οὐδέ

οὐδείς

οὐδέκοτε
οὐδείς, οὐδεμία [], οὐδέν, gén. οὐδενός, οὐδεμιᾶς, οὐδενός, etc. aucun, aucune, rien ; c. à d.
1 pas une personne, pas une chose ; dans Hom. Hés. et Pd. seul. au neutre, excepté dans : τὸ ὃν μένος οὐδενὶ εἴκων, Il. 22, 459 ; Od. 11, 515, ne le cédant à personne pour le courage ; abs. Att. ; ou joint à un subst. : οὐδὲν προθυμίας, Thc. 8, 22, litt. rien de zèle, c. à d. aucune ardeur ; qqf. à cause du sens collect. de οὐδείς, construit avec un plur. : οὐδεὶς ἐκοιμήθη τοὺς ἀπολωλότας πενθοῦντες, Xén. Hell. 2, 2, 3, personne ne reposa, tous regrettant la perte des morts ; cf. Thc. 2, 53 ; 7, 23 ; rar. au plur. (on emploie plutôt οὐδαμοί) οὐδένες, οὐδένων, Xén. Cyr. 7, 5, 64 ; Lac. 3, 1 ; Dém. 23, 6 ; 233, 2 ; 350, 26, etc. ; οὐδείς forme diverses locut. avec les relat. ὅστις et ὅς : οὐδεὶς ὅστις οὐ, il n’y en a pas un qui ne, etc. c. à d. absolument chacun, tous, Hdt. 3, 72 ; Att. ; au neutre : οὐδὲν ὅ, τι οὐκ ἀπώλετο, Thc. 7, 87, il n’y eut rien qui ne fût perdu ; οὐδείς peut se mettre par attract. au même cas que ὅστις : οὐδενὶ ὅτῳ οὐκ ἀποκρίνεται, Plat. Men. 70c, il répond à tous ; cf. οὐδένα ὅντινα, Plat. Phæd. 117d ; οὐδενὸς ὅτου, Plat. Prot. 317c, etc.de même οὐδεὶς ὃς οὐ, personne qui... ne, c. à d. tous, chacun, Soph. O.R. 373 ; rar. οὐδεὶς οὐ, m. sign. Xén. Conv. 1, 9, etc. ; ἤ τις ἢ οὐδείς, Hdt. 3, 140 ; Xén. Cyr. 7, 5, 45, etc. litt. qqn ou personne, c. à d. à peine l’un ou l’autre, très peu ||
2 qui n’a pas de valeur, qui ne jouit d’aucune considération, Ar. Eq. 158 ; cf. Eur. fr. 187, 5 ; en ce sens au plur. οὐδένες ἐόντες, Hdt. 9, 58 ; ὄντες οὐδένες, Eur. Andr. 700, qui ne sont rien, qui n’ont aucune valeur, aucune considération ; βαρϐάρους τοὺς οὐδένας, Eur. I.A. 371, les barbares, ceux qui ne comptent pas ; particul. au neutre οὐδέν, en parl. de pers. et de choses : οὐδέν εἰμι, Hdt. 1, 76 ; Soph. Ph. 951, je ne suis rien, je suis perdu ; οὐδὲν ἔτι ἐσμέν, Xén. Hell. 4, 8, 4, nous ne sommes plus rien, nous sommes perdus ; οὐδὲν λέγειν, Ar. Th. 625, etc. ne rien dire qui vaille, dire des sottises ; avec une prép. : παρ’ οὐδὲν εἶναι, Soph. O.R. 983 ; ou ἐν οὐδενὸς εἶναι μέρει, Dém. 23, 14, n’être considéré comme rien ; παρ’ οὐδὲν ἄγειν, Soph. Ant. 35 ; τίθεσθαι, Eur. I.T. 732 ; δι’ οὐδενὸς ποιεῖσθαι, Soph. O.C. 584, regarder comme rien ; subst. τὸ οὐδέν, ce qui n’est rien, d’où t. d’arithm. le zéro, Math. ; t. de philos. le vide, l’espace, Démocr. (Arstt. fr. 202) ; adv. οὐδέν, en rien, avec un verbe : οὐδέν σε ῥέξω κακά, Il. 24, 370, je ne te causerai de mal en rien ; cf. Hdt. 5, 34, etc. ; Xén. Cyr. 2, 1, 16, etc. ; avec un adj. ou un adv. Eschl. Eum. 730, etc. ; avec un adj. au cp. Xén. Ages. 10, 1 ; οὐδέν τι, Xén. Cyr. 2, 4, 9, nullement ou peu s’en faut, à peu près pas ; οὐδέν τι πάντως, Hdt. 5, 65, absolument pas ; οὐδὲν μᾶλλον, Att. pas ou point davantage ; οὐδὲν ἧττον, néanmoins ; dans les réponses, en rien, pas du tout, nullement, aucunement, Ar. Nub. 694 ; οὐδέν γε, οὐδὲν πάνυ, Ar. Nub. 733, etc. m. sign. ; sur le sens de la locut. οὐδὲν ἄλλο ποιεῖν ἤ ou simpl. οὐδὲν ἄλλο ἤ, v. ἄλλος ||
E Dans les inscr. att. οὐδείς, οὐδενός, etc. se séparent qqf. en οὐδὲ εἷς : οὐδὲ ἑνός, CIA. 4, 27, a, 11-12 (446 av. J.-C.) ; au lieu de οὐδείς, οὐδέν, οὐδενός, apparaissent à partir de 378 av. J.-C. les formes οὐθείς, οὐθέν, οὐθενός, qui deviennent dominantes à partir de 330 av. J.-C. ; au temps des Atticistes, il se produit un retour à l’ancienne forme (pour la proportion des formes en δ et des formes en θ pendant cette période, v. μηδείς).
Étym. οὐδὲ εἷς.