φροίμιον

φρονέω-ῶ

φρόνημα
φρονέω-ῶ (f. -ήσω, ao. ἐφρόνησα, pf. πεφρόνηκα ; seul. prés. et impf. dans Hom., Hés. et Hdt.)
I intr. :
1 avoir la faculté de penser et de sentir, d’où vivre, Eschl. Ch. 510 ; Plut. M. 1106a ; à côté de ζῆν, Plat. Soph. 249a ||
2 être dans son bon sens, Il. 22, 59 ; p. opp. à être insensé, Soph. Aj. 344, El. 890, etc. ; cf. Xén. Mem. 1, 3, 12, etc. ||
3 penser : ᾗπερ δὴ φρονέω, Il. 9, 310, comme je pense ; p. opp. à parler, Il. 14, 195 ; Hdt. 9, 54 ; Plat. Phædr. 266b, etc. ; à μάχεσθαι, Il. 6, 79 ; τὸ φρονοῦν, la partie pensante de l’homme, l’esprit, p. opp. aux sens, Plut. M. 166c ; οἱ φρονοῦντες, les penseurs, les sages, El. V.H. 14, 79 ; ὁ φρονῶν, c. φρόνιμος, Plut. M. 1011d ; εὖ φρ. être avisé, prudent, Eschl. Pr. 385 ; Soph. El. 394 ; Eur. Or. 99 ; Plat. Prot. 333c, au sens de σωφρονεῖν ; ou avoir sa raison, en parl. d’un testateur, Is. 2, 14, etc. ; καλῶς φρ. Soph. O.R. 600, avoir un bon jugement ; κακῶς φρ. Od. 18, 168, avoir les mauvaises pensées (par derrière), ou avoir perdu le sens, Soph. El. 345 ; ἀμφὶς φρ. Il. 13, 345, être de volonté différente ; φρ. ἄλλῃ, Hh. Ap. 469, songer à aller, se proposer d’aller ailleurs ; φρ. ἰθύς, Il. 12, 124 ; 13, 135, penser ou tendre en avant ||
4 abs., c. νοέω, être sensé, sage, prudent, Plat. Phil. 11b ; au sens de λογίζεσθαι, Plut. M. 1119a ; de εἰδέναι, Plat. 1 Alc. 133c, etc. ; ἡ ἡλικία τοῦ ἤδη φρονεῖν, Eryx. 396b, l’âge où l’on commence à avoir du bon sens ; cf. Eschn. Tim. § 139 Baiter-Sauppe, etc. ; εἰ φρονῶν ἔπρασσον, Soph. O.C. 271, si je l’avais fait sciemment, avec connaissance de cause ; au sens de σωφρονεῖν, Soph. Tr. 312 ; joint à σωφρονεῖν, Plat. Leg. 712a ||
II tr. :
1 avoir dans l’esprit : εὖ τινὶ φρ. Od. 6, 313, être bien disposé pour qqn ; φίλα τινὶ φρ. Eur. Med. 819, avoir de l’amitié pour qqn ; ἄριστά τινι φρ. Ar. Pl. 577, avoir de très bons sentiments envers qqn ; ἀγαθὰ φρ. Od. 1, 43 ; τὰ ἄριστα φρ. Thc. 2, 22, avoir de bonnes dispositions, les meilleures dispositions à l’égard de qqn ; κακὰ φρ. Od. 17, 591 ; ὀλοὰ φρ. Il. 16, 101, avoir de mauvais desseins, de funestes desseins ; cf. Od. 9, 445 ; Soph. El. 228, Aj. 594, etc. ; φρ. εἰρηνικά, Plut. Alc. 30 ; στρατιωτικά, Plut. Oth. 4 ; νεώτερα, Plut. M. 873c, nourrir des pensées ou des désirs de paix, de guerre, d’innovation, etc. ; τά τινος φρ. Xén. Hell. 6, 3, 4 ; 7, 4, 40, etc. ; Plut. Flam. 6, etc. tenir pour qqn, être du parti de qqn ; avec εὖ : τὰ σὰ εὖ φρ. Soph. Aj. 491, être bien disposé pour toi ; au contr. τὰ ἃ φρ. Il. 9, 493, suivre sa fantaisie, son bon plaisir ; avec un subst. φρ. ἐλεητύν, Od. 14, 82, avoir des sentiments de commisération ; φρ. ἡμέραν, NT. Rom. 14, 6, pourvoir au (besoin du) jour ; τὴν ἀληθηΐην, Hdt. 1, 46, être sincère ; particul. en b. part, μέγα φρ. nourrir des pensées élevées, Lys. 2, 48 ; Isocr. 