne semble pas du tout ; οὐδὲ γὰρ οὐδέ τις ἄλλος, Il. 5, 22, etc. ; Od. 8, 32, ni aucun autre en effet, absolument aucun autre ; οὐδὲ γὰρ οὐδὲ τοῦτο ἐψεύσατο, Xén. Cyr. 7, 2, 20, car en cela il n’a certainement pas menti.
Étym. οὐ, δέ.