πάθος
παιάνπάθος, εος-ους
(τὸ) [ᾰ] ce
qu’on éprouve, p. opp. à ce qu’on fait,
c. à d. tout ce qui affecte le corps ou l’âme,
en bien ou en mal, surt. en mal, d’où :
I abs. ce qu’on éprouve, p. opp.
à δρᾶμα, πρᾶξις, ἔργον,
etc. : ἐξεύχεται
τὸ δρᾶμα τοῦ πάθους πλέον, Eschl.
Ag. 533, il
vante ce qu’il a fait plus que ce qu’il a éprouvé ; τὰ τοῦ Κρόνου ἔργα καὶ πάθη ὑπὸ τοῦ υἱέος,
Plat. Rsp.
378a, ce que
Kronos a fait et ce qu’il a éprouvé de la part de son fils ;
cf. Plat.
Soph. 248d, etc. ; p. suite :
1 épreuve,
expérience : τά γ’ ἐμὰ πάθη,
Plat. Phæd.
96a, les
épreuves, les expériences que j’ai faites ; πάθει μάθος θεὶς κυρίως ἔχειν, Eschl. Ag. 185, ayant établi (cette loi) que la science
s’acquiert par l’expérience ||
2 événement,
conjoncture : χῶρος οὗ τόδ’ ἦν
πάθος, Soph. O.R. 732, l’endroit où eut
lieu cet événement, cet accident (c. à d.
le meurtre) ; τὰ ἀνθρωπήϊα πάθεα,
Hdt. 5, 4, les
conjonctures humaines ; cf. Soph. Aj. 313, etc. ; en mauv. part, avec un adj. qui
détermine le sens : ποίνιμα πάθεα
παθεῖν, Soph. El. 210, subir un
châtiment ; ἀνήκεστον π. ἕρδειν,
Hdt. 1, 137,
exercer des violences sur qqn, lui faire subir le pire traitement ;
abs. triste sort, infortune,
malheur : ἰδὼν πάθος μέγα Πέρσας
πεπονθότας, Hdt. 3, 147, ayant vu que les Perses avaient subi un
grand désastre ; cf. Eschl. Pers. 436 ; Xén. Mem. 4, 2, 33 ;
Plat. Rsp.
380a,
etc. ; μετὰ τὸ τῆς
θυγατρὸς π. Hdt. 2, 133, après la mort de sa fille ; en parl. de maladies : δυσεντερικὰ πάθη, Epic.
(DL. 10, 22) le
mal de la dysenterie ; cf. Arstt. G.A. 2, 4, 8, etc. ||
II état de l’âme agitée
par des circonstances extérieures, disposition morale, particul. disposition agitée : en b. part (sentiments généreux ou agréables, pitié, plaisir, amour, etc.), en mauv. part
(chagrin, affliction, tristesse, colère, haine, etc.) Arstt. Nic. 2, 4, etc. ; διὰ πάθους,
Thc. 3, 84, par
passion ; ἐκτὸς τοῦ πάθους εἶναι,
Télès (Stob.
Fl. 108, 83) ;
ou ἔξω τῶν παθῶν
γίγνεσθαι, DC. 60, 3, être ou devenir
insensible (litt. exempt de passion)
||
III t. de philos. ou de log. ou de science :
1 en
gén. τὰ πάθη, les événements
ou les changements qui se produisent dans
les choses : οὐράνια πάθη,
Plat. Hipp. ma.
285c, ce qui
se passe au ciel ; τὰ περὶ τὸν οὐρανόν τε καὶ
τὴν γῆν πάθη, Plat. Phæd. 93c, ce qui se passe au ciel et sur la terre ;
cf. Arstt.
Metaph. 1, 5 ;
πάθος τοῦτο, ὃ καλεῖν εἰώθαμεν σεισμόν,
Arstt. Mund.
4, 29, le phénomène naturel que nous
appelons tremblement de terre ; p. opp. à la
substance même des choses (οὐσία)
Plat. Euthyphr.
11a ||
2 les propriétés des
choses (le blanc, le noir ; le doux, l’amer, etc.) Arstt. Metaph. 4, 21 ||
3 les propriétés des
nombres, Arstt. Metaph. 1, 5, 2 ;
ou des lignes géométriques, Arstt. Rhet. 1, 2 ||
4 t. de
gr. les phénomènes dont un mot est le siège (flexion,
déclinaison, conjugaison, etc.)
Rhét. 3, 565
W. ; περὶ παθῶν, titre d’un
ouvrage d’Hérodien ||
5 t. de
rhét. expression passionnée ou
émue, le pathétique, Arstt. Rhet. 3, 17, 2 ;
ou sujet émouvant d’une tragédie,
Plut. M.
711e,
etc.
Étym.
πάσχω.