132 Baiter-Sauppe ; en mauv. part, être fier, s’enorgueillir, joint à σεμνύνεσθαι, Isocr. 8, 50 Baiter-Sauppe ; à εὐφραίνεσθαι, Xén. Cyr. 8, 7, 7 ; cf. Il. 11, 296 ; 13, 156 ; Soph. O.R. 1078, etc. ; μέγα φρ. ἐπί τινι, Xén. Ages. 2, 5, s’enorgueillir de qqe ch. ; μέγα φρ. ἐφ’ ἑαυτοῖς, Xén. Hell. 7, 1, 21, etc., avoir bonne opinion d’eux-mêmes ; postér. μεγάλα φρ. ἐφ’ ἑαυτῷ, X. Éph. 2, 5, avoir de soi-même une haute opinion ; de même avec μάλιστα, Xén. Hipp. 7, 3 ; Plat. Conv. 217a, etc. ; μεῖζον φρ. Soph. Ant. 768 ; Xén. An. 5, 6, 8, etc. avoir de trop hauts sentiments, être trop orgueilleux ; μέγιστον φρ. Xén. Hier. 1, 28 ; Mem. 1, 1, 13, être très orgueilleux ; de même, en poésie, λίαν φρ. Eur. I.A. 924, avoir des sentiments d’orgueil ; μικρὸν φρ. Dém. 13, 25 Baiter-Sauppe, être humble ; ἧσσον φρ. Eur. Andr. 313 ; ἔλαττον φρ. Dém. 13, 34 Baiter-Sauppe ; μεῖον φρ. Xén. Ap. 24, avoir des sentiments très humbles ; ἶσόν τινι φρ. Il. 15, 50 ; 5, 441 ; τὰ αὐτά τινι φρ. Hdt. 1, 60 ; τὸ αὐτό τινι φρ. Hdt. 9, 54, avoir les mêmes sentiments que qqn ||
2 songer à, projeter de, avec une prop. inf. Il. 3, 98 ; avec un inf. Il. 9, 608 ; 13, 135 ; 17, 286 ; Plut. M. 977d ; avec μή, Xén. Hell. 5, 4, 45 ; avec un part. précédé de ὡς, Soph. Tr. 288 ; Plat. Conv. 819d ; avec ὡς, Soph. Ant. 49 ; avec ὅτι, Soph. O.C. 872 ; Xén. Cyr. 2, 3, 13 ; 4, 6, 3, etc. ; avec ἵνα μή, Hés. Th. 461, etc. ; avec un dat. φρ. εὖ τοῖσι νῦν ἠγγελμένοις, Eschl. Ch. 763, etc. avoir bon espoir au sujet des nouvelles qu’on annonce en ce moment ; avec une prép. : πρός τι, Eschl. Pr. 1002 ; ou πρός τινα φρ. Xén. Cyr. 4, 3, 7, avoir tels ou tels sentiments à l’égard de qqe ch. ou de qqn ; φρ. εἴς τινα, Eur. Her. 387 ; Xén. Cyr. 8, 7, 3 ; ou εἴς τι, Eur. Ph. 1128, m. sign. ; φρ. περί τινος, Plat. Lys. 209d ; Plut. M. 170b ; ὑπέρ τινος, Plut. Phil. c. Flam. 3 ; ὑπέρ τινα, Dém. 26, 4 Baiter-Sauppe ; ὑπέρ τι, Luc. Tim. 57 ; περί τι, Eschn. F. leg. § 125 Baiter-Sauppe, m. sign. ; p. anal. en parl. des animaux (lions, Il. 16, 758 ; sangliers, Il. 11, 325 ; taureaux, Xén. Cyr. 7, 5, 62, etc.) ; en parl. de choses, Thc. 5, 80 ; φρ. ἐνὶ θυμῷ, Od. 6, 313 ; ἀνὰ θυμόν, Il. 18, 4, ἐνὶ φρεσίν, Od. 14, 82, avoir tel ou tel sentiment dans le cœur ||
E Act. prés. sbj. 3 sg. φρονέῃσι, Od. 7, 75 ; part. φρονέων, Eschl. Ch. 510, etc. Impf. ion. ἐφρόνεον, Hdt. 2, 162, épq. φρόνεον, Il. 17, 286 ; impf. itér. 3 sg. φρονέεσκε, A. Rh. 4, 1164.
Étym. φρήν.