οὔτε
οὗτεοὔτε, conj.
négative :
A et ne, Il. 22, 265 ; Hdt. 1, 3, etc. ; Arstt. Phys. 3, 8, 1,
etc. ||
B d’ord. ni, corresp.
I à
une autre nég. :
1 à une
nég. antér. : οὐ... οὔτε,
ne... ni : οὐκ ἔστι τοιοῦτος ἀνὴρ οὔτε
θέμις ἐγγενέσθαι, Plat.
Rsp. 398a, un tel homme
n’existe pas, et il n’est pas dans l’ordre qu’il s’en présente ;
cf. Il.
1, 115, etc. ;
Od. 9, 136,
etc. ; après un
premier οὐ, οὔτε peut ainsi se répéter
deux fois : οὐ νιφετὸς οὔτ’ ἂρ
χειμὼν πολὺς οὔτε ποτ’ ὄμϐρος, Od.
4, 566, ni neige, ni frimas abondants,
ni pluie ; cf. Il. 22, 199 ; même trois fois, Il.
6, 450 ; οὔτε
est par except. suivi de δέ : οὐ... οὔτε δέ,
Geop. p. 871 ; οὔτε...
οὔτε, ni... ni : οὔτε θεῶν τις οὔτ’
ἀνθρώπων, Il. 1, 548, ni un dieu ni un homme ; οὔτε ἀνθρώποις οὔτε θεοῖς οὔτε ἔστιν οὔτε ἔσται,
Plat. Phædr.
241c, ni pour
les hommes ni pour les dieux, cela n’est ni ne sera ; οὔτε peut ainsi se répéter trois
fois et plus, Soph. Ph. 72, Aj. 1199, Tr. 1057, etc. ; dans l’un des membres de
phrase annoncés par οὔτε peut s’insérer
en corrél. avec un des mots de ce membre de phrase une autre nég.
exprimée par οὐδέ :
οὔτε γὰρ ἐκ σκίλλης ῥόδα φύεται οὐδ’ ὑάκινθος,
οὔτε ποτ’ ἐκ δούλης τέκνον ἐλευθέριον, Thgn. 537, car non plus que
des roses d’un oignon, un enfant libre ne saurait naître d’une
esclave ; l’un ou l’autre des οὔτε peut être suivi d’une particule :
οὔτε... οὔτε μήν, Xén. Cyr. 4, 3, 12 ; οὔτε τι...
οὔτε, Il. 1,
115 ; Od. 1,
202 ; οὔτ’ ἄρ τε... οὔτ’ ἄρα,
Il. 5, 89 ;
οὔτ’ οὖν... οὔτ’ ἄρα, Il. 20, 7 ; en poésie cette nég. antér. (οὐ,
οὔτε) peut n’être pas
exprimée : ναυσὶ δ’ οὔτε
πεζός, Pd. P. 10, 46, (ni) sur des
navires ni par terre ; cf. Eschl. Ch. 294, Ag. 532 ||
2 à une
nég. postér. : οὔτε... οὐδέ,
ni... ni même, particul. lorsque après plus.
οὔτε on termine par un membre de phrase
où la valeur de la nég. est marquée avec plus de force au sens
de « ni même » : οὔτε φάρμακα οὔτε
καύσεις οὔτε τομαὶ οὐδ’ αὖ ἐπῳδαί, Plat. Rsp. 426b, ni remèdes, ni
cautérisations, ni amputations, ni même incantations ; de même avec une particule : οὔτε... οὐδὲ μέν, Od.
13, 207 ; οὔτε...
οὐδὲ μήν, Xén. Cyr. 4, 5, 27 ;
οὔτε peut avoir pour
corrél. μήτε, chacune des deux nég.
conservant son sens propre : ἀναιδὴς
οὔτ’ εἰμὶ μήτε γενοίμην, Dém.
106, 23, je ne suis pas impudent et
puissé-je ne le point devenir ! cf.
Eschn. 71, 38.
Cette nég. postér. peut être οὐ, mais seul. en poésie ou en prose
ion. : οὔτε νιφετὸς οὐκ ὄμϐρος οὐ
καῦμα οὐ νύξ, Hdt. 5, 95, ni neige, ni pluie, ni chaleur, ni nuit ;
cf. Hdt.
1, 138 ||
II à
une particule de liaison postér. non négat. :
οὔτε... τε, il ne... et ; d’une part
ne... d’autre part : οὔτε γὰρ οἱ βάρϐαροι
ἄλκιμοί εἰσι ὑμεῖς τε τὰ εἰς τὸν πόλεμον ἐς τὰ μέγιστα
ἀνήκετε, Hdt. 5, 49, car d’un côté les barbares ne sont pas
vigoureux, et de l’autre vous êtes parvenus dans les choses de la
guerre à la perfection ; οὔτε διενοήθην πώποτε
ἀποστερῆσαι ἀποδώσω τε, Xén.
An. 7, 7, 48,
je n’ai jamais songé à vous en priver et je vous le remettrai ;
cf. Eschl.
Pr. 244 ;
Soph. Ph.
1305, O.R.
563, etc. ;
Plat. Prot.
361e ;
οὔτε... καί, m.
sign. Eur. I.T. 591 ; Luc. Tox. 25, 25, etc. ;
οὔτε... δέ, m.
sign. Il. 24,
368 ; Hdt. 1,
108 ; Xén. An. 6, 3, 16, etc. ; οὔτε... ἀλλά, non...
mais au contraire, DH. Thuc. 29, 5 ; οὔτε... ἀλλὰ καί, non seulement... mais encore,
Plut. Thes.
26, etc.
Étym.
οὐ, τε